Quand on commence la lecture d'un livre de
Christian Jacq, qu'il parle d'Égypte ou non, que ce soit une enquête policière ou un roman historique, qu'il combine chacune de ces propositions entre elles, on sait qu'on va retrouver des petits cailloux blancs comme ceux du Petit Poucet. C'est d'ailleurs le cas de nombreux auteurs ; figures de styles, personnages récurrents, construction du texte. C'est souvent pourquoi on les aime (ou pas, selon les lecteurs). C'est comme retrouver de bons amis pour une nouvelle aventure ou bien un bon moment dans un fauteuil le livre à la main. «
J'ai construit la Grande Pyramide » ne fait pas exception à la règle… L'âne grison s'appelle “Vent du Nord”, le chien “Geb”, et plus récemment “le Vieux”, amateur de bons vins, s'invitent dans cette histoire. Et on suit avec tendresse la romance entre le jeune héros et la belle inconnue.
Comme le titre l'indique, ce roman nous emmène sur le plateau de Guizeh encore vierge, en compagnie d'un jeune homme de 17 ans qui a fui son village pour une sombre histoire de bagarre. Découvert par le “Vieux” qui mène “Vent du Nord” à la recherche de bras pour travailler sur un chantier, il va participer à une aventure que nul ne pouvait imaginer. le Pharaon Khéops a demandé à ses architectes et maîtres d'oeuvre un nouveau projet architectural d'une telle ampleur que bien d'entre eux ne croient possible…
Des chapitres courts, des explications simples, des références accessibles et avérées, avec son sens du récit habituel, Ch.
Jacq nous fera vivre pendant 400 pages la construction du monument le plus célèbre de l'humanité, le seul survivant des 7 merveilles du monde antique, la Pyramide de Khéops. Oh certes, ce n'est pas la première (Imhotep était le premier architecte du genre), mais ce sera la plus grande, la plus haute, et sans doute la plus belle. Plus qu'une demeure d'éternité, c'est le symbole de la communion entre les hommes et les Dieux, et loin des clichés communément traînés sur l'esclavage des bâtisseurs, c'est le récit de vingt ans d'un ouvrage érigé grâce au génie des architectes et de tous les corps de métiers réunis. C'est aussi un magnifique hommage au courage et à la fraternité entre tous ces artisans de l'impossible. Si on y ajoute la part de magie inhérente à la mythologie égyptienne, et des êtres malfaisants, humains ou non, sur fond de complots, on a tous les ingrédients indispensables à un récit attachant et qu'on a vraiment du mal à reposer quand il faut faire autre chose…
Une belle réussite, en un volume, ce qui est aussi une qualité !