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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En 1999, Gani Jakupi se voit offrir par un journal espagnol un billet pour le Kosovo dont il est originaire en échange d'un reportage sur ses retrouvailles avec ses parents. Il part donc pour son pays avec un photographe.

Il tire de ce voyage cette BD sensible et sincère à la belle atmosphère sépia. le récit est un peu décousu et la BD trouve son intérêt dans les réflexions que l'auteur fait sur le métier de journaliste. En effet, il se demande si son implication personnelle l'empêche d'être objectif et si sa position n'est pas intenable. En même temps, être impartial reviendrait parfois à être inhumain. Il questionne l'impact, la responsabilité et la déontologie du métier ainsi que la position bancale, entre pouvoir et impuissance, des journalistes. Il interroge le risque de surenchère par la lutte pour la publication et la recherche de l'originalité, du scoop et de l'émotion facile à tout prix, de plus en plus renforcées par notre consommation boulimique d'images. On ressent l'admiration qu'il a pour les photographes de guerre mais il n'épargne pas les conduites peu éthiques de ceux à l'ego surdimensionné qui s'accommodent des règles.

Ces réflexions passionnantes sont magnifiquement enrichies à la suite de la BD par les intéressantes interviews de photographes de guerre. Leurs réponses très personnelles à tous ces questionnements nous permettent d'envisager les multiples façons de penser et d'exercer ce métier.
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A l'occasion d'un reportage au Kosovo, en 1999, lors de la fin du conflit, l'auteur nous offre une belle réflexion sur le métier de journaliste, reporter et photographe.

Personnellement impliqué, les parents du journaliste vivent au Kosovo. Gani Jakupi s'est fait financer le déplacement, compliqué et coûteux au début des années 90, par une agence de presse. En contrepartie, il doit réaliser un reportage sur ses retrouvailles avec ses parents.

Arrivé sur le terrain, Gani Jakupi s'interroge sur la distanciation nécessaire à obtenir lors d'un reportage. Comment éviter le pathos, le sensationnalisme, l'émotionnel ?
Le journaliste raconte la course à l'information exclusive, la recherche de l'inédit, quitte à montrer l'horreur.
Si un journaliste peut se contenter de rapporter des faits et ne pas rapporter l'horreur, qu'en est-il du photographe de guerre ? L'image montre à elle seule l'atrocité, la peur, la souffrance, la douleur, la pauvreté, le désastre,.., tout ce qui nous touche émotionnellement.

Faut-il ne pas être impliqué personnellement pour avoir la distanciation nécessaire avec les événements rapportés ? Les journalistes sont-ils tous avides d'images et de reportages qui suscitent l'émotion ? Comment diffuser un reportage tout en restant subjectif ?

Ce sont autant de questions que soulève cette bande dessinée très enrichissante.
En bonus, à la fin de l'ouvrage, des interviews de journalistes et photographes qui donnent leur point de vue sur cette question de la distanciation.
Je conseille, et suis d'ailleurs surprise de ne voir que peu de critiques sur cet album.
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Notre mémoire est faillible …
Kosovo, oui, bien sûr, ça nous dit quelque chose …
Mais se souvenir des événements qui ont secoué cette région d'Europe entre 1980 et l'an 2000, ça reste très flou.
Gani Jakupi choisit en une courte introduction de resituer la chronologie de ce conflit.
Nous partons ensuite avec lui pour son retour au pays.
L'illustration est élégante,
Le crayonné est précis, délicat et très esthétique,
La couleur chaude des bulles ne correspond pas au paysage dévasté que l'on découvre … c'est surprenant !
L'histoire racontée n'est pas celle d'un conflit, mais à la fois
Ce sont les réflexions d'un homme sur son métier de journaliste, sur ce que certains attendent de son travail, sur l'interprétation qu'il peut faire des scènes qu'il doit (?) ou qu'il veut (?) nous montrer,
Ce sont ses relations avec ses collègues photographes qui partagent ou pas ses points de vue sur l'éthique de l'information qu'il veut véhiculer, doit-on faire de la mise en scène de la douleur, de la misère, du malheur des victimes ?
Pour clore le livre, nous avons quelques lignes ou un portrait et une interview de chaque personnage rencontré.
Un roman graphique qui nous emmène loin des sentiers habituels pour nous interroger sur notre relation à l'information et aux nécessaires « scoop » indispensables pour que l'on réagisse … faut il continuer à multiplier les scènes d'horreur dans les médias ?
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Gani Jakupi est touche-à-tout : journaliste, dessinateur, jazzman… et ce sont ses talents combinés qui donnent un roman graphique tel que La dernière image. Ce voyage au Kosovo, organisé par un journal espagnol, avait pour origine d'être un article, mais l'auteur bouleversé par cette expérience en a finalement fait une bande dessinée.
Accompagné par un photographe de guerre, nommé Domingo pour préserver son anonymat, l'auteur part à la (re)découverte de ce monde qui lui fut familier, mais que la guerre a détruit. Sur place, à la recherche de ses parents exilés, il constate les horreurs provoquées par le conflit et est confronté de plein fouet par cette terrible réalité qui a touché ses proches.
Parallèlement, son collègue, toujours à la recherche de la meilleure photo qui fera le scoop, est prêt à tout pour l'obtenir au risque de ne pas avoir de scrupules pour le monde qui l'entoure. Cette situation, dérangeante pour Jakupi, amène une vraie réflexion sur la place des journalistes et photographes de guerre, et sur l'implication de chacun. Faut-il être partie prenante ou bien au contraire faire preuve d'une totale insensibilité pour exercer ce métier? C'est toute la complexité de cette profession qui est mise en lumière avec cette BD, au travers du personnage de Domingo mais également lors des nombreuses rencontres que l'auteur fait avec d'autres collègues.
L'album est agrémenté d'interviews de journalistes, photographes ou rédacteurs à la fin du livre, dans lesquelles chacun s'exprime sur sa vision du métier et sur les limites que chacun se met. Si j'ai trouvé le récit un peu brouillon dans son ensemble, c'est cette partie qui a pour moi éclairé l'ouvrage, apportant un vrai regard sur une profession finalement assez méconnue mais également sur le rôle que nous, lecteurs, avons dans cette recherche permanente du sensationnalisme.
La dernière image est une bande dessinée qui permet de soulever des questions essentielles sur notre consommation d'image. Une lecture qui s'impose dans notre monde qui gère souvent l'information comme un produit de consommation…
Lien : http://lalydo.com/2013/09/la..
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