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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Philippe Jaccottet a l'art et la manière d'écrire des instants, des émotions, des sensations, avec peu de mots, l'écho se fait grandiose.
Teintée de nostalgie, de fragilité, ou encore de fugacité, c'est une poésie sensible, presque impalpable comme une barbe à papa de nuage, comme un arc-en-ciel qui se dissout dans le crépuscule.
C'est à la fois reposant et à la fois angoissant car on prend conscience que l'éternité n'est qu'un mot dans le dictionnaire et que nous sommes si peu face la beauté du monde.

"Tu es assis devant le métier haut dressé de cette harpe.
Même invisible, je t'ai reconnu,
tisserand des ruisseaux surnaturels."

"Songe à ce que serait pour ton ouïe,
toi qui est à l'écoute de la nuit,
une très lente neige
de cristal."

Les mots de Philippe Jaccottet : une Poésie de l'éphémère voilà comment je la ressens.
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Étant curieuse de tout et ayant trouvé cet ouvrage par hasard, j'ai voulu voir un petit peu ce qu'écrivait Philippe Jaccottet et c'est avec bonheur que j'ai lu ce dernier qui comprend non seulement les poèmes du recueil « A la lumière d'hiver » mais également ceux tirés de « Leçons », « Chants d'en-bas » et enfin « Pensées sous les nuages ». Je dirais que ces quatre corpus de textes se rejoignent car ils sont, en quelque sorte, une ode à la vie. le poète nous invite à nous émerveiller de tout, à réaliser que la vie est fragile et à en savourer chaque instant car tout n'est qu'éphémère et tellement fragile, si nous n'y faisons pas attention.
Le poète consacre également une bonne partie de ce recueil à la valeur des mots et à ce qu'ils représentent. Il s'amuse à les dénuder, à leur enlever leur valeur pour ne prouver que ce ne sont là que des mots. Il joue avec et nous prouvent également que ces derniers peuvent en réalité prendre beaucoup plus d'importance que ce que,nous, simples mortels, voulons bien leur accorder, mais, quoi de plus normal, me direz-vous, pour un poète ? Eh bien, ce n'est pas forcément donné tout le monde mais Philippe Jaccottet y arrive, lui à merveille.

Une lecture plaisante, triste bien souvent, notamment lorsqu'il adresse un poème à un « compagnon mort » (à la guerre probablement), mais aussi, beau lorsqu'il fait l'éloge de la Mère ou encore de la nature tout simplement. Un hymne à la vie, à la beauté qui nous environne et dont nous ne faisons même plus attention et enfin à celle des mots tout simplement. A lire et à relire !
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Les saisons passent et repassent. Je lis et relis A la lumière d'hiver. Même étonnement devant le mystère poétique, la profondeur à laquelle nous invite la pensée de Philippe Jaccottet. Sa poésie nous renvoie à nos propres questionnements : comment dire ce qui se dérobe, s'efface, ou fait peur ? Comment apprivoiser l'obscurité en soi ? L'émotion qui monte n'est pas celle qui vous remplit lorsque vous lisez un roman. Elle est à la fois plus intérieure et plus puissante, plus durable aussi. J'emporterai avec moi quelques-uns de ses vers aujourd'hui, demain. Ils poursuivront les sentiers de ma nuit, m'apporteront peut-être des réponses, affineront mes questions. Cet hiver-là s'éclaire d'un jour nouveau...
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Leçons des ténèbres.
La dédicace adressée à son beau-père défunt Louis Haesler, imprimeur typographe, figure exemplaire, est un modèle de concision scrupuleuse. Elle s'amplifie dans le poème introductif, bref et intense des « Leçons » : « Autrefois,/moi l'effrayé… A présent, lampe soufflée,/main plus errante, qui tremble,/je recommence lentement dans l'air ». Les vingt-deux poèmes qui composent « Leçons » relatent l'agonie et la mort d'un homme admiré. Les poèmes, lucides et douloureux, transcrivent les paliers successifs jusqu'à la bascule finale. Hébété, le poète athée scrute et dit sans fard son impuissance ontologique et la vacuité de l'existence : « Accoucheuses si calmes, si sévères,/avez-vous entendu le cri/d'une nouvelle vie ?//Moi, je n'ai vu que cire qui perdait sa flamme,/et pas la place entre ces lèvres sèches/pour l'envol d'aucun oiseau ». L'inhumaine mort remet en cause le chant du poète. L'ancienne poésie avec sa métrique, sa prosodie, ses figures de style corsetées ne peut rendre compte de la réalité de la mort. Philippe Jaccottet va emprunter un autre chemin pour, simple passager, approcher l'éphémère et s'effacer encore derrière les voix ténues et les faibles éclats, accueillant et recueillant le souvenir des morts. « Chants d'en bas » (1973) apparaît comme une suite « musicale » de « Leçons » (1966-1967), un livre des morts adressé notamment à sa mère disparue, expurgé de toute emphase, l'indicible cinglant dans l'indéfini du vers. « A la lumière d'hiver » (1974-1976), dispense une luminosité blanche et ténue comme l'écriture poétique captant les souffles passagers, associant les contraires comme dans une pensée chinoise déliée, reconnaissant la faiblesse de la parole mais insistant quand même pour dire encore, malgré tout, quand les mots se dérobent et que la réalité se dévoile : « Et puise dans l'eau invisible/où peut-être encore boivent d'invisibles bêtes/silencieuses, blanches, lentes, au couchant/laper cette lumière qui ne s'éteint pas la nuit/mais seulement se couvre d'ombre, à peine/comme se couvrent les troupeaux d'un manteau de sommeil ». Enfin, dans l'édition Poésie/Gallimard, « Pensées sous les nuages » (1976, 1981-1982) s'agrège aux trois recueils majeurs, tempérant et nuançant la tonalité générale tout en ouvrant un apaisement contrasté puisque les extrémités s'y côtoient, passant de l'enfance à la vieillesse, de la joie aux larmes, de l'été à l'hiver. le poète, à l'ombre des nuages, tisse ses pensées au fil d'or de l'effroi et de l'allégresse mêlée.
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Ouvert en cours de littérature au lycée et jamais refermé depuis. Je ne suis pas très poésie et pourtant ce recueil m'a transcendé dès les premiers vers, Jaccottet sait trouver les mots justes, je dirais même que ses mots vibrent. Chacun y trouvera une résonance particulière, je le conseille à tous ceux qui pensent être imperméable à la poésie.
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Cette oeuvre poétique est tellement riche de beaux vers... A travers la lumière, Jaccottet nous livre le pouvoir des mots et de l'oubli, de cette neige aussi qui recouvre tout comme celle de Saint-John Perse...
Cette poésie est assez accessible, on y mettra le sens que l'on voudra ou préférera au final puisqu'elle reste universelle justement par le fait qu'elle n'est absolument pas hermétique et c'est ce qui mérite aussi d'être souligné je pense, notamment dans la poésie actuelle (qui oscille, de ce que ma petite observation en a vu, entre facilité, lieux communs et abstraction inintelligible...)
J'ai donc ici été transporté et j'espère ressentir les mêmes émotions pour les autres écrits de cet auteur !
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Beau, riche varié.
Les thèmes tournent pas mal autour du deuil, de la mort, parfois du bonheur également.
Juste très très bon.
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