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sur 665 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un joli roman qui fait la part belle à la forêt vosgienne, aux arbres, aux biches, aux nuages, aux ruisseaux peuplés de truites arc-en-ciel. Mais également à Yes, petite chienne blessée qui devient la complice de chaque jour, celle à qui on raconte ses joies et ses peines. Et, il y a l'amour de deux êtres en fin de vie qui regardent avec tendresse tout le chemin parcouru. Un roman étrange et courageux qui apporte émotion et douceur, sans nier que parfois le drame n'est pas loin.
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Ce roman m'a tout de suite intéressée par son résumé, je l'ai trouvé captivant, j'avais envie de suivre l'histoire de cette chienne qui arrive chez un couple. Je n'avais encore jamais lu de roman de Claudie Hunziger, bien que j'en ai déjà entendu parler. C'était donc le bon moyen de la découvrir.

Je ne vais pas vous détailler l'histoire. C'est une lecture qui se vit, je pense que chaque lecteur aura un ressenti différent et une façon de voir selon son propre vécu, son âge, etc...

Il faut juste savoir que l'on va suivre un couple d'octogénaire, Sophie et Grieg. Ils ont fait le choix de vivre dans un endroit reculé, au milieu de la forêt, qui porte bien son nom, les Bois-bannis. Sophie se sent parfois, elle aussi, bannie de la société. Mais elle aime la solitude, là où elle vit. Un soir, le quotidien de ce couple va être transformé par l'arrivée d'une petite chienne, Sophie a vu des phares de voiture, avant l'arrivée de la chienne. Cela semble être un abandon ou la chienne s'est enfuie. Sophie découvre des lésions sur l'animal, elle aurait été violentée et aurait sûrement été violentée par son ancien maître. Sophie va soigner et s'occuper de cette chienne qu'elle décide d'appeler Yes.

On va donc suivre le couple dans leur vie quotidienne, avec Yes. Cela va être une belle histoire d'amitié et de confiance entre Sophie et la chienne. Yes va changer la perception du monde de Sophie. J'aurais peut-être aimé que l'on en apprenne un peu plus sur l'histoire de Yes, savoir d'où elle vient. Mais cela ne m'a pas plus dérangée que cela. Beaucoup de beaux sujets sont abordés ici au travers de la chienne et du couple. La vieillesse a une place importante avec tout ce qu'elle comporte de désagréments mais aussi avec la sagesse qu'elle amène dans les réflexions et dans les actes. C'est aussi une histoire d'amour d'un couple qui n'est plus le même qu'à ses débuts. Et c'est aussi une véritable ode à la nature, à sa beauté, à tout ce que le monde veut démolir, et tout ce qu'il faut préserver. Ce n'est vraiment pas une simple histoire entre un chien et son nouveau maître, c'est bien plus que cela.

J'ai beaucoup aimé tous les messages que transmet l'autrice au travers de ses personnages. Claudie Hunziger a une écriture très imagée, elle représente les lieux, les faits, avec beaucoup de précision sans pour autant être trop lourde dans le style. Elle a une écriture très poétique, dans ses descriptions, elle retranscrit à la perfection les sentiments, les joyeux comme les plus tristes. On sait peu de chose sur le passé de Grieg et de Sophie. Peut-être en apprend-on un peu plus sur Sophie que sur Grieg. Cela permet de mieux comprendre le caractère. Ce que ne manque pas d'avoir Sophie d'ailleurs.

Je me suis vite attachée à Sophie. Je n'ai pas le même âge qu'elle, mais j'ai les mêmes préoccupations qu'elle par rapport au vieillissement, je veux essayer de garder ma mobilité le plus longtemps possible. Je me suis donc un peu retrouvé en elle. La narration à la première personne rend cet attachement plus important. Elle m'a permis de rentrer dans la tête du personnage, de vivre les même événements au plus près d'elle. J'ai ainsi pu ressentir ses émotions, et elles sont nombreuses. le style de Claudie Hunziger est très bon. le livre s'est lu assez vite, même si j'ai rencontré quelques longueurs dues surtout au mode contemplatif que prend certaines fois l'autrice pour détailler un lieu ou un fait. Mais cela ne m'a pas empêchée de ressentir de la satisfaction avec ce livre.

Cette histoire n'a pas un fil conducteur bien défini, il est plutôt écrit comme une sorte de journal où l'on suit chaque jour le quotidien de Sophie et Grieg.

Je suis très contente d'avoir fait la découverte de la plume de Claudie Hunziger. J'aime beaucoup sa façon de raconter une histoire. Je la lirai à nouveau avec plaisir, j'ai déjà noté dans ma wishlist d'autres romans, notamment "La langue des oiseaux" et "Les grands cerfs".

Je ne peux que vous recommander ce roman, notamment pour tous les beaux messages sur la vie qu'il délivre
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Que c'est brillant, fou, réjouissant ! Claudie Hunzinger nous revient au meilleur de sa forme avec un petit bijou de littérature. L'écriture est riche, foisonnante, intelligente, et on retrouve une nature comme souvent chez l'autrice. La figure de la chienne Yes est parfaite, en bref, du style à la progression, tout est parfait !
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Après Un ange à ma table, récit autobiographique de Janet Frame (autrice d'ailleurs évoquée dans ce roman , mais pour un autre récit), voici donc Un chien à ma table, où l'on retrouve les thèmes chers à l'autrice: la nature, les animaux, la vie retirée dans une maison isolée dans la montagne avec un compagnon, Grieg, féru de lecture , ainsi que l'écriture bien sûr.c
La narratrice, prénommée Sophie, est maintenant octogénaire et elle observe sa relation à ce corps plus aussi souple, qui peine à se mettre en marche le matin. Pourtant l'irruption d'une chienne de berger, victime d'un zoophile, dans la vie de ce couple âgé va leur insuffler une nouvelle énergie, instaurer une nouvelle relation au vivant. Cette chienne, aussitôt baptisée Yes, tant elle semble positive, va se montrer "affamée de langage", ce qui ne peut que réjouir l'écrivaine , Sophie.
Pourtant, en arrière plan de cet heureux trio , l'atmosphère , évoquée par petites touches, est lourde, le danger rôde, les temps ne sont plus à la réjouissance, mais "On peut très bien écrire avec des larmes dans les yeux."
J'ai retrouvé avec bonheur l'écriture de Claudie Hunziger, soulignant à tour de bras les formules qui émaillent ce texte , profitant pleinement de ses analyses et de son écriture tour à tour poétique et ancrée dans le réel. Un roman qui file sur l'étagère des indispensables.
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Oh yes… Yes !
Cet incroyable livre, ce trésor d'intelligence et de profondeur, de philosophie légère et d'observations et d'interrogations graves sur l'état du monde, cet abîme de drôlerie et de plaisir, ce bordel de roman « foutraque » et même « fabifoutraque ». Ce bouquin-niche où une forme de communion entre l'homme et l'animal devient possible, ce creuset d'écriture, mots et choses enfin en harmonie, dans lequel, lecteur, on se sent si bien ! Un livre où l'on apprend aussi à aimer une paire de groles, des Buffalo, des comme celles de Brigitte Fontaine, des qui permettent encore de se tenir debout. Un livre contre la vieillesse, ou pour apprendre à la vivre différemment. Un livre, enfin, pour mieux résister aux dérives du monde, à la sixième extinction, à notre propre pouvoir de destruction. Et un livre-bibliothèque, aussi, capable de convoquer Démocrite et Kafka, Tolstoï et Duras, et mille autres grands témoins, apportant çà et là leurs lumières. « Un livre couleur de digitale. Un livre pourpre. Un livre tonicardiaque… un livre qui fasse battre les coeurs ». Eh bien, yes, Claudie Hunzinger, yes, Un chien à ma table, c'est réussi, yes, puisqu'à vous lire, nos coeurs battent la plus endiablée, la plus rebelle des chamades !

Yes, c'est le nom du chien, qui déboule un soir, dans un trou perdu de montagne, devant la maison de Sophie Hunzinga, la narratrice « écri-vaine » (Sophie Hunzinga, Claudie Hunzinger, hum… vous m'avez compris !) et de Grieg, son compagnon – qui n'aime rien tant que dormir le jour pour mieux lire la nuit dans sa chambre, un terrier-bibliothèque. Yes, immédiatement nommé ainsi, parce qu'il fait resurgir les derniers mots de l'Ulysse de Joyce, « and yes, I said yes I will yes », comme un acquiescement au désir, un cri d'amour, le nom même de la joie…
Mais Yes, pourtant, une chienne, en fait, est blessée, le sexe salement abimé par un zoophile, et Sophie a à peine le temps d'observer ses plaies et de lui donner un peu d'eau et de pitance, que déjà elle s'enfuit, détalant si vite vers la forêt proche qu'elle n'est bientôt plus visible. Tant pis. Sophie partira quand même à Lyon le lendemain, les pieds chaussés de ses Buffalo, des bottes de sept lieux pour lui permettre d'avancer encore, afin d'honorer une invitation à une rencontre en librairie. Au retour, Grieg est là, à l'attendre dehors, et à ses pieds, la petite chienne, revenue, comme accueillante à son tour…
Commencent alors, dans cette maison des Bois-Bannis – un territoire d'exil ? un lieu de retraite ?- les nuits à trois, Sophie, Grieg et Yes, allongés sur le grand lit au sommier fait de liasses de vieux exemplaires du « Monde ». Commencent, surtout, les journées de courses folles à travers la montagne, à marcher devant ou derrière Yes, cette chienne devenue l'incarnation de la joie, cette chienne devenue la meilleure des guides dans les territoires de la pensée, cette chienne qui entend le langage humain, cette chienne-Logos. Parfois, pourtant, Sophie laisse Yes aux Bois-Bannis, au risque qu'elle se mette à copiner avec Grieg, à construire un abri avec lui sous la table de la salle commune, pour y dialoguer comme deux clochards complices, et qu'elle Sophie se sente comme une épouse trompée à son retour, essuyant les sarcasmes de Grieg… Ce qu'il en restera, au bout du compte, de cette « chienne à leur table », c'est la possibilité d'une communauté non « spécifique », où le couple humain et l'animal auront découvert la possibilité de veiller sur leur territoire, en le gardant des atteintes d'un monde en pleine déréliction, d'apprendre aussi à mieux vieillir et affronter la mort ensemble. Ce qu'il en restera aussi, c'est un livre, ce livre peut-être qui nous est offert… Avec tant de pages si lumineuses, dans la réflexion ou le rire, que lorsque l'on veut sélectionner des extraits que l'on pourrait citer (sur Babelio, par exemple…), on est paralysé par l'embarras du choix, et puis, au fil des pages, des images comme des perles rares – « un sourire de géranium aux fenêtres », « des framboises belles comme des bouches »… -, des expressions comme des concentrés d'allègre sagesse : « je nous sentais alors tous les trois dans le même sac. Sac ou destin, c'est pareil… »

Oui, donc, trois fois oui, oh pardon, yes !, laissez tout tomber, abandonnez Despentes et Nothomb, et yes, yes, lisez Claudie Hunzinger ! (Dois-je l'avouer ? Je n'ai jamais été très chien-chien, ayant été mordu par l'un d'entre eux, quand j'étais petit, et éprouvant depuis toujours une certaine méfiance à l'égard de la gent canine. Je n'ai jamais non plus été grand amateur de récits animaliers… On ne pourra donc pas juger que je fais preuve de partialité en clamant – j'allais dire en aboyant…- mon enthousiasme !)
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