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sur 680 notes
j'ai déjà lu plusieurs romans sur la thématique des camps et je suis mitigée sur celui-ci. Si, dans la première partie, on entre dans cette enquête que le narrateur, double de l'écrivain, mène, la seconde me semble longue, sans mener à grand chose de nouveau et un peu ratée dramatiquement parlant. le titre me faisait attendre une réflexion de plus grande ampleur sur cette violence directe ou insidieuse à l'époque nazie et comment elle peut impacter les générations suivantes.
Lors d'un voyage scolaire au camp de Buchenwald, le narrateur remarque sur une photographie un homme qui est le vrai portrait de son père. le dit père a toujours été très différent physiquement du reste de la famille et s'est toujours tenu en retrait. Il reste évasif au début quand son fils lui parle de ce sosie. Mais, en menant son enquête, le professeur-écrivain découvre que l'homme s'appelait David Wagner, qu'il a eu une grande histoire d'amour adultère avec Virginie Fabre. Il est donc son grand-père génétique. Il a été envoyé à Buchenwald car il était juif et y a été tué par un médecin portant le même nom de famille que lui qui s'est servi de lui comme cobaye. le narrateur entre ainsi dans l'histoire de sa famille, sur ses non dits, ses lâchetés... Son grand-père en fin de vie va se confier à lui dans la 2e partie et son père sera plus sincère. Il restera des parts d'ombre dans son histoire , se serait-ce que son histoire d'amour avec une Allemande descendante d'un grand-père nazi.
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L'Origine de la violence est le troisième roman de Fabrice Humbert, également auteur de Autoportraits en noir et blanc en 2001 et de Biographie d'un inconnu en 2008. Je n'ai pas lu ses deux premiers romans mais la quatrième de couverture de celui-ci m'a tout de suite attiré :

Lors d'un voyage scolaire en Allemagne, un jeune professeur découvre au camp de concentration de Buchenwald la photographie d'un détenu dont la ressemblance avec son propre père le stupéfie et ne cesse de l'obséder. Ce prisonnier, David Wagner, est en fait son véritable grand-père. Peu à peu se met en place l'autre famille, la branche cachée, celle dont personne chez les Fabre n'évoque l'existence ... Au cours de sa quête, le jeune homme comprend qu'en remontant à l'origine de la violence, c'est sa propre violence qu'on finit par rencontrer ...


Mon intérêt pour l'Allemagne n'est pas un secret pour ceux qui me connaissent un peu. Comme le narrateur de ce roman, j'ai un intérêt pour l'histoire de ce pays et en particulier pour ses années sombres, avec en toile de fond cette interrogation qui reste sans réponse : comment une nation civilisée peut-elle sombrer ainsi dans l'horreur ? C'est l'une des questions auxquelles Fabrice Humbert tente de répondre dans ce roman. Ce n'est pas, toutefois, le seul sujet de ce livre étonnant.

En alternant le récit du narrateur sur sa vie présente et celle de son grand-père et de ses contemporains, Fabrice Humbert nous parle aussi de la famille, de la paternité, des racines, avec un fond que l'on devine en partie autobiographique. A travers les Fabre, la famille d'adoption du narrateur, il nous parle également de la bourgeoisie de province, des années 30 à nos jours. Et puis, bien sûr, il y a le thème que le titre du roman annonce : l'origine de la violence, celle d'une nation mais aussi celle d'hommes qui se laissent emportés par leurs démons ou tentent d'y résister par d'autres moyens.

Ce roman m'a passionné et m'a marqué. le thème avait tout pour me plaire et l'essai est parfaitement transformé. Même si mon histoire n'est pas la sienne, je n'ai pas eu de mal à m'identifier au narrateur et à réagir – intérieurement – aux thèmes abordés par Fabrice Humbert. Après cette lecture, j'ai bien envie de découvrir ses autres romans.
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Encore un livre sur la Shoah et le nazisme, pourrait-on dire ! Effectivement, ce sont les thèmes au coeur du roman, mais le point de vue de l'auteur est original et c'est ce qui fait la singularité et l'intérêt de ce livre.
Un jeune professeur d'allemand emmène sa classe à Buchenwald et il y voit une photo sur laquelle l'un des prisonniers ressemble très étrangement à son père. A partir de là, il mène son enquête et démêle un écheveau de secrets de famille : sur la photo, il s'agit bien de son grand-père biologique. Pour lui, c'est ce passé qui ressurgit lors des épisodes de violence intérieure qui l'envahissent parfois.
J'ai vraiment été intéressée par cette quête de la vérité qu'il mène, par le côté historique de ce qu'il découvre de la vie dans les camps et aussi du rôle des familles de notables français, préfets, députés dans la déportation de Français…
En parallèle, les réflexions quasi philosophiques sur ce qui a pu engendrer le nazisme, sur la nature humaine sont très pertinentes, notamment ce qui concerne l'ambigüité des sentiments et positions de certains exécutants nazis.
C'est un roman aux propos intelligents, qui pose des questions à la fois historiques et universelles sur la filiation la religion, l'amour et qui propose une juste image des sociétés françaises et allemandes de l'époque.
J'ai moins aimé la fin du roman, plus centrée sur l'histoire sentimentale du narrateur qui s'éloigne du coeur de roman.
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Humbert Francis - "L'origine de la violence", éditions "le passage", 2009 (ISBN 978-2-253-12946-2)

Sidérant.

Des auteurs nés bien après s'emparent de la fouille mémorielle dans l'histoire de la seconde guerre mondiale : parmi les ouvrages à lire absolument figurent déjà "le rapport de Brodeck" de Philippe Claudel (né en 1962), ou encore "les disparus" de Daniel Mendelsohn (né en 1960).
Avec «L'origine de la violence» de Francis Humbert, nous tenons un troisième roman-essai tout aussi exceptionnel si ce n'est plus.

Le récit commence par une mise en situation typique : à notre époque, vers 2009, un gentil prof de lycée français emmène sa classe de grands dadais en voyage d'étude en Allemagne ; à cette occasion, ils visitent le camp de concentration de Buchenwald, près de Weimar, comme beaucoup d'entre nous l'ont fait. Il y a alors un jeu d'impressions d'une justesse époustouflante (et d'un grand intérêt) entre l'Allemagne d'aujourd'hui, le passé nazi, la jeunesse française d'aujourd'hui, ce qu'on peut comprendre de cette violence passée que nous n'avons pas vécu... mais – et c'est là l'un des thèmes majeurs – qui a vécu à l'intérieur de nos parents et de leurs propres parents (nos grands-parents), voire qui a ravagé leurs vie comme ce jeune enseignant va bientôt le découvrir à travers l'histoire de son propre grand-père.
Au passage, l'auteur restitue avec une grande justesse le vécu des différentes générations allemandes d'aujourd'hui, les gens âgés qui participèrent à la descente aux enfers du nazisme, la génération suivante qui se prit tout ça dans la figure sans avoir le droit d'en parler à coeur ouvert dans le cercle familial, et enfin la génération d'aujourd'hui, qui commence à pouvoir en parler (c'est d'ailleurs le schéma générationnel désormais établi par les recherches en psychologie des traumatismes collectifs).

Pour moi qui ai vécu longtemps en Allemagne, des deux côtés du rideau de fer, il y a là des observations d'une justesse dénotant de la part de l'auteur une véritable connaissance de son sujet (et Dieu sait s'il est rarissime de rencontrer un francophone sachant de quoi il parle lorsqu'il aborde la problématique allemande !).

Un livre exceptionnel, bien écrit, qui se lit d'une traite.
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Fabrice Humbert va rencontrer un grand succès avec ce troisième roman, "L'origine de la violence". Cette fiction est construite à partir d'un voyage scolaire fait en Allemagne, au cours duquel, le professeur croit reconnaitre son père sur une photo de détenus de Buchenwald. L'intrigue consistant à retrouver le nom d'un homme sur une photo est classique, mais tout le roman qui va suivre est passionnant et pose des questions à chacun de nous.



Vous raconter l'histoire serait dommage, si vous décidez d'entrer dans le roman, et d'autres la raconteront très bien. Mais ce sont les qualités du livre que sont la forme, le fond et l'objectif de l'oeuvre, qui le placent parmi les très bons romans..... C'est d'abord une histoire comme on les aime, avec des personnages qu'on découvre petit à petit, levant doucement le voile posé sur les secrets de leurs vies, avec leur part d'ombre et de lumière; dans une époque bouleversée par ses propres acteurs; avec des vies animées par le courage, la lâcheté, la vengeance, la jalousie, la honte.

C'est aussi une construction sans hésitation, pure, apparemment simple, tant la lecture est sans ennui, ni lenteurs. On suit le narrateur pas à pas, dans sa quête qui décrypte les rouages d'un monde, d'une société, d'une époque dont on a déjà beaucoup parlé, mais qui ne cesse de nous embarrasser.

Et donc naturellement, le livre pose une question universelle, qui est celle du pardon. Après avoir compris les mécanismes d'une partie de la société, malgré le soin que le temps a mis pour dissimuler des actes peu glorieux, on avance sans porter de jugement vers une forme de réconciliation peut-être. Comme si toutes les zones d'ombre faisaient ressortir aussi les lumières de chacun.
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Le roman de Fabrice Humbert est parmi ceux qui comptent. Un texte fort qui pose la question de la barbarie nazie de manière passionnante. Finalement, comment nait le mal? C'est le mystère que tente de percer le romancier avec intelligence et profondeur.
Si le travail de Fabrice Humbert est brillant, c'est aussi parce qu'il n'oublie pas d'être généreux avec ses lecteurs. Il construit une mécanique romanesque captivante en lançant son héros sur les traces d'un mystère familial. Mais qui est pour lui ce David Wagner aperçu sur une photo du musée de Buchenwald? Enfin, la romance qui surgit au passé comme au présent permet aux personnages d'exister avec force.
Avec L'origine de la violenceFabrice Humbert fait la démonstration que tout n'avait pas été écrit sur les années les plus terribles du XXe siècle..
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4e de couv. : "Lors d'un voyage scolaire en Allemagne, un jeune professeur découvre au camp de concentration de Buchenwald la photographie d'un détenu dont la ressemblance avec son propre père Adrien, le stupéfie. Rentré en France, il retrouve son père, mais le souvenir de la photographie ne le quitte plus. Il décide alors de se lancer dans une recherche qui va bouleverser sa vie. Ce détenu, nommé David Wagner, se révèle être son véritable grand-père. Peu à peu se met en place l'autre famille, la branche Wagner, la branche cachée, celle dont personne chez les Fabre n'évoque l'existence."

Roman en deux parties, la première retraçant ce qui est arrivé à David Wagner et la deuxième l'impact qu'a eu la vie de David Wagner sur celle du narrateur.
Une enquête qui amène ce jeune professeur à réfléchir sur sa propre violence.
Malgré quelques longueurs ce roman m'a tenue en haleine dans cette histoire à la fois familiale et historique.
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Pas facile d'écrire un billet sur ce livre, d'autant que je l'ai lu sans faire usage de mon carnet de notes, peut-être parce que je sentais que je ne pouvais pas le réduire aux quelques petites phrases sibyllines qui me servent habituellement de base d'écriture. Les thèmes de la mémoire, des liens familiaux, de la violence que les hommes peuvent s'exercer entre eux sont traités dans ce roman à la manière d'une autobiographie imaginaire. le narrateur est un jeune professeur, dont nous ignorons le nom, qui, à partir d'une photo vue en visitant le camp de Buchenwald, recherche des témoignages sur un homme qui pourrait être son grand-père.

Ce point de départ un peu mince n'est pas très crédible, mais peu importe, c'est surtout la réflexion sur le mal, et comment des personnes ordinaires se sont transformées en bourreaux pour d'autres, qui est prenante. le personnage du jeune professeur met en avant le devoir de mémoire, terme pourtant galvaudé, qui prend ici toute sa signification. Il tente de comprendre aussi le pourquoi de cette violence qu'il sent parfois en lui, et qu'il canalise à sa manière, tout autant que l'enfermement de son père dans un monde routinier ou la complexité de ses relations familiales. Bref, un roman sensible, intéressant, qui ne peut pas remplacer la lecture de Si c'est un homme, incontournable, mais qui peut la compléter.
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Attiré par le titre, j'ai été déçu par le roman. Structuré en deux parties, Humbert décrit dans un premier temps l'enquête qu'il réalise suite à sa visite du camp de Buchenwald et de la découverte d'une photo sur laquelle il lui semble reconnaître un visage connu, David Wagner. Puis dans une seconde partie il nous présente sa relation avec Sophie, sa compagne allemande dont le grand-père était un dignitaire nazi au camp de Buchenwald mais également proche des officiers ayant tenté d'assassiner Hitler, son rapprochement avec son grand-père Marcel Fabre qui lui révèle l'histoire de David Wagner et des liens avec la famille Fabre et finalement la re-découverte de son père Adrien, "le bâtard". J'ai été touché par la description de la relation fils-père et sensible aux différents personnages du roman et de leur complexité. Cependant je reste sur ma faim concernant une réflexion sur la violence que laisse suggéré le titre du livre. La mise en relation d'une violence que l'auteur ressent depuis son enfance (le secret de famille entretenu par son père), la violence vécue comme jeune enseignant dans une zone de banlieue, la violence engendrée par la guerre, l'intolérance, la peur de l'autre, la défense de sa famille et la violence ultime de Buchenwald ne m'ont pas convaincu.
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"L'origine de la violence" parle de la guérison des blessures que nous avons de nos ancêtres. Des secrets de familles, de ce que l'on ne veut pas s'avouer, les fameux secrets de polichinelle.
Un jeune professeur découvre lors d'un voyage scolaire en Allemagne, dans un ancien centre de contraction, une photo sur laquelle apparaît un homme, un ancien prisonnier, qui est la copie conforme de son père.
Cette photographie sera le début d'une quête sur les horreurs menées durant la 2nde guerre mondiale, qui lui ouvrira les portes d'une famille qu'il ne connaissais pas, mais aussi une compréhension sur cette colère qu'il porte en lui depuis toujours.
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