En tant qu'AESH, j'accompagne un garçon qui a des troubles du comportement (qui mènent bien souvent à de la violence).
Même si nous travaillons en totale coopération avec l'enseignante, il n'est pas toujours facile de savoir comment agir, dans chaque situation. Nous sommes bien souvent démunies, d'autant plus que l'équipe du Centre de Psychologie pour Enfant ne nous donne aucune astuce. Selon la psychologue, nous n'avons pas à en connaître plus sur son fonctionnement psychologique. Sauf que de notre côté nous aimerions travailler, telle une équipe pluridisciplinaire, dans une cohérence d'action, pour le bien de l'enfant. Et que nous sommes bien obligées de réfléchir à sa psychologie, pour mieux le comprendre. C'est donc à nous de faire au mieux, avec notre ressenti, et les connaissances que nous engrangeons.
Ce livre m'a ainsi permis de me rassurer sur notre façon de faire, mais aussi de me donner d'autres pistes.
Il offre des astuces pour mieux comprendre la psychologie de ces enfants, pour agir comme il faut pour être ferme tout en sachant désamorcer des situations qui mènent parfois à des crises, et pour gérer ces dernières quand elles surviennent... jusqu'à voir comment faire après la crise. C'est vraiment une mine d'informations !
En ce qui concerne la cause de ces troubles, les portraits présentés ne correspondent pas à l'élève que j'accompagne.
De plus, le fonctionnement qui semble être possible dans le pays de l'auteur - à savoir refuser d'être l'enseignant d'un élève qu'on a peur de ne pas savoir gérer - n'est, de ce que j'ai vu, pas vraiment admis en France. Même si je vois bien que, pour l'année prochaine, la directrice essaie de faire au mieux. Par contre, la seule solution donnée par l'inspection, quand ça ne va plus, c'est de se mettre en arrêt. Mouais... pas convaincant.
Malgré ces écarts ressentis à la lecture, et comme chaque élève est différent (même avec un trouble ou un handicap identique), j'y ai trouvé des informations intéressantes, et j'en trouverai sans doute d'autre pour accompagner un autre enfant ayant ces besoins spécifiques.
En tout cas, je ne peux que conseiller cette lecture pour tout personnel éducatif, afin de se préparer au mieux pour accueillir un élève ayant des troubles du comportement. C'est un ouvrage précieux.
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Faire du bruit, comme par exemple taper sur la table, est une façon d'exprimer sa frustration. Lorsque l'élève perd le fil du cours, il utilise ce moyen pour vous faire passer le message. (...)
Vous devez être prudent quant à la ligne de conduite que vous allez suivre dans pareil cas car l'élève perturbateur est sur les nerfs et il cherche à capter l'attention de la classe et, éventuellement, à s'imposer à elle.
Vous pouvez par exemple demander à toute la classe d'arrêter de travailler et d'écouter le tapage ou les coups donnés sur la table et, pourquoi pas, inviter l'élève à s'en donner à cœur joie pendant que chacun écoute. Ensuite, rapprochez-vous de lui et dites-lui quelque chose du genre : "C'était pas mal. Bon, maintenant, tout le monde retourne à sa tâche. Quant à toi, je vais t'aider en te montrant comment tu vas pouvoir te remettre au travail". Ici encore, restez droit dans vos bottes, soyez calme, parlez posément (quoique sur un ton ferme) et ne mâchez pas vos mots.
Lorsque par exemple, vous expliquez quelque chose à un des élèves, ayez soin de lever les yeux toutes les 10 à 20 secondes afin de vérifier si : la classe est bien au travail ; certains élèves semblent dispersés ou distraits ; des signaux sont échangés, à votre sujet ou à celui d’un autre élève ; les élèves TOPs sont au travail et occupés à des activités raisonnables ; la classe est globalement calme. Ne sous-estimez surtout pas cette aptitude qui consiste à savoir scanner la classe.
Quand l'élève ne s'exécute pas immédiatement, certains enseignants font enchaîner reproches sur réprimandes, ce qui ne peut manquer de l'énerver et rapidement risquer d'enclencher un mécanisme d'escalade. Donnez-lui un peu de temps pour que les choses se mettent en route ; après que vous aurez rappelé l'élève à l'ordre une première fois, faites une pause et attendez qu'il réagisse.
Comme la plupart des comportements similaires, proférer des menaces est d'abord une façon de vous tester et, si vous laissez faire, les choses peuvent prendre une tournure dangereuse. Les TOPs aiment prendre de grands airs et effrayer les autres. Bien qu'ils n'aillent généralement pas plus loin, il est important de briser cet élan dès les premiers signes.
[lors d'une crise]
Essayez de parler lentement, contrôlez votre respiration et articulez bien les mots. En parlant lentement vous exprimez que la situation est sérieuse tout en vous donnant le temps de réfléchir et de planifier l'étape suivante. En effet, tout propos déplacé ou toute injonction d'obéissance immédiate peut tout gâcher.
Lorsque l'enfant commence à perdre pied, vos paroles et le vocabulaire que vous utilisez lui permettent de percevoir à quel point il est parvenu à vous déstabiliser. Tout signe d'anxiété ou de stress dans votre voix ne peut donc qu'accroître les chances de le voir vous provoquer davantage et redoubler d'agressivité.