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sur 400 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comment rendre un roman palpitant rien qu'avec l'histoire de la réparation d'une vieille horloge ?
Il suffit que l'auteur soit Arnaldur Indridason pour que tout de suite vous soyez emporté dans cette histoire qui mêle les souvenirs d'un vieil horloger islandais à un certain suspens concernant la possible remise en état d' une horloge astronomique âgée de 200 ans.
L'intrigue se déroule à Copenhague à la fin du 18 ème siècle et met en présence deux hommes, le roi Christian VII, un homme fatigué et malade et un horloger islandais qui va lui raconter sa vie et les souvenirs terribles de sa jeunesse passée en Islande.
Et le drame qui a touché l'horloger va avoir un très fort impact sur le Roi, au point de faire vaciller sa raison.
J'ai été complètement happée par cette histoire, j'ai aimé suivre pas à pas la remise en état de cette horloge fabuleuse, et j'ai aussi beaucoup apprécié le récit que fait le vieil horloger de la vie en Islande à une époque très difficile.
Ce roman est un petit bijou qui se déguste lentement, au rythme des aiguilles de l'horloge qui égrènent les temps, et rendent nos souvenirs douloureux un peu plus supportables à chaque minute qui passent.
Je remercie NetGalley et les éditions Métailié pour cet envoi.
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Arnaldur Indridason a un talent exceptionnel pour nous parler du genre humain, que ce soit avec son fidèle commissaire Erlendur dans le genre policier ou dans cet opus historique avec le roi du Danemark et un simple horloger.
Il sait nous toucher, nous convaincre que l'homme est bon même si des noirceurs terribles résident dans certains hommes.
Le roi et l'horloger nous entraînent au Danemark au XVIII ième siècle, du temps où l'Islande n'était qu'une colonie danoise.
Indridason nous conte l'amitié improbable qui se noue entre le roi du Danemark, homme tourmenté et broyé et celle d'un petit horloger islandais exilé au Danemark.
L'horloger est passionné par le temps, persuadé que réparer une horloge d'art remédie à adoucir le temps des blessures et cicatriser le mal.
Le roi, tout comme l'horloger partagent un même secret, une même blessure qui ont meurtri leurs enfances et on fait d'eux des hommes différents.
On ne peut dévoiler cette histoire car Indridason le fait merveilleusement bien, chaque futur lecteur savourera ce bonheur.
J'ai pratiquement tout lu de cet auteur et ce roman m'a vraiment beaucoup touchée et émue.

" Chaque pas que nous faisons en avant en engendre un second qui nous ramène vers le passé"
Oui, une magnifique conclusion !
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On fait la connaissance de Jon Siversten, horloger de son métier, au talent reconnu, qui a décidé de réparer, à ses heures perdues, une horloge très ancienne et qui est abandonnée sous la poussière dans le palais. Un soir, il voit arriver un homme en bonnet de nuit, une bouteille de madère à la main, déjà bien entamée et la « conversation » s'engage.

On assiste à une rencontre surprenante entre cet horloger qui a fui l'Islande, alors colonie danoise, pour se réfugier dans la capitale, fuyant ainsi un drame familial, et un souverain que l'on dit fou, car il a des crises d'agitation alternant avec des périodes de prostration qui ont permis à sa famille de le tenir à distance du pouvoir.

A la demande de Christian VII, Jon raconte son histoire, tout en démontant les pièces de l'horloge, pour les restaurer, retrouver celles qui ont été vendues, restaurer celles qui ont été abimées. Mais, il n'est pas toujours facile de raconter le passé, répondre aux questions d'un monarque qui veut savoir mais n'admet pas vraiment la contestation et ce d'autant plus que la famille royale ne voit pas cela d'un bon oeil.

Cette rencontre permet une réflexion sur le temps, sa nature, ce qu'il signifie, ce qu'il dit de nous, ou encore la vérité, ce qu'on en fait, comment on l'interprète mais aussi sir la vie en général, le roi est-il plus heureux, plus épargné que notre horloger ?

Une nouvelle fois, Arnaldur Indridason nous propose un roman, totalement différent des polars dans lesquels il excelle avec un style bien à lui, lenteur oblige, pour nous parler d'Histoire, de politique, du sort terrible que l'on réservait aux couples adultères, autrefois, avec des sanctions prises par un bailli lui-même débauché, soumis au Roi du Danemark avare en « absolution » …

Ce roman est très intéressant, riche, bien écrit et les talents de conteur de l'auteur m'ont entraînée avec lui dans cette aventure et captivée car j'aime particulièrement ce genre de réflexion existentielle, mêlée d'Histoire… j'ai retrouvé ce qui m'avait plu dans « le livre du roi »

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Métailié qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteur qui me plaît toujours autant.

Sortie le 03/02/2023

#LeRoietlhorloger #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Un vieil artisan horloger, Jon Sivertsen, est appelé à réparer une pendule au palais. Une fois sa tâche accomplie, il demande à regarder une fabuleuse horloge construite par Isaac Habrecht. Fasciné, il sollicite l'autorisation de la restaurer, ce qui lui est accordé. Il se lance avec passion dans l'oeuvre de sa vie, mais un visiteur inattendu, le roi Christian VII le dérange, fâché de ne pas être au courant. Il permet néanmoins à l'artisan de continuer son travail. Lorsque les deux hommes se reverront, et parce que le roi lui pose des questions, Jon l'informe que son père a été décapité, et sa gouvernante noyée, sur ordre du père du monarque. Christian VII, furieux de l'insolence de son sujet, n'a de cesse de connaître toute l'histoire. Elle va résonner, bien plus que l'artisan ne pouvait l'imaginer.

Le fait de savoir, très vite, le sort de Sigurdur (le père de Jon) et de Gudrun rend le récit poignant ; chaque tentative des accusés de se sortir d'affaires est forcément un échec. La seule possibilité pour eux aurait été de s'enfuir. Bizarrement, je n'y avais pas pensé, prise par l'intrigue et aussi parce que l'Islande était un pays isolé, ce qui ne devait pas faciliter une fuite. Mais les arguments d'Arnaldur Indridason m'ont convaincue du contraire. Pourquoi ne sont-ils pas partis ?

Le roi et l'horloger d'Arnaldur Indridason décrit les relations complexes entre un humble artisan, qui prend soin de garder la tête baissée, et un roi à moitié fou ; sur fond de richesses danoises et de misère islandaise.

Lien : https://dequoilire.com/le-ro..
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J'ai déjà lu cet auteur dans la catégorie polars avec La femme en vert lu en 2010, une lecture qui me reste en mémoire et que j'avais énormément appréciée ma première lecture d'Indridason (waou 12 ans ...) et également "La voix" en 2016, Didicacé au QDP à Lyon la même année.Je voulais le lire plus souvent et bien voilà presque 7 ans pour un nouvel opus de cet auteur.Si le livre de l'auteur n'est pas un polar cette fois et si le célèbre Erlendur ne se trouve pas entre les pages, on sent néanmoins la touche Indridason dans le sens ou encore là l'histoire navigue entre le passé et le présent, et où deux histoires sont enchâssées l'une dans l'autre.J'ai été happée par le récit. Il faut dire que nous avons une histoire dans l'histoire en quelque sorte.C'est Jon Sivertsen l'horloger islandais qui va nous embarquer dans le récit de son histoire et particulièrement celle de ses parents.Jon s'est lancé dans la restauration d'une très ancienne horloge très endommagée, trouvée dans les réserves du palais royal de Christiansborg. C'est ainsi que dans la salle où il oeuvre à restaurer cette magnifique horloge qu'il va croiser le Roi.Le Roi curieux de cette restauration va très vite interroger Jon sur plus que cette restauration mais sur sa vie. On sent le Roi très isolé et Jon va occuper son ennui et se confier en racontant son histoire.Jon va alors nous raconter ce qui l'a poussé à devenir horloger puis va dérouler l'histoire de sa vie et plus particulièrement le destin tragique de ses parents. On va partir sur ces terres islandaises et découvrir la vie rude des ses habitants et également de la domination danoise qui ne fait pas dans la dentelle dans l'application de loi pour le moins extrêmes.Ainsi le Roi va-t-il être fort bousculé par cette histoire qui résonne terriblement en lui, car il se rend compte de la cruauté des lois que son père faisait appliquées sur les terres d'Islande. Si je me suis attachée à la restauration de cette horloge, j'ai particulièrement apprécié le récit de toute l'histoire des parents de Jon : Gudrun et Sigurdur. de leur rencontre à leur fin de vie terrible.J'ai lu ce livre en tournant les pages à la vitesse d'une trotteuse, voulant connaitre le déroulé de ces destins tragiques, même si nous savons dès le départ que ses deux parents sont morts…C'est d'ailleurs extrêmement bien fait dans ce sens. Je me suis aussi intéressée à la restauration de l'horloge qui entraine Jon dans bien des rencontres et découvertes.J'ai un peu moins accroché aux répercussions dans la vie du Roi qui m'a un peu agacé dans ses réactions toutes royales … A un moment, j'ai eu un peu de mal avec les différentes filiations mais ça n'a pas entaché ma lecture.Une lecture qui m'a beaucoup plu, qui m'a beaucoup touchée et émue, bousculée aussi... Une lecture que je vous conseille vivement ! Merci à NetGalley et aux Editons Métailié pour cette lecture qui encore une fois place Arnaldur Indradison
dans les auteurs que j'apprécie beaucoup.J'espère le relire prochainement, quand, ça c'est une autre histoire ...
Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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Je remercie, Kirzy, Cannetille, paroles et tous ceux qui m'ont donné envient de lire ce livre, suite à leurs belles critiques.

C'est mon premier d'Arnaldur Indriðason, j'ai souvent croisé ses policiers, mais jamais testé.

Cette histoire d'horloge m'a attiré et je ne regrette pas, un super moment. J'en redemande.

Jon Sivertsen, de nationalité Islandaise, horloger à Copenhague, propriétaire d'une échoppe près de l'îlot de Slotsholmen où se trouvait le château royal de Christiansborg, fut convoqué pour réparer une pendule.

Profitant d'être dans le château, il savait qu'une horloge vieille de deux cent ans, croupissait dans un coin car tous les savants et maîtres ouvriers les plus brillants, n'avaient jamais réussi à la remettre en état, trop compliqué.

Le compagnon horloger chez qui il avait fait son apprentissage, lui avait raconté son histoire. C'était une oeuvre sublime, conçue par Isaac Habrecht, un suisse de grand renom.

Curieux, il demanda l'autorisation de la voir, puis petit à petit, il essaya de la restaurer. Cela lui prit de longs mois. Surpris, un soir, le Roi Christian VII, vint lui rendre visite, et s'intéressa aux détails de cette horloge unique, et commença à lui poser des questions sur sa famille, son pays.

Avec beaucoup d'émotions, il entreprit de lui narrer la dramatique histoire de son père et de sa gouvernante, qui à cause d'un bailli, sous les ordres du roi, qui convoitait, le moindre avoir de ceux qui étaient incriminés, se faisait une joie de punir les couples soi-disant adultères.

Il raconta, la pauvreté, la pénurie de nourriture, la maltraitance du Danemark sur l'Islande. Tout était approuvé par le Roi de l'époque, Frédéric V, père de Christian VII.

Au fur et à mesure de ces apartés, le Roi Christian VII, changea d'attitude, la colère prenant le dessus, au grand étonnement de l'horloger qui ne comprenait rien.

Tout au long de la remise en état de l'horloge, nous apprenons aussi les histoires du palais, qui se confondaient presque avec celle de Jon. Entre la raison du roi qui vacille, Jon qui veut essayer de prouver au roi, que la sentence n'était pas juste, les pièces de l'horloge, perdues, vendues, abîmées, retrouvent tout doucement leur place d'origine.

Un récit historique très intéressant, sur les heures, le temps qui passe, j'ai été happée jusqu'à la dernière page. Un très beau roman noir.
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Voilà un livre que j'étais contente de pouvoir emprunter en médiathèque, car d'une part j'aime cet auteur, et d'autre part je n'avais lu que des critiques positives à son sujet.
Je savais juste que ce roman était plutôt historique que polar et j'étais donc très curieuse de voir comment l'auteur allait s'en sortir en changeant ainsi de style d'écriture !

L'auteur nous conte en effet, avec je vous rassure ses talents de conteurs habituels, la rencontre improbable entre le roi du Danemark Christian VII, et Jon Sivertsen, un horloger connu dans son métier qui a quitté son pays natal, l'Islande, pour vivre à Copenhague. Nous sommes à la fin du XVIIIe siècle et l'Islande se trouve être sous domination danoise.
Jon venu réparer une horloge pour le secrétaire du roi, est autorisé à examiner la vieille horloge dont lui avait parlé, il y a fort longtemps, son maître d'apprentissage.
Le régisseur du roi l'accompagne dans le sous-sol du palais où elle est stockée, et devant l'enthousiasme de l'horloger, l'autorise à la restaurer.
Jon commence à examiner de près ce chef d'oeuvre d'horlogerie, datant de la Renaissance et réalisé par le grand horloger suisse Isaac Habrecht, qui a également élaboré la grande horloge de la cathédrale de Strasbourg. D'autres horlogers réputés, y compris son maître d'apprentissage, ont déjà essayé avant lui, sans succès. Pièce par pièce, il va patiemment la démonter. Il va inventorier celles qui ont été perdues, et mettre de côté celles qui sont très abîmées, notant précieusement l'emplacement de chacune.
Le roi est désoeuvré depuis que son fils, le faisant passer pour fou, l'écarte des décisions importantes. Ayant appris la présence de l'horloger, il attend donc le soir pour descendre discrètement au sous-sol, le plus souvent en tenue de nuit. de visite en visite, les deux hommes discutent de l'horloge bien entendu mais pas que. le roi est très curieux et veut connaître tout de la vie de Jon. Pour lui obéir, ce dernier va finir par accepter de lui raconter sa vie familiale, ce que ses propres parents ont vécu durant leur jeunesse et en particulier, la fin tragique de son père Sigurdur, qui a été condamné à mort car jugé coupable d'usurpation de paternité et d'une relation interdite avec Gudrum, la gouvernante.
Jon ne sait pas dans quoi il s'engage, il ne connait pas la vie privée du roi, n'est pas au courant de son côté bipolaire, ni des secrets qui entourent la famille royale. Son récit va raviver chez le roi des événements douloureux qu'il aurait préférés oublier et sans le vouloir, puisqu'il ne fait que répondre aux questions du roi et lui obéir comme il se doit, Jon va s'attirer les foudres de toute la cour...

J'ai trouvé que le démarrage était plus lent que pour les romans policiers écrits par l'auteur. Forcément, il prend le temps de mettre en place le lieu, l'histoire de l'horloge et les différents personnages. C'est la première fois d'ailleurs, soit dit en passant, que je me perds un peu dans les noms de lieu, imprononçables, bien que je ne cherche pas à le faire, puisque je les "photographie" selon une méthode globale bien connue pour m'y retrouver. Beaucoup se ressemblent !
Le lecteur passe alternativement du récit de la réparation, minutieuse et précise de l'horloge, et des discussions dans le sous-sol que Jon partage avec le roi ou d'autres visiteurs, à celui dans le passé, de son histoire familiale en Islande. Ce sont ces événements qui ont eu lieu alors que Jon était un très jeune garçon, qui l'ont décidé à quitter l'Islande pour ne jamais y revenir.
J'ai découvert cette période durant laquelle la population islandaise meurt de faim, subit la dictature d'un bailli sans coeur car intéressé uniquement par l'argent et les biens qu'il peut confisquer ici ou là lors de ses jugements.
C'est très intéressant de se plonger dans les différents événements et moi qui n'aime pas particulièrement les romans historiques, j'ai eu du plaisir à découvrir ce roman. Il y a de nombreux rebondissements et un certain suspense qui va crescendo comme dans un polar. En effet, l'humeur instable du roi, les accusations qu'il ne se prive pas de porter contre Jon, nous font craindre pour sa vie et, bien entendu, le lecteur se demande aussi s'il arrivera à réparer l'horloge tout en poursuivant jusqu'à la fin son récit.
Le lecteur s'attache de plus en plus au fil de la lecture à cet horloger, un peu naïf, qui pense que parce qu'il raconte la vérité, il va être cru sans arrière pensée, qui choisit pourtant ses mots, mais s'attire néanmoins les foudres du roi, car ce dernier pense que c'est lui-même et la famille royale qui sont mis en cause par ses propos.
Leurs échanges sont très intéressants à découvrir, teintés de respect mutuel, de curiosité pour la vie de l'autre, de confiance peut-on même dire au fil de l'histoire. Ils apprennent en effet à se parler et à se comprendre, malgré la différence de milieu social, le roi découvre grâce à Jon toute la souffrance que son peuple a enduré et qu'il ignorait...
C'est un roman historique à lire absolument si vous aimez cet auteur ou les romans de ce genre !
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Nous sommes transportés au 18ème siècle, au Danemark, sous le règne de Christian VII.

C'est une drôle de relation qui va se tisser entre le roi du Danemark et un simple horloger islandais, Jon Sivertsen. Celui-ci veut coûte que coûte réparer une horloge de 200 ans, un chef d'oeuvre oublié dans un coin du palais royal.

Les chapitres alternent entre le récit actuel et celui que l'horloger raconte au Roi, un demi-siècle plus tôt, sur les événements qui se sont passés dans l'Ouest de l'Islande et qui ont conduit à la mort de son père et sa gouvernante, des histoires d'usurpation de paternité qui font écho à l'histoire personnelle du Roi. Par ce récit, on découvre la vie des Islandais au 18ème siècle, l'Islande étant à l'époque une colonie danoise, soumise à des règles strictes que les représentants du Royaume du Danemark faisaient respecter.

Arnaldur Indridason est connu pour être le maître incontesté du polar islandais, mais avec ce roman historique, il met à profit sa formation d'historien, et c'est une réussite.

Avec une écriture fluide, l'auteur nous entraîne dans ce siècle passé entre Danemark et Islande, dans une histoire captivante, instructive, où le temps qui passe questionne chacun.
"Un passé que nous ne retrouverons jamais ? Maudit temps qui nous projette tous dans l'oubli !". "Toute chose périt et s'enfuit ... ".

C'est dur, âpre, souvent bouleversant, on côtoie la folie du Roi, la ténacité et le courage de l'horloger, des situations improbables. Indridason se renouvelle pour nous livrer un bon roman historique.
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Ce n'est pas un roman policier ici, contrairement à quasiment tous les autres romans d'Arnaldur Indridason, ici il s'ait d'un roman historique qui nous emmène à la cour du roi du Danemark Christian VII, fils de Frédéric V, au 18ème siècle.

Le jeune horloger d'origine islandaise, Jon Sivertsen, est chargé de réparer, au sein du palais royal, une horloge précieuse vieille de deux cents ans et qui faisait partie du butin pris par les Danois lors de la guerre contre les Suédois.
Cette horloge est le chef d'oeuvre du maître artisan suisse Isaac Habrecht qui avait été en son temps le plus grand de sa profession comme en témoignait l'horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg...

Le roi Christian VII vient à faire la connaissance de cet horloger islandais et noue une relation de sympathie avec lui.
Ce roi n'est d'ailleurs pas dans une situation confortable: agité par des troubles mentaux, il est en quelque sorte mis sur la touche par son propre fils, le jeune prince Frédéric. Il demande au jeune horloger de lui conter l'histoire de sa famille en Islande, déchirée par un drame familial survenu des années auparavant et qui a abouti à l'exécution de son père, accusé de paternité usurpée.

Il faut dire qu'à cette époque, en Islande, les relations hommes/femmes étaient régies par le terrible Jugement suprême, un corpus de lois particulièrement rigoureuses et implacables, pour ne pas dire cruelles.

Cette sombre histoire va trouver un écho dans le passé du roi, et c'est ici qu'un personnage historique célèbre est mentionné, le comte allemand Struensee, qui a eu un rôle important à la cour danoise, du temps de la reine Caroline-Mathilde. Ce comte allemand qui avait d'ailleurs fait beaucoup pour réformer le pays, a inspiré d'ailleurs le film danois "Royal Affairs" du cinéaste danois Nikolaj Arcel en 2012, avec le remarquable acteur danois Mads Mikkelsen dans le rôle de ce comte allemand qui était médecin aussi. A ce titre il avait fait vacciner le prince héritier contre la variole..

Le récit est passionnant tant du point de vue historique, que de l'acuité psychologique. La peinture des moeurs de l'époque et de l'état de l'Islande, alors colonie danoise, est tout simplement poignante.
Les personnages sont pleins d'intensité et le côté ambigu du roi danois, probablement atteint de schizophrénie, est remarquablement bien rendu.
Un livre qui se lit d'une traite et qui vous transporte dans l'espace et le temps...


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Jon Siverstsen, artisan-horloger d'origine islandaise, est appelé au Château royal de Christiansborg pour réparer une pendule. Celui-ci connaissait l'histoire de la remarquable horloge créée par Isaac Habrecht par le biais de son maître d'apprentissage qui avait lui aussi, mais en vain, tenter de la restaurer.

Après avoir réparé la pendule, Jon demanda au régisseur s'il pouvait voir cette sublime horloge, pur chef-d'oeuvre d'horlogerie, datant de plus de 200 ans, qui croupissait au fond d'une pièce avec d'autres objets.

Le régisseur, étonné, lui en donna l'autorisation. Lorsqu'il l'eût découvert, Jon s'étonnait de pouvoir un jour la remettre en état. Il se mit, dans un premier temps à la décortiquer pièce par pièce afin de changer les pièces défectueuses, désespéré de pourvoir remonter le mécanisme.

Quel ne fut pas son étonnement de voir, un soir, alors qu'il était perdu dans ses pensées, le roi Christian VII faire son apparition dans son antre.

C'est alors que s'installe un long dialogue entre ces deux hommes que tout oppose et une certaine amitié se crée entre eux, qui ne sera pas de tout repos, loin s'en faut. Jon va être amené à raconter son enfance et l'injustice dont sa famille a été frappée, en Islande, sur décision royale.

Cela va apporter quelques ennuis à Jon qui, de par ses propos, même si c'est la vérité, va réveiller les démons qui sommeillent chez le Roi, Roi dont on dit qu'il n'a plus « toute sa raison » et son fils, le dauphin, qui tient les rênes du pouvoir.

Un livre vraiment poignant, fort. le sujet porté par Analdur Indidrason, est la vie en Islande sous la coupole du Danemark, les règles injustes qui régissent la vie des Islandais. Beaucoup paieront de leur vie les actes dit « d'adultères ». Il ne fallait pas grand-chose pour être accusé souvent à tort, par jalousie souvent.

Cette histoire nous entraîne dans les bas-fonds et les bouges de Copenhague, les us et coutumes de la cour, le pouvoir à tous les étages, la ruse, les adultères, et sur ce qu'est le Temps.

J'ai beaucoup aimé l'écriture d'Arnaldur Indridason, qui distille l'histoire effroyable de Gudrun et de Sigurdur à petite doses, à chaque rencontre du Roi et de Jon, ponctuée par l'histoire de l'horloge d'Habrecht qui habite le livre du début à la fin. J'ai aimé l'imbrication des faits. J'ai aimé les similitudes que fait le roi entre son histoire à lui et celle de Jon. Je me suis très vite attachée aux personnages. J'ai aimé la sensibilité de l'auteur que l'on ressent à travers le récit.

Encore une fois, je salue Eric BOURY, traducteur, Ô combien émérite.

Un très bon moment de lecture.
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