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Citations sur Sérotonine (428)

Goethe: l'humaniste allemand tendance méditerranéenne, l'un des plus sinistres radoteurs de la littérature mondiale.
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Et le pire est qu'à quarante-six ans je m'apercevais que j'avais eu raison à l'époque, les filles sont des putes si on veut, on peut le voir de cette manière, mais la vie professionnelle est une pute bien plus considérable, et qui ne vous donne aucun plaisir.
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Femme, homme et amour
C'est la vie. Il est peut-être nécessaire à ce stade que je donne quelques éclaircissements sur l'amour, plutôt destinés aux femmes, car les femmes comprennent mal ce qu'est l'amour chez les hommes, elles sont constamment déconcertées par leur attitude et leurs comportements, et en arrivent quelquefois à cette conclusion erronée que les hommes sont incapables d'aimer, elles perçoivent rarement que ce même mot d'amour recouvre, chez l'homme et chez la femme, deux réalités radicalement différentes.
Chez la femme l'amour est une puissance, une puissance génératrice, tectonique, l'amour quand il se manifeste chez la femme est un des phénomènes naturels les plus imposants dont la nature puisse nous offrir le spectacle, il est à considérer avec crainte, c'est une puissance créatrice du même ordre qu'un tremblement de terre ou un bouleversement climatique, il est à l'origine d'un autre écosystème, d'un autre environnement, d'un autre univers, par son amour la femme crée un monde nouveau, de petits êtres isolés barbotaient dans une existence incertaine et voici que la femme crée les conditions d'existence d'un couple, d'une entité sociale, sentimentale et génétique nouvelle, dont la vocation est bel et bien d'éliminer toute trace des individus préexistants, cette nouvelle entité est déjà parfaite en son essence, comme ľ'avait aperçu Platon, elle peut parfois se complexifier en famille mais c'est presque un détail, contrairement à ce que pensait Schopenhauer, la femme en tout cas se voue entièrement à cette tâche, elle s’y abîme, elle s’y voue corps et âme comme on dit et d'ailleurs elle ne fait pas tellement la différence, cette différence entre corps et âme n'est pour elle qu'un ergotage masculin sans conséquence. A cette tâche qui n'en est pas une, car elle n'est que manifestation pure d'un instinct vital, elle sacrifierait sans hésiter sa vie.
L’homme, au départ, est plus réservé, il admire et respecte ce déchaînement émotionnel sans pleinement le comprendre, il lui paraît un peu étrange de faire tant d'histoires. Mais peu à peu il se transforme, il est peu à peu aspiré par le vortex de passion et de plaisir créé par la femme, plus exactement il reconnaît la volonté de la femme, sa volonté inconditionnelle et pure, et il comprend que cette volonté, mème si l'hommage de pénétrations vaginales fréquentes et de préférence quotidiennes est exigé par la femme, car elles sont la condition ordinaire de sa manifestation, est une volonté en soi absolument bonne, où le phallus, noyau de son être, change de statut car il devient également la condition de possibilités de manifestation de l’amour, l’homme ne disposant guère d'autres moyens, et par cet étrange détour le bonheur du phallus devient un but en soi pour la femme, un but qui ne tolère guère de restrictions dans les moyens employés. Peu à peu, l'immense plaisir donné par la femme modifie l'homme, il en conçoit reconnaissance et admiration, sa vision du monde s’en voit transformée, de manière à ses yeux imprévue il accède à la dimension kantienne du respect, et peu à peu il en vient à envisager le monde d'une autre manière, la vie sans femme (et même, précisément, sans cette femme qui lui donne tant de plaisir) devient véritablement impossible, et comme la caricature d'une vie ; à ce moment, l'homme se met réellement à aimer. L'amour chez l'homme est donc une fin, un accomplissement, et non pas, comme chez la femme, un début, une naissance ; voilà ce qu'il faut considérer.
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[A]lors que je sortais en compagnie [de Pam] rue de Buci, avec probablement cette expression un peu niaise de l'homme qui vient de jouir, je me retrouvai nez à nez avec Camille, que faisait-elle dans ce quartier je l'ignore également, j'ai dit que c'était une histoire stupide. Dans le regard qu'elle me jeta il n'y avait rien d'autre que la peur, c'était un regard de terreur pure : puis elle se retourna et prit la fuite, littéralement elle prit la fuite. Il me fallut quelques minutes pour me dépêtrer de la fille, mais je suis à peu près sûr d'être arrivé à l'appartement cinq minutes après elle, pas davantage. Elle n'eut aucun reproche, aucune manifestation de colère, ce fut plus atroce : elle se mit à pleurer. Pendant des heures elle pleura, doucement, les larmes inondaient son visage sans qu'elle songe à les essuyer ; c'était le pire moment de ma vie, il n'y a aucun doute là-dessus. Mon cerveau travaillait lentement, brumeusement, à chercher une formule du style « On ne va pas tout casser pour une histoire de cul... » ou « Je n'éprouve rien pour cette fille, j'avais bu... » (vrai pour la première fois, à l'évidence faux pour la seconde), mais rien ne me paraissait adéquat, approprié. Le lendemain elle continua à pleurer en rassemblant ses affaires, pendant que je me creusais la tête pour trouver une formule adéquate, à vrai dire j'ai passé les deux ou trois années qui suivirent à chercher une formule adéquate, probablement même est-ce que je n'ai jamais cessé de chercher.
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Je tentai de m’intéresser aux débats de société, mais cette période fut décevante et brève : l’extrême conformisme des intervenants, la navrante uniformité de leurs indignations et de leurs enthousiasmes étaient devenus tels que je pouvais à présent prévoir leurs interventions non seulement dans leurs grandes lignes mais même dans le détail, en réalité au mot près, les éditorialistes et les grands témoins défilaient comme d’inutiles marionnettes européennes, les crétins succédaient aux crétins, se congratulant de la pertinence et de la moralité de leurs vues, j’aurais pu écrire leurs dialogues à leur place et je finis par éteindre définitivement mon téléviseur, tout cela n’aurait fait que m’attrister davantage, si j’avais eu la force de continuer.
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« Il n'y a pas d'Internet, me dit-il avec une inquiétude soudaine, j'espère que vous le saviez, je suis à peu près sûr de l'avoir précisé dans l'annonce. » Je lui répondis que je savais, que j'avais accepté l'idée. Dans ses yeux, alors, je vis passer un bref mouvement de crainte. Les dépressifs qui souhaitent s'isoler, passer quelques mois dans les bois pour « faire le point avec eux-mêmes », ça ne doit pas manquer ; mais des gens qui acceptent sans sourciller de se couper d'Internet pour un temps indéfini, c'est qu'ils filent un bien mauvais coton, je le lisais dans son regard anxieux.
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Etais-je capable d'être heureux dans la solitude? Je ne le pensais pas. Etais-je capable d'être heureux en général? C'est le genre de question, je crois, qu'il vaut mieux éviter de se poser.
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Il fallait bien convenir que les Normands ne savaient pas vendre leurs produits, le calvados par exemple avait toutes les qualités d'un grand alcool, un bon calvados était comparable à un bas-armagnac ou même à un cognac, il était pourtant cent fois moins présent dans les boutiques duty-free des aéroports, un peu partout dans le monde ;
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Une ambiance de catastrophe globale allège toujours un peu les catastrophes individuelles, c’ est sans doute pour cette raison que les suicides sont si rares en période de guerre
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Dieu est un scénariste médiocre,tout dans sa création porte la marque de l’approximation et du ratage,quand ce n’est pas celle de la méchanceté pure et simple,bien sûr il y a des exceptions,il y a forcément des exceptions,la possibilité du bonheur devait subsister -ne fût ce qu’a titre d’appat -
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