Beaucoup de femmes de la société moderne, au nom même du féminisme parfois, se sont laissé déposséder de leur qualité essentielle, je veux dire ontologique, qui tient à ce goût inaltérable de l’éternité et leur donne vocation de déesses. Cette essentielle qualité, Goethe la nomme « l’éternel féminin » et avant lui, au XIIe siècle, Ibn Arabî la désigne, à propos de la reine de Saba, comme « l’infini féminin ».
Parce qu’il faut bien parler de l’âme féminine, de l’essence de la féminité, après qu’a été niée, sous prétexte d’égalité entre les sexes, l’existence d’une nature proprement féminine. Or cette nature se révèle une surnature – comme si toute femme hébergeait en elle une reine, une fée, comme si toute femme circulait en ce monde avec les yeux et le cœur émerveillés d’Ève découvrant le Paradis.
Aujourd’hui les femmes supportent sans broncher le discours biologique ou sociologique qu’on tient sur elles; elles semblent se plier à une lecture uniquement horizontale, factuelle, donc partielle de leur être