AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782896625390
Mortagne (05/10/2016)
3.75/5   12 notes
Résumé :
La bouffe. J'y pense sans arrêt. C'est la première chose qui me vient en tête quand je me réveille et la dernière, quand je m'endors. J'ai toujours faim. En tout cas, c'est l'impression que j'ai? Mais au fond, je ne sais pas ce qu'est la faim ; j'mange tellement que je n'ai pas le temps de la ressentir.Tu es lâche, tu ne réussiras jamais à perdre du poids. Regarde-moi ces grosses cuisses flasques ! Essaie donc ce nouveau régime ! me chuchote mon petit démon intérieu... >Voir plus
Que lire après Moi j'mangeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Avant toute chose, je remercie chaleureusement Babelio et les éditions de Mortagne pour cet envoi.
Des romans sur les troubles alimentaires il y en a, mais ils parlent presque toujours d'anorexie, un peu moins souvent de boulimie et presque jamais d'hyperphagie boulimique.
L'hyperphagie boulimique c'est le fait de connaître des sorte de « crises de remplissage » de nourriture dans des quantités phénoménales. Tout y passe : du salé, du sucré, du chaud ou du froid, debout devant le frigo, à même la boite, en vitesse et en cachette le plus souvent.
Mais contrairement aux boulimiques qui se font ensuite vomir, les personnes souffrant d'hyperphagie boulimique gardent tout ce qu'elles ingurgitent et grossissent donc énormément.

Billie a 15 ans, elle souffre de ce trouble mais ne le sait pas, tout ce qu'elle croit savoir, c'est qu'elle manque de volonté et se déteste, obsédée qu'elle est par son poids et son apparence.
Nous la suivons pendant plusieurs mois, au fil de ses crises et de sa prise de conscience de la maladie. Peu à peu, elle va comprendre que ce dont elle souffre est plus compliqué qu'un manque de volonté. Son rapport à la nourriture est complexe et révèle des failles psychologiques et non une méconnaissance de la diététique.

J'ai trouvé ce roman un petit peu trop didactique par moment, ce qui arrive à Billie est expliqué de façon pédagogique, le roman perd alors un peu de fluidité et de spontanéité, mais les propos sont effectivement bien expliqués, et le roman a le mérite d'aborder un sujet peu connu qui touche des adolescents mais aussi des adultes des deux sexes.
Il s'agit d'un roman canadien, bon nombre de mots ou d'expressions ne nous sont donc pas familiers et ne sont pas traduits, ce qui peut gêner les lecteurs le plus jeunes. On comprend l'ensemble mais certains mots auraient mérité une traduction pour faciliter la lecture. Ainsi, dans ce contexte, une camisole n'est pas un vêtement servant à attacher une personne dangereuse, il s'agit seulement d'un tee-shirt. Billie est obsédée par son poids et celui-ci est indiqué en livres et non en kilos, ce qui peut être un frein à la compréhension pour les adolescents moins familiarisés avec cette unité de mesure.
J'ai lu ce court roman d'une traite, j'ai trouvé Billie très touchante et j'ai bien aimé aussi l'épilogue qui raconte ce qu'elle est devenue quelques années plus tard. Il na s'agit pas ici de raconter une guérison miraculeuse mais de parler de la réalité, de pointer la difficulté à s'en sortir, de l'importance d'être entourés et soutenus et du temps nécessaire à la guérison.
Commenter  J’apprécie          320
Billie serait une « boutonneuse » comme les autres si elle ne souffrait pas «d'hyperphagie» !
Un trouble qui pousse l'adolescente à ingérer, machinalement, des quantités astronomiques d'aliments.
Ses régimes successifs ont étiolé cette petite fleur bleue !
Son moral est au plus bas. Elle est une cible, hélas, de si gros calibre, qu'elle est facile à atteindre, non ? Les brimades fusent de toute part au quotidien, à l'école notamment !
« Billiser » veut dire engraisser comme Billie, ose même lui lancer une de ses « petites pestes » qu'il faut savoir éviter pour ne pas sombrer !
Raphaëlle, sa psychologue, lui apprendra à reconnaître ces fréquentations toxiques !
L'hyperphagie est un mal si rebelle qu'à défaut de l'éradiquer, on peut l'apprivoiser au quotidien, l'amadouer parfois !
Billie, peu à peu, reprend le contrôle de son image, dézoome pour ne plus focaliser autant sur son mal qui « la bouffe » ! Petit à petit, c'est ainsi qu'elle affine…ses objectifs et oserait enfin rétorquer :
« tu veux ma photo ! »

Babelio et les Editions de Mortagne m'ont fait découvrir Joanie Godin. Cette auteure, québécoise, a su avec brio vulgariser un sujet grave dans ce roman-jeunesse au titre qui interpelle « Moi j'mange ».
Toute une Collection intitulée « TABOU » lève le voile sur des thèmes inavouables :
L'anorexie, le mensonge, la violence domestique, les TAG (troubles anxieux généralisés), l'agression sexuelle …à découvrir !
Commenter  J’apprécie          326
Merci à Babelio et aux éditions Mortagne pour m'avoir permis de lire ce petit roman !

Billie a 15 ans. Au retour des vacances, elle aimerait tellement avoir perdu du poids, qu'on la félicite, qu'on l'admire, malheureusement, elle n'a fait que prendre quelques kilos de plus. Pourtant, les régimes, ça la connaît, mais à chaque fois, ça ne fait que rendre plus obsédante son envie de manger, tout et n'importe quoi.

Ce petit roman (dévoré en 2 jours) est québecois et fait parti d'une collection qui aborde des sujets importants et souvent peu vu en littérature jeunesse. L'inconvénient de ce roman, surtout pour les plus jeunes, ce sont les expressions québecoises (je trouve que ça a moins de charme sans l'accent!) parfois un peu compliquées à comprendre pour les non-initiés et les poids exprimés en livres.

J'ai beaucoup aimé lire sur ce sujet. On trouve des livres sur l'anorexie assez facilement, mais sur la boulimie ou l'hyperphagie, beaucoup moins ! En effet, ce problème est courant et pourtant mal connu, et aussi mal vu. Il y a malheureusement quelque chose de « classe » dans l'anorexie, puisqu'avant la maladie, on peut voir une force mentale et une recherche de la perfection, de la minceur valorisée par la société (c'est extrême, mais il suffit de voir les blogs pro-ana pour voir que c'est vrai) ; en revanche, la boulimie est vue comme un manque de courage, de volonté et de la paresse, alors qu'il s'agit également d'une maladie. Ce livre permet de comprendre cela, ce qui est une très bonne chose. Même si le roman est parfois un peu théorique, j'ai trouvé qu'il reflétait vraiment bien les pensées d'une adolescente. La fin est bien faite puisqu'elle n'apporte pas de solution miraculeuse, mais une vraie réflexion.

Même si l'écriture n'est pas parfaite, ce roman est bien fait, pas cliché, et permet de comprendre de nombreuses choses. Je pense qu'il faudrait en effet plus de livres de ce type (la collection en propose plein, mais je pense qu'ils ne sont pas faciles à trouver en France) et les faire lire aux jeunes (et moins jeunes!)
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
Commenter  J’apprécie          10
Un livre qui traite de manière intelligente des troubles alimentaires qui touche encore beaucoup d'adolescents ce livre devrais être utilisé dans les établissements scolaires pour permettre à certains de comprendre leur trouble et aux autres d'éviter l harcèlement à l'égard de ceux qui en souffre
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Si je n'aime pas la rentrée, c'est parce que toute l'attention est tournée vers les changements dans l'apparence de chacun.

Toutes les jupes ont le défaut de permette à mes cuisses de frotter allègrement l'une contre l'autre. C'est laid, ça fait mal et ça me rappelle inlassablement que je suis grosse.

L'image du chocolat m'a hantée pendant chaque minute des deux heures qui ont suivi. Impossible de détourner mes pensées vers autre chose. Plus je m'efforçais de ne pas y penser, pire c'était.

"WOW ! C'est moi ou tu as vraiment maigri pendant l'été ?" Je me désole intérieurement de ne pas être celle à qui on pose cette question. Visiblement, une autre fille a réussi là où, moi, j'ai échoué plus d'une fois.

Il m'est même déjà arrivé de souhaiter attraper une grippe ou une gastro foudroyante, pour voir diminuer les chiffres sur mon pèse-personne. Disons que, quand il est question de poids, je suis capable des pires idées.

Ce culte de la minceur, cette pression et cette obsession liées au corps sont si forts dans notre société...

Le célibat, c'est tout ce que je connais. Je rêve de me faire un chum un jour, mais j'ai la certitude que, tant que je ne maigrirai pas, ça n'arrivera pas.

J'aime bien m'imaginer dans ses bras. Tout semble tellement réel, dans ma tête... à la différence que je suis mince et sûre de moi.

Le problème, c'est que plus je pense à faire attention à mon poids, plus je mange. Je deviens incontrôlable.

Je n'avais même pas faim, au fond... Mais il est déjà trop tard pour le réaliser, la crème glacée est dans mon estomac, prête à être digérée, sans que j'aie pu l'apprécier, avec, en prime, une culpabilité monstre.

On dirait qu'il refuse d'admettre que ma relation avec la bouffe est malsaine. Il croit que me faire plaisir en comblant ma faim, mais c'est mon obsession qu'il nourrit.

Plus je m'efforce de me persuader de ne pas manger, plus j'ai faim. Mais est-ce vraiment de la faim ? Je ne sais pas.

J'ai hâte à demain, pour monter sur la balance. Elle aura sûrement une bonne nouvelle pour moi. Je ferme les yeux avec un petit sourire de satisfaction. Ma nouvelle vie est commencé.

Je viens d'engloutir l'équivalent d'un repas pour quatre personnes. En moins de vingt minutes. La honte !!!

Je réalise tout à coup que j'ai englouti la moitié du pot de tartinade sans m'en rendre compte. Sans m'attarder à apprécier le goût du chocolat et des noisettes... Ça aurait pu être n'importe quoi ; l'important, c'était que je mange, que j'occupe ma bouche.

Ma bouche n'arrive pas à dire non quand il est question de bouffe.

C'est si beau et facile, dans mes rêves ! La réalité est tout autre : je sais pertinemment que c'est IMPOSSIBLE.

Ça me rend triste. Et qu'est-ce que je fais, dans ces temps-là ? J'mange. Je dévore. J'engloutis. Et j'oublie momentanément ma peine.

Dans ma tête, le petit démon riait aux éclats. D'après moi, il s'est bagarré avec l'ange de la raison. Et ce dernier est KO.

Mon surpoids, la malbouffe, mon enfer à moi.

Autant de lundis matin à me lever en me disant que "cette fois, c'est la bonne, je vais maigrir". Une année ponctuée de régimes, d'échecs, de tentatives ratées, de rechutes...

Combien de fois me suis-je cachée pour manger, sachant que c'était exagéré ? Combien de fois ai-je senti un profond dégoût de moi en mangeant machinalement ?

Léger ou fort surplus de poids. Faible estime de soi. Profond mal être. État dépressif. Moi Billie Boisbriand, je souffre d'hyperphagie.

Chaque matin, je me lève, je prends mon premier repas comme prescrit par le régime, puis... tout s'effondre. Si j'ai le malheur de tricher une fois, je me dis que ma journée est ruinée, alors je continue de manger.

Je me suis tellement privée, avec ce régime, que les aliments qui m'étaient interdits m'obsèdent encore plus qu'avant. J'ai peut-être perdu du poids, mais je n'ai rien réglé dans ma tête...

Je n'ai rien ni personne pour me retenir, m'empêcher de tomber. Il ne me reste que ma plus fidèle complice. La nourriture. Mais elle est en train de me détruire.

Manger, manger, me battre contre mon diable intérieur, céder et manger de nouveau. Du réveil au coucher. Voilà en quoi consiste ma vie, désormais.

Ma confiance en moi et mon estime personnelle se portent mieux, depuis que j'ai pris conscience de mon problème d'hyperphagie. Un pas à la fois, un jour à la fois.

Un jour à la fois, c'est la philosophie que je m'efforce d'appliquer et, sans vouloir me vanter, je crois que je ne m'en sors pas trop mal !

Ma destination ultime ? Le bonheur et l'acceptation de soi. Je suis sur la bonne voie ! Une chose est sûre : je ne veux plus jamais reculer.

Je me suis aperçue que ma drogue, ma dépendance, c'est la nourriture. Puisque je ne pourrai jamais m'en passer, j'ai décidé de transformer notre relation amour/ haine en une relation... saine. Et ce, un pas à la fois.
Commenter  J’apprécie          30
Courir. Quelle torture ! Chaque pas me fait souffrir. J’ai l’impression d’avoir perdu mon souffle à tout jamais. Après avoir tourné deux coins de rue, déjà je n’en peux plus. Je regarde mon téléphone, sur lequel j’ai téléchargé une application pour chronométrer mes courses : « 1 minute 57 secondes ». ARGH ! Je n’ai même pas fait cinq minutes ! Que dis-je, même pas deux minutes ! C’est ridicule ! Mes genoux n’aiment visiblement pas porter tout ce poids. Je ralentis le pas, songeant qu’une marche, c’est quand même mieux que rien.
Commenter  J’apprécie          10
Même si je n’ai que quinze ans, je suis une habituée des régimes. J’ai suivi mon premier à l’âge de douze ans, je m’en souviens comme si c’était hier. Mes parents l’ont fait avec moi, pour m’appuyer et m’aider à tenir le coup. Celui-là, comme tous les autres qui ont suivi, a duré à peu près aussi longtemps qu’un morceau de gâteau au chocolat peut rester sur le comptoir sans sombrer dans mon estomac. Par la suite, il y a eu le régime qui exigeait que je mange uniquement de la viande (même du bacon, quelle blague !), des œufs, du fromage et une miniportion de légumes verts par jour. Au bout d’un moment, j’ai ressenti l’immense envie de manger un morceau de chocolat. Mon envie s’est transformée en besoin viscéral et je ne pensais qu’à ça. En me réveillant, en me couchant et même en dormant. Je ne voulais pas manger la tablette au complet, juste ce qu’il fallait pour me satisfaire. Pour moi, le seul moyen de me débarrasser de la petite voix intérieure qui réclamait sa dose de sucre était de la lui donner.
Commenter  J’apprécie          00
Mon unique consolation : l’automne arrive bientôt et je n’aurai donc plus à me battre avec des shorts qui remontent entre mes cuisses à chacun de mes pas. Ou encore avec ces maudites jupes qui doivent être juste assez longues pour cacher mes grosses cuisses et juste assez courtes pour éviter que j’aie l’air de vouloir entrer au couvent. Peu importe leur longueur, TOUTES les jupes ont le défaut de permettre à mes cuisses de frotter allègrement l’une contre l’autre. Ajoutez à ça une chaleur intense et l’humidité de nos étés québécois, et ça donne des irritations inconfortables entre les jambes ! C’est laid, ça fait mal et ça me rappelle inlassablement que je suis – n’ayons pas peur des mots – grosse.
Commenter  J’apprécie          00
La réalité fait mal ! Écrit noir sur blanc, ça semble encore plus terrible… Pourtant, malgré tous ces chiffres qui me sautent aux yeux, je suis incapable de manger moins, de ne pas faire d’excès. Un peu comme un enfant qui sait pertinemment qu’il ne devrait pas mettre ses doigts dans une prise de courant, mais qui le fait quand même, juste pour voir… J’essaie de défier mon corps avec la pensée magique que « cette fois, ça ne comptera pas ».
Commenter  J’apprécie          00

Les plus populaires : Jeunesse Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (42) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature jeunesse

Comment s'appelle le héros créé par Neil Gailman ?

Somebody Owens
Dead Owens
Nobody Owens
Baby Owens

10 questions
1525 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeunesse , littérature jeunesse , enfantsCréer un quiz sur ce livre

{* *}