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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Agathe et Isaïah sont collègues de travail. Rien à voir avec ceux que vous croisez à la machine à café le lundi matin (enfin j'espère pour vous !). L'une voie les fantômes et l'autre les aide à passer de l'autre côté. Elle a le don de double vue et lui maîtrise l'art du Hoodoo (une forme de vaudou) qui lui permet d'aider les morts à quitter le monde des vivants. Ensemble ils libèrent les âmes en peine. Rien à voir avec les ghostbuster, ils se définissent plutôt comme des sorciers. Depuis 10 ans nos deux baroudeurs amateurs de métal, exorcisent les vieilles demeures. Forts de leur expérience c'est l'esprit tranquille qu'ils se rendent en Bretagne pour exorciser le manoir de Ker Ar Bran et son énigmatique phare. Dans cette vieille masure un fantôme fait des siennes et met les propriétaires à cran. C'est même tout le village de Landrez qui semble bouleverser par les évènements.

J'ai tout de suite été séduite par le personnage d'Agathe, mélange de fêlures, de rébellion, de trop plein d'amour et de marginalité. Isaïah a mis plus de temps à me convaincre avec ses airs de premier de la classe, mais au fil des pages il a pris en épaisseur et en charisme et finalement m'a bien plu.

Je dois dire que dans les premières pages mon avis été mitigé. Je voyais poindre l'histoire déjà vue et sans saveur. Puis petit à petit la magie du mélange des genres a commencé à opérer. le temps que tout se mette en place et j'étais happée. Rozenn ILLIANO nous entraine dans un tourbillon, trois époques différentes et un même lieu : Ker Ar bran et son phare. Les vieilles légendes bretonnes se déploient dans un décor brut et sauvage. Sur fond de mer démontée et bercé par le remous des vagues qui se meurent au pied de la falaise, c'est toute l'histoire de Landrez qui prend vie. L'ambiance d'abord feutrée se fait pesante, puis oppressante, les âmes en peine vous enlacent et accompagnent chacune des pages.

Que s'est-il passé dans ce manoir et dans ce phare? Pourquoi le village retient son souffle à la seule évocation de Ker Ar Bran ?

Au fil des mots l'histoire gagne en consistance, l'atmosphère s'épaissit et le malaise devient palpable. le lecteur voit les réponses à ses questions s'esquisser puis disparaitre. Pas de longueurs mais des temps morts pour reprendre son souffle et mieux faire monter la tension. Puis en arrière-plan dissimulée sous cette ambiance ésotérique se dessine une réflexion plus profonde sur ce qui fait de nous ce que nous sommes, sur notre besoin viscéral d'être reconnus et acceptés par nos pairs et intégrés à un groupe. Sur ce besoin criant de trouver notre place dans ce monde et sur la marginalité et la solitude que nous portons tous en nous à différents degrés.

Tendu jusqu'à la dernière ligne vous arriverez à bout de souffle à la fin de ce récit pour un final inattendu et bien pensé.

Une découverte totale car je ne connaissais pas l'auteur, de plus, ce livre est classé SF et je n'en lis presque jamais. Alors pourquoi cette lecture ? Parce que j'ai été happée par l'étrange couverture réalisée par Anouck FAURE. Un majestueux corbeau qui se mêle aux vagues déchainées qui viennent s'écraser violemment contre une falaise sur laquelle s'élève un phare. le tout en noir et blanc. Faire une belle rencontre tient parfois à peu de choses.

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Pour sa rentrée littéraire 2019, les éditions Critic ont choisi de mettre en avant un roman signé Rozenn Illiano qui nous offre avec « le phare au corbeau » une passionnante histoire de fantômes. le récit met en scène Agathe, une jeune femme ayant la particularité de voir les esprits, et son associé et ami, Isaïah, qui ne possède pour sa part aucun pouvoir à proprement parler mais qui peut, à l'aide de rituels, renvoyer les fantômes dans l'au-delà. Un savoir-faire que notre héroïne lui envie, les sorciers dotés d'un don similaire au sien possédant d'ordinaire des pouvoirs psychopompes qui, malheureusement, lui font défaut. Malgré ce léger couac, le duo fonctionne parfaitement, la première s'occupant de repérer et attirer les esprits tandis que le second se charge de les exorciser. Et le travail ne manque pas ! Appelés à la rescousse par des gens ordinaires, désespérés par l'intrusion du surnaturel dans leur quotidien, nos exorcistes vadrouillent de maison en maison afin de faire disparaître ces esprits qui rendent la vie impossible aux propriétaires. Car si certains fantômes un peu farceurs se contentent de faire claquer les portes ou de changer des objets de place, d'autres, vraiment en colère, n'hésitent pas à aller plus loin, en provoquant des cauchemars chez les plus jeunes, par exemple, ou en se livrant au sabotage. Si la plupart des gens s'effraient (à raison) de ces manifestations surnaturelles, Agathe et Isaïah eux, ont une sacré expérience en la matière et ne sont plus guère impressionnés par grand-chose. du moins jusqu'à ce qu'on les envoie à Landrez, petit village côtier situé en Bretagne où on les charge d'une mission à priori tout à fait banale : exorciser une vieille propriété implantée en marge du village et qu'un jeune couple vient d'acquérir afin de la transformer en maison d'hôtes. Seulement des légendes courent autour de cet endroit, et notamment du phare qui jouxte le manoir et qui est réputé pour avoir causé la mort de tous les anciens propriétaires ainsi que bien d'autres drames. Simples superstitions ? C'est ce que nos deux héros pensaient avant de découvrir la sombre aura qui plane sur le domaine et de se livrer, sans succès, à leurs rituels habituels. Il leur faut alors se rendre à l'évidence : les fantômes qui hantent Ker Ar Bran sont bien plus puissants que ceux auxquels ils ont déjà eu affaire.

Le roman possède de nombreuses qualités parmi lesquelles on peut notamment mentionner le choix du cadre puisque l'essentiel du récit se déroule au fin fond d'un village breton. Un environnement propice aux légendes et familier des lecteurs, ce qui facilite l'immersion tout en rendant l'intrusion du surnaturel encore plus effrayant. le récit comporte également plusieurs scènes se déroulant à Paris, lieu de résidence de nos héros, ce qui permet à l'auteur d'esquisser les contours de son univers qui, de toute évidence, sera amené à se développer dans de futurs autres tomes (même si le roman se suffit parfaitement à lui-même). On découvre ici un monde dans lequel subsistent de petites touches de surnaturel et où, contrairement à ce dont on a l'habitude dans ce genre de récit, cela n'a rien de secret. Notre duo ne cache donc absolument pas ses activités et leurs dons respectifs suscitent davantage la curiosité que le scepticisme chez le « grand public », ce qui explique qu'ils soient considérés comme une solution parfaitement envisageable pour certaines personnes désespérées. Les manifestations surnaturelles décrites dans le roman se résument pour l'instant à des fantômes qui peuvent aussi bien hanter des lieux que des gens : on n'a donc pas vraiment affaire à de l'urban-fantasy classique avec sa cohorte de loups-garous et vampires, ce qui est plutôt positif. L'auteur ne nous en dit d'ailleurs que très peu sur les esprits que les héros sont chargés d'exorciser, les quelques éléments que l'on peut récolter à leur propos provenant exclusivement des hypothèses formulées par Agathe qui, comme les autres, ignore beaucoup de choses sur le sujet. Tout ce que l'on sait avec certitude, c'est que les fantômes se manifestent après une mort violente ou profondément injuste et qu'ils sont généralement en colère. Loin d'être gênants, ces blancs laissés par l'autrice ont pour principale conséquence de titiller méchamment la curiosité du lecteur qui trépigne d'en apprendre davantage et de trouver un début de réponse aux multiples questions qu'il se pose : pourquoi certains fantômes restent-ils attachés à un lieu et d'autres non ? Peut-on arriver à communiquer avec eux ? Comment parviennent-ils à agir sur notre monde depuis cet entre-deux dans lequel ils se trouvent bloqués ? Autant d'interrogations qui, espérons-le, trouveront en partie leurs réponses dans les tomes qui devraient suivre.

Si le roman se révèle aussi passionnant, c'est aussi parce que l'autrice parvient à entretenir le suspens pendant la majeure partie du récit. Pour ce faire, elle a recours à un procédé narratif courant mais qu'elle utilise ici de manière fort habile et qui consiste à entremêler des récits appartenant à différentes temporalités. Outre ceux relatant les investigations de notre héroïne de nos jours, plusieurs chapitres sont ainsi consacrés à deux autres périodes de l'histoire de Landrez : la première concerne l'année 1839 et met en scène une jeune fille qui peine à trouver sa place dans la communauté, tandis que la seconde se déroule en 1921 et décrit l'arrivé au village d'un intellectuel parisien passionné de spiritisme et intrigué par les légendes qui entourent le domaine de Ker Ar Bran. Les trois récits ont évidemment des points commun, et l'autrice joue habilement de l'alternance pour distiller petit à petit ses révélations. Impossible de ne pas se prendre au jeu tant l'enquête menée par Agathe pour comprendre l'histoire de la malédiction qui entoure le phare est passionnante et pleine de surprises. L'autre grande qualité de l'ouvrage réside dans le petit frisson que parvient à faire naître l'autrice dès lors que sont mis en scène les fantômes qui, sans être terrifiants, suscitent néanmoins très efficacement le malaise du lecteur. Les scènes d'exorcisme sont notamment assez angoissantes, l'autrice n'hésitant pas à s'approprier certains codes du film d'horreur, tout en prenant garde à ne jamais faire dans la surenchère. En dépit du sujet et de la dangerosité de la situation traitée par les deux protagonistes, le roman n'est pas non plus exempt d'humour, ce qui ajoute une touche de légèreté bienvenue. Celui-ci se manifeste parfois via certains choix scénaristiques (l'existence d'un réseau social « spécial sorcier », par exemple), mais surtout grâce au personnage d'Agathe qui, par son franc-parler et son auto-dérision parvient à la fois à amuser et toucher le lecteur. Les personnages figurent d'ailleurs eux aussi parmi les principales forces du roman. Outre notre attachante héroïne, le récit met en scène plusieurs figures prometteuses et sans doute amenées à devenir récurrentes, parmi lesquelles évidemment l'acolyte d'Agathe. D'autres personnages ne sont qu'esquissés pour le moment mais les bribes d'histoire qu'on apprend à leur sujet suffit à nous les rendre intrigants.

Pari réussi pour Rozenn Illiano qui signe avec « le phare au corbeau » un roman de qualité et qu'on prend plaisir à dévorer. du frisson, une héroïne attachante et une enquête pleine de suspens : tous les ingrédients sont là pour faire passer au lecteur un bon moment. L'édition laisse entendre qu'il s'agit là du premier tome d'une série intitulée « Magie grise » et c'est tant mieux : vivement la suite !
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En route pour une chasse aux fantômes avec ce récit aux accents gothiques et bien construit !
Agathe et Isaïah font partie d'une communauté de sorciers dans le microcosme ésotérique de Paris. Leurs pouvoirs leur permettent de détecter les malédictions, les karmas des gens et les envoûtements. Appelés par le maire d'un petit village en Bretagne, ils vont se lancer dans l'exorcisme le plus difficile qu'ils aient eu à pratiquer jusque là.


J'ai beaucoup aimé le style de l'autrice, impeccable dans le traitement de l'ambiance gothique. Sans être soutenu, il reste travaillé, marqué par de brusques tensions de la part des personnages.
Ces derniers sont bien dessinés. Loin d'être manichéens, ils offrent un panel d'émotions très intéressantes. Ainsi, le don d'Agathe est incomplet car elle ne peut parler aux entités et cela la frustre.
Cette incomplétude lui provoque un syndrome de l'imposteur, comme si elle n'avait pas sa place au sein de la confrérie des sorciers et comme si son action était illégitime. Isaïah est un sorcier qui pratique le hoodoo, dérivé du vaudou, magie neutre avec laquelle on peut faire le bien ou le mal selon les rituels.
J'ai aimé la diversité dans le récit, que ce soit la couleur de la peau ou l'orientation sexuelle.
Les différentes temporalités sont bien gérées et ajoutent un vrai plus à l'atmosphère du récit. le fait de découvrir l'histoire tragique des occupants précédents assoit le récit dans le drame.
Les descriptions sont précises et le manoir se dessine parfaitement dans notre imagination.
Je ne serais pas surprise d'apprendre que l'autrice ait dessiné un plan avec l'emplacement exact des pièces et des objets les décorant.
L'ambiance angoissante est très bien rendue dès le départ avec le sentiment d'effroi qui s'empare de la jeune fille à la découverte du manoir.
Les chapitres sont rythmés par un sentiment d'urgence. C'est un vrai page-turner.

Une parfaite lecture.
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J'avais découvert Rozenn Illiano avec son recueil de nouvelles, le rêve du Prunellier et je l'avais adoré. La plume de l'auteure, vraiment poétique, m'avait séduite et, lorsque j'ai découvert qu'elle sortait ce livre fantastique aux éditions Critic, j'ai craqué. Je ne le regrette pas, même s'il est écrit au présent et à la première personne (deux éléments qui, d'habitude, me font fuir).

Il s'agit des aventures d'un duo d'exorcistes - une fille mal dans sa peau et un black homosexuel - qui gagnent leur vie en chassant les fantômes des maisons qu'ils hantent. Un jour, ils acceptent de partir pour la Bretagne, exorcisé un manoir. Malheureusement, la tâche s'avère trop ardue pour leurs capacités et l'accueil mitigé des villageois n'arrange rien. Très vite, la situation leur échappe...

La suite sur mon blog :
Lien : https://lauryn-books.blogspo..
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La chaudière a lâché et on a besoin de thunes pour la remplacer.
Voilà c'est tout simple comme quête de départ et c'est déjà le début de tout. Tout ? L'aventure particulière d'Agathe et Is', chasseurs de fantômes qui se complètent parce que leur don à chacun est incomplet. de mystères assez faciles à résoudre ils vont se retrouver dans une situation trop complexe pour eux et on va les suivre, accrochés comme ils peuvent aux gréements de la vie et de ses aléas (qui leur balance meubles et ustensiles) (les fantômes ces fanatiques du cliché).
L'écriture est envoûtante, simple et addictive, si j'avais eu tout le temps du monde je l'aurais lu sans m'arrêter, et si je regrette la fin un peu too much pour moi, j'ai vraiment aimé cette lecture d'entre mondes. J'ai aussi aimé suivre Agathe et ses doutes, ses peurs, ses pleurs, son énorme syndrome d'imposteur que son compagnon d'aventures, pourtant tout aussi handicapé, ne semble (puisque qu'on ne le sait pas vraiment) pas avoir, et oui, le patriarcat lamine toute femme même les sorcières. de fait, plus que les esprits c'est surtout la reconquête de soi qui est selon moi le thème majeur de ce récit. Et c'est un thème aussi fort et important que les émois d'une banshee en colère.
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Bretagne, médium, chasse aux fantômes… le phare au corbeau coche toutes les cases de la lecture pour Halloween ! Rozenn Illiano met en scène une histoire de prime abord simple. Mais son écriture, sa construction des personnages et sa volonté d'aborder de multiples thématiques apportent une touche particulière à ce roman.

J'ai bien apprécié ce roman ! C'est efficace : deux exorcistes sont recrutés pour résoudre un mystère de hantise dans un petit village de Bretagne. Il y a un manoir hanté, un phare qui étend son ombre mystérieuse sur la ville et ses habitants… Évidemment, ces derniers ne souhaitent pas s'étaler sur le passé de leur petite ville, qui n'est pas bien lumineux. le passé est tenace malgré le manque criant d'indices. En tout cas, Ker ar Bran est habité par de multiples fantômes, dont deux jeunes femmes qui semblent être décédées de mort violente et s'amusent à claquer des portes. Pourquoi sont-elles liées ? Qu'est-ce qui leur est réellement arrivé ? Pourquoi l'activité paranormale est-elle si développée et intense dans ce coin perdu ? Autant de questions auxquelles il faut répondre. D'autant plus que les phénomènes s'accentuent : les deux jeunes filles sont de plus en plus agitées, le phare semble cacher un noir secret, puisque quiconque l'ouvre finit par mourir…

L'autrice construit son récit sur plusieurs temporalités qui permettent de mieux comprendre les mystères qui entourent le domaine. La première est évidemment le présent, avec Isaiah et Agathe. On remonte dans le temps pour découvrir Théophile, un homme passionné d'ésotérisme et qui souhaite prouver l'existence des anges. Enfin, nous découvrons le village au XVIIIe siècle, au coeur des événements qui semblent avoir accentué la hantise des lieux. Ce récit en plusieurs strates permet d'apporter de l'originalité à une histoire qui, autrement, aurait été un peu classique. le roman explore avec une certaine délicatesse, comme c'est souvent le cas avec avec les fantômes, la rémanence du passé sur notre quotidien, que ce soit sur des lieux ou des personnes. Ainsi, les différents arcs temporels sont des échos les uns des autres.

Comme dit plus tôt, l'histoire en elle-même ne présente à première vue rien d'original. Un personnage médium, heurtée par la vie car son don était mal vu, fait équipe avec un sorcier à la personnalité différente. Ensemble, ils enquêtent sur des hantises à travers la France, dont la Bretagne, terre de sorcellerie. Mais j'ai trouvé que Rozenn Illiano construisait son récit avec une certaine intelligence. En effet, il n'y a pas forcément besoin de proposer un scénario unique pour créer un roman captivant. Dans un premier temps, son écriture est très fluide et vraiment agréable. le phare au corbeau est un récit dans lequel on s'immerge facilement. L'autrice alterne très bien passages d'action et moments d'introspection à travers une plume qui se veut toujours précise et sans fioritures. L'univers est bien construit, mais il mériterait d'autres romans pour découvrir plus en avant les communautés de médiums pour mieux développer cet aspect.

Cette écriture participe beaucoup à la construction des personnages. Nous sommes du point de vue d'Agathe, une jeune médium au don incomplet et rejetée par sa famille. le récit est à la première personne lors de ses passages. Son histoire fait écho à d'autres personnages du passé, comme Théophile, ésotériste considéré comme un excentrique, ou Gwennyn, jeune bretonne au tempérament fougueux et dotée d'un don qui la condamne à l'ostracisation. Ainsi, la plupart des personnages n'entrent pas dans les moules sociaux, ce qui fait de « le phare au corbeau » un roman qui parle de la différence sous de nombreuses formes. le roman a donc quelque chose de résolument classique dans sa façon d'aborder les thématiques mais définitivement moderne dans leur nature. On s'attache donc très vite aux différents personnages.

« le phare au corbeau » de Rozenn Illiano est un roman qui coche toutes les cases pour une lecture immersive. L'auteure parvient à captiver les lecteurs dès les premières pages en proposant une histoire en apparence simple, mais qui se révèle être surprenante et bien tournée. La construction habile du récit, avec ses différents arcs temporels, ajoute une dimension supplémentaire à l'intrigue, permettant aux lecteurs de plonger au coeur des secrets qui entourent le domaine de Ker ar Bran. L'écriture fluide et précise de Rozenn Illiano contribue à l'immersion, tandis que les personnages marquants et leurs histoires personnelles apportent une profondeur et une authenticité à rafraichissantes. le roman aborde avec subtilité des thèmes tels que la rémanence du passé, la différence et l'acceptation de soi. « le phare au corbeau » plaira tant aux amateurs de paranormal qu'à ceux qui cherchent une histoire captivante remplie de personnages attachants. Je pense cependant que d'autres livres pourraient enrichir certains points de l'univers qui gagneraient à être développés.
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Je suis à la fois satisfaite et déçue, ne sachant trop comment juger cette lecture.

Pour poser en quelques mots le contexte : le Phare au corbeau est une sorte de livre policier, sauf qu'au lieu d'élucider des meurtres, nos héros un peu sorciers cherchent à exorciser des esprits.

L'atmosphère m'a happée. J'adore l'univers créé par Rozenn Illiano : ce Paris hanté par des esprits et cachant une société secrète de médium et autres sorciers ; cette Bretagne primaire, où la force des éléments est omniprésente et le surnaturel plus puissant. Dans ce décor ésotérique, où nos héros Is et Agathe doivent exorciser un phare hanté, la tension était solide et angoissante. Je n'en menais pas large lors de certaines scène où des forces occultes se déchaînent, alors que nos héros perdent le contrôle. Ça me rappelait mon adolescence, et ces nuits passées à appeler les esprits, où le moindre bruit nous faisaient fuir en hurlant.

En fait, le côté fantastique/fantasy est très bien intégré à notre monde moderne. Ce qui donne des personnages intéressants, avec des pouvoirs différents qui donnent envie d'en savoir plus : des clairvoyants, des voyantes, des médiums... C'est ce qui me pousserait à lire les potentiels tomes suivants.

Par contre, ce qui m'a un peu déçue, c'est finalement une intrigue un peu confuse à mon goût. On est bombardés de pas mal de flashback d'autres époques, et si le calendrier est clair, l'intérêt de ces chapitres n'est pas toujours égal. (Bon, après, je ne suis généralement pas fan des flashbacks.)

Surtout qu'une fois le fin mot de l'histoire donné... je me suis trouvée tout aussi sceptique que l'un des héros. En fait, je ne suis pas sûre d'avoir vraiment compris. On est loin d'être sur un système de magie clair et carré à la Sanderson, plutôt sur du "ah en fait tout s'explique par cet effet mystérieux dont personne n'a jamais parlé avant, ça tombe bien". Ce qui m'a aussi donné cette impression que les enjeux s'élèvent, encore et encore (ce qui est cool, ça augmente la tension)... avant de s'essouffler à la toute fin.

Bref, ce qui avait commencé par être une lecture vraiment agréable finit sur une note mitigée... Je pense que je reste suffisamment curieuse de l'univers pour lire la suite lorsqu'elle sortira, mais avec un peu de méfiance tout de même.
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C'est juste séduite par la couverture lunaire et onirique de Xavier Collette et la promesse d'une histoire fantastique dans un phare que je me suis lancée dans l'aventure du roman de Rozenn Illiano publié il y a 2 ans chez Critic. J'attendais depuis avec impatience de trouver le bon moment pour le lire et il est venu en ces vacances de Toussaint.

Je ne connaissais pas du tout la plume de Rozenn Illiano avant d'ouvrir ce livre et j'ai été surprise par sa grande accessibilité. Je m'attendais à un roman purement fantastique, j'ai plus eu le sentiment d'être dans de la fantasy urbaine versant bit-lit mais sans le sexe. C'était surprenant, à la fois déstabilisant et rassurant pour la fan du genre que je fus, mais la lecture s'est faite très facilement du coup.

L'autrice nous invite à découvrir un duo d'exorcistes, Agathe et Isaïah, amis depuis toujours, qui vont être invité par le maire d'un village breton à venir apaiser les esprits secouant le village. Pendant longtemps, j'ai attendu que l'histoire décolle, suivant à la place leur train train quotidien et l'histoire de leur passé, le temps de faire connaissance avec eux, un peu comme dans le premier tome d'une saga - D'ailleurs, ça ne me dérangerait pas s'il prenait l'envie à l'autrice de leur écrire une autre aventure ;) - mais où était l'histoire promise ?

L'histoire qui nous intéresse occupe au final seulement la moitié du tome environ, et même alors l'histoire se veut plus une histoire d'ambiance qu'autre chose. Je m'attendais à bien plus d'action et de frisson, ici tout est plus suggéré, lentement mis en scène, ce qui ne fait pas du tout peur. Certes, il est question de malédiction, d'esprits frappeurs et vengeurs, mais ce n'est pas hyper sombre non plus et l'impact sur le petit village où les héros se rendent est moindre, ce qui fait que même si j'ai apprécié ma lecture, je n'ai pas eu peur comme je l'aurais voulu.

En fait, je me suis plus attachée à la belle écriture de Rozenn Illiano sur l'ambiance d'un autre siècle qu'elle a voulu poser ici, à coup de petit village breton perdu, de souvenirs et journaux de périodes passées et de liens avec les troubles présents. J'ai beaucoup aimé la lenteur de son écriture qui avait un côté hypnotique. J'ai beaucoup aimé la sorte de brume qui s'empare du lecteur dès qu'il se rend dans ce petit village et qui s'écarte dès lors qu'on retourne à la capitale.

Peut-être aurai-je été plus séduite par ces histoires de familles et de village s'ils avaient eu plus de place, mais le partage avec la découverte présente des héros, de leur histoire, leurs traumas, leur vie, a été compliqué. On passe énormément de temps à parler du syndrome de l'imposteur ressenti par l'héroïne. C'est original mais est-ce que ça devait occuper une telle place et être répété aussi souvent ? Ce n'était pas ce que je désirais personnellement. J'aurais largement préféré qu'on s'attarde sur ces personnages féminins passés à l'origine de la malédiction du phare qui plane sur  Ker ar Bran et qu'on découvre un peu plus leur vie qui est trop brièvement évoquée à mon goût, car l'ensemble donne l'impression de passer un peu à côté de son sujet.

En fait, j'ai vraiment eu l'impression que l'autrice essayait de faire une histoire 2 en 1 et ça n'a pas vraiment fonctionné avec moi. J'ai aimé chacun des pans séparément mais pas ensemble. Ainsi je ressors quand même heureuse de la découverte de cette jolie plume et de son potentiel. J'ai été conquise par le côté fantastique de l'enquête à Ker ar Bran et ses histoires de famille. J'ai beaucoup aimé le caractère très actuel des soucis des deux héros de cette histoire. J'aurais juste voulu que ce soit peut-être dans deux histoires différentes, mais je ne me ferme pas à une autre aventure avec eux où peut-être ces défauts seront gommés.
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Agathe et Isaïah sont un duo d'exorcistes. Elle voit les fantômes et lui les conjure. Leur prochaine enquête les emmène en Bretagne. Apparemment, une affaire vite réglée, mais dès le début rien ne se passe comme prévu. Une malédiction semble peser sur le phare et le domaine de Ker ar Bran, l'hostilité des locaux n'aide pas. Quant à Agathe, elle est chamboulée par cette affaire…

Le Phare au corbeau pourrait être une simple histoire de maison hantée. le talent de conteuse de Rozenn Illiano suffirait à nous transporter. L'autrice ne se contente pas de raconter une histoire, elle mélange plusieurs genres littéraires pour nous immerger dans son univers. Au récit de maison hantée, on ajoute une intrigue à tiroir, du whodunit, mais aussi du roman d'apprentissage. Ça pourrait être un désordre complet, mais l'autrice réussit à tout mélanger sans qu'apparaisse aucune scorie. La lecture, bien que dense, est très accessible, grâce à plan scénaristique qui rappelle les meilleurs films ou séries. Quand on pense que le livre a été écrit en un mois !
Si l'intrigue principale est racontée par la voix d'Agathe, deux autres récits s'entrecroisent. On apprendra qu'en 1839, un naufrage affecte les habitants de Landrez. Près d'un siècle plus tard, Théophile de Saint-Amand achète la propriété de Ker ar Bran, pour y couler une douce retraite. Ce n'est pas donc une mais trois histoires qui construisent l'univers du phare au corbeau. Trois époques différentes avec ses us et coutumes, ses personnages, etc. Si le duo d'Agathe et Isaïah sont les deux faces d'une même pièce (elle a des pouvoirs, il n'en a pas. Il est sûr de lui, elle est peu sûre d'elle, etc.) si ils sont bien dessinés, les autres personnages ne sont pas en reste. L'autrice a un talent pour faire vivre en quelques mots ses caractères. Certains vont croire aux légendes du domaine, d'autres non, mais chacun, à sa manière, va devenir un suspect potentiel.
Si l'ambiance se veut fantastique, si la chair de poule n'est jamais loin d'être atteinte, le but de l'autrice n'est pas de nous faire peur. Tel un conte raconté au feu de cheminée, l'histoire dégage des leçons, des questions que le lecteur se posera. Dans son roman, Rozenn Illiano montre que le fait d'être différent suppose l'acceptation de l'autre, mais aussi de soi-même. A travers ce récit, on se rend compte que ce sont ceux qui prônent l'acceptation de la différence, qui la refusent, alors que d'autres s'en servent. Trouver des personnes qui vous acceptent comme vous êtes n'est pas une chose aisée. Elle dénonce aussi la condition féminine au XIXème siècle, les esprits fermés.

Le Phare au corbeau est un magnifique conte philosophique où plane l'ombre des légendes bretonnes. Chaque lecteur, qu'il soit amoureux de la Bretagne, du récit policier ou de l'ambiance fantastique pourra y trouver son compte. Rozenn Illiano est une autrice à suivre. On remercie les éditions Critic de nous l'avoir fait découvrir.
Lien : https://tempsdelivresdotcom...
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Tout commence par une rencontre organisée par Rozenn Illiano entre ses lecteurs et un duo de personnages peu ordinaires : Agathe et Isaïah alors en pleine séance de travail. Agathe et Isaïah forment un duo d'exorcistes complémentaires, chacun ayant besoin de l'autre pour mener à bien un exorcisme : sorcier et medium. Les deux membres de ce duo sont dans le métier depuis un petit moment maintenant formés par l'oncle d'Isaïah. Depuis quelques temps déjà, ils travaillent en solo et gagnent leur vie à coup d'exorcismes réussis. A l'occasion d'une nouvelle proposition de travail, notre duo parisien se retrouve en Bretagne pour s'occuper d'une propriété réputée maudite.

C'est un monde à la lisière de la magie et de la religion qui s'entrouvre lorsque l'on entre dans l'univers d'Agathe et Isaïah. de Paris à un petit village breton de bord de mer, nos deux comparses vont mettre à rude épreuve leur capacités afin de mener un travail d'exorcisme loin de leurs sentiers battus.


Alors, cher lecteur, partant pour une petite chasse aux fantômes ?
Les fantômes, esprits et autre revenants, plus ou moins sympathiques, sont au rendez-vous de ce récit, ils en sont même le centre de gravité. Un récit à cheval entre fantastique et urban fantasy, le tout sur fond de mythes et légendes bretonnes... un mélange qui m'a plu et qui donne à ce livre une atmosphère particulière qui englobe le lecteur page après page pour l'immerger dans une ambiance sombre et parfois glaciale. Car la chasse aux fantômes façon Ghosbusters on oublie, dans le phare au corbeau, les histoires finissent mal et les fantômes sont là pour nous le rappeler et dans ce cas, ce sont les vivants qui trinquent. Rozenn Illiano a l'art et la manière de plonger son lecteur au coeur de son récit ce qui se traduit par une excursion dans un village breton hanté, de quoi nous faire frissonner les nuits d'orage et nous faire sursauter à chaque porte qui claque.


Là où j'ai beaucoup aimé l'atmosphère et particulièrement celle de la maison du phare au corbeau, j'ai un peu moins accroché aux personnages. Agathe m'a un peu, beaucoup, agacée, au point qu'à certains moments j'ai eu très envie de la secouer très fort ! Alors que j'ai aimé me retrouver face à des personnages marqués et marquants que Rozenn Illiano dessine avec beaucoup de profondeur et de caractère, j'ai vite eu du mal avec la jeune fille n'arrivant jamais à passer outre son complexe de l'imposteur... et revenant sans cesse sur ce qu'elle ne sait pas faire tout en oblitérant systématiquement ses réussites... je sais je suis dure XD mais que c'était frustrant !


Atmosphère, Atmosphère !


J'ai trouvé le récit convainquant (j'ai eu peur le soir toute seule) même si la fin m'a laissé un peu dubitative. Je ne sais d'ailleurs toujours pas trop quoi en penser, je ne m'attendais pas du tout à ce type de dénouement qui m'a un peu prise au dépourvu. Et pourtant, on sent un vrai potentiel avec cet univers et ces personnages pour d'autres récits : le pari sera d'arriver à faire évoluer le tout si d'autres tomes sont prévus. Les pouvoirs à cheval entre la religion et magie héréditaire, bien que pas forcément nouveaux en littérature de l'Imaginaire, sont présentés de manière inventive et le coté fantômes et exorcisme ça marche franchement bien pour accroché le lecteur.
Au final, le phare au corbeau fut une belle lecture. Fantômes, médium, magie et exorcisme forment un beau mélange pour une histoire à cheval entre Paris et la Bretagne, entre magie et religion. L'ambiance construite par Rozenn Illiano est particulièrement réussie et même si j'ai un peu moins accroché aux personnages, j'ai passé un très bon moment de lecture.
Lien : http://chutmamanlit.blogspot..
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