AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Une veuve de papier (32)

Mais comment faire la différence entre tomber amoureux et imaginer qu'on tombe amoureux? Tomber amoureux pour de bon est déjà une opération de l'imagination.
Commenter  J’apprécie          170
Le chagrin de la perte d’un enfant ne meurt jamais ; c’est un chagrin qui laisse un répit bien mince, et au bout de longtemps
Commenter  J’apprécie          161
Ils demeurérent allongés, les yeux dans les yeux, pendant un temps qui parut infini à Eddie- en tout cas, il aurait voulu que ça ne finisse jamais. Toute sa vie il considérerait cet instant comme l'essence même de l'amour. L'amour, c'était de ne rien vouloir de plus, ne pas chercher à ce que les gens fassent autre chose que ce qu'ils venaient d'accomplir; c'était ce sentiment de plénitude.
Commenter  J’apprécie          150
Ses parents s'attendaient à avoir un troisième fils, mais là n'est pas la raison pour laquelle Ruth Cole devint écrivain. Ce qui alimenta sans doute son imagination, c'est que, dans cette maison où elle grandit, les photos des frères morts furent une présence plus forte que toute présence qu'elle sentait chez son père ou sa mère ; en outre, après que sa mère les abandonna, elle et son père, en emportant presque tous les clichés de de ses fils perdus, elle se demanda pourquoi son père laissait les crochets des-dites photos au mur. Ces crochets nus eurent leur part de sa vocation d'écrivain : des années après la disparition de sa mère, elle essayait encore de se rappeler quelle photo pendait à quel crochet. Et devant l'échec de sa mémoire à lui restituer les photos des disparus, elle se mit à inventer tous les instants capturés de leur courte vie qu'elle avait manquée. La mort de Thomas et Timothy avant sa naissance joua elle aussi son rôle dans sa vocation; dès l'aube de sa mémoire, il lui avait fallu les imaginer. p.16

Commenter  J’apprécie          110
C'est alors qu'il repéra une candidature plus prometteuse. Une jeune personne- sur la réserve- elle avait au moins l'âge de posséder son permis de conduire- qui hésitait à s'approcher de la table où il était installé; elle observait l'auteur-illustrateur célèbre avec ce mélange de timidité et d'espièglerie qui caractérisait selon lui les filles au seuil d'une féminité plus épanouie. Dans quelques années, l'hésitation d'aujourd'hui ferait place au calcul, voire à la rouerie. Cette grâce de poulain, cette effronterie seraient bientôt tenues en bride. Il fallait bien qu'elle eût dix-sept ans au moins, mais sûrement pas encore vingt ans. Elle était tout à la fois fringante et gauche, peu sûre d'elle, et avide de faire ses preuves. Maladroite, mais hardie. Vierge, sans doute. Ou pour le moins trés inexpérimentée, conclut-il.
Commenter  J’apprécie          100
Son père faisait ces remarques chaque printemps; remarques qui, elles-mêmes, distillaient une torpeur sans fond chez Eddie; il s'était un jour demandé si la course, seul sport qui l'intéressât, n'était pas l'expression de son désir de fuir la voix paternelle, qui avait les modulations prévisibles et ininterrompues d'une scie circulaire dans une scierie.
Commenter  J’apprécie          100
Une fille qui mourrait avant d'avoir fait l'amour, moi, je dirais qu'elle a de la chance. Mais un garçon,mon Dieu..., vous ne pensez qu'à ça, vous autres, les garçons et les hommes. Ce n'est pas vrai ? Vous rêvez d'autres choses ? (p. 85)
Commenter  J’apprécie          80
... comment faire la différence entre tomber amoureux et imaginer qu on tombe amoureux? Tomber amoureux pour de bon est déja une opération de l
imagination.

Commenter  J’apprécie          60
Ses parents s'attendaient à avoir un troisième fils, mais là n'est pas la raison pour laquelle Ruth Cole devint écrivain. Ce qui alimenta sans doute son imagination, c'est que, dans cette maison où elle grandit, les photos des frères morts furent une présence plus forte que toute présence qu'elle sentait chez son père ou sa mère ; en outre, après que sa mère les abandonna, elle et son père, en emportant presque tous les clichés de de ses fils perdus, elle se demanda pourquoi son père laissait les crochets des-dites photos au mur. Ces crochets nus eurent leur part de sa vocation d'écrivain : des années après la disparition de sa mère, elle essayait encore de se rappeler quelle photo pendait à quel crochet. Et devant l'échec de sa mémoire à lui restituer les photos des disparus, elle se mit à inventer tous les instants capturés de leur courte vie qu'elle avait manquée. La mort de Thomas et Timothy avant sa naissance joua elle aussi son rôle dans sa vocation; dès l'aube de sa mémoire, il lui avait fallu les imaginer.
Commenter  J’apprécie          60
Elle* soutenait que le meilleur détail romanesque était le détail choisi, et non celui remémoré ; car la vérité romanesque ne se réduit pas à la véracité de l'observation - affaire de journalisme. Le meilleur détail, dans le roman, c'est celui qui devrait définir le personnage, l'épisode, l'atmosphère. La vérité romanesque, c'est ce qui doit arriver dans une histoire, pas forcément ce qui est effectivement arrivé dans la vie.
(p 415)
* Ruth Cole
Commenter  J’apprécie          40






    Lecteurs (3008) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Complétez ces titres de John Irving

    "Liberté pour ...

    faire les courses'
    les nounours'
    les ours'
    Florence Cassez'

    12 questions
    412 lecteurs ont répondu
    Thème : John IrvingCréer un quiz sur ce livre

    {* *}