1956. Ellen Atkins est élève infirmière et intègre Ambergate, un austère hôpital psychiatrique. A son grand désarroi, elle découvre l'inhumanité qui hante ces lieux, les conditions dans lesquelles vivent reclus les patients, les méthodes employées pour les soigner, l'encadrement sévère des soeurs, infirmières responsables de l'asile, la supériorité et la toute-puissance des médecins.
Amy Sullivan est une jeune femme désespérée. Se sentant responsable de la mort accidentelle de sa mère et de son petit frère, elle n'accepte pas que son père ait peu à peu oublié son ancienne existence pour se marier avec Carrie, une femme bien plus jeune que lui.
Pire encore, ils viennent d'avoir un bébé. Au comble de la douleur, Amy tente de se noyer et d'emporter avec elle le nouveau-né. Sauvées in extremis, son père l'envoie à Ambergate. Bien qu'elle soit loin d'être folle, elle sera prise en charge par le docteur Lambourn qui lui proposera une psychanalyse afin de venir à bout du mal-être et de la colère qu'éprouve la jeune fille.
2006. Sarah, bibliothécaire et historienne de formation, se met à fouiller les vestiges d'Ambergate dans le but d'écrire un livre. L'asile abandonné depuis plusieurs années va alors livrer ses plus sombres secrets car Sarah va retrouver les effets personnels des anciens patients.
Et si tout commençait par une simple clé ?
Kathryn Hughes nous propose une histoire captivante et pleine de secrets que j'ai adoré. Une fois commencé, je n'ai plus réussi à le reposer, touchée et révoltée par l'histoire d'Amy et de ses compagnes d'infortune, enfermées alors que saines d'esprit, recluses sur le souhait de parents qu'ils encombraient.
Cette lecture m'a rappelé le très bon roman de
Anna Hope,
La salle de bal, qui traite du même sujet : l'internement de personnes dépressives mais aussi d'autres éprises de liberté et de ce fait, indésirables pour la société ou leurs familles. Lorsque l'on découvre les conditions dans lesquelles toutes ces personnes internées étaient soignées, abruties à coups de cachets, trépanées, enfermées parfois à vie, sous la coupe d'un personnel inhumain qui prenait plaisir à les humilier et à les violenter pour les briser, c'est tout simplement révoltant.
Dès que je reposais le roman, je pensais aux patients d'Ambergate, à leurs histoires, espérant une fin heureuse pour Amy. Parallèlement à ce récit raconté par Ellen et Amy dans les années 50, on retrouve Sarah qui fait ses recherches sur Ambergate. Son père a passé plusieurs années à l'asile et il refuse que sa fille unique mette son nez dans les secrets enfouis depuis longtemps.
Sarah ne va pas l'écouter et aidée par un jeune adolescent fugueur et SDF, elle va découvrir au grenier, des dizaines de valises et l'une d'elle va lui permettre de connaître l'existence d'Amy, ce qui va avoir des répercutions dans sa propre vie.
Au-delà de la dénonciation des conditions de vie au sein de ces institutions, des pratiques plus que douteuses de la psychiatrie dans un passé assez récent, j'ai beaucoup aimé l'histoire et la personnalité d'Amy, une jeune fille censée et intelligente, marquée par la mort tragique de sa mère, qui n'a pas pu vivre son deuil et qui n'accepte pas que son père ait refait sa vie.
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