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sur 456 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'exploration du satanisme via les pratiques des occultistes et autres spirites du XIXÈME siècle - ainsi que part l'étude en parallèle de l'histoire de Gilles de Rais - a marqué le début d'une lente conversion de Joris-Karl Huysmans au catholicisme. En se plongeant ainsi dans une documentation aussi ténébreuse, cela aurait pu avoir l'effet inverse. Car à plonger son regard dans l'abîme, ce dernier plonge également dans le regard de celui qui l'observe, comme le veut le fameux adage nietzschéen.

Cette conversion est avant tout une réaction à un siècle qui a placé raison, progrès et matérialisme au-dessus de toute autre considération que l'élévation de l'être. En sa qualité de critique d'Art, Huysmans ne pouvait que s'éloigner du naturalisme d'un Zola, dont il critique l'oeuvre via la création de son double romanesque : Durtal. Dès le premier chapitre, il pourfend l'oeuvre du créateur des Rougon-Macquart en la qualifiant de « compilation de fait-divers », lui reproche d'avoir substitué une approche scientifique et aride au détriment des sentiments humains.

On retrouve chez Durtal la même tendance que chez le Des Esseintes de « À Rebours » à professer ses goûts d'esthète en matière d'Art, d'architecture et dans d'autres divers domaines. Il s'appuie toujours sur une grande documentation et sa grande érudition, le tout servi par un vocabulaire inusité qui ne manquera pas de perdre le lecteur contemporain.

La grande originalité réside probablement dans le dialogue mystique qui s'instaure entre les différents protagonistes que sont Des Hermies (l'ami médecin de Durtal), Carhaix le sonneur de cloche - pieux et dévot - de l'église Saint-Sulpice et Gévingey : l'astrologue tombé en disgrâce. S'ils ont de nombreux désaccords doctrinaux, ils se retrouvent dans le constat d'un affaissement de la morale et d'un siècle malade de son idéologie du progrès.

Bien sûr « Là-bas » demeure célèbre pour l'évocation des atrocités commises par Gilles de Rais, et par l'introduction de Durtal dans les messes noires parisiennes via sa maîtresse : Hyacinthe Chantelouve. À certains égards, elle incarne l'éternelle tentatrice et pécheresse, détournant le croyant de Dieu.
Un rejet de la volupté similaire au serment de célibat des futurs prêtres rentrant au séminaire.
Peut-être est-ce là le moyen qu'a trouvé Huysmans pour signifier son début de conversion ?
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mes amies m'ont harcelée pour que je le lise et je ne suis pas déçue de ma lecture
au fond elles n' avaient pas tort car je suis un peu durtal sauf que mon gilles de rais à moi c est aloysius bertrand et petrus borel finalement
bref à part ca le livre était grave sympa mais étonnamment ce n est pas le rituel satanique qui m a le plus marquée mais les actions de gilles de rais
bref super lecture pour les fêtes de fin d année ca met vraiment dans l ambiance noël, festivités .etc 👍
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LÀ BAS de J.K. HUYSMANS
Durtal discute avec son ami Des Hermies, ce dernier lui reproche son naturalisme »l'immondice de ses idées, d'avoir incarné le matérialisme dans la littérature et d'avoir glorifié la démocratie de l'art ».Durtal de son côté défend le matérialisme mais il est ébranlé par ces discussions et dans ses convictions, de toute façon il s'est lancé dans l'écriture d'une biographie de Gilles de Rais, et il voit bien la stérilité de cette voie à laquelle manque la spiritualité. Dégouté par l'amertume des temps à venir, il songe à la religion qui met du miel sur les plaies, la naïveté de la vie des saints il n'y croit pas mais il est prêt à accepter une part de surnaturel. C'est peut-être parce qu'il abomine son temps qu'il va se plonger en plein moyen âge avec Barbe Bleue, Gilles de Rais! Mais comment faire vivre cette période lointaine alors que Michelet n'avait pu le faire sur des faits bien plus récents?
Tel est le fond du récit que va nous livrer Huysmans, les deux amis vont se voir presque tous les jours et analyser avec l'aide des spécialistes actuels du démon ce qui a bien pu transformer de Rais, homme pieu et craignant Dieu en un barbare sanguinaire prêt à tout pour les secrets de l'alchimie, de la pierre philosophale et la maîtrise du grand oeuvre. Comment un homme qui fût proche de Jeanne d'Arc a t il pu tout abandonner pour dilapider sa fortune et ses biens en s'adonnant au Diable. Et les deux amis vont vite découvrir que le satanisme n'est pas qu'une affaire moyenâgeuse mais qu'il est toujours actif et dans de mystérieux et savoureux rendez vous nocturnes, ils vont assister à de sombres messes noires célébrées par rien de moins qu'un chanoine et apprendre qu'il se passe bien des événements inattendus dans l'enceinte des couvents!
Un livre passionnant, qui nous tient en haleine sous forme de longs dialogues, on sent la passion de Huysmans pour le sujet car il fût, paraît il, passionné d'occultisme.
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Encore un petit tête-à-tête infidèle avec le naturalisme de Huysmans, ailleurs appelé école décadente en ce sens qu'il est bien l'expression d'un naturalisme plus spirituel. Durtal et son ami des Hermies (j'adore l'onomastique toujours très soignée de Joris-Karl !) devisent, tantôt seuls, tantôt dans la loge d'un sonneur de cloches, lors de bons dîners salivants, au sujet de la littérature et de ses littérateurs, -Durtal entretenant une liaison adultérine et mouvementée à souhait avec une fanatique mariée-, devisent au sujet d'abbés scandaleux, de l'immonde Gilles de Rais, devisent de Dieu qui permit toute chose, du Très-Bas aussi, au sujet du spiritisme, de magie, de désir primal, du désir d'écrire aussi, de la composante mystique de l'existence, d'astrologie et de vénéfices (mot qui j'ignorais avant de lire).
C'est revigorant, neuf, moins tant à cause du fond parfois éprouvant à lire dès que la narration aborde aux rives incertaines des horreurs commises par Barbe-bleue, par exemple, que grâce à la forme et au style de Huysmans, toujours aussi truculents et vivants, si riches ...
Un récit atypique donc, comme on n'en écrit plus, une curiosité à ne pas mettre sous toutes les prunelles, qu'elles soient bleues, vertes ou noires comme l'Acheron ! Brrr...
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Une plongée dans le Satanisme, à travers un personnage principal d'écrivain sans le sou, fasciné par le personnage de Gilles de Rais, alias Barbe-Bleue, qui est décrit ici comme une sorte de sorcier, de suppôt de Satan, et pas comme un simple sadique sans profondeur. le style de l'auteur est d'une grande richesse, ses connaissances sur le sujet semblent illimitées, et cette lecture m'a plu autant qu'elle m'a instruit.
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J'avais redécouvert, avec l'extraordinaire et baroque À Rebours, Huysmans, dont je n'avais lu, il y a bien longtemps, que La Cathédrale, et dont je me faisais une idée fausse, celle d'un écrivain de la frange catholique de la fin du 19ème siècle.

Je m'étais promis de continuer cette découverte et je viens de terminer un autre roman, sans doute le plus sulfureux, Là-bas.
C'est un récit d'une extraordinaire richesse, par les thèmes multiples qu'il aborde, et d'une admirable écriture.

Là-bas, c'est d'abord, au sein d'une fin de 19 ème siècle positiviste et enthousiasmé par les progrès de la science et de la démocratie, un rejet de son époque par le héros, Durtal, un double de l'écrivain, et un regard porté sur un « Là-bas » rempli de valeurs spirituelles et mystiques, le Moyen-Âge.
Là-bas, c'est aussi l'exploration de ce « Là-bas », le monde surnaturel et invisible de celles et ceux qui recherchent l'absolu, et, comme l'avait si bien décrit Baudelaire, cet absolu peut être au Ciel ou en Enfer, le satanisme n'étant que l'envers noir du mysticisme.

Le roman débute par un dialogue entre l'écrivain Durtal et son ami médecin Des Hermies, dans lequel Des Hermies se livre à une critique en règle du naturalisme, moins celui de Zola que celui de ses suivants, auquel il lui reproche « l'immondice de ses idées », l'absence d'âme et de spiritualité, le matérialisme, et le fait d'avoir introduit « la démocratie dans l'art », une série de réflexions qui m'a semblé trouver écho dans notre début de 21ème siècle.
Cette discussion mène Durtal à ce que devrait être la création littéraire, et, par le détour de l'évocation de ce que peignaient les Primitifs et le souvenir de la Crucifixion du Retable de Mathias Grünewald, à l'idée d'un nouveau chemin pour le roman, celui qui essaierait de saisir tout à la fois la réalité de la vie quotidienne et l'âme des individus, bref un «naturalisme spiritualiste», dont il dit le trouver en partie chez Dostoïevski.

Après ce prologue, le récit sera construit de deux trames parallèles qui vont parcourir tout le roman.

D'abord celle du livre qu'écrit Durtal sur l'histoire de Gilles de Rais, qui de compagnon dévoué et généreux de Jeanne d'Arc, avait cherché l'absolu dans l'occultisme puis le satanisme, et recourant, pour arriver à ses fins, à des expériences insensées et aux crimes les plus abjects sur des enfants. Et cette incessante question qui taraude l'écrivain: comment un homme si croyant, un si bon chrétien, a pu devenir cet homme d'une telle cruauté et d'une telle abjection?
Cette histoire dans l'histoire nous livre des descriptions absolument saisissantes et magnifiques de la vie de Gilles de Rais, de ses méfaits et de son procès.

L'autre partie du récit est faite de la recherche de preuves de l'existence de l'occultisme et du satanisme à la fin du 19ème siècle, l'époque où se passe le roman. Cette plongée se fera, d'une part en rencontrant Carhaix, un ancien séminariste devenu le sonneur de l'Eglise Saint-Sulpice, un homme bien plus érudit que son métier le laisse présumer, et d'autre part, par la liaison de Durtal avec une bien étrange admiratrice, Hyacinthe Chantelouve, au nom si évocateur, et dont Durtal découvre que le corps est, pendant l'amour, froid comme celui d'un succube, ce démon femelle qui vient violer les hommes pendant leur sommeil! Hyacinthe fait partie d'un cercle satanique dirigé par Docre, un inquiétant chanoine, auprès duquel Hyacinthe obtiendra pour Durtal l'autorisation d'assister à une messe noire. le récit nous livre une description saisissante et terrible de cette messe puis de l'écoeurement de Durtal devant la frénésie sexuelle d'Hyacinthe qui veut l'entraîner dans un lit parsemé d'hosties! Bref, on n'est pas loin du roman d'horreur! Mais Huysmans garde toujours une pointe d'ironie, un certain recul à l'égard de ce qu'il nous raconte.
A côté de cet « enfer », les rencontres de Durtal, accompagné de Des Hermies, dans le logis de Carhaix et sa femme, le plus souvent lors de savoureux repas, est une sorte de refuge pour l'écrivain. Ces repas (dont la description est à vous faire saliver!) sont l'occasion de discussions auxquelles participe un astrologue, Gevingey, un ennemi de Docre, et auquel ce dernier a jeté un sortilège mortel, dont il sera délivré par un séjour à Lyon chez un autre chanoine de Docteur Johannes.
Des discussions où l'on sent parfois bien que l'auteur s'amuse avec son lecteur, et qui évoquent aussi bien les vertus de certains mets, que le pouvoir sanctifiant des cloches ou la question de l'occultisme et du satanisme en cette fin de siècle.
La fin du récit, dans laquelle les participants au repas entendent les cris de la rue célébrant la victoire du Général Boulanger aux dernières élections, traduit bien le rejet de leur époque par tous ceux qui sont présents à table.

Ce commentaire ne serait pas complet si je n'évoquais pas les multiples et magnifiques descriptions des lieux et des époques, la finesse (plutôt misogyne) du récit de la relation entre Durtal et Mme Chantelouve, l'écriture superbe, et tous ces mots rares que j'avais déjà tant appréciés dans A rebours.

En conclusion, je vous livre un avis personnel sur le sens de ce livre. Je crois que cette plongée dans le monde du satanisme est, pour le héros , double de l'auteur, une sorte de démonstration « par l'absurde » et par l'ignoble, du surnaturel et du refus du matérialisme. Et en quelque sorte le point de départ d'un chemin qui le mènera à la conversion au catholicisme.

Huysmans, voilà un écrivain qui a rejoint mon Panthéon des auteurs aimés, et dont j'aimerais lire En route et L'Oblat, et relire avec un oeil nouveau La Cathédrale, un auteur formidable que je vous conseille.
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Un roman qui ébranle un peu l'esprit.
Huysman a la fougue littéraire, cela se voit encore plus dans cette oeuvre.
Le passage sur les cloches est intéressant (campanologie), je ne savais pas qu'il y avait tant de choses à savoir, qu'elles sont baptisées oui, mais qu'avant elle était fondue avec des bijoux non, maintenant elles sont toutes identiques "sans âmes" comme le dit Huysmans. Chaque cloche avait son timbre.
J'ai sauté quelques lignes sur le passage avec les enfants, trop difficile à lire (satanisme, meurtres, etc.) des pratiques horribles qui ont réellement existait et existent encore..
L'auteur aime lister, il est préférable d'avoir un dictionnaire à portée de main..
J'ai été happé dans le roman, nous avons le temps d'être dans les lieux avec les héros, car il y a beaucoup de détails.
Décidément, je trouve que le XIXe siècle est riche en littérature, mais aussi assez sombre..
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Une structure à la precision diabolique, l'érudition habituelle de Huymans au service d'une plongée dans le satanisme, l'ésotérisme, longtemps avant le pendule de Foucault d'Umberto Ecco. On assiste aux joutes intellectuelles entre les rebelles de la fin de siècle dont Huymans s'efforce de faire partie. Il se définit contre le naturalisme, expérimente, cherche le salut dans la fange des originaux, des fous. Car Durtal, l'alter-ego, poursuit ses questionnements, tâtonne au gré des rencontres, sans doute sans se rendre compte qu'il donne naissance au mouvement décadent..
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Quand beauté et laideur se mêlent en une poésie suave et cynique, ange et démon. La pluralité des thèmes abordés, tous cruellement antinomiques, sont traités avec une délicieuse impudence, laquelle illustre néanmoins les méandres théologiques, sociologiques et philosophiques qui tiraillent l'auteur lui-même ; ce dernier qui est d'ailleurs à un roman près de se convertir au christianisme. Là-bas était-elle donc une oeuvre initiatique ? Une immersion dans les bas-fonds de l'âme, un voyage qui devait le conforter dans son choix de préférer la lumière aux ténèbres, Dieu à Satan ? Je l'ignore.

Durtal est passionnant dans son besoin d'acquérir l'expérience et de vérifier, une posture somme toute positiviste qui tente tant bien que mal de détraquer ces pratiques anciennes ou tout à fait modernes, des messes noires au satanisme, en passant par l'indémodable spiritisme qui fait tourner les têtes en plus des tables. Je ne saurais dire si les questions ont trouvé leurs réponses, et certains passages m'ont paru presque inintelligibles. Il faut être sacrément renseigné pour bien suivre le cheminement de ce complexe protagoniste, mais doit-on forcément y trouver un dénouement ? Pas sûre... Durtal l'a-t-il lui-même décelé ? J'en doute.

C'est une oeuvre qui s'inscrit tout simplement dans son siècle ; celui des machines ininterrompues, des tintements sourds des métaux, des arts osés et libérés de leurs contraintes. Un point de vue partagé par nombre de ses contemporains. Il serait pourtant injuste d'ôter à Joris-Karl Huysmans le mérite d'être un auteur tout à fait à part, ne serait-ce que pour son aplomb et son audace à traiter le satanisme et autres pratiques déviantes non pas comme des phénomènes spectaculaires susceptibles d'éveiller la curiosité morbide de chacun, mais comme des pratiques dont on cherche à comprendre les origines et le fonctionnement. Mais aussi, sa critique vis-à-vis de cette société qu'il déplore, à commencer par cet étonnant débat entre Durtal et des Hermies sur la pertinence du mouvement naturaliste. Un mouvement que Joris-Karl Huysmans a défendu bec et ongles avant de s'en détourner.

L'année 2019 sera donc celle où je suis tombée éperdument amoureuse de Joris-Karl Huysmans.
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C'est par Houellebecq qui l'évoque dans son dernier roman Soumission que je suis arrivée à Huysmans : merci Michel, je suis encore toute ébaudie d'avoir découvert cet auteur de haut vol.
La connexion entre ces deux auteurs est d'ailleurs la première chose qui m'ait sauté au yeux en ouvrant ce roman : même procédé narratif dans lequel l'auteur se cache (à peine) derrière un personnage fictif et s'appuie sur des éléments historiques factuels pour transmettre ses idées; même regard désabusé sur l'époque moderne, même mépris de la tristesse des idéaux bourgeois. Ce roman repeint du coup d'une nouvelle couleur les écrits de Houellebecq auxquels je découvre de profondes racines.

Autre dimension qui m'a fortement interpellée dans ce roman puissant : L'évocation de Gilles de Rais et à travers elle la dimension spirituelle d'un Moyen-Age à l'âme plus haute qu'aujourd'hui (nous dit l'auteur) me fait également reconsidérer, de manière dérangeante comme à la lecture de Houellebecq, cette aspiration récente que beaucoup partagent aujourd'hui : celle d'un ré-enchantement du monde ; car s'il est vrai que du mysticisme au satanisme il n'y a qu'un pas, vouloir réintégrer de la fantaisie, des elfes et des rêves dans notre univers matérialisé à outrance suppose d'accepter dans le même temps les diables, les messes noires et les cauchemars et cela, je ne suis pas sûre que nous y soyons prêts.

Une lecture très forte, un style puissamment évocateur que je vais sans nul doute chercher à retrouver bientôt à travers d'autres oeuvres de Huysmans.
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