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3,58

sur 1298 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle maîtrise de ce conte étrange par Henry James. le suspense ne nous quitte pas, et ridiculise à peu près toutes les productions terriblement actuelles du genre. C'est que, comme dans toutes ses nouvelles l'auteur y déploie une acuité incroyable quant aux sentiments et à la psychologie de ses personnages, c'est, pour moi, ce qui le distingue le plus de ses pairs.

La traduction française, un tantinet suranée, ajoute un je ne sais quoi à la lecture, que j'apprécie, mais qui pourra rebuter.

Difficile de classer cette nouvelle, s'agit-il d'une description fine de la schizophrénie ou une histoire de fantôme ? Cette oeuvre a parfois été analysée comme une métaphore de la frustation sexuelle. A la lecture, quelques passages vont subtilement dans ce sens, mais, à mon humble avis, seulement pour alimenter la piste d'une schizophrénie de la gouvernante.

Henry James ne livre pas la clé et nous laisse sur une chute incroyable. J'ai eu le souffle coupé à la dernière phrase, comme emporté par un élan contrarié.

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Je découvre avec bonheur la littérature classique mondiale. Il y a plusieurs années que j'ai lu le Tour d'écrou d'Henry James. Et, j'ai profité de la lecture commune du challenge Mauvais genre pour le dévorer à nouveau. Cette nouvelle lecture me conforte dans mes goûts littéraires. En 2017, j'avais lu un essai sur le roman gothique anglais sans en avoir jusqu'à présent fréquenté sa prose fictionnelle. Henry James est le plus anglais des américains. Né à New York en 1843, il a été naturalisé anglais en 1915. le tour d'écrou pourrais avoir mal vieilli comme ces vieilles séries américaines des années 70-80. L'écriture de James est raffinée. Elle ressemble à cet art chinois de la calligraphie chinoise ou la peinture à l'encre de Chine. Henry James trace l'atmosphère de son récit à travers la silhouette de ses personnages, leurs qualités, leurs comportements, leurs émotions, à travers la vision du château et à travers la ligne de paysages inconnus et inquiétants. Il y a une harmonie entre l'écriture et le récit. Henry James par l'intermédiaire de l'institutrice mais aussi par le narrateur raconte une histoire de fantôme. Peter Quint, un homme à tout faire et l'ancienne institutrice, Miss Jessel hante le domaine de Bly et son vieux château ainsi que les deux jeunes enfants dont la nouvelle institutrice a la charge. Flora et Miles. Cette présence malfaisante affecte ses relations avec ses protégés. Les deux fantômes semblent manipuler ces enfants innocents. Cette manipulation intervient jusqu'au collège où est interné Miles. Il revient au château pour les vacances d'été précédé par une lettre du directeur par laquelle il refuse le retour de Miles à la rentrée suivante sans fournir d'explication. Déjà, les ombres de ces esprits démoniaques s'invitent dans l'entourage de l'institutrice.
J'ai trouvé la fin du récit abrupte mais totalement dans l'esprit du roman.
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Je suis tombée sous le charme de son écriture un peu désuète, de ses phrases qui s'enroulent, de ses circonvolutions.
J'ai aimé ces deux personnages de femmes, l'une naïve, ignorante du monde et soumise au joug de ses émotions, l'autre plus terre à terre et pleine de bon sens. Toutes deux s'épauleront, malgré leurs différences, unies par leur amour des enfants.
J'ai aussi apprécié dans les premiers chapitres, sa manière d'installer la tension, le flou entre réalité et fantasme.
Par contre, la lassitude se fait vite sentir, on s'enlise rapidement et la fin semble bâclée.

Un roman dans l'esprit des contes, nouvelles ou autres histoires fantastiques du XIX ème qui ne m'a pas vraiment emballée mais qui va m'inciter à relire les maitres du genre, Poe, Théophile Gautier ou Maupassant.

Merci à Flaubauski et Polarjazz qui m'ont accompagnée
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Le Tour d'écrou d'Henry James a été adapté sur Netflix dans une série qui s'appelle The Hauting of Bly Manor. Ayant regardé la série bien avant d'avoir lu le livre, j'avais trouvé l'ambiance de la série très lente. L'adaptation n'étant pas une copie conforme du livre, certains détails ont été rajoutés pour accrocher le téléspectateur.
Dans ce classique de l'horreur, Henry James nous raconte l'arrivée d'une institutrice dans la grande demeure de Bly pour s'occuper de deux orphelins. Deux orphelins très intelligents, vifs d'esprit, et très agréables à vivre. Pourtant, au fil des pages, des apparitions vont se succéder et l'institutrice en charge des deux enfants va se rendre compte que la maison est hantée. Les visions fantomatiques sont toutes deux d'anciens occupants de la demeure, Peter Quint le valet de chambre et Miss Jessel, l'ancienne institutrice. Elle apprendra qu'ils sont morts dans des circonstances douteuses et la narratrice va se rendre compte qu'elle n'est pas la seule à voir ces entités.
Le tour de force d'Henry James est de nous laisser imaginer l'angoisse et l'horreur à chaque page. C'est un roman ou les détails sont lâchés sporadiquement, nous laissant seulement notre imagination pour essayer de comprendre et d'analyser les diverses situations.
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Une bien étrange histoire que celle racontée dans ce roman « Le Tour d'écrou ». Déjà, le titre : il s'agit en fait d'une (mauvaise) traduction de l'anglais « The Turn of the Screw », expression anglaise qui semble impliquer l'exercice d'une certaine pression psychologique sur quelqu'un. Et effectivement, ce roman met en quelque sorte à rude épreuve le lecteur. L'intrigue démarre sur ce qui semble être un classique roman parlant de fantômes, mais à mesure que la narration avance, on se rend compte que c'est beaucoup moins clair que cela.

Concernant les personnages, plusieurs éléments sont mis en évidence dès le début de la narration, éléments cependant non développés par la suite. J'aurais notamment apprécié en savoir plus sur les protagonistes afin d'avoir une vision plus détaillée des fondements de l'intrigue. Ce n'était bien entendu par ce que souhaitait l'auteur et on peut clairement reconnaître que de cette façon, l'imagination du lecteur fonctionne à plein régime. Un roman que j'ai donc apprécié mais de façon plutôt mesurée.
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Un manoir isolé dans la campagne anglaise, deux enfants visiblement brillants et parfaitement élevés, mais qui semblent cacher quelque chose. Un employeur charmant, mais qui ne souhaite être dérangé sous aucun prétexte. le manoir Bly et ses habitants cacheraient-ils quelque chose de sombre ?

Apparitions, fantômes, secrets seront désormais le quotidien de la nouvelle institutrice devant s'occuper des deux adorables petits rejetons. Arrivera-t-elle à les protéger des menaces qui semblent se déployer au fur et à mesure dans ce sombre manoir ?
Bien que tous ces aspects aient déjà été utilisés dans de nombreux romans/films, le charme de celui-ci est indéniable. Nous aurons le plaisir de nous questionner sur la véracité des propos racontés par la gouvernante qui semble rechigner à être totalement honnête, sur la naïveté de ces deux jeunes enfants qui pourraient en fait en savoir bien plus qu'ils ne souhaitent en dire eux aussi.

Le rythme est maitrisé, le domaine semble s'animer et se recouvrir peu à peu d'un voile sombre. Les secrets sont dévoilés l'un après l'autre sans que cela semble tomber de nulle part et les mystères entourant les disparitions et meurtres ayant eu lieu par le passé soulèveront de nombreuses questions sur les moeurs de certaines personnes.

Toutefois le roman étant publié à la fin du 19eme siècle l'écriture pourrait sembler lourde par moment et rebuter certains lecteurs peu habitués à un style d'écriture assez vieux deux siècles plus tard.

PS : je n'ai compris qu'au milieu de l'histoire que le roman était, en partie, une source d'inspiration pour la série « The Haunting of Bly Manor » et ayant vu la série cela m'a un peu spoil certains éléments qui se trouvent aussi dans le roman par la suite…
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Il plane sur Bly comme sur ce livre, un mystère qui vous maintiendra sur le qui-vive jusqu'à la fin du roman.
L'auteur instaure la tension dès le départ et soigne l'atmosphère en distillant la peur de-ci de-là. Les ombres grandissent en même temps que monte l'angoisse.
Il réussit le tour de force de maintenir le lecteur dans une ambivalence constante. C'est brillant ! On oscille entre réalité ou surnaturel, une histoire de fantômes ou de folie. Qu'en est-il vraiment ? Je vous laisserai le découvrir.

Il y a très peu d'action et pourtant je vous assure que ce livre est prenant. L'auteur nous en dévoile très peu, il suggère plutôt qu'il ne montre. Il brouille les pistes en multipliant les ellipses. Il joue avec nos nerfs en faisant travailler notre imagination.

Comme toujours avec les classiques, il faut remettre les choses dans le contexte de l'époque. L'horreur et l'épouvante étaient différentes. de nos jours, habitués aux livres et films d'horreur, nous avons mis la barre très haut.
Il en va de même pour le style. L'écriture est certes un peu surannée et exigeante, mais au fil des pages, on s'y fait.

On se pose des questions tout le long du roman et elles resteront, pour la plupart, sans réponse. C'est frustrant, mais à la fois fascinant. Chaque lecteur peut échafauder ses propres hypothèses et choisir l'interprétation qui lui convient le mieux. La fin quant à elle m'a laissée sans voix.
Je pense qu'une deuxième lecture serait nécessaire pour voir toute l'étendue du travail d'Henry James. Il a pensé à tout et n'a rien laissé au hasard. Je suis certaine d'avoir loupé quelques pistes.

Un livre qui m'a agréablement surprise et m'aura bien fait cogiter. Je ne vais pas vous dire que ce livre m'a effrayée, mais il réussit tout de même à m'inquiéter. Je vais pouvoir reprendre le visionnage de la série sur Netflix et découvrir l'interprétation qu'en aura fait Flanagan.

Une merveille de roman gothique. Un petit bijou d'ambiguïté, déroutant et troublant. Un livre dans lequel le lecteur cesse d'être spectateur et s'implique dans l'histoire. Une expérience que je vous conseille de tenter.
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Cette curieuse histoire fut racontée lors d'un repas de fête. Comme si l'auteur se retranchait derrière un "on-dit".
Une jeune dame est engagée par le tuteur de deux jeunes enfants qui résident dans un château entouré d'un parc et d'un étang. le tuteur ne veut qu'une chose c'est de ne pas être importuné.
La nouvelle gouvernante prend donc ses fonctions et la petite fille, Flora huit ans et le garçon Miles dix ans sont charmants.
Mais un mystère semble peser sur la demeure. D'abord le motif du renvoi de miles de son collège sont obscures.
Peu à peu la quiétude des lieux est perturbée par l'apparition de fantômes et le comportement de tous les occupants des lieux commence peu à peu à changer.

Une nouveauté pour l'auteur, plus enclin à des thèmes riches et des personnages (comme Isabelle Archer) qu'il détaille dans toutes leurs complexités.
Ici, Henry James ne répond à aucune question et laisse le lecteur se débrouiller pour rédiger mentalement les manquements de la trame.
Agréable à lire, ce court roman a servi de base à une nuée de films et téléfilms.
Il est vrai que l'auteur est dans l'ensemble de son oeuvre assez austère parvient ici à dompter un texte plus facile.
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Cette nouvelle est intéressante pour le « tour d'écrou » que l'on peut ajouter à l'histoire pour la questionner. Je m'explique : on découvre dans cette nouvelle une histoire que l'auteur aurait lui même entendu d'après le récit d'un des personnages effectué des années après l'action. Tout cela ajoute une grande distance (par les différents intermédiaire et les années écoulées) par rapport à la vérité pure des faits. A partir de là, le lecteur peut sans cesse questionner le récit, ainsi que la perception des personnages.

Dans le manoir Bly, une jeune gouvernante se voit confier l'éducation totale de deux enfants angéliques… tout semble charmant et parfait, jusqu'à ce que deux fantômes fasse leur apparition. La gouvernante soupçonne alors les enfants de les voir également, mais elle ne peut pas les confronter directement sur la question à cause des convenances de l'époque.

Ce type de lecture ancienne admet toujours que l'on se plie à la crédibilité des règles de politesse de l'époque. On aimerait tant de fois que la question des fantômes soit posée ouvertement, mais impossible de soupçonner un gentleman d'une pareille perversion a l'époque ! le conte en reste sombre, intriguant et intéressant à lire par une journée venteuse ou l'on souhaite lire sur les fantômes sans tomber dans la littérature trop horrifique.

J'ai lu personnellement l'édition du livre de poche que j'ai trouvée interessante pour sa préface et ses notes car elle relève bien tout le jeu de l'auteur pour semer le trouble (les fantômes existent ils ? Les enfants les voient ils ? La gouvernante est elle elle même l'objet de leur perversion ? Etc).
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Note pour moi :

Livre pris à la médiathèque ; commencé le 25 fevrier

Fini le 26 février

Format poche - 203 pages

Quel livre étrange. J'ai été absorbé par le style de l'écriture et par l'ambiance assez étrange qui émane du roman, mais je suis perdu car la fin n'est pas celle que j'attendais (est ce que j'en attendais une vraiment ?) . Un peu flou, un livre à multiples interprétations, qu'il faut au moins lire une fois pour le style (un peu difficile au début, le temps de s'y faire)

14/20 - car j'ai quand même pas pu lâcher le roman et fait quasi une lecture d'une traite - note qui pourrait évoluer ++ avec le temps.
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