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3,81

sur 680 notes
Décidément les petits-enfants dans les récits sont importants pour déterrer les secrets de famille comme dans "l'art de perdre" d'Alice Zeniter où la quête commence en Algérie. Ici, c'est la déportation qui est au coeur de ce drame familial que je trouve très réaliste avec une sensibilité, une souffrance du narrateur tellement perceptible que cela paraît autobiographique. Il y a une dimension psychothérapique dans cette recherche d'identité, de l'origine de la violence dont la sienne.
L'univers concentrationnaire est très documenté et décrit avec un renvoi au magnifique récit de Primo Levi, "si c'est un homme".
En quelques mots, c'est un récit historique, philosophique et psychologique avec une belle rencontre amoureuse que j'ai lu d'un trait.
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Un professeur de français, visitant le camp de concentration de Buchenwald avec ses élèves, se trouve face à la photo d'un homme qui ressemble étrangement à son propre père. le besoin de savoir QUI est cet homme s'impose à lui. Au terme d'une enquête approfondie qui le passionne tout autant qu'elle le bouleverse, il comprend enfin d'où provient la violence qu'il contient avec peine depuis sa plus tendre enfance.

Des romans évoquant la shoah, j'en ai lu beaucoup. J'ai pourtant de plus en plus de mal à faire face à l'horreur absolue. le passage évoquant le camp de concentration de Buchenwald est extrêmement fort. Sa lecture m'a coûté, je dois l'admettre. J'ai toutefois classé le livre dans mes coups de coeur car il forme un tout passionnant. C'est un roman qui mêle la petite et la grande histoire, permettant de rendre moins abstraite cette terrible page de l'histoire. L'enquête familiale, habilement menée, humanise le récit. Il m'aurait été encore plus pénible, sans cela, de lire le passage racontant la descente aux enfers de l'homme de la photo. Passionnante aussi, l'enquête sur les nazis et le parallèle entre violence individuelle et collective.

Récemment j'ai eu un autre coup de coeur pour un livre évoquant la shoah : "le remplaçant" d'Agnès Desarthe. J'ai relevé quelques points communs entre les deux livres. Tous deux sont écrits par des membres de la troisième génération, subissant les séquelles de l'histoire familiale de façon insidieuse. Leur comportement, leur caractère, leur façon d'aborder la vie sont conditionnés par un lourd héritage. La page n'est pas tournée, ils ont besoin de trouver des réponses aux questions qu'ils se posent. Dans "L'origine de la violence", un membre de sa famille conseille au narrateur de ne pas remuer le passé pour ne pas s'y perdre, mais on comprend vite que pour lui, la démarche est vitale.


Un roman intelligent et percutant sur le sujet hélas inépuisable de la violence humaine.
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Lors d'un voyage scolaire au camp de concentration de Buchenwald en Allemagne, un jeune professeur français en regardant une photo d'un détenu découvre la surprenante ressemblance de celui ci avec son propre père. Obnubilé par sa découverte, il décide de mener son enquête et découvre que ce détenu est son véritable grand-père et qu'on lui a caché une partie de ses origines. Une enquête qui va lui permettre de découvrir l'autre famille, les Wagner, celle dont il est issu et de le destin tragique de son grand-père.



Livre déstabilisant par la forme choisie : le roman mais un roman qui flirte avec l'autobiographie. Déstabilisant car on se demande où commence la réalité et la fiction et pourquoi n'avoir pas pleinement assumé l'autobiographie ou au contraire le roman. Là l'ambiguïté est présente dès le départ puisque le narrateur est un professeur dans un lycée franco-allemand comme l'auteur du roman. Ce qui me gène, comme souvent dans les romans traitant des camps de concentration, c'est la volonté de l'auteur d'essayer de nous faire ressentir les sentiments qui traversent le détenu avant de mourir alors qu'on ne peut les connaître. Il n'en reste pas moins que ce roman montre bien le visage de cette barbarie qui a sévit pendant (relativement) peu de temps mais qui a massacré énormément de gens a cause de leurs religions, de leurs orientations politiques, sexuelles ou de leurs physiques. L'auteur part d'un cas spécifique pour nous montrer comment la machine a détruire physiquement mais aussi moralement se met en branle et quels sont les rouages nécessaires pour qu'elle réussisse a remplir sa tache : anéantir un homme, un peuple. Un roman nécessaire pour ne pas oublier. Un roman alourdi par des digressions sur la violence en milieu scolaire certes pertinentes mais qui font perdre un peu le fil de l'histoire.

Un livre qui malgré ses défauts mérite d'être lu et apprécié. Ma note 7.5/10.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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C'est beau, émouvant même et la plume est belle mais je n'ai pas vraiment été touché par l'intrigue. Lors d'un voyage scolaire au camp de Buchenwald, un jeune professeur découvre la photo d'un détenu qui ressemble à son père, stupéfié il va ensuite partir à la découverte de ses origines ou histoire et Histoire se mêlent. « Lorsqu'on remonte à l'origine de la violence, c'est sa propre violence qu'on finit par rencontrer ».
L'introduction est presque parfaite, on est tout de suite plongé dans le vif du sujet mais par la suite je trouve que ça s'essouffle, qu'il n'y a pas de si grand suspens qui me donne envie de le finir, pourtant je l'ai terminé ce roman, alors pourquoi ? Et bien pour différentes raisons, déjà car je ne voulais pas le laisser en suspend car je sais que je ne l'aurais jamais fini plus tard, ensuite et surtout, la plume est belle et fait passer un agréable moment de lecture même si le sujet traité est difficile. Pour les personnages aussi, ils sont tous bien écrits avec assez de profondeur et de vie pour que ça me pousse vers l'inéluctable fin.
On se laisse facilement emporter par le roman qui sonne comme une histoire vraie, et même si je lui trouve des longueurs ça reste objectivement un bon livre. Il traite aussi du sujet de la violence latente du narrateur, c'est par cette quête que se créé le fil rouge, par cette histoire que viendra l'Histoire. Cette réflexion sur la violence est plutôt personnelle, le bouquin ne traite pas de la violence en générale comme le titre pourrait le laisser croire, c'est ce qui m'a aussi déçu.
En bref, un terrible secret de famille à suivre, et bien que l'intrigue soit lente, la plume donne quand même envie de finir le roman.
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Un incroyable livre qui m'a permis de découvrir un auteur au talent incontestable, qui déploie avec brio son art de la narration et une histoire très intéressante. C'est un récit remarquablement documenté qui commence par un voyage scolaire en Allemagne. Un jeune professeur découvre au camp de concentration de Buchenwald, la photographie d'un détenu dont la ressemblance avec son propre père, Adrien, le stupéfie.
Rentré en France, il retrouve son père, sa famille, mais le souvenir de la photo ne le quitte pas. Il se lance alors dans une recherche qui va bouleverser sa vie.
Commence alors à la fois, une enquête pour retrouver ses vraies origines, une réflexion philosophique sur la jalousie, la vengeance, la notion de bien et de mal, mais surtout c'est l'histoire de la Shoah pendant une des périodes les plus sombres du XX siècle.
En conclusion, un très GRAND roman !
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Un livre en deux parties : la première qui nous plonge dans L Histoire avec un grand H à travers une histoire familiale ; la seconde partie dénoue les liens de cette famille aujourd'hui. Une lecture très agréable, même si, de mon point de vue et contrairement à l'avis du JDD, elle n'est pas toujours si aisée. J'ai souvent dû relire la même phrase, des phrases souvent longues, menant à de nombreuses digression. Un mélange de roman et d'analyse, voire de psychanalyse. Pas toujours si facile à suivre. Mais une fois la logique de l'écrivain assimilée, on plonge dans cette histoire familiale à 200%. Plusieurs trames de vie s'emmêlent : celle du camp de Buchenwald, celle du quotidien d'un prof, celle de 3 hommes d'une même famille, une histoire d'amour aussi ... enfin, des histoires d'amour, au présent et au passé.
Une belle découverte.
Lien : http://itzamna.over-blog.fr/..
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Lors d'un voyage scolaire à Buchenwald, un jeune professeur découvre une photo d'un prisonnier qui lui rappelle étrangement son père. Il va enquêter jusqu'à remonter à l'origine de l'histoire et découvre qu'il s'agit en fait de son grand-père et que lui-même n'est pas le rejeton de la grande famille à laquelle il pensait appartenir. La violence est en effet présente à chaque page, d'abord dans le camp de concentration pendant une bonne partie du livre, puis dans l'histoire de sa famille ensuite. C'est passionnant, surtout le passage dans le camp, qui est raconté de façon assez différente des nombreux textes qui existent sur ce sujet si grave. Un excellent livre pour réfléchir sur la violence qui est en chacun de nous et qui sort parfois, et souvent ne sort pas.
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Jeune professeur, il découvre le camp de concentration de Buchenwald avec des élèves de terminal.
La photo d'un inconnu, en guenilles de détenu, éveille son intérêt…l'homme ressemble étrangement à son père… né au début de la guerre.
De retour, en France, se basant sur une copie de cette photo, il mène l'enquête, il découvre le nom de l'homme présent sur la photo. Il questionne son père qui repousse sa curiosité, il interroge son grand père qui d'abord n'apporte aucune réponse enfin il rencontre le frère du déporté.
Vite, il apprend que celui-ci est son grand père de sang. Il découvre alors le fameux cadavre familial caché.
Il résume très bien son livre : « au lieu d'écrire un livre, peut-être devrais-je aller raconter dans les cafés d'Europe l'histoire banale et terrifiante d'un homme qui voulait épouser une femme pour de l'argent, qui en aimait une autre parce qu'il l'aimait et qui fut déporté dans un camp par son futur beau-père ».
Histoire en effet banale mais par laquelle il nous donne sa vision du « monde » de Buchenwald, nous permet de rencontrer Italo Calvino , de croiser Jorge Semprun ou de parler du vécu concentrationnaire de Primo Levi.
Bel hommage, j'ai beaucoup apprécié.
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Ce livre est d'abord une autofiction. Centrée sur le dévoilement d'un secret de famille qui a pour héros un aïeul déporté à Buchenwald, le petit-fils narrateur parvient à retracer son histoire ainsi que celle de tous les personnages qui l'entourèrent : parents, presque-parents et bourreaux du camp.
Cette reconstruction est réussie, dans le déroulement narratif, avec toute l'épaisseur, la complexité caractérielle et les rebondissements de notre représentation des personnages, et ce en dépit de la gageure de vouloir encore percer et transmettre de nouveaux éclaircissements sur l'horreur concentrationnaire, alors que l'on n'en fut pas le témoin (ni l'auteur ni le lecteur).
Mais il existe une autre gageure sans doute encore plus ardue : c'est la nature même de l'autofiction, surtout dans le cadre d'un silence biographique si pesant, car chargé d'autant de violence. le « coeur du projet du livre » dit l'auteur, a été de rattacher l'interrogation sur la violence nazie à une recherche introspective sur la propre violence enfouie du narrateur et sur son origine. le postulat implicite était que le silence et le refoulement du secret de famille constituaient des actes eux-mêmes d'une telle violence qu'elle a été transmise d'une génération à la suivante. Un opportun questionnement final sur le thème du rôle d'héritier sous-entend à l'évidence que le narrateur est aussi désigné ou reconnu comme l'héritier de cette violence en même temps qu'il est sommé de la perpétuer par l'oubli et le silence. Son refus serait alors la justification de l'écriture de l'opus et l'antidote à la perpétuation de la violence.
Or, face à cette seconde difficulté, l'ouvrage m'a paru plus insuffisant. Paradoxalement, mais très logiquement à la fois, c'est le narrateur lui-même qui ressort doté de la moindre consistance : sa propre violence ne se résume qu'à une anecdote initiale effleurée sans aucun ancrage dans le passé ; sa remise en question pourtant suggérée par le personnage de la fiancée allemande (Sophie) est esquivée avec une légèreté désolante ; sa trame biographique en dehors des résultats de la recherche – en particulier sa carrière de prof et son installations en Allemagne – paraît être soit sans rapport soit à l'inverse terriblement pertinente alors qu'elle est désespérément survolée.
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Un jeune professeur de lettres qui, comme l'auteur, enseigne dans un lycée franco-allemand, découvre, lors d'un voyage scolaire à Buchenwald, la photo d'un prisonnier ressemblant étrangement à son père. Il entreprend alors une enquête sur cet homme qui s'avère être son grand-père biologique en interrogeant notamment des rescapés du camp qui l'ont connu ou son grand-père légal dont il porte le nom.
Ce roman diffère cependant des ouvrages habituels sur les camps de concentrations car les recherches du narrateur se portent autant sur les victimes que sur les bourreaux. Il veut, en fait, trouver l'origine de la violence qui a abouti à cette barbarie mais également l'origine de sa propre violence, celle qui l'anime depuis son enfance. Très bon roman.
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