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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
120 petites pages et une histoire banale. 120 grandes pages et une histoire qui marque l'esprit.

Court récit sur la maltraitance psychologique qui peut faire le quotidien d'un couple, « La maison » n'est pas anodin dans son traitement. Plutôt que d'en faire des caisses, Nicolas Jaillet a décidé de faire sobre, d'éviter tout ornement artificiel, parfois jusqu'à l'épure.

Qu'on ne s'y trompe pas, c'est un exercice difficile, chaque mot est pesé, réfléchi, rien n'est de trop, tout est là, suggéré.

Cette histoire de fuite du foyer conjugal, par son traitement et grâce à la plume de l'auteur, touche au coeur et aux tripes. le malaise est latent et pourtant patent, les choses sont insinuées, presque aucune scène n'est frontalement violente. Oui, mais le malaise est là, bien là.


Jaillet a eu la très bonne idée de prendre comme narrateur le fils du couple qui, comme souvent, n'a rien vu, imagine et extrapole.

Un petit livre qui prouve qu'il n'est pas besoin de s'étaler pour nous plonger dans un drame psychologique, quand on a du talent comme Jaillet.

La preuve ultime de cette réussite ? Une préface dithyrambique de Marcus Malte qui pose de belles bases à la lecture qui suivra (ça tombe bien, on est, avec ce récit, assez proche de l'époustouflant « Cannisses » du même Malte).
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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Voilà un roman court, mais qui est pourtant lourd de sens, de peur et de volonté.

On retrouve Martine le jour de son mariage, enceinte, et qui réalise qu'elle n'aime pas l'homme avec qui elle vivre le reste de sa vie. Cet homme ivre qui veut se battre aujourd'hui avec son « meilleur » ami. Ce soir là, lors de sa nuit de noces, elle se promet d'accomplir une chose ! Une seule quelque soit le temps que cela lui prendra.

Elle sait qu'il ne va pas forcer la porte. Il ne va pas crier. Ici, on ne crie pas. Tout se fait à mi-voix.
Martine se tait, et attend. Elle attendra jusqu'à ce que la voix de Jean s'éteigne, et au-delà. Pour se calmer, elle pense à son projet. Elle le peaufine. Elle s'endormira sans s'en apercevoir, la tête appuyée sur le mur.
Oh dans ce livre vous ne trouverez pas de sang, de passage hard ou encore d'angoisse à vous faire sursauter et pourtant il y a une violence sourde, puissante, lancinante. Elle s'immisce dans le quotidien, elle est psychologique essentiellement, mais par moment dépassent ces barrières pour casser et faire mal. Comment pouvoir la vivre? Comment la supporter ?

L'auteur reste pourtant simple dans ses choix de mots, rien de torturé pour rajouter à cette douleur, cette maltraitance. Non il n'en a pas besoin, ce n'est pas du voyeurisme ou un étalage morbide. Tout est épuré, limite froid et cela rend à ce texte un réalisme et une détermination, dans le personnage de Martine, incroyable. Une fuite maîtrisée qui pourtant vous prend aux tripes.

A la fin de ce roman, vous retrouvez deux nouvelles : La robe et La bague ..Dans la même lignée que La maison, tout est subjectif dans ces histoires. Beaucoup de questions restent en suspens..Mais comme entendu dans une pièce de théâtre vu dernièrement : « Certains cherchent à savoir, certains savent et d'autres ne veulent pas savoir » ..Ici également, laissez vous emporter par la magie des mots de Nicolas Jaillet.
Lien : https://lesciblesdunelectric..
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Je connaissais Nicolas Jaillet pour avoir lu un de ses précédents romans "Sansalina" et j'avais acheté cette histoire lors du salon du livre de Saint Maur en 2014, il était temps de le sortir de ma PAL.
Dans ce roman, Nicolas Jaillet nous parle du quotidien d'une famille où personne n'est en fait heureux.
Dès le jour de son mariage Martine sait qu'elle n'aime pas vraiment Jean. Elle voit passer sa vie sans saveur, elle subit, elle supporte, elle serre les dents, car elle sait qu'un jour, un jour…
L'auteur nous offre dans ce cours roman une tranche de vie tout en pudeur et en retenue comme le sont les personnages.

On suit Martine dans ses choix, dans les raisons qui la pousse à vouloir changer de vie sans pour autant la juger car au final on comprend qu'elle n'avait pas vraiment le choix.

Cette courte histoire est vraiment passionnante et l'auteur nous offre un oeuvre complète en à peine 120 pages. Il n'en fallait pas davantage et c'est un vrai gage de talent que d'être capable de nous tenir autant en haleine sur un roman court.
Lien : http://delcyfaro.blogspot.fr..
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Ils sont trois. Un couple marié par obligation et le fils, le narrateur. Il y a aussi d'autres personnages: la rancoeur, la peur, la haine qui ne peut pas se dire, le secret. La violence contenue du père est ordinaire. Terriblement ordinaire. Jean se sent piégé avec cette femme et cet enfant, il les supporte, mais mal, très mal. de temps cela explose sourdement, installant une menace permanente dans la maison. Martine, elle a pris sa décision il y a longtemps, depuis des années. Elle a appris à encaisser, à supporter cette peur à laquelle on ne s'habitue jamais, quoi qu'en disent les autres.

Le narrateur grandit dans ce silence où les cris et les coups sont rares, mais d'autant plus terribles. Violence ordinaire d'une famille repliée sur elle-même et sur ses non-dits.

En un court récit d'une sobriété rare, Nicolas Jaillet nous fait entrer dans la maison, à travers quelques mots, quelques gestes, il nous donne à voir ce qui se joue en sourdine, mezzo voce mais ostinato, sans possibilité d'échapper. Chacun finira peut-être par sortir de cette maison de mauvais rêve si ordinaire, si banale et insupportable.

Une écriture qui évite tout pathos et qui touche l'essentiel sans ostentation et sait nous révéler ce que nous savons souvent ne pas voir, ne pas entendre.
Lien : http://filsdelectures.over-b..
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D'abord, j'ai constaté que le livre était court : 120 pages. Mais vous le savez bien, la quantité n'est en rien proportionnelle à la qualité de l'oeuvre.
Dès les premières lignes, j'ai été saisi par le style d'écriture. Simple, direct et incroyablement rythmé.
« Il y a des souvenirs imaginaires. Nous en avons tous ; parfois sans le savoir. Des images que nous gardons gravées dans notre esprit. Par leur précision, elles dépassent souvent nos vrais souvenirs »
L'auteur nous décrit le quotidien d'une famille où personne n'est vraiment heureux. Martine est mariée à Jean, mais ne l'aime pas vraiment. Sa vie est triste, Martine subie, elle supporte, elle serre les dents, car un jour, oui un jour…
Cette tranche de vie est racontée avec beaucoup de pudeur et de non-dit, à l'image de ce que sont les personnages.
Le livre se lit très rapidement. de toute manière, une fois ouvert vous ne le fermerez plus, du moins pas avant avoir terminé la dernière page.
Lien : http://dubruitdanslesoreille..
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Une redoutable et brève fable de la détermination face au spectre de la violence domestique – et de la mémoire aussi.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/06/26/note-de-lecture-la-maison-nicolas-jaillet/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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D'une photographie, prise le jour de son mariage, on devine la joie, les tensions et une femme triste. Elle va subir les coups, les harcèlements mais va garder intact son rêve, qu'elle cultive et qu'elle garde pour elle seule dans le débarras de la maison.

Avec seulement 120 pages, ce court roman est fait de polaroids pour construire l'histoire d'une vie, de deux vies en fait, puisque le narrateur va nous raconter ses racines, ses origines, celles de sa mère. Chaque scène est comme une feuille posée sur une pelouse, aussi légère que l'air et ballottée par les turbulences. Ce portrait de femme est fondant, impressionnant de courage, de volonté.

On ne peut que fondre devant ces horreurs racontées ou esquissées et être empli de rage impuissante pour cette femme qui va subir les pires outrages de son mari. Elle va patiemment emplir son rêve de peut-être, possibles, à force de ténacité. Je n'aurais qu'un mot : Magnifique !

Ce roman est accompagné d'une formidable préface de Marcus Malte et agrémenté de deux nouvelles tout aussi subtiles.
Lien : http://blacknovel1.wordpress..
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La Maison
Nicolas Jaillet
Editions rue du Départ 2013

Préfacé par Marcus Malte, ce petit opus de Nicolas Jaillet (120 pages) est tellement inattendu qu'il est entré d'office dans le panthéon de mes meilleures lectures.
Etonnant roman noir où n'apparait pas l'ombre d'un képi, où les malheurs sociaux n'ont pas de place.
Une famille, française, moyenne, sans histoire. Papa prof, Maman infirmière. Un fils unique. le narrateur est ce fils, racontant, arrivé à l'âge adulte, le climat de violence sourde et la détresse de son enfance.
Sa mère l'a-t-elle aimé ? Il arrive à la certitude désolée que oui. Son père aussi, sans doute. Alors ?
Alors cela ne suffit pas à rendre heureux quand un ciel menaçant, lourd de son mystère, pèse aussi fortement sur une famille.
Mené de main de maître, le fil narratif fait le portrait d'une femme construite autour du secret, du projet. On sent tout l'amour du fils pour la femme d'exception qui pourtant l'a abandonné, un jour…
... la suite sur le blog de Jeanne Desaubry

Lien : http://jeanne.desaubry.over-..
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L'auteur propose un roman sombre, court mais efficace.
Pas besoin de fioritures et d'en faire des tonnes.

L'auteur a réussi avec une plume que j'ai vraiment apprécié pour sa beauté et sa fluidité, à décrire le combat et la détermination d'une femme, d'une mère, face à l'horreur de son quotidien.

Ce livre traite des violences conjugales mais avec subtilité et insidieusement.
Il n'étale pas les horreurs, parfois des mots suffisent pour comprendre la peur ressentie par les personnages.

La maison est le lieu où l'on se sent normalement bien, on est chez soi. Ici elle a une signifie particulièrement.

Martine a élaboré un plan et j'ai beaucoup aimé comment l'auteur amène cela.
J'ai apprécié l'évolution de cette histoire.

Avec très peu de pages il a réussi à écrire un roman noir puissant, bien construit.

Les protagonistes sont travaillés bien que l'on ait la sensation qu'ils ne soient pas si développés que ça.
Mais tout est très bien étudié dans ce roman.

La pièce de Martine est riche de sens et symbole de sa détermination.

C'est un livre qui se dévore vite et j'avais vraiment envie de savoir.
Je n'ai pas été déçue du voyage.

Petit bonus, 2 petits textes qui m'ont permis de profiter encore un peu du style de l'auteur.
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Ce roman est composé de 3 parties ou nouvelles, trois femmes... trois destinées.
La maison - le jour de son mariage, avec sa robe blanche et son bouquet, Martine se rend compte qu'elle n'aimera jamais son mari, Jean... elle est enceinte de deux mois. Il est violent... Elle va jouer le jeu pendant 16 ans, elle va se préparer pendant 16 ans et puis elle va faire ce pour quoi elle a tout organisé...

La Robe - toute petite nouvelle. Comme un rituel depuis des années, à chaque anniversaire de mariage, elle remet sa robe et rejoue la scène. Jusqu'au jour où il change les règles et qu'elle ne peut plus remettre la robe...

La Bague - dans un train, une femme admire la bague qu'elle vient de récupérer lors du décès de sa mère...

Ce livre est un tout petit roman dans lequel on retrouve trois nouvelles. Des destins de femme qui, sous des apparences fortes, laissent entrevoir des fragilités, des personnalités déstructurées.
Tout est dans les silences tout est dans le non dit... mais le passage à l'acte vaut souvent bien plus que les mots.
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