J'ai un peu la même relation avec ce livre qu'avec Fahrenheit 451. Découvert dans la bibliothèque de mes parents vers 13 ou 14 ans, et base de mon amour indéfectible pour la SF dystopique,
il était temps pour moi d'y refaire un tour.
Il est intéressant de constater comment les livres et leurs impacts évoluent avec le temps. Lorsque je l'ai lu pour la première fois, il m'avait déjà beaucoup marquée. Très aidé par le fait que le livre, même si écrit dans les années 30, est très « moderne » dans sa structure et son style. 10 ans plus tard,
il est toujours aussi dur, mais me confronte aussi à des questions auxquelles je n'étais pas nécessairement ouverte plus jeune. La base de l'univers dystopique de Brave New World est l'eugénisme, la modification génétique et l'endoctrinement dés le plus jeune âge, dans une société régit par différentes classes de citoyens. L'eugénisme est un sujet des plus intéressants, car
il est difficile à appréhender. Où en placer la limite ? Et Brave New World pousse vraiment à s'interroger.
Aldous Huxley est sans nul doute un visionnaire. le livre est toujours aussi actuel, presque 90 ans après. le concept du soma, la drogue servant à rendre les populations « heureuses » et dociles, est brillant, tout comme l'idée décrite que la solitude est quelque chose de mauvais. Etre seul, c'est être confronté à soi-même, à ses propres limitations et incertitudes, à ses réelles envies, et pas à celles construites par la société. L'endoctrinement depuis la naissance, tout le concept d'une hiérarchie par l'intelligence (créé en laboratoire de A à Z), est glaçant.
Brave New World a fortement influencé, comme 1984, la littérature SF dystopique moderne, a raison. Je pense qu'une relecture était nécessaire pour moi, ma vision du bonheur, entre autres ayant fatalement évolué en devenant adulte. Je n'ai pas l'habitude de dire qu'il FAUT lire tel ou tel livre, mais je considère celui-ci comme un « must read », pour sur.