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3,51

sur 4049 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est l'histoire d'un universitaire, célibataire et désabusé face à son avenir. Il évolue dans une France totalement atone, sans aucune réaction au lendemain d'élections présidentielles. L'histoire est lente… tous les commentaires sur les femmes dans le premier tiers du livre font « grincer des dents » et le reste du livre est surtout, dixit l'auteur page 307 : « de la conversation courtoise » qui amène à une France soumise.
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Soumission c'est la racine étymologique du mot Islam, c'est aussi le titre du dernier roman de Houellebecq. Et donc Soumission est un roman d'anticipation, de politique fiction c'est aussi le récit d'une conversion opportuniste à l'Islam. Assujettissement d'une personne, assujettissement d'un peuple. Personnellement, je le vois également comme un roman sur la solitude existentielle et sur la lâcheté. Car le personnage principal est une vraie chiffe molle, universitaire un peu alcoolique, porté sur le sexe, dépressif. L'intellectuel finit par embrasser la religion islamique par facilité...l'assurance d'un bon poste bien payé et la possibilité de se marier avec deux ou trois donzelles bien soumises... on imagine la fin du roman à la place de Houellebecq. L'adorateur de Huysmans épousera une petite bombe de 20 ans qui pourra lui prodiguer de bonnes petites pipes, et "une femme pot-au feu" de 40 pour lui confectionner de bons petits plats. Avec ça, si l'espoir n'est pas permis. Voilà, le cynisme de Houellebecq est partout, c'est parfois drôle et souvent désespérant. Quelques uns en prennent pour leur grade. Nietzsche est "une vieille pétasse". Bayrou est appréhendé comme un imbécile qui se prend pour Henri IV. Un idiot utile au président élu... En 2022, le bougre imagine que Jean Luc Mélenchon est toujours à la tête du Front de Gauche... (ahahaha, l'auteur de Soumission n'a pas imaginé le mouvement de la France Insoumise.... ).
J'ai pu lire dans la presse que le roman avait été comparé à l'immonde Camps des Saints de Raspail. Soumission est beaucoup moins ordurier que le torchon de Raspail, beaucoup plus littéraire, plus habile, et donc sans doute plus insidieux et... plus nocif.
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Après Lanzarote et Sérotonine, c'est le troisième livre de Houellebecq que j'ai lu (avec l'intérêt de la découverte).

Je retrouve ici le même personnage principal, torturé par les mêmes obsessions intimes, et le même schéma narratif : un homme dans la quarantaine, esseulé, réalise qu'il a laissé passer l'amour de sa vie, qu'une vie heureuse était possible avec « elle », mais pas sans, et il ne s'en remet pas. D'avoir placé frénétiquement le sexe avant l'Amour, il s'est choisi une vie foireuse… Son destin est alors une tragédie et lui l'équivalent d'un mort-vivant qui n'attend plus maintenant que la mort. le temps du livre est alors celui de cette attente mélancolique durant laquelle il commente tout ce qui foire en lui et autour de lui ; l'occasion pour l'auteur de questionner (ou affirmer?) des points de vue politiques, économiques, sociaux, le sexe (beaucoup le sexe), etc.

Mon sentiment est que l'histoire est encore une fois un peu trop construite dans le but de faire la place aux réflexions - (très) discutables* - du narrateur(-auteur?) et, de ce fait, sans réelle consistance comme les personnages, presque de simples porte-voix, elle est surtout le prétexte au déploiement d'une collection de thèses soutenues par les uns et les autres, croisés opportunément (artificiellement) par le personnage central et qui sont tout disposés à faire un exposé généreux sur la question. Une formule narrative qui donne au livre des allures de catalogue scolaire et bricolé d'élocutions sur des sujets brûlants, le reste du texte me donnant régulièrement l'impression d'être essentiellement du décor ou une sauce liante, au choix.

Un peu comme si Houellebecq écrivait des essais travestis en roman et que le déguisement se trahissait lui-même.

Le livre m'est tombé des mains au deux tiers.

*À ce sujet, mon opinion a évolué depuis ma première lecture de l'auteur, Lanzarote, livre dans lequel l'homophobie et la misogynie crasse du personnage m'étaient apparues comme une caricature amusante (et touchante) destinée à l'invalider. Mes lectures suivantes de Houellebecq m'ont détrompé, il s'agit d'une constante de l'oeuvre dont il est difficile de savoir s'il s'agit des convictions de l'auteur ou de celles du Français moyen (mais qu'il partage?) avec ses fixations ("les pédés, les putes et les bougnouls") et dont la superficialité et la lourdeur ont fini par me peser et me lasser (moi, je ne peux rien en faire).
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Pour ceux qui ont aimé l'écriture froide, chirurgicale, unique des Particules élémentaires ou de la Possibilité d'une île, passez votre chemin. Houellebecq a certes quelques fulgurances qui rappellent pourquoi cet auteur est si important aujourd'hui. Mais pour le reste de l'ouvrage il s'essaye à un genre nouveau. Las, toute cette écriture m'a paru plate. Les instants voulus poétiques sonnent faux ou poussifs, le fil rouge de Huysmans semblait plaisant mais il n'est pas assez tiré, le livre paraît s'arrêter en chemin.
Cependant, la dystopie pas si dystopique est stupéfiante et la construction du récit et des événements est entraînante. De plus, et ce à titre personnel, lire des analyses de Huysmans et des évocations de Bloy, Chesterton et Belloc ont remué mon petit coeur de lecteur. Je n'en étais que plus déçu de ne pas ressentir la plume suivre et je reste, comme Houellebecq semblerait-il, entre deux rives, sur le gué.
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Lire ce roman juste après l'élection de Macron au printemps 2017 lui donne une saveur particulière

Bon, un peu chiant (personnage peu attachant), assez touchant (auteur), drôle (cynisme sous l'humour ou humour sous le cynisme?, moi je me suis vraiment marrée à de nombreux passages.
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Mon analyse :

Parallèle entre Huysman, XIXè, converti au catholicisme et François, XXIè, converti à l'islam
Houellebecq s'inspire de l'actualité : peur concernant les avancées du FN , pour crédibiliser l'arriver au pouvoir de la fraternité musulmane,
le jeu des alliances peut être source de « catastrophe » contre FN et au mieux la fraternité musulmane ? Houellebecq défenseur du FN ? Pour ma part je ne le ressens pas tel quel : je n'ai pas trouver d'argumentations développées convaincantes, pas d'apologie de ce partie, pas d'arguments tangibles.

Houellebecq misogyne ? C'est François qui s'exprime, François est- ce Houellebecq personnifié ? François ne voit dans les femmes qu'une partenaire sexuelle, une seule fois, avec Myriam, il prend conscience qu'elle aussi peut éprouver du plaisir dans l'acte sexuel.
Fable ? Où est la morale ? Pour moi plutôt conte philosophique (aventures imaginaires avec des données bien réelles et des personnages connus) mais ce genre est peut être obsolète, et pourquoi pas tout simplement un roman comme tant d'autres...
Beaucoup d'ironie , de provocation pour faire réagir
les femmes sont muselées ( rien de tel pour mieux les faire réagir !!!) est -ce peut être là son but ?
beaucoup de références littéraires qui donnent un éclairage plus fort

On s'insurge et on défend le droit d'expression, je ne vois pas grand chose dans ce livre qui puisse déclencher autant de critiques pour moi il ne fait pas l'apologie de l'Islam et n'est pas islamophobe, il faut se détacher du contexte actuel d'autres pistes de réflexion sont intéressantes à explorer, pas de xénophobie
écriture concise, pas de vocabulaire savant, peu de figures de style (dommage)
Usage de l'italique pour les mots publicitaires, …

soumission
au pouvoir politique
à la religion
au confort de vie
soumission de la femme ? ( référence à Histoire d'O)

et puis en conclusion il ne faut pas oublier ce que dit Houellebecq à travers François :
« Un auteur c'est avant tout un être humain, présent dans ses livres, qu'il écrive très bien ou très mal en définitive importe peu, l'essentiel est qu'il écrive et qu'il soit effectivement, présent dans ses livres (page 13)
« Mais seule la littérature peut vous donner cette sensation de contact avec un seul esprit, ses faiblesses, et ses grandeurs, ses limitations, ses petitesses, ses idées fixes, ses croyances ; avec tout ce qui l'émeut, l'intéresse, l'excite ou lui répugne » .
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Parfois, j'aime me plonger dans les livres qui font polémique, juste pour savoir pourquoi …

Quelle délicate critique je m'apprête à faire … Ce livre est juste dingue ! (en tout cas au début). D'une facilité déconcertante à lire, il invente une politique fiction assez perturbante dans laquelle Marine Lepen arrive en tête de l'élection présidentielle devant le parti de la fraternité musulmane.

J'ai particulièrement aimé – vous vous en doutez si vous suivez un peu mon blog – cette histoire à tendance distopique qui bouscule et pousse à réfléchir. Je regrette cependant que l'auteur s'attarde un peu trop sur son protagoniste au fil du roman et s'éloigne de l'intrigue initiale, c'est dommage.

Il s'agit d'une fiction mais dans laquelle on retrouve des gens connus : David Pujadas, Jean-François Copé, François Bayrou, Christophe Barbier … Cela rend l'intrigue pas si fictionnelle que ça finalement … C'est déstabilisant … On peut se demander quel message tente de nous faire passer Michel Houellebecq.

Et d'en venir à cette question qui pourrait faire l'objet d'un sujet de dissert' : Soumission est-il islamophobe ? En effet, le parti évoqué plus haut a des intentions à faire pâlir … Je n'ai pas la réponse à cette question mais pouvoir se la poser est déjà très dérangeant … C'est le premier Houellebecq que je lis, ce n'est sans doute pas le plus facile.

Je comprends mieux pourquoi le livre a fait polémique notamment aux alentours du 7 janvier 2015 alors que Charlie Hebdo se retrouvait dépouillé de ses meilleurs éléments sous les balles de ses ennemis. Cruelle réalité, cruelle coïncidence …

Toujours est-il que j'ai relativement apprécié cette lecture – j'aime les livres qui me bousculent – notamment grâce au style d'écriture particulièrement efficace ce qui contribue sans doute également au malaise que l'ouvrage provoque.
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La thématique principale de « Soumission » doit être identifiée en tant que crise de foi chrétienne de l'Occident et non comme un brulot anti-Islam, comme on a pu l'entendre ici et là dans l'horizon médiatique.
Alors, si ce récit d'anticipation relate la prise de pouvoir pacifique de l'Europe par la civilisation arabe, Houellebecq pointe du doigt des raisons économiques, mais surtout mystiques. Dans son esprit, ce qui mine principalement l'Occident, c'est la disparition progressive de la chrétienté dans nos contrées. Autrefois, l'Eglise était encore associée à l'Etat et participait activement (pour un bien ou pour un mal, je ne suis pas là pour juger mais plutôt pour interpréter un point de vue) aux prises de décisions politiques et par là même à l'orientation de la société tout entière.

Ainsi, le héros dépressif-blasé de tout, désormais archétype des romans de Houellebecq, reprend du service. Par contre, l'auteur a trouvé un motif à son désoeuvrement aigu. La consommation capitaliste pour seul but ne peut qu'aboutir à l'insatisfaction perpétuelle. Sa nature divine évanouie, l'occidental traîne donc son destin matérialiste tel un boulet dans son sillage.
Le héros en question revêt ici les traits d'un professeur d'université, n'aimant pas tellement enseigner et devant son poste à une thèse brillante sur Joris-Karl Huysmans.
Quand la prise de pouvoir en France par le parti musulman est actée, on lui propose de conserver son poste moyennant une revalorisation salariale substantielle, à condition qu'il se convertisse à l'Islam.
Il décide néanmoins de temporiser sa décision et de s'octroyer une retraite méditative à l'abbaye de Ligugé comme le fit jadis son idole Huysmans. Une tentative d'accéder à la foi catholique qui se révélera infructueuse, peut-être et surtout en raison de sa cécité spirituelle rédhibitoire.
Si bien, qu'il finit par se convertir à l'Islam, sans la moindre conviction religieuse, pour pouvoir prolonger une activité qui lui procure pourtant bien peu d'agrément.

Tout cela est bien entendu à considérer comme une fable, car, si Houellebecq est à l'aise dans de multiples domaines, on sent qu'il tâtonne lorsqu'il s'agit de décrire des enjeux politiques. Vulgarisée, réductrice et par conséquent fort peu réaliste, on ne croit pas une seconde à cette projection « anticipatrice ». Fort heureusement, cette description politique boiteuse sert surtout de toile de fond au vrai thème du livre, la crise mystique de l'Occident.

Le style assez coulé contribue au plaisir de lecture, surtout qu'il s'avère moins artificiel que celui de « La carte et le territoire ». Probablement pas un Houellebecq majeur cependant. L'auteur vieillit comme tout un chacun, il n'empêche que je lui préférais sa verve d'antan, car son cynisme souvent salvateur a laissé place ici à une résignation un peu tristounette, nettement moins jouissive.
Même s'il conserve sa patte inimitable, et si d'aucuns trouveront son style désormais plus affiné, je le trouve pour ma part plus conventionnel.
Par conséquent, si j'ai apprécié l'ouvrage dans son ensemble, je suis resté un peu sur ma faim, comme si Houellebecq peinait à se renouveler. J'espère donc qu'à l'avenir il nous offrira quelque chose de plus consistant, de plus surprenant comme il avait l'habitude de le faire à ses débuts.


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Entre la peste et le choléra, entre le FN et la Fraternité musulmane le coeur des électeurs français, en 2022, balance au second tour des présidentielles.
C'est un sinistre roman, triste : Les évènements sont tristes et la vie de François, le personnage principal, est triste aussi.

- Il s'agit entre autre de l''histoire de François, un souffreteux professeur de littérature dont la vie, par son uniformité et sa platitude, ressemble à celle de Huysmans.
- Il s'agit aussi des compromissions du milieu universitaire et de la sphère politique envers le parti politique musulman arrivé aux commandes du pouvoir en France.

Un livre qui se lit sans joie, sans plaisir de lecture, c'est la raison pour laquelle je n'attribue que 3 étoiles.

P.S : les développements sur l'oeuvre et la vie de Joris-Karl Huysmans, m'ont échappé, puisque je ne connais pas cet écrivain français du XIXe siècle. Mais dans mon cas, ces digressions n'ont pas nui à la fluidité de lecture.
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C'est le premier livre de Michel Houellebecq qui me tombe sous la main.
Et je comprends à la fois pourquoi cet auteur est controversé et quelle est sa place éminente dans la littérature contemporaine. Car le style est simple, fluide, les descriptions des personnages acérées, la trame de l'intrigue imaginative et efficace. Tout ça avec un humour désenchanté très réaliste …
Ce que je trouve curieux cependant, c'est cette mode qu'ont certains auteurs contemporains de faire référence à des figures oubliées du XIXème siècle : ici, le narrateur, François, professeur à la Sorbonne au bord de l'écoeurement, ressasse indéfiniment sa thèse sur Joris-Karl Huysmans et, pour ma part, je notai récemment la référence constante par Hervé le Corre - auteur de polars - à Lautréamont.
Soumission est un roman de politique-fiction écrit en 2014. L'histoire se passe au printemps 2022, terme du second mandat de François Hollande, tout aussi calamiteux que le premier. La critique du milieu universitaire est cruelle, même si l'auteur n'a jamais connu ce milieu puisqu'il a fait de brillantes études d'agronomie ; mais certaines notations sonnent tellement vrai : « Ceux qui parviennent à un statut universitaire n'imaginent même pas qu'une évolution politique puisse avoir le moindre effet sur leur carrière ; ils se sentent absolument intouchables. »
Car une évolution politique majeure se profile à l'occasion de l'élection présidentielle. En démocratie en effet, tout est possible ! Faisant oeuvre ici de cassandre, Houellebecq imagine que lors de cette échéance, les formations politiques complètement dévalorisées vont disparaître au profit d'un jeune (44 ans) énarque brillant et résolu à réformer de fond en comble les institutions et la société française.
Tout se joue avant le second tour, avec l'inévitable candidate de l'extrême-droite arrivée en tête au premier tour, et les deux formations suivantes au coude à coude. Avec l'appui de François Bayrou et un pacte de gouvernement avec les socialistes qui veulent à tout prix se maintenir au pouvoir, c'est l'homme nouveau, le malin énarque qui est élu président. Et il est musulman.
Et le nouvel homme fort – suité naturellement d'une majorité parlementaire élue dans la foulée – va mettre le paquet sur l'éducation : islamique, bien entendu. Il exclut toutes les femmes de l'enseignement, ouvre grand les portes aux financements de l'Arabie saoudite et des Qataris, supprime les crédits à l'enseignement public laïc … instaure peu à peu la charia, rêve de reconstituer l'Empire romain en faisant adhérer à l'Union Européenne les états riverains de la Méditerranée.
Houellebecq souligne l'écart abyssal entre la population et ceux qui parlent en son nom, fustige les « ultimes soixanthuitards, momies exsangues mais réfugiés dans des citadelles médiatiques d'où ils demeurent capables de lancer des imprécations. » Et naturellement aussi le prosélytisme islamiste qui se montre efficace … Certains n'y résistent pas longtemps comme François car « le sommet du bonheur humain réside dans la soumission la plus absolue de la femme à l'homme – comme dans le roman "Histoire d'O" – et la soumission de l'homme à Dieu, telle que l'envisage l'Islam. » François, lui, adore les soirées électorales devant la télévision, mais ne vote pas.
C'est une réflexion amère sur la décadence de la civilisation occidentale, la vulnérabilité de ses élites à un discours spirituel qu'elle n'a plus entendu depuis les errements du communisme, le retour de la nécessaire spiritualité. Un roman émaillé aussi de scènes érotiques où la chair flasque est triste … J'espère pour l'auteur que ces évocations n'ont rien d'autobiographique.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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