L'homme est une race particulière qui a une tendance majeure à l'auto-destruction quand il ne détruit pas l'autre.
Après trente ans de cryo-sommeil, on serait tenté de penser que l'on va se réveiller avec une forme de tous les diables, qu'on est prêt à consommer toute cette énergie accumulée, qu'on veut rattraper le temps perdu, coûte que coûte. Sauf que c'est tout le contraire. Au bout de trente ans de caisson cryogénique, la première des envies qui vous vient en tête, c'est de dégueuler. Et une fois que vous aves lâché du lest, vous ne songez qu'à vous rallonger pour attendre que ça passe. Mais il ne faut pas. Freyan, notre I.A. vous annonce la bonne nouvelle :" Vos signes vitaux sont ok !" Pourtant votre tête tourne comme un vieux compteur à gaz. Et vos sens vous disent que vous êtes au bord de l'agonie. Mais ayez confiance, la voix doucereusement métallique de l'ordinateur ne se trompe jamais. Cest donc le moment de remuer toutes ses articulations ankylosées et de débrider la machinerie humaine.
On trouve toujours de bonnes raisons pour dominer, contraindre. Au nom de la survie, tout est permis à des gens comme vous. Vous êtes tellement auto-satisfaits, tellement certains que votre manière de voir le monde est l'unique voie des possibles, tellement convaincus que la vie d'une personne ne vaut pas toutes les expériences que vous pouvez conduire.
Les hommes, quand ils ne combattent pas un ennemi commun, se détruisent mutuellement. Le frère tue le frère. Caïn et Abel, Thor et Loki... Toujours la même rengaine.
- Ils ont l'air heureux.
- Pourquoi ne le seraient-ils pas ?
- Cette planète, c'est pas non plus le paradis terrestre. De la neige et de la glace à perte de vue. Et j'ai pas l'impression qu'ils aient des vidéo games ou des programmes fictionnels pour se distraire.
Et là je me suis dit… Oui, là, je me suis dit… OK ! C’est ça que doit ressentir Thor quand il balance sa putain de foudre !
- Islandia...et l'espoir renaît.
Cette planète... c'est un recommencement.
- Oui, nous recommencerons à tout detruire, comme d'habitude.
Depuis la nuit des temps, il n’y a pas de cohabitation entre deux races. L’une doit forcément se soumettre à l’autre.
Rien ne peut ni ne doit se mettre en travers d'une mère et de son unique enfant.
Mon premier échange de regard avec un Islandien me captiva. Il émanait de lui un sentiment de paix. Pas la moindre tension. Je me sentais en confiance. Leurs visages émaciés et secs n'avaient rien d'effrayant. Il y avait même quelque chose d'élégant qui se dégageait d'eux. Une forme naturelle de noblesse.