Le roi invisible : Un portrait d'Oscar Alemàn

Le roi invisible raconte la vie d'un guitariste qui avait toutes les compétences requises pour terminer parmi les plus grands. Au lieu de cela, il termina dans l'anonymat. On rencontre des artistes dans le milieu de la chanson, du cinéma et même de la bd où l'on sent le génie mais ils ne sont pas reconnus. Il est vrai que certains peintres sont devenus célèbres bien après leur mort. L'art est un milieu parfois très ingrat où l'on oublie des génies et où on élève la médiocrité voire l'imposture.

C'était une très bonne idée de départ de raconter le destin d'Oscar Aleman qui était un jazzman de génie, admiré par Duke Ellington, Louis Armstrong ou Django Reinhardt. Et pourtant, ses propres compatriotes argentins l'ignorent totalement ! Oscar Aleman a connu la gloire comme la misère, passant d'un extrême à l'autre, ballotté par les amours et désamours du public. Cet ouvrage est une sorte de réhabilitation. L'auteur nous indique également les causes de cette désaffection qui guette les artistes.

On sent que l'auteur a dû faire de nombreuses recherches qui n'étaient pas faciles d'accès.
Pourtant, je n'ai pas adhéré du tout. J'ai d'abord eu beaucoup de mal avec ce graphisme étrange. Puis, il y a ces nombreuses bulles bavardes et peu intéressantes qui ralentissent sérieusement le rythme de l'histoire. Et enfin, de nombreux flash-backs nous achèvent dans la compréhension de l'histoire. Il n'en fallait pas plus... C'est un peu dommage.

Gani Jakupi rend hommage à Oscar Alemàn, guitariste virtuose argentin qui a traversé le 20ème siècle. On ne souvient plus de lui aujourd'hui alors qu'il a été ami avec Django Reinhardt, apprécié de Duke Ellington, musicien de Joséphine Baker et qu'il a monté un quintet qui a eu du succès dans les années 40.
J'ai beaucoup aimé les très beaux dessins de cette bande dessinée ainsi que le scénario bien construit avec des flash-back sur l'enfance difficile du petit garçon abandonné. La musique il l'a dans la peau et cet autodidacte s'est fait remarquer entre la France et l'Argentine par sa virtuosité. Avant Jimi Hendrix, il a joué avec sa guitare dans le dos.
Il me fait penser au saxophoniste français Barney Wilen également tombé dans l'oubli.
« le roi invisible : Un portrait d'Oscar Alemàn » est une bande dessinée qui complète bien le documentaire argentin « Oscar Alemàn : vida con swing ».

C'est une véritable surprise ! Cette histoire m'a beaucoup touché. La vie de Aleman est pleine d'émotions. C'est un beau récit qui met la lumière sur "la face caché" d'une époque musicale incroyable, mais c aussi une épopée ayant lieu dans divers pays.
Le style graphique colle bien à l'ambiance générale, je reproche uniquement une construction des planches pas toujours évidente mais qui n'empêche pas d'apprécier les nombreux sauts dans le temps et flash-back qui rajoute du sel à cette narration déjà formidable.