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3,69

sur 1108 notes
Je ne vous ferai pas l'offense d'un nouveau post commençant par *tudum tudum*. Quand bien même celui-ci est en miroir du précédent. Pourtant, je viens de lire le maître ès faits divers. Et sûrement LE livre qu'il faut avoir lu quand, comme moi, on est amateur de crimes horribles racontés avec une voix profonde et mystérieuse (Pradel, Bellemare, Hondelatte, Drouelle, poke les gars !) Là encore, pas de chroniques à base de parenthèses pourtant chères à l'auteur (et à mon coeur, j'aime tellement les conversations parallèles et les digressions en tout genre). Mais un post on ne peut plus conventionnel qui n'aura pour seul objectif que celui de vous convaincre, si vous ne l'êtes pas déjà, qu'il faut lire Jaenada (et je n'ai même pas été soudoyée par @thaelh . Elle vous en a déjà parlé ? Je ne suis pas sûre.)

La serpe, c'est l'arme du crime. le château d'Escoire, le lieu du drame. Les victimes ? Georges, Amélie et Louise. le coupable idéal ? Henri Girard. Qui sera finalement acquitté de ce triple meurtre grâce au célèbre avocat Maurice Garçon. Et qui deviendra Georges Arnaud, auteur du Salaire de la peur. Il portera toute sa vie durant, le deuil de sa seule famille et l'infamie de cette enquête.
Un ami, parent d'élève et descendant du principal intéressé, doté d'une grande force de persuasion, va lancer Philippe Jaeanada sur la piste d'Henri Girard. C'est en Meriva que ce périple de plus de 600 pages commence. Une enquête fleuve où Philippe Jaenada va reprendre chaque élément, rouvrir chaque dossier, passant des heures aux archives (big up aux deux supers archivistes qui prouvent à elles seules toute la force du service public !), remontant le cours du procès, le cours de l'histoire (cette ténébreuse affaire datant de 1941, période bien ténébreuse elle aussi.) (Ah, voilà, que je commence moi aussi à me perdre dans les parenthèses.)

Jaenada est tour à tour drôle, tendre, pugnace. Il nous entraîne avec lui en ami, comme s'il nous invitait dans sa bande (à lui tout seul) et que nous devenions membre du Club des Cinq (je pourrais être Claude ? C'était un peu ma préférée.) Nous tentons de comprendre pourquoi Maurice Garçon a tenu à défendre Henri Girard.

Comprendre aussi les premières heures de l'enquête, les témoignages à charge, mais aussi et peut-être surtout Henri Girard. Un personnage en or pour un orfèvre comme Jaenada. Tout est ciselé, le moindre détail est sculpté. Tout est intelligent. Et dieu que ça fait du bien de lire un livre comme celui-là. Alors, c'est en Watson admiratif de ce Sherlock et content d'avoir participé à tout ça, même de très loin, que nous refermons le livre. En ayant la satisfaction d'une affaire résolue.
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Quelle claque ! Et dire que je suis tombée sur ce livre par hasard dans une boite à livres ! Et malgré deux boulots et une vie quotidienne survoltée, j'ai réussi à avaler ces 600 pages. Un très grand merci à l'auteur pour ce moment : passionnant !
C'était tellement génial que pendant mes quelques semaines de lectures, j'ai embêté toute la famille, à table, avec cette histoire hors du commun et nous avons joué, tous ensemble, en quelque sorte, aux enquêteurs au fur et à mesure des révélations de l'auteur dont le sens du rythme et l'agencement des révélations frôlent le génie.
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Philippe Jaenada m'a épuisé evec ses digressions, son histoire familiale et ses réflexions sur d'autres livres qu'il a déjà écrits. Je sors de la lecture de ce pavé complètement saoulé. Par contre l'histoire est intéressante même passionnante et l'ami Jaenada n'est pas avare de détails. Question détails j'ai trouvé qu'il en a mis un peu trop sue la vie de Georges Arnaud nous citant tous les gens connus ou même célèbres qu'il a fréquenté, toutes les circonstances dans lesquelles ces rencontres ont eu lieu et ce que ces personnes pensaient de Georges Arnaud ou Henri Girard si vous préférez. C'est ce que j'appelle des digressions saoulantes.

Dans sa première approche de ce crime il donne l'impression de ne pas douter de la culpabilité de Henri, après on se rend compte qu'il empruntait seulement la position à charge du juge d'instruction Marigny. Dans la seconde moitié du livre il renverse la vapeur et devient l'avocat de la défense et pourfend l'accusation ou les accusateurs et démontre par une foule d'analyses et de recherches que ce ne peut pas être Henri le coupable, il va jusqu'à nous suggérer un autre coupable possible et ma foi ses arguments se tiennent et ne peuvent certainement pas être balayés du revers de la main. Tout ça donne un livre très intéressant malgré ses défauts et résultat des courses je ne suis pas convaincu de la culpabilité d'Henri mais je ne suis pas plus convaincu de son innocence.

C'est mon prémier Jaenada et ce que j'apprécie c'est qu'il nous donne les deux côtés de la médaille et nous laisse maître de notre décision. Une autre qualité de cet auteur et elle est importante, c'est son humour, j'adore.
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Un récit passionnant. On se prend tout d'abord à être convaincu de la culpabilité d'Henri, il y a tellement de preuves accablantes. Et puis on fait un pas de côté et Jaenada nous montre à quel point on peut tout interpréter différemment.
Une analyse des faits et des lieux impressionnantes.
Le seul bémol, cette manie de l'auteur de partir dans des digressions plus ou moins longues toutes les trois lignes. Il faut s'habituer car tous ses romans sont ainsi.
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La SERPE de Philippe JAENADA ( Julliard - Prix Femina 2017 - 643 page)

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> Il faut faire un effort au début. Je me suis emberlificotée entre les Henri, les noms des ancêtres.....mais au fil des pages tout est rentré dans l'ordre.

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> L'écrivain devient un détective acharné relevant de petits détails au fil de son enquête.

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> En octobre 1941 dans un château du Périgord trois personnes sont massacrées à coup de serpe. Henri Girard, fils et neveu est tout de suite désigné comme le coupable. Il dormait dans une aile du château et n'a rien entendu.

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> Vous connaissez sans doute Henri Girard sous le nom de George Arnaud (Le salaire de la peur)

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> La première partie du livre nous décrit un personnage guère sympathique. La deuxième partie au fil des éléments nous découvrons une autre vérité tout à fait plausible.

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> Nous partageons le séjour de l'auteur sur les lieux du drame . Il se plonge dans la montagne de documents (photos, témoignages, autopsies, plan etc..)

> Cela me conforte dans mon opinion sur la Justice....Quand l'enquête est bâclée et dirigée par des personnages bornées qui ne cherchent que dans un sens, le véritable assassin peut échapper à la prison. Tel que le petit Grégory...et bien d'autres...Heureusement il y a actuellement la police scientifique.....



> J'ai fait un copier coller d'un passage du livre qui m'a fait rire.....Le voici ci-après....

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> le premier tournage auquel j'assistai, il y avait là Simone Signoret, bonne bourgeoise, licenciée de philo. Elle m'exposa avec l'accent parisien qu'un roman de moi qui se passait sous les tropiques constituait une trahison des copains ajusteurs de Boulogne-Billancourt : “Et le prolo, Arnaud ? le prolo ?” le prolétariat me vengea dans l'heure. À son arrivée sur le plateau, Simone allait au peuple et lui parlait son langage, à la cantonade, d'ailleurs : “T'as vu ce soleil, camarade ? Un peu beau, non ?” “Mais Madame Signoret, répondit un machiniste, on n'a jamais gardé les visons ensemble...”

>

> Beaucoup d'humour heureusement dans cette sombre histoire. Un bravo à Philippe Jaenada pour son travail minutieux qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout.

>

> Bonne lecture

>Mireine
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Comme dans ses précédents livres (Sulak et La petite femelle), Philipe Jaenada reprend un fait-divers qui a marqué son époque. Ici, l'auteur étudie l'affaire qui met en cause celui qui se fera plus tard connaître en tant qu'écrivain sous le nom de Georges Arnaud (Le salaire de la peur, succès éditorial mondial). Avec son style : une pléthore de détails et des digressions saugrenues à n'en plus finir.
On retrouve ici trois cadavres un matin de 1941 dans le château d'Escoire (Dordogne). Les propriétaires du château, un frère et une soeur, ainsi que la bonne. Très vite la police et la gendarmerie soupçonnent le fils du maître. Présent sur place, son attitude leur paraît louche et le jeune est loin d'avoir une bonne réputation : égoïste, colérique, coureur, dépensier ; soupçonné d'avoir rançonné sa tante et d'être en conflit avec son père. Arrêté, emprisonné, Henri Girard aura beau clamer son innocence, tout le monde ou presque est convaincu de sa culpabilité. Pourtant lors du procès, contre toute attente, il sera acquitté.
Mais en reprenant toute l'affaire depuis le début, Jaenada découvre de nombreuses failles dans l'enquête et durant le jugement. Une enquête à charge envers l'accusé en négligeant de nombreux éléments, tant sur la personnalité d'Henri Girard que sur la cohérence des faits, qui au contraire disculpent celui-ci. Cette enquête à sens unique montre trop de négligences et d'incohérences pour être crédible. Et l'attitude du juge, ses liens avec un avocat de la défense, décrédibilise a contrario le verdict.
Philippe Jaenada réétudie en détail l'ensemble de l'affaire, avec les documents d'époque et ne néglige surtout pas de nous narrer ses aléas durant l'enquête, des petites notes d'humour appréciables dans cette atmosphère sordide.
Pourtant l'auteur peine à entamer le récit (il faut attendre plus de 100 pages pour que Jaenada atteigne la Dordogne, ce qui se comprend pour un parisien, rejoindre la province profonde…) et le récit ne manque ni de longueurs, ni de lourdeurs (tout comme cette chronique). Quelques pages en moins n'auraient pas nui au livre, bien au contraire.
Malgré tout, l'ensemble se lit agréablement et nous en dit beaucoup sur les moeurs policières et judiciaires de cette époque troublée.
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Je ne vais pas continuer à m'auto-flageller en poursuivant la lecture de cet ouvrage. Il m'avait été recommandé par un ami enthousiaste et je n'ose pas lui dire que j'abandonne, arrivée à 73% du e-book. C'est indigeste, lourd, ennuyeux. Trop de parenthèses tue la narration. Et ces va-et-vient dans le temps, me pompe l'air, m'indispose, donne une indigestion. Merci à tous les lecteurs dont les avis négatifs (une ou deux étoiles) qui ont fait remonter mon estime de soi, car je croyais être la seule à éprouver un rejet et un profond ennui. Comment dire à mon ami que j'ai détesté ce qu'il a adoré ?
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S'il y avait bien une chose de sûre, au moment où j'attaquais ce livre, c'est que je ne savais pas à quoi m'attendre. Je ne connaissais l'auteur que de nom, je fais en général en sorte de ne pas lire les critiques des livres que je n'ai pas encore lus, précisément pour garder le mystère de la découverte.

La structure du livre, si elle semble assez simple au démarrage, s'avère en réalité bien plus complexe qu'il n'y parait initialement. En effet, on suit simultanément plusieurs fils narratifs : celui de la famille Girard et de l'affaire, en 1941, celui de ce qu'il advient d'Henri Girard après le procès, et celui de l'enquête menée par Philippe Jaenada. Mais, contrairement à certains livres dans lesquels on aurait une structure simple d'alternance, avec un changement de fil narratif à chaque passage de chapitre, ici, chaque chapitre s'ouvre par « un passage dont Philippe Jaenada – et une Meriva – est le héros », pour le dire ainsi. Puis on retourne, parfois insensiblement, au détour d'une formulation, dans le passé : le glissement se fait parfois de façon franche et tranchée, parfois non.

On entre dans ce pavé – même si on peut faire « pire », un livre de poche de plus de 600 pages, cela commence tout de même à mériter une telle appellation ! – par une sorte d'historique de l'affaire. On a, en particulier, une relation assez détaillée de l'historique familial. Pour être totalement honnête, cette première partie est aussi la plus compliquée à suivre pour moi qui me perd dès que l'on évoque les liens familiaux. On va ici se promener dans l'arbre généalogique…

Puis on a une deuxième partie dans laquelle nous est présenté tout le dossier « à charge ». On suit l'instruction menée par Joseph Marigny, avec une montée en puissance qui fait que, lorsque le procès commence, on voit difficilement comment l'accusé pourrait s'en tirer. Ainsi, on bénéficie également de l'effet de surprise du verdict d'acquittement !

Et puis le livre bascule. Ce passage est d'ailleurs marqué, volontairement ou non (c'est en revenant dessus que j'ai fait ce constat, sans pouvoir affirmer qu'il fasse partie du plan de l'auteur) : le chapitre 9 est entièrement consacré à l'enquête menée par l'auteur, qui arrive à Périgueux pour consulter les archives. Et ce chapitre se déroule presque entièrement de nos jours. Comme s'il s'agissait d'une transition, d'une respiration entre deux phases.

Enfin, dans la troisième partie, on assiste à la déconstruction, pièce par pièce, ou quasiment, du dossier d'instruction… et un petit peu plus – mais je ne veux pas tout dire -. Avec une évolution assez sensible : là où l'humour, dans la première partie, permettait de prendre de la distance avec la dureté des propos, dans cette partie, il devient plus tendre, plus mélancolique, dirais-je. Et cela adoucit aussi la colère, la rage même, que l'on ressent par moment devant ce que l'on a fait subir à un homme…

Et, à bien y réfléchir, l'impression d'ensemble que laisse ce livre, c'est d'avoir assisté au procès. Avec, dans une première phase, la présentation du dossier, impartiale, comme issue des questions du président du tribunal et des réponses de l'accusé. Puis, dans un deuxième temps, le réquisitoire du ministère public, qui s'applique à établir la culpabilité de l'accusé. Et, enfin, dans un troisième temps, la plaidoirie de la défense. Et cela ne me surprendrai pas que ce soit précisément la structure choisie par l'auteur…

Mention spéciale, et clin d'oeil : il n'est pas possible de ne pas noter l'usage que Philippe Jaenada fait des parenthèses, allant parfois jusqu'à les imbriquer (et, parfois, à devoir en fermer deux séries à la suite !). Évidemment, chacun pourra en trouver certaines fluides, d'autres moins. Mais c'est le choix de l'auteur, le rythme sur lequel il nous conte l'histoire… et c'est très bien ainsi !
Lien : https://ogrimoire.com/2022/0..
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Soyons réaliste, une porte doit être ouverte ou fermée. Une fenêtre aussi. Alors oui il y a des passages particulièrement savoureux et bien écrits, mais quand un concept est intégré, doit-on y revenir 50 fois ? Pas sûr. Quand l'envie de sauter des pages vous prend, c'est, soit que le style vous pèse, soit que ça va on a compris.
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"Quelque chose s'était cassé en lui, il essayait de tirer un trait définitif, il ne cherchait même plus à savoir qui pouvait être le coupable."

Inconnu et imprévu.
Ramper dans l'ombre.
La mort qui flotte.
Continuer de chercher.

La couverture colorée style Cluedo, le titre et les plans au début de ce livre me mettent dans l'ambiance. Cela fait jeu, énigme, indice, enquête.

Une enquête, une contre-enqûete, une quête de vérité.
Minutieuse, détaillée sur une histoire vraie, hideuse et sordide.

Une analyse précise, acérée, détaillée, méticuleuse, serrée, méthodique, d'une barbarie commise au château d' Escoire, en Périgord.

Que de volonté, de patience, d'énergie, de prudence, de ténacité pour le décryptage de ce drame sanglant.

C'est intéressant, foisonnant, prenant, oppressant, fascinant mais j'avoue m'y être parfois un peu perdue.

Les anecdotes personnelles au milieu de ces recherches, archives, procès-verbaux, pistes, expertises, faits, soupçons, dossier d'instruction, hypothèses, suppositions, informations, perspectives, doutes, témoignages, réflexions, questions, cheminement...sont attachantes, amusantes, émouvantes et rafraîchissantes.

L'auteur éprouve un intérêt sincère pour les faits divers, les crimes.
Il a envie de se mettre à la place des personnes concernées. Victimes ou coupables.
Cela doit être bien difficile de ne pas interpréter, présumer, et se projeter.

J'ai découvert cet écrivain avec intérêt en lisant ce roman- enquête sur ce triple crime abominable.

Résoudre une énigme, écrire un roman policier c'est ce que souhaitait Philippe Jaenada.
C'est fait.
Et c'est bien fait.

Le dossier se referme.
Le livre aussi.


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