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3,57

sur 1322 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'ambiance gothique est superbement installée et distillée, rythmée par des apparitions angoissantes et intrigantes. Je n'étais pas vraiment fan des nouvelles que je connais de Henry James, je les trouvais trop longues, trop lentes, pour un final souvent décevant. Dans ce court roman, on retrouve une histoire qui prend son temps, mais ici les enjeux sont bien mieux établis et le final ne semble pas forcé, il vient tout naturellement et ajoute au suspens ambiant.

Il est tout de même dommage que l'auteur n'ait pas su se défaire entièrement de sa manie de perdre du temps. On la retrouve ici dans les premières pages du livre. Un homme, lors d'un dîner, explique qu'une étrange histoire lui a été racontée et s'amuse à attendre des jours entiers avant de bien vouloir débuter la narration. Cette introduction n'a pas réellement d'intérêt, d'autant plus qu'on n'y reviendra pas par la suite. Je pensais qu'une surprise nous attendait à la fin, par rapport à l'homme qui lit à ses amis le journal qui retranscrit l'histoire. Mais rien ne vient, le roman s'achève avec les personnages dans l'oppressante demeure.

A vrai dire, j'ai vu le film Les innocents de 1961, tiré du Tour d'écrou, bien avant de lire le livre. (Les innocents a d'ailleurs fortement influencé Les autres, avec Nicole Kidman qui reprend le thème de la maison hantée et de deux enfants en danger avec brio). Et les deux sont fidèlement semblables, à quelques petites nuances près. Une très bonne adaptation donc, mais qui se passe de cette introduction sans rien changer au reste de l'histoire. Ce qui prouve la futilité d'une telle accroche. C'est bien dommage car l'agacement engendré par ces premières pages pourraient stopper certains lecteurs alors que la suite vaut fortement le détour.

innocents Ayant vu le film, je n'ai pu m'empêcher de comparer durant ma lecture. C'est sans doute la première fois que je trouve une adaptation aussi fidèle et réussie d'ailleurs. Je n'ai noté qu'un seul petit défaut pour chacun. le film est forcé de nous montrer les apparitions, là où le livre permet à chacun d'imaginer ses propres visages d'horreur. le premier perd donc en épouvante là où le second libère une macabre imagination. Quant au livre, le seul « défaut » qu'on pourrait lui trouver est d'établir clairement que l'héroïne est folle : ses pensées ne sont pas toujours logiques, elle comprend des choses improbables à partir de comportements anodins. Ce qui peut d'ailleurs aussi agacé le lecteur, dans la mesure où on suit le journal intime de cette femme et qu'on ne comprend pas forcément pourquoi elle en vient à penser ci ou ça. de ce côté-là, le film est supérieur dans la mesure où on se demande en permanence si l'héroïne est folle ou si tout est réel, et c'est ce doute qui fait la force de cette oeuvre.

En bref, un roman gothique classique à ne pas manquer pour ses personnages ambigus, son histoire à trouver entre les lignes et la fascination morbide que ce voyage dans la folie propose. Et dans la foulée, n'oubliez pas de regarder le film qui vaut tout autant le détour.
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Un livre à l'ambiance très particulière ; j'imagine que c'est ce qui a rebuté les nombreux lecteurs qui n'ont pas apprécié cette lecture. Personnellement, j'ai adoré les nombreux mystères qui entourent ces enfants et leur gouvernante, le fait que l'histoire puisse être interprétée de différentes manières et l'évolution de la psychologie du personnage principal. Même si je comprends aisément que le livre puisse ne pas plaire à de nombreuses personnes.
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Le tour d'écrou est une nouvelle qui met fortement mal à l'aise. D'abord par le style, lourd et difficile. Ensuite, par le sujet qu'il aborde.

Présenté comme un roman fantastique, un roman d'horreur traitant de hantise (deux fantômes sont censés harceler deux jeunes enfants), il est en réalité le témoignage d'une réalité beaucoup plus terre-à-terre et dramatique.

L'histoire captive, dans un certain sens, dans la mesure où la résolution de l'histoire tient au point de vue personnel que l'on en a. Les fantômes des anciens employés de Bly en veulent-ils réellement aux enfants, ou bien est-ce la gouvernante qui est atteinte de folie ? Seule cette dernière témoigne, elle est la narratrice.

Chacun pensera donc ce qu'il voudra, selon sa sensibilité, et, en quelque sorte, selon ce qu'il attend de l'histoire.

Pour ma part, en dépit de mes efforts pour trouver dans ce récit une simple histoire de hantise, je n'ai pu mettre de côté le sentiment désagréable qu'il s'agissait en réalité de pédophilie.

Les enfants sont les victimes de monstres pervers. Reste à déterminer le ou les monstres, car, dans cette histoire, la gouvernante n'est peut-être pas aussi innocente qu'on pourrait le croire.

Il est habituel au 19ème siècle, et on peut le comprendre, de substituer des phénomènes de hantise à des actes atroces de pédophilie ou d'inceste. Dans ce dernier cas, à titre d'illustration, le film d'horreur « An American Haunting » a déjà usé de ce subterfuge pour ménager les âmes sensibles. En effet, le cas de possession de Betsy, on le saura par la suite, n'était que la manifestation du subconscient de la victime d'actes d'inceste. le démon ou fantôme, du moins le Mal qui harcèle sans relâche la jeune fille, n'est qu'une représentation psychologique de l'innommable.

Dans le tour d'écrou, on retrouve la même problématique.

L'autre point intéressant du livre est la démence latente de la gouvernante, qui, au fil des pages va crescendo jusqu'à atteindre son paroxysme et l'irréparable.

On sent dans son récit l'évolution de sa perte de raison. Son discours évolue de manière caractéristique et l'auteur a bien marqué cette montée en puissance. Les interlocuteurs de la gouvernante, en l'occurrence les enfants et Mrs Grose, l'intendante, semblent effarés par ses discours. Au contraire, la gouvernante est de plus en plus exaltée et joyeuse dans ses divagations. Plusieurs passages en témoignent :



« « Et tu n'as rien trouvé ! » ai-je déclaré avec jubilation. » (page 150).

« – Rien, rien ! Ai-je presque crié dans ma joie » (page150).

« Mais j'étais grisée, j'étais aveuglée par ma victoire, bien que le fait même de l'avoir contraint à se rapprocher de moi ait déjà eu pour résultat d'augmenter la distance entre nous » (page 151).



Elle seule semble voir les apparitions, et peu à peu elle s'éloigne des autres de par ses discours et de par leur incompréhension. Ici encore, une référence cinématographique similaire avec le film « Les autres » avec Nicole Kidman. Dans ce film, celle-ci est persuadée que des intrus s'introduisent chez elle et qu'elle et ses enfants sont en danger. En réalité, ce sont eux qui hantent les lieux parce qu'ils sont morts, mais le personnage interprété par Nicole Kidman fait un déni.

Le tour d'écrou est court par son nombre de page, mais dense par la richesse de l'interprétation que l'on peut en faire.

A chacun d'apprécier ce qu'il attend d'un roman de hantise.

J'aurais préféré une histoire basique de fantômes, mais il faut reconnaître, qu'en dépit d'une plume complexe, Henry James s'y entend pour entraîner son lecteur sur de nombreuses (fausses ?) pistes.
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Lorsqu'elle arrive au manoir de Bly, après avoir été engagée dans des conditions pour le moins étranges, la nouvelle gouvernante ne se doute pas encore qu'un terrible secret entoure la demeure. Une menace tapie dans l'ombre semble guetter Flora et Miles, les deux enfants dont elle a la garde. de terrifiantes apparitions se manifestent et laissent présager un malheur à venir… Mais la gouvernante, aidée par la brave Mrs Groose va tout faire pour protéger ces deux innocents du mal qui tente de les attirer dans ses filets…

Le récit du « Tour d'écrou » commence comme une histoire d'horreur que l'on raconterait le soir, autour du feu afin de s'effrayer. Et effectivement, c'est bien d'une histoire de fantôme dont il s'agit, mais pas seulement… C'est aussi l'histoire d'une folie, qui se devine petit à petit jusqu'à éclater dans un final complètement déroutant, qui donne une toute autre orientation au texte. Certes, le rythme est lent et il ne se passe pas grand-chose, néanmoins, je me suis complètement laissée envahir par cette ambiance gothique et angoissante. Il règne une tension croissante, palpable, dans ce récit surréaliste et macabre qui se transforme en un huit clos oppressant… Ecrit en 1898, ce récit d'épouvante, s'il ne donne plus de cauchemars à notre époque, n'en reste pas moins un classique que je suis ravie d'avoir découvert !
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Une jeune gouvernante est engagée par un riche homme pour s'occuper de son neveu Miles et de sa nièce Flora, deux orphelins, dans le domaine de Bly. Elle se lie d'affection également pour une autre gouvernante, Mrs Grose. Tout se passe bien jusqu'au jour où la jeune gouvernante découvre les fantômes d'un homme et d'une femme ayant travaillé au domaine : Miss Jessel et Peter Quint. Ces fantômes sont vite perçus comme maléfiques par la jeune femme qui craint un enlèvement des petits. Avec l'aide de Mrs Grose, elle va tout faire pour les protéger, d'autant plus que Miles se révèle bientôt…bizarre. Cette protection sera vaine…

Je ne suis pas sortie indemne de ce livre. Pour le côté frisson pur et simple, c'est à revoir mais le roman a une dimension psychologique incroyable. Les dialogues, les relations entre les personnages sont décrits avec minutie avec toute la palette des sentiments. On se sent vite mal à l'aise avec le petit Miles mais aussi et surtout avec la jeune gouvernante, narratrice du roman. En effet, cette histoire de spectres suscite deux sentiments : a-t-on vraiment affaire à des spectres, des fantômes ou alors à une gouvernante schizophrène imaginant cette histoire au point de l'emmener commettre l'irréparable.
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A priori, une histoire simple : un conte fantastique sur des apparitions, des revenants, des fantômes. Mais c'est Henry James qui écrit, et ce n'est dès lors plus une simple histoire, mais une plongée dans une forme d'écriture si particulière qu'elle en devient envoûtante.
Outre les divers messages délivrés par ce (petit) roman, outre les symboles et les interprétations que l'on peut en tirer (qui s'étendent de la remise en question de l'innocence à la délicate frontière qui sépare le réel et le fantastique, et l'on serait tenté de voir dans cette dernière du Edgar Allan Poe dans toute l'ambiguïté de son oeuvre), c'est surtout l'écriture d'Henry James qui séduit. C'est une prose superbe, riche en qualificatifs, en descriptions imagées qui nous plongent au coeur de la scène, et c'est aussi cette capacité à resserrer le récit, à focaliser l'attention du lecteur sur des détails, à rythmer l'action comme pour des pulsations cardiaques (pour reprendre cette intéressante métaphore déjà énoncée dans l'une des critiques), qui permet à Henry James de prendre son lecteur à la gorge, de ne plus le lâcher, et de le subjuguer, de l'hypnotiser en même temps, tout en utilisant toujours ses phrases complexes, résolument longues mais, paradoxalement, terriblement efficaces.
Le Tour d'écrou se lit vite, très vite. On regrettera peut-être la pâleur de certains évènements, l'absence d'une scène réellement effrayante, mais l'addition de toutes participe à la création d'une atmosphère envoûtante, douce et inquiétante. le Tour d'écrou, ou le talent de Henry James, à savoir comment concilier prose raffinée (j'oserais presque dire alambiquée) et histoire de fantômes...
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Une jeune gouvernante arrive dans un manoir mystérieux et isolé. Elle prend en charge l'éducation de deux enfants charmants mais peu à peu Henry James serre la vis...l'ambiance bucolique devient gothique, des fantômes surgissent du passé, le doute s'installe. le Tour d'écrou est un grand texte car Henry James part d'une intrigue assez classique mais nous perd rapidement dans les dédales de ce château. Alors qu'habituellement dans ce genre de roman, on progresse peu à peu vers la lumière, ici, plus l'on avance et moins l'on y voit clair.
Quand on referme le livre, le peu de certitudes acquises au départ ont disparu et une impression de malaise persiste.
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Une nouvelle page se tourne dans mon challenge ABC et c'est encore une belle découverte...un peu difficile au début mais au bout d'un vingtaine de pages, je n'ai plus réussi à la lâcher ! lol [...]
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Cette nouvelle d'Henry James de 1898 est perturbante, inquiétante. L'auteur nous manipule avec une incroyable aisance tout au long de ces pages, laissant le mystère s'épaissir et le lecteur s'interroger...

C'est l'histoire d'une jeune femme qui accepte une situation de gouvernante dans une maison de la campagne anglaise, avec deux enfants orphelins à charge. Ce récit est mené par le grand frère d'une des élèves dont elle a été chargée de l'éducation après l'aventure dont il est question ici, gouvernante avec qui il noua une forte amitié. Peu avant de mourir, elle lui confia le récit qu'elle avait couché sur papier, de l'angoissante expérience qu'elle avait vécu des années auparavant, à Bly, dans le Hampshire.
Lorsque son futur patron présente à cette jeune gouvernante l'offre d'emploi, il insiste pour ne pas être dérangé ... quoi qu'il arrive.Arrivant à Bly, dans la maison de campagne du Hampshire, elle y rencontre Mrs Groove, l'intendante, ainsi que ses nouveaux élèves : la petite Flora, et Miles, l'aîné. Ce qui la frappe lorsqu'elle rencontre ces deux enfants, c'est l'effet qu'ils produisent sur elle : elle est littéralement séduite, émerveillée, enchantée (pour reprendre les qualificatifs d'Henry James). Mais sont-ils vraiment des anges ? Sans parler de la demeure en elle-même, qui accentue le cadre proprement fantastique dans lequel cette jeune gouvernante est plongée : c'est une vieille demeure du Hampshire, avec tours et mâchicoulis, escaliers tortueux et grandes pièces sombres et désertes. Pour que le tableau soit complet, il me faut mentionner Miss Jessel, la gouvernante précédente, mystérieusement décédée en rentrant chez elle, ainsi que Peter Quint, le domestique personnel du "monsieur de Harley Street" (le patron) lorsqu'il habitait encore au manoir. Tout est maintenant en place pour que se déroule devant nos yeux cette histoire effrayante.

Le tour d'écrou, c'est Henry James qui le donne, avec nous et notre imagination en guise de vis ! Car l'étau se resserre, et l'angoisse monte jusqu'à la dernière ligne !
Lien : http://curieuseartemis.over-..
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