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sur 456 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
mes amies m'ont harcelée pour que je le lise et je ne suis pas déçue de ma lecture
au fond elles n' avaient pas tort car je suis un peu durtal sauf que mon gilles de rais à moi c est aloysius bertrand et petrus borel finalement
bref à part ca le livre était grave sympa mais étonnamment ce n est pas le rituel satanique qui m a le plus marquée mais les actions de gilles de rais
bref super lecture pour les fêtes de fin d année ca met vraiment dans l ambiance noël, festivités .etc 👍
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Quand beauté et laideur se mêlent en une poésie suave et cynique, ange et démon. La pluralité des thèmes abordés, tous cruellement antinomiques, sont traités avec une délicieuse impudence, laquelle illustre néanmoins les méandres théologiques, sociologiques et philosophiques qui tiraillent l'auteur lui-même ; ce dernier qui est d'ailleurs à un roman près de se convertir au christianisme. Là-bas était-elle donc une oeuvre initiatique ? Une immersion dans les bas-fonds de l'âme, un voyage qui devait le conforter dans son choix de préférer la lumière aux ténèbres, Dieu à Satan ? Je l'ignore.

Durtal est passionnant dans son besoin d'acquérir l'expérience et de vérifier, une posture somme toute positiviste qui tente tant bien que mal de détraquer ces pratiques anciennes ou tout à fait modernes, des messes noires au satanisme, en passant par l'indémodable spiritisme qui fait tourner les têtes en plus des tables. Je ne saurais dire si les questions ont trouvé leurs réponses, et certains passages m'ont paru presque inintelligibles. Il faut être sacrément renseigné pour bien suivre le cheminement de ce complexe protagoniste, mais doit-on forcément y trouver un dénouement ? Pas sûre... Durtal l'a-t-il lui-même décelé ? J'en doute.

C'est une oeuvre qui s'inscrit tout simplement dans son siècle ; celui des machines ininterrompues, des tintements sourds des métaux, des arts osés et libérés de leurs contraintes. Un point de vue partagé par nombre de ses contemporains. Il serait pourtant injuste d'ôter à Joris-Karl Huysmans le mérite d'être un auteur tout à fait à part, ne serait-ce que pour son aplomb et son audace à traiter le satanisme et autres pratiques déviantes non pas comme des phénomènes spectaculaires susceptibles d'éveiller la curiosité morbide de chacun, mais comme des pratiques dont on cherche à comprendre les origines et le fonctionnement. Mais aussi, sa critique vis-à-vis de cette société qu'il déplore, à commencer par cet étonnant débat entre Durtal et des Hermies sur la pertinence du mouvement naturaliste. Un mouvement que Joris-Karl Huysmans a défendu bec et ongles avant de s'en détourner.

L'année 2019 sera donc celle où je suis tombée éperdument amoureuse de Joris-Karl Huysmans.
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L'exploration du satanisme via les pratiques des occultistes et autres spirites du XIXÈME siècle - ainsi que part l'étude en parallèle de l'histoire de Gilles de Rais - a marqué le début d'une lente conversion de Joris-Karl Huysmans au catholicisme. En se plongeant ainsi dans une documentation aussi ténébreuse, cela aurait pu avoir l'effet inverse. Car à plonger son regard dans l'abîme, ce dernier plonge également dans le regard de celui qui l'observe, comme le veut le fameux adage nietzschéen.

Cette conversion est avant tout une réaction à un siècle qui a placé raison, progrès et matérialisme au-dessus de toute autre considération que l'élévation de l'être. En sa qualité de critique d'Art, Huysmans ne pouvait que s'éloigner du naturalisme d'un Zola, dont il critique l'oeuvre via la création de son double romanesque : Durtal. Dès le premier chapitre, il pourfend l'oeuvre du créateur des Rougon-Macquart en la qualifiant de « compilation de fait-divers », lui reproche d'avoir substitué une approche scientifique et aride au détriment des sentiments humains.

On retrouve chez Durtal la même tendance que chez le Des Esseintes de « À Rebours » à professer ses goûts d'esthète en matière d'Art, d'architecture et dans d'autres divers domaines. Il s'appuie toujours sur une grande documentation et sa grande érudition, le tout servi par un vocabulaire inusité qui ne manquera pas de perdre le lecteur contemporain.

La grande originalité réside probablement dans le dialogue mystique qui s'instaure entre les différents protagonistes que sont Des Hermies (l'ami médecin de Durtal), Carhaix le sonneur de cloche - pieux et dévot - de l'église Saint-Sulpice et Gévingey : l'astrologue tombé en disgrâce. S'ils ont de nombreux désaccords doctrinaux, ils se retrouvent dans le constat d'un affaissement de la morale et d'un siècle malade de son idéologie du progrès.

Bien sûr « Là-bas » demeure célèbre pour l'évocation des atrocités commises par Gilles de Rais, et par l'introduction de Durtal dans les messes noires parisiennes via sa maîtresse : Hyacinthe Chantelouve. À certains égards, elle incarne l'éternelle tentatrice et pécheresse, détournant le croyant de Dieu.
Un rejet de la volupté similaire au serment de célibat des futurs prêtres rentrant au séminaire.
Peut-être est-ce là le moyen qu'a trouvé Huysmans pour signifier son début de conversion ?
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Encore un petit tête-à-tête infidèle avec le naturalisme de Huysmans, ailleurs appelé école décadente en ce sens qu'il est bien l'expression d'un naturalisme plus spirituel. Durtal et son ami des Hermies (j'adore l'onomastique toujours très soignée de Joris-Karl !) devisent, tantôt seuls, tantôt dans la loge d'un sonneur de cloches, lors de bons dîners salivants, au sujet de la littérature et de ses littérateurs, -Durtal entretenant une liaison adultérine et mouvementée à souhait avec une fanatique mariée-, devisent au sujet d'abbés scandaleux, de l'immonde Gilles de Rais, devisent de Dieu qui permit toute chose, du Très-Bas aussi, au sujet du spiritisme, de magie, de désir primal, du désir d'écrire aussi, de la composante mystique de l'existence, d'astrologie et de vénéfices (mot qui j'ignorais avant de lire).
C'est revigorant, neuf, moins tant à cause du fond parfois éprouvant à lire dès que la narration aborde aux rives incertaines des horreurs commises par Barbe-bleue, par exemple, que grâce à la forme et au style de Huysmans, toujours aussi truculents et vivants, si riches ...
Un récit atypique donc, comme on n'en écrit plus, une curiosité à ne pas mettre sous toutes les prunelles, qu'elles soient bleues, vertes ou noires comme l'Acheron ! Brrr...
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Une plongée dans le Satanisme, à travers un personnage principal d'écrivain sans le sou, fasciné par le personnage de Gilles de Rais, alias Barbe-Bleue, qui est décrit ici comme une sorte de sorcier, de suppôt de Satan, et pas comme un simple sadique sans profondeur. le style de l'auteur est d'une grande richesse, ses connaissances sur le sujet semblent illimitées, et cette lecture m'a plu autant qu'elle m'a instruit.
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dépressif et grandiose
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Une lecture sombre, dérangeante, une autre approche de la littérature. J'ai adoré le côté gothique et délicieusement obscur de ce roman.
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