Nous sommes forcé de déplorer que plusieurs parmi le peuple aient été abusés au point de fermer l’oreille à Nos avis et à Nos exhortations, et d’avoir écouté les fallacieuses doctrines de ces maîtres qui, s’écartant du droit chemin et marchant dans les voies ténébreuses, tendaient uniquement à séduire par de fausses et magnifiques promesses, les esprits et les cœurs inexpérimentés, et à les jeter dans l’erreur et le mensonge. Chacun sait parfaitement par quels concerts de louanges a été célébrée partout cette mémorable et si large amnistie accordée par Nous pour la paix, la sécurité et le bonheur des familles ; et personne n’ignore que plusieurs de ceux à qui s’appliquait ce pardon, loin de changer en rien d’esprit, comme Nous l’espérions, ont au contraire, multipliant de jour en jour leurs trames et leurs complots, tout tenté, tout osé pour ébranler et pour renverser de fond en comble, comme ils le méditaient depuis longtemps, la souveraineté temporelle du Pontife Romain, et pour faire en même temps à notre très sainte Religion la guerre la plus acharnée.
Vénérables Frères,
Personne assurément n’ignore au milieu de quelles tempêtes et de quelles effroyables perturbations sont jetés, à la profonde douleur de Notre âme, Nos États pontificaux et l’Italie presque tout entière. Et plaise au Ciel que les hommes, instruits un jour par ces lamentables bouleversements, comprennent que rien ne peut leur être plus pernicieux que d’abandonner les sentiers de la vérité, de la justice, de l’honneur et de la Religion, d’écouter les détestables conseils des impies, et de se laisser tromper et enlacer par leurs insidieuses et perfides erreurs ! Tout l’univers sait et atteste combien grande a été la sollicitude de Notre cœur paternel et de Notre ardent amour pour procurer aux peuples de Notre domaine pontifical le bien solide et véritable, la paix et la prospérité ; et quel a été ensuite le prix de tant d’indulgence et de tendresse de Notre part.
C’est pourquoi, Vénérables Frères, Nous Nous sommes proposé, dans cette Assemblée, de rappeler brièvement les faits et de les remettre rapidement en votre mémoire, afin que tous les hommes de bonne volonté puissent voir avec évidence ce que veulent les ennemis de Dieu et du genre humain, ce qu’ils souhaitent et ce qui est le but fixe et permanent de leur ambition.
(...) un grand nombre d’écrits pleins d’outrages, d’insultes amères et de menaces Nous furent adressés ; Nous les avons ensevelis dans un éternel silence et livrés aux flammes.