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4,2

sur 1514 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel plaisir de lecture, j'aurais dû lire ce livre en sa version originale. Bravo donc au traducteur d'avoir su transcrire les mots de l'auteur si bien.
J'ai bien aimé le style retenu avec lequel le narrateur, Stevens, parle de ses souvenirs de majordome et de ses sentiments refoulés. Pas un mot de trop, mais suffisamment pour ressentir l'émotion cachée derrière cet apparence. On peut penser que Stevens était un homme effacé, mais en réalité c'est un homme entièrement dévoué à son métier et à son maître, qui n'ose pas montrer ses sentiments par pudeur et peut-être aussi par peur de perdre son "statut" d'excellent majordome.
Mon rythme de lecture était un peu lent pour ce livre, mais j'ai dévoré chaque mot.

Challenge ABC
Challenge Multi-défis 2019
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Maîtres et esclaves version British.
Tout en finesse et en décalage subtil, le roman d'Ishiguro raconte une servitude volontaire, celle d'un majordome qui a donné à son maître- employeur "tout ce qu'il avait de mieux", c'est dire s'il s'est donné corps et âme à sa fonction. A trop vouloir obéir aux prescriptions factices imposées dans l'Angleterre post-victorienne à la domesticite, il a totalement sacrifié ses sentiments, ses émotions et sa personnalité.
Dans ce quasi monologue intérieur qu'il effectue au cours d'un voyage vers l'intendante qu'il aurait pu épouser , Stevens reçoit une avalanche d'émotions, entre déni et doute, auto-satisfaction et inquiétudes, illusions positives et mélancolie.

Salman Rushdie déclarait : "La réussite d'Ishiguro, c'est de poser les grandes questions avec un humour qui n'obscurcit pas l'acuité de sa pensée. "
Il joue très habilement du décalage entre les principes de Stevens et l'intelligence du lecteur qui perçoit, a posteriori, l'inanité de son comportement. Mais ce jugement du lecteur n'est jamais négatif et n'affecte pas l'empathie qu'il peut éprouver pour cet homme qui plaçait sa servitude sous le signe de la dignité et de la loyauté.
Le grand talent d'Ishiguro, c'est la subtilité avec laquelle il nous présente un personnage, de prime abord sans personnalité propre, pour nous amener, au fil de ses réflexions, à ne plus le juger de manière caricaturale mais à ressentir respect et émotion.
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Quel bonheur que de plonger dans ce roman au style délicieusement suranné, parfois précieux et maniéré, traduisant à merveille la parlure du majordome vieillissant et désabusé ! Tout y est exprimé avec justesse, dans un clair-obscur charmant, sans jamais d'analyses définitives, comme si Kazuo Ishiguro choisissait de laisser délibérément à son héros un léger espoir, comme un dernier rayon de soleil, frêle et tremblotant, dans un ciel obscurci. On découvre avec délices les différents aspects de la vie de majordome, les emplois du temps à respecter malgré les imprévus et les incidents de dernière minute, la direction d'une équipe de domestiques, la relation privilégiée entre le majordome et son maître, les rapports parfois tendus entre la gouvernante Miss Kenton, personnage complexe s'il en est, et Stevens, qui ne voit pas ce bonheur pourtant si proche de lui, qu'il pourrait saisir s'il le voulait... Tout cela sur fond de montée des périls dans les années de l'entre deux guerres, sujet traité avec finesse, par petites touches successives, à la manière d'un impressionniste, nous épargnant les commentaires et analyses fastidieux qui n'auraient pas leur place dans une telle oeuvre. le style est admirable, tantôt extrêmement concis, comme pour marquer la pudeur du héros, notamment en ce qui concerne ses rapports (strictement professionnels, pense-t-il) avec Miss Kenton, tantôt tout en longueur et en hyperboles, dès qu'il s'agit d'évoquer le métier de majordome et toutes les obligations qui y sont liées. On s'émerveille à chaque page devant la beauté des réflexions et des phrases, qui coulent doucement, avec une pointe d'accent anglais que l'on ne peut chasser de sa tête, comme si Stevens nous livrait directement ses pensées... (la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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Je termine cette lecture avec un sentiment extrêmement mitigé...
On ne peut évidemment pas passer à côté d'une écriture absolument remarquable – tout comme la traduction – qui rend à ravir cette atmosphère anglaise, vieillotte et très classe. Pour qui n'est jamais allé en Angleterre, ce roman en est la pure incarnation : une certaine lenteur ; du flegme ; un regard impassible sur la tranquillité des choses, des paysages et des gens ; des mots choisis, justes et profonds ; un détachement vis-à-vis des sentiments, comme la conviction que ce genre de choses ne peut pas arriver...
Mais cette qualité ne peut pas faire oublier le fossé énorme qui sépare le lecteur actuel de l'histoire de Stevens. Tout comme le majordome, dépassé par les nouvelles moeurs de son époque et qui peine à trouver sa place, j'ai dû faire des efforts considérables pour m'intéresser aux problématiques du narrateur. La grandeur d'un butler ? Sa dignité et sa loyauté ? Autant de sujets de réflexions, – profonds, certes –, mais issus d'une époque où régnaient le colonialisme et la primauté d'une classe sociale sur les autres.
J'ai eu l'impression de lire l'essai d'un entomologiste observant une société d'insectes. La description est rendue avec brio, mais les motivations profondes et le mode de fonctionnement de cette société me sont totalement étrangers...
Pour autant, je ne regrette pas la lecture de ce témoignage d'une époque révolue, au moins pour son écriture envoûtante, proche de la méditation...
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Une très belle surprise pour une première découverte de cet auteur, nobelisé en 2017.
Une écriture subtile, délicate, parfaite pour traduire les réflexions de Mr Stevens, majordome d'un riche américain, mais surtout pendant trente ans d'une grande famille noble anglaise dont Lord Darlington joue de ses relations pour accueillir dans son domaine les grands de ce monde afin de régler les tensions diplomatiques.
Par petite touche au travers des pensées et souvenirs du majordome, Kazuo Ishiguro aborde le passé peu souvent évoqué de l'histoire anglaise et des sympathies d'une grande majorité de la noblesse anglaise pour le régime nazi durant les années 30, ou bien les relations franco-britannique à l'issue de la première guerre mondiale et les renégociations du traité de Versailles.
En parallèle, il y a la très belle réflexion sur ce monde en cours de disparition des Lords, des domaines, des cohortes de personnel à leur service.
Et puis il y a ce majordome si attachant et si troublant, pris dans ses certitudes et ses convictions.
Le voyage de Mr Stevens au travers de la campagne anglaise est comme un pélerinage intérieur lui faisant prendre conscience de ce monde perdu dont il ne reste plus que quelques traces ...des vestiges du jour.
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Encore un nouvel univers de Kazuo Ishiguro.

Cette fois, nous découvrons la noblesse anglaise, dans les années 30. Mr. Stevens a dédié sa vie au service de ses employeurs, il a sacrifié chaque instant de sa vie privée, ses sentiments, et ses pensées pour ce qu'il estime être la "dignité". Mais qu'est ce que "la dignité"? Comment reconnaît-on un "grand majordome". Ce sont les réflexions qui vont animer Mr. Stevens lors d'un voyage qui le mènera jusqu'à Mrs. Kenton, avec qui il a partagé plusieurs années de service dans la grande maison de Lord Darlington.

Mais que cache le faste et la morale d'apparat de ces grandes maisons? Jusqu'où peut-on aller par loyauté sans compromettre son intégrité?

Ces réflexions menées avec un certain accent british à travers la campagne anglaise constituent aussi une plongée dans L Histoire et les questionnements politiques de l'entre deux guerre.
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Nous sommes en 1956 et Mr Stevens, majordome à Darlington Hall depuis plusieurs décennies, se met en route vers Little Compton pour retrouver Miss Kenton. Cette dernière a longtemps travaillé avec lui comme gouvernante et sa dernière lettre laisse entendre que cette époque de sa vie lui manque. Cela tombe à merveille, la grande maison a besoin d'étoffer son équipe de domestiques, considérablement réduite après la vente de la propriété.
Ce voyage de quelques jours est l'occasion pour le majordome vieillissant de faire une rétrospective de sa carrière, de la glorieuse époque de lord Darlington aux premiers mois avec Mr Farraday. le narrateur replonge dans ses souvenirs et s'aperçoit, à sa grande surprise, que les choses ne se sont peut-être pas passées exactement tel qu'il lui semblait.

Il y a quelques années, je n'avais pas du tout accroché à Auprès de moi toujours. On m'avait alors conseillé, si je décidais de retenter la lecture d'un roman de Kazuo Ishiguro, d'opter pour la version originale. J'ai suivi cette recommandation pour The remains of the day et je n'en suis pas déçue !
Résumée comme je l'ai fait précédemment, l'intrigue peut sembler ennuyeuse à souhait. Pourtant, il n'en est rien. J'avais du mal à interrompre ma lecture quand il se faisait tard. Il faut dire que Mr Stevens a du style ! Et quel régal pour moi que sa personnalité : absolument obsessionnel voire même des traits autistiques. Ce personnage est tour à tour amusant, impressionnant, agaçant. Cette bonne Miss Kenton ne devait rire tous les jours sous ses ordres mais on notera qu'elle prenait aussi parfois plaisir à jeter de l'huile sur le feu. Que ce soit dans les interactions entre les personnages ou dans ce que Stevens confesse au lecteur, tout est dans le sous-entendu, dans la nuance, dans la délicatesse.
Je recommande vivement ce livre ! Il est très plaisant et, en plus, pas très long.

Challenge ABC 2022/2023
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Encore une fois, je ne me souviens pas avec exactitude de l'intrigue de ce terrible roman. Histoire d'un "butler" anglais, dévoué corps et âme à son maître. Dénonciation des injustices, du mépris, que les humains peuvent s'infliger entre eux. Jusqu'au point de ne plus s'en apercevoir ! Ce valet remplit sa tâche, exécute les ordres de son maître, de la classe dominante. Esclavage consenti, comme des millions d'autres, de par le monde.
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Mr Stevens, majordome a servi avec rigueur et fidélité un lord Anglais pendant environ 35 ans de 1920 à 1955. Suite au rachat de la propriété, son nouvel employeur, un riche américain lui octroie quelques jours de congés. Un voyage à la recherche de Miss Kenton, ancienne intendante lui fait découvrir la campagne anglaise qu'il parcourt avec gourmandise en se remémorant son passé, le faisant ainsi découvrir au lecteur. Un livre magnifique d'où se dégage une atmosphère nostalgique des événements passés avec parfois l'amertume d'avoir raté une occasion, tant la haute estime de son devoir primait toute autre circonstance. Cette parenthèse enchantée offre au majordome l'opportunité de s'interroger sur la façon d'exercer son art, d'évaluer la façon dont il a habité et habite sa fonction comme un véritable sacerdoce. Très belle découverte !
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Les "vestiges d'un jour" ou plutôt les vestiges d'un autre monde. Steven est majordome pour Mr.Farraday, un riche américain qui a racheté le prestigieux Darlington Hall. Il l'incite à profiter de son absence sur le domaine pour visiter le pays. Stevens ira voir Miss Kenton, son ancienne intendante dans le West Country.
Durant ces 4 jours de voyage, il se remémore son service passé auprès de Lord Darlington, sa gestion irréprochable, sa rigueur, ses principes, sa notion de la dignité. le lecteur comprend comment il a pu fermer les yeux sur l'antisémitisme régnant, le rôle de son maître auprès des services hitlériens du fait de sa naïveté et son ignorance des réalités politiques du moment. Fermé les yeux aussi sur l'amour que lui portait Miss Kenton.
Un écriture classique, soignée, exemplaire qui suit les méandres de la route et de la pensée du narrateur.
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