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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Bien sûr, il y a des mots qui ne sont là que pour la rime, bien sûr, il y a du foutage de gueule, un petit air narquois. Mais ce que j'aime, c'est l'atmosphère: urbaine, grise et triste. La tristesse montée en épingle, valorisée. Mais surtout, c'est drôle, il y a un second degré dans cette lucidité au fer blanc qui rend souvent ses descriptions hilarantes.
Vocabulaire épuré: le jour, la nuit, la ville, les autobus, la rumeur des échanges sociaux, le métro aérien, la reproduction, le vagin, le double des clés, les parkings souterrains, ces êtres humains toujours renouvelés et le pourrissement prochain du corps, les eaux minérales, les HLM, les cadres dont la fonction est de consommer.
le poète solitaire ne sent pas à sa place au-milieu de tous ces gens raisonnables et soumis, il casse l'ambiance.
On dirait le film d'anticipation d'une civilisation vouée à sa perte, à une apocalypse à venir. Les rues sont sales, les gens sont sinistres, la fin du monde est proche. Dans l'appartement, il y a une forme tapie dans l'ombre...Et on retient un fou rire nerveux.
Le poète est spectateur de sa vie, il regarde le monde comme à travers une vitre transparente, sale et embuée par son souffle court. Les gens ont l'air de s'amuser, ils baisent. Heureusement, il y les cigarettes, et les médicaments.
C'est une prose rimée répétitive, une rengaine où les mêmes mots reviennent, les cadavres, le corps pourrissant, la mort, les murs de la ville, l'absurdité de l'existence. Un monde émerge. Revues échangistes, saunas naturistes.
L'arrière-cour du salon de massage donne sur un terrain vague où le croque-mort Houellebecq vous attend, la bêche à la main. Des sacs plastiques Prisunic flottent, gonflés par le vent nocturne.

Bref, Michel H. nous livre une poésie naïve, morbide et terriblement inspirante. C'est inégal, ce n'est pas de la grande poésie. Ce n'est même pas de la bonne poésie. C'est surtout de la prose rimée et cadencée. Ça ressemble aux dessins de sang et de haine d'un ado mal dans sa peau, à l'écart de ses camarades et des rituels de son âge, qui ressasse son mal-être dans la marge de ses cahiers d'écolier. J'aime beaucoup la relative médiocrité de cette sous-poésie, une prose poétique du pauvre qui met le doigt sur la plaie purulente.
Le J'ai lu de 317 pages rassemble trois recueil de poésie: le Sens du combat, La Poursuite du bonheur et Renaissance.

La Poursuite du bonheur est, à mon avis, nettement supérieur aux deux autres. Les quatrains sont bien calibrés, la forme est mieux structurée et c'est comme si cela lui permettait de mieux exprimer ses visions. Dans ce recueil, le monde va à sa fin, la civilisation se termine, les villes se taisent.... le poète semble apprécier ce calme post-apocalypse. Cette partie comprend des "classiques" de Houellebecq. Mes préférés. Quand on lit "Non réconcilié", on pense aux Microfictions de Jauffret. Pourquoi est-ce réconfortant de lire ça ? Comment dire le réconfort des pessimistes, des lucides ?
Houellebecq a fait de son désespoir une victoire littéraire.
A la fin, l'écrivain se verse un peu d'eau, il est seul dans le noir, il marche au hasard. Malgré une fin de vie solitaire, il admet, presque à regret, qu'il a connu des "moments parfaits".
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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