Les services postaux et téléphoniques, les marchés n’ont pas besoin de nous convaincre de leur nécessité. Nous utilisons des systèmes de tout-à-l’égout, nous avons l’eau potable, nous nous servons des parcs et des trottoirs, toutes choses qui sont, après tout, des institutions, mais qui ne cherchent pas à se justifier !
Nos choix sont suffisamment clairs. Nous pouvons continuer de croire que l’éducation institutionnalisée est un produit qui justifie les investissements illimités. Ou bien nous reconnaissons que la législation, la planification, l’investissement, s’ils ont une place à définir dans l’éducation formelle, doivent surtout être utilisés pour abattre les barrières qui font obstacle aux chances de s’instruire, car l’instruction ne peut être qu’une activité personnelle.
Le simple sens commun se contente de remarquer que les enfants sont bien les seuls à pouvoir être éduqués à l’école. Nous mettons donc des êtres humains dans une catégorie à part : les enfants, et cette ségrégation nous permet de les faire se soumettre à l’autorité d’un maître.
Santé, instruction, dignité humaine, indépendance, effort créateur, tout dépend alors du bon fonctionnement des institutions qui prétendent servir ces fins, et toute amélioration ne se conçoit plus que par l’allocation de crédits supplémentaires aux hôpitaux, aux écoles et à tous les organismes intéressés.
Le droit à l'instruction se voit retirer toute signification par la présence des enseignants diplômés
Dans tous les cas, l’utilisation du service, ou plutôt l’emploi, représente un bénéfice dissimulé : le conducteur à son volant, le malade dans sa salle d’hôpital, l’élève à son banc, tous font partie d’une classe nouvelle d’ « employés ».