Fallait-il nouer des relations ? Je n'en étais pas très sûr Les gens peuvent troubler vos habitudes. Et quoi leur dire ? Je n'ai rien d'intéressant à dire aux autres. Et ce que disent les autres, cela ne m'intéresse pas non plus. La présence des autres m'a toujours gêné. Il y avait une sorte de cloison invisible entre eux et moi. Pas toujours. Enfin cinq ou six visages suffisent.
Et toute notre vie s'en va en lambeaux. Il faut se résigner pour ne pas souffrir. Il faut se résigner. Je me dis tout le temps qu'il faut se résigner. Très souvent, je réussis à me résigner à peu près. Ce n'est pas une résignation profonde, réelle. De temps en temps la rage pointe.
Je regardais les gens passer de nouveau. Ils sont tous différents les uns des autres. Et ils sont tous les mêmes. Il n'y a que la pratique. Il n'y a que la pratique, rien d'autre.
Tant mieux pour vous si la culture a pu conjurer la drame de l'homme, la tragédie.
J'étais ignorant mais pas assez pour ne pas me rendre compte que j'étais ignorant.
Mourir tout seul, abandonné de tous, c'est encore plus triste que de vivre tout seul.
Il y a une sagesse qui nous enseigne à nous réjouir des petites choses que peut nous donner l'existence.
Il y a une solitude ennuyeuse et insupportable, c'est celle où l'on se réfère aux autres, où on les appelle, où l'on a besoin d'eux, où on les fuit parce que l'on croit à leur existence.
p.61, Ed.Mercure de France
Le réel devenait une sorte d'espace vide que je remplissais.
p.60,Ed.Mercure de France
Moi, je vivais dans la catastrophe indépendamment de ce qui se passait au-dehors, cela se passait en moi. L'extérieur commençait à refléter l'intérieur. Ou vice-versa.
P143, Ed.Mercure de France