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sur 1096 notes
La Serpe est une enquête, sur le terrain et au travers des archives judiciaires, sur le triple crime du château d'Escoire près de Périgueux en 1941où le châtelain, sa soeur et leur cuisinière ont été sauvagement assassinés (cf. le titre).
Philippe Jaenada reconstitue les faits, les personnalités des protagonistes (et quelles personnalités), bâtit des hypothèses. le principal suspect n'est pas n'importe qui : Henri Girard est le fils de l'une des victimes, le neveu de l'autre, il deviendra journaliste et écrivain sous le nom de Georges Arnaud, auteur du Salaire de la peur.
Car malgré un procès à charge, l'accusé sera innocenté.
Les zones d'ombre sont nombreuses et Philippe Jaenada les explore toutes, aidé dans sa tâche par "Poirote et Colombette", deux archivistes des AD de Dordogne (gloire aux collègues).
Les digressions et les parenthèses sont nombreuses et c'est ce qui fait la saveur du récit. Philippe Jaenada est un conteur passionnant, drôle et tenace, parfois un tout petit peu trop, je ne cache pas une petite fatigue dans la traversée du "tunnel" de la deuxième partie du livre, avec de multiples reprises d'hypothèses et d'approfondissement de détails (le volet des toilettes du rez-de-chaussée...).
Mais c'est un livre que j'ai beaucoup apprécié, malgré des scènes très dures et que j'ai lu d'une traite (une traite de dix jours mais ne chipotons pas, enchantée que je suis de découvrir un auteur dont j'ai maintenant envie de lire les autres livres).
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Je n'ai pas réussi à le terminer.
J'en ai lu une (très) grande moitié (12 chapitres sur 21). J'ai essayé de m'intéresser au personnage de Henri Girard mais les digressions de l'auteur m'ont fait décrocher. Je m'y suis reprise à plusieurs fois, suis arrivée au procès et au coup de maître du très bon avocat de Girard... puis Jaenada déconstruit l'enquête pour prouver l'innocence réelle de Girard. Que l'enquête ait été bâclée, je le conçois fort bien, ce n'est ni la première ni la dernière mais l'affect de l'auteur, son parti pris le décrédibilise en partie à mes yeux. J'ai eu l'impression de lire un journal de bord, des notes, plutôt qu'un livre. J'arrête donc les frais avec celui-ci.
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J'avais entendu parler du fait divers traité ici en lisant les mémoires de Maurice Garçon, un très bon livre, soit dit en passant. Je m'étais demandé comment cet avocat avait réussi à faire acquitter un coupable que tout désignait. Je comprends mieux maintenant, car la recherche de la vérité dans cette affaire criminelle est ici fort bien documentée, intéressante et captivante jusqu'à la fin.
Ce qui l'est moins, c'est son traitement sur un mode parisiano-parisien. L'auteur se met en scène en auteur en train d‘écrire, en auteur en train de vivre sa vie privée d'auteur, en auteur faisant des recherches préparatoires, se dédouanant de ces péchés par l'utilisation et surtout par l'abus de l'humour et de l'autodérision, ce qui fait que l'effet recherché, celui de se donner à voir sans se prendre au sérieux, fait un flop. Au contraire, on s'irrite à la longue de voir la France d'au-delà le périphérique et des milieux littéraires ainsi maltraitée, de même qu'on n'avait pas acheté ce livre pour connaitre certains détails de la vie privée de l'auteur. L'humour, l'autodérision, la moquerie c'est drôle, ça va un moment, mais à petite dose. A la longue ça lasse. Ah oui…..et aussi…..j'oubliais…..l'auteur en profite pour faire sa promo à tout bout de champs afin de vendre ses anciens ouvrages. Ça aussi ça lasse.


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Voici 2 tentatives avortées quand à la lecture de ce roman... L'écriture alambiquée avec des phrases sans fin truffées de parenthèses, et de parenthèses dans les parenthèses... le style est lourd, et l' anamnèse du personnage et de la famille, longue, trop longue...
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La serpe (2017) est un roman de Philippe Jaenada. Il s'intéresse à la vie de Henri Girard, célèbre auteur du Salaire de la peur sous le nom de plume de Georges Arnaud. Il revient sur le triple meurtre d'Escoire et sur son procès retentissant. Il raconte ses recherches et ses découvertes sans oublier de notables digressions. le style est plaisant et la lecture agréable malgré la gravité du sujet.
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Excellent livre sur l'histoire méconnue de Georges Arnaud (Le salaire de la peur) accusé il y a plus de 75 ans d'un triple meurtre et paricide. L'auteur, façon Hercule Poirot, revient sur l'affaire, démonte un par un les arguments de l'accusation et tente de restaurer la (une) vérité.
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Malgré quelques longueurs et de trop nombreuses références à son précédent ouvrage, Philippe Jaenada nous propose une enquête particulièrement méticuleuse sur un triple meurtre.
L'ouvrage est découpé en 3 partie : la 1ere expose les faits tels qu'ils l'ont été à l'époque des faits ; la 2eme, et celle qui révèle l'incroyable travail de fourmi de l'auteur, s'attache à démontrer toutes les erreurs, volontaires ou pas, commises pendant l'enquête à l'époque des faits ; la 3eme, plus spéculative bien que le fruit du travail de recherche et d'analyse méticuleux de Philippe Jaenada, propose un suspect plus probable comme auteur des faits.
C'est un ouvrage passionnant tant pour son sujet que sa méthode.
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Un matin de 1941, au château d'Escoire dans le Périgord, Henri Girard crie au secours : son père, sa tante et la bonne ont été massacrés à coups de serpe durant la nuit. Aucune effraction n'est constatée, Henri était seul avec les victimes dans la demeure verrouillée, et, très vite, il apparaît évident que tout l'accuse. Peu de temps auparavant, il a emprunté l'arme du crime. On lui prête une vie de patachon, flambeur toujours fauché, mari volage d'une demi-folle, brebis égarée entretenant des relations houleuses avec les Girard. Des Girard fortunés, dont il est le seul héritier… Placé en détention préventive, il passe en jugement dix-neuf mois plus tard. Et là, coup de théâtre : il est acquitté après une délibération du jury d'à peine dix minutes.


L'homme reprend sa vie, dilapide son héritage, fuit ses créanciers jusqu'au Venezuela dont il revient en 1950 avec un livre : le fameux Salaire de la peur, dont la publication sous le pseudonyme de Georges Arnaud manque de peu de lui valoir le Goncourt, et lui assure, en tout cas, un succès fracassant, amplifié par l'adaptation du roman au cinéma par Henri-Georges Clouzot. Toujours prodigue et remarquablement généreux, il se met au service de l'indépendance de l'Algérie, s'investit dans la défense de la veuve et de l'orphelin dans plusieurs causes perdues, réalise des reportages sur de grandes affaires. Pendant tout ce temps, rien n'y fait, l'opinion publique ne démord pas de sa culpabilité lors du triple meurtre de 1941. Il faut dire que, lui acquitté, l'affaire est demeurée irrésolue…


Avec l'extrême souci du détail qui caractérise ses enquêtes et l'irrésistible humour qui, parsemant son récit de digressions très vivantes, fait de lui un personnage du livre à part entière en même temps qu'un conteur hors pair, capable de vous tenir suspendu à ses mots pendant plus de six cents pages, entre étonnements et éclats de rire, Philippe Jaenada a entrepris de rouvrir le volumineux dossier de cette si trouble affaire. Comment ne pas être intrigué par Henri Girard, cet homme qui s'attache, jusqu'à la fin de sa vie, à combattre les erreurs et les injustices commises par la société, quand lui-même, à en croire l'opinion générale, en a précisément, et fort inexplicablement, profité ? Et si, malgré les apparences, il était vraiment innocent ? Et qui donc serait alors le coupable, jamais trouvé, jamais puni ?


Saga familiale, chronique historique des années d'Occupation, feuilleton judiciaire et hommage appuyé à l'oeuvre oubliée de Georges Arnaud, ce livre, fruit d'un travail d'investigation autant faramineux qu'intelligent, est aussi une véritable oeuvre romanesque. Se mettant lui-même en scène au travers d'une histoire criminelle en tout point véridique, l'auteur s'y joue en toute dérision de son lecteur, pour le tenir suspendu entre bonnes et fausses pistes, à mesure de sa savante distillation de témoignages, documents et hypothèses. Une superbe occasion de méditer sur l'erreur judiciaire… Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Ouf ! J'en suis venu à bout. Philippe Jaenada s'y entend comme personne pour tour à tour captiver le lecteur, l'amuser ou l'ennuyer quasi prodigieusement. Pleinement conscient de ce dernier travers qui touchera jusqu'à certains de ses lecteurs les plus bienveillants, il l'évoque sans détour avec cette auto-dérision qui fait partie de son charme "Je sais que c'est long", "Pardon pour ces redites" ... Quant aux innombrables digressions qui sont sa marque de fabrique, elles constituent le plus souvent des moments de respiration même si celles, nombreuses, concernant son roman précédent "La petite femelle" ressemblent à s'y tromper à une incitation à le lire. le lecteur peu indulgent y décèlera certainement un penchant pour le narcissisme lorsque notre enquêteur à la Colombo fait sans cesse référence à son épouse et à son fils dont il n'est pas peu fier de préciser qu'il mesure 1,87 m, lorsqu'il nous confie son goût prononcé pour le whisky ou lorsqu'il avoue son ignorance totale de la notion d'aube depuis plus de vingt ans, ce qui n'est pas sans conséquence sur sa minutieuse enquête ... En effet notre homme semble jusqu'à ignorer le phénomène de la rosée matinale qui constitue un des indices qui mettent à mal les certitudes quant à l'affaire qui nous intéresse. Venons-y enfin ! En octobre 1941, Henri Girard, qui deviendra plus tard l'écrivain Georges Arnaud connu notamment pour "Le salaire de la peur", est accusé d'avoir massacré à coups de serpe son père, sa tante et l'employée de maison. Grâce au talent de son avocat Maurice Garçon, il échappera de peu à la guillotine alors que l'opinion générale le pense coupable. Cette culpabilité, Philippe Jaenada l'accrédite d'abord avant de la déconstruire peu à peu, procédé qu'il a aussi utilisé pour "Au printemps des monstres " avec l'affaire Lucien Léger. Et le lecteur de se laisser emporter par sa démonstration comme les jurés du tribunal de Périgueux avec Maurice Garçon. Non content d'établir l'innocence d'Henri Girard, Philippe Jaenada en vient à trouver le coupable ! Même si j'ai pris du plaisir à la lecture de "La serpe", je dois confesser qu'elle m'a été parfois pénible dans le dernier tiers de l'ouvrage car je n'ai sans doute pas fait preuve de toute la concentration nécessaire pour tirer parti de l'extrême minutie de l'argumentation.
De Jaenada, je dirai "A lire mais avec modération, pas plus d'un ouvrage par an."
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Quel boulot incroyable une fois de plus... L'affaire et le personnage sont passionnants. le fait aussi de découvrir que pendant l'occupation il y avait d'autres histoires que la guerre, que la justice et la police française fonctionnaient.
Je reprocherais à Jaenada de s'être parfois un peu répandu de façon cyclique sur les mêmes hypothèses et arguments (la distance de la chambre, la fenêtre du cabinet...)
Mais la construction qu'il a choisi est très prenante et surprenante.



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