La mort est comme la naissance, pénible, malpropre, sans dignité. La plupart du temps en tout cas. Et c'est peut-être tout aussi bien, songea-t-elle. Ca nous rappelle que nous sommes des animaux. On s'en tirerait peut-être mieux si on essayait de se comporter un peu plus comme des animaux et un peu moins comme des dieux.
....surtout s'il n'a pas oublié son Pascal : " Les hommes ne font jamais le mal si complètement et joyeusement que lorsqu'ils le font par conviction religieuse "
Quand je regarde " Le jugement dernier ", j'essaie de comprendre ce qu'il signifiait pour les hommes et les femmes du XVème siècle. Lorsque la vie est courte, difficile, pleine de souffrance, l'espoir en l'au-delà est essentiel ; lorsqu'il n'y a pas de loi efficace, la force de dissuasion de l'Enfer est une nécessité....
Ce n'est pas quand nous envisageons la violence que l'instinct primitif de tuer nous envahit, mais seulement lorsque nous portons le premier coup.
Ceux qui, comme nous, vivent dans une civilisation moribonde ont trois possibilités. Tenter de conjurer le déclin, comme un enfant bâtit un château de sable au bord de la mer montante. Ignorer la mort de la beauté, du savoir, de l'art, de l'intégrité intellectuelle, en cherchant refuge dans des consolations personnelles. Et c'est ce que j'ai essayé de faire pendant quelques années. Enfin, nous pouvons rallier les barbares et prendre notre part des dépouilles. C'est le choix habituel et j'ai fini par m'y résoudre.
Pourquoi était-il si difficile de croire que les vieux avaient été jeunes, beaux, forts, qu'ils avaient aimé et été aimés, qu'ils avaient ri et connu l'optimisme triomphant de la jeunesse ?
Avoir des flics dans la maison, c'est comme être envahi par les souris; il n'y a pas besoin de les voir ni de les entendre pour savoir qu'ils sont là.
Les médecins, c'est comme la police, dit-il. On ne pense pas à eux jusqu'à ce qu'on en ait besoin, et alors on attend qu'ils fassent des miracles.
La mort est comme la naissance, pénible, malpropre, sans dignité. La plupart du temps en tout cas.
Elle se disait qu'elle pouvait vivre sans Dieu; elle n'était pas certaine de pouvoir vivre sans son travail.