Nains, tome 5 : Tiss du Bouclier

La série "Nains" se déroule dans le même univers que la série "Elfes" et son ambition est la même : éclairer les différentes facettes d'un peuple, à travers une série de one-shot. Nicolas Jarry assure le scénario des différents tomes alors que les dessinateurs se succèdent.

La société naine est divisée en différents ordres : Forgerons, Marchands, Prêtres, Guerriers, Bâtisseurs, Assassins, Errants...Et après les forgerons dans le tome 1, les assassins dans le tome 2, les bâtisseurs dans le tome 3 et les errants dans le tome 4 ce nouvel opus s'intéresse à l'ordre du Bouclier, qui regroupe l'élite des guerriers du peuple Nain.

L'histoire est celle de Tiss, la fille du capitaine Brahm, un guerrier réputé de l'ordre du Bouclier, qui devra se battre pour s'imposer dans un univers d'homme, à savoir l'armée. Son petit frère Dohan, que son père destinait à devenir un fier guerrier, est blessé par un ogre, alors qu'il est sous la surveillance de sa soeur, et devient boiteux. Dès lors Tiss est désignée comme responsable et bannie du coeur de son père qui sombre dans l'alcool. Mais animée par une volonté implacable celle-ci décide de devenir, contre vents et marées, membre de la garde, normalement réservée aux hommes...

C'est autant la quête de son père que la quête d'elle-même que Tiss entend mener. A l'image du tome 1, et de la très belle histoire de Redwin, Nicolas Jarry nous refait le coup du lien filial contrarié par le destin. Sauf que cette fois ce n'est pas le fils qui refuse la voie du père mais le père qui ne peut admettre que sa fille l'emprunte...Comme toujours dans "Nains", le poids du passé et d'événements traumatisants façonne les âmes et donne souvent naissance à de biens beaux personnages...Et dieu sait que Tiss marquera à coup sur la série, à l'instar de Redwin...

Et puis quel message fort que celui délivré par cet ultime tome de la saison 1: le combat des femmes pour gagner leur place au sein d'une société patriarcale, la nécessité d'en faire deux fois plus pour mériter le respect. Et, par extension, les auteurs n'oublient pas non plus le regard parfois négatif qui est porté sur les "handicapés", les "vieux", bref, au final, tous les oubliés de la dictature du "glamour", du "sexy", et du "viril"...Moches, gros, estropiés de tous les pays, unissez-vous !^^

Enfin, pour conclure, un petit mot sur les dessins de Nicolas Demare "qui sont enfin à la hauteur du sujet" (Alfaric copyright), c'est vrai que ça fait du bien par où ça passe^^.

PS : ceux qui n'aiment pas le pathos hollywoodien, ni l'épopée, au sens épique du terme, feraient bien de passer leur chemin...

Tiss du Bouclier résonne plus que jamais comme un écho à l'univers de Tolkien mais, plus encore, s'impose en auguste hommage au céleste écrivain britannique. Pour ce cinquième tome Nicolas Jarry revisite la bataille du Gouffre de Helm à travers le prisme de son règne nain et insuffle une puissante dimension dramatique avec son héroïne qui n'est pas sans rappeler le personnage d'Eowyn sous la plume de son mentor. le résultat ? Divin.

Le scénariste est en grande inspiration : son récit se révèle dense et viscéral et la narration gravite autour d'une intense empathie qui retentira pour certains comme une résonance à leur vécu. Quand le caractère bourru du nain rencontre la délicatesse de l'émotion dans ce qu'elle a de plus pur sans creuser à outrance le sillon du pathos, la symbiose offre tout simplement un instant de lecture mémorable.

Nicolas Delmare apporte une touche de fraîcheur avec son coup de crayon cartoonesque et immaculé qui donne lieu à de fabuleuses planches, entre grâce et vitalité. En plus d'être un délice rétinien, ce cinquième volet s'impose comme un pilier incontournable des aventures de nos nains favoris et, plus encore, témoigne d'une remarquable constance dans la qualité d'exécution. Ah oui, petit conseil d'un babélionaute attentionné, prévoyez un mouchoir (ou deux). Oui j'ai le coeur en guimauve, j'assume.

Une pisseuse ou un boiteux peuvent-ils devenir des Gardes du Bouclier ?
Non, évidemment ! … Quoique… Rappelez-vous Tiss… Tiss la petite pisseuse dont le père, le capitaine Brahm, était un fameux combattant. le pauvre homme perdit sa femme lorsque celle-ci accoucha le jour-même où la forteresse-état d'Araker-Um faillit tomber entre les mains des ogres. Heureusement, il ne perdit pas tout ce jour-là. En mourant, sa femme donna naissance à un fils, Dohan. Dohan prendrait un jour sa succession, c'était certain ! Quant à cette pisseuse de Tiss, elle devait veiller sur son jeune frère qui portait tous les espoirs de son père….

Critique :

Nicolas Jarry nous sort, une fois encore, un excellent scénario dans cette excellente série Nains dont il est le scénariste. Il nous entraîne cette fois dans un combat pour l'égalité hommes-femmes, ou plutôt, puisque nous sommes chez les Nains, poilus-pisseuses.
Bienvenue chez les Gardes du Bouclier ! Pas de femelles chez les poilus ! Ce n'est pas leur place. Pourtant Tiss, une pisseuse, demande à y prendre part, et pour cela, elle est prête à tout endurer. Saura-t-elle y prendre sa place allant à l'encontre de toutes les convenances et traditions ?

Appréciez le trait de Nicolas Demare en compagnie du designer, Pierre-Denis Goux, servis par les couleurs de Digikare Studios.

Un album qui fait vraiment honneur à la collection.

Voici donc le 5e ordre nains. celui du bouclier, celui des guerriers.
Tiss est une jeune pisseuse qui n'aurai jamais du accéder au rang des guerriers du Bouclier. C'était à son jeune frère de le faire. Lui qui était tout pour son père, et elle rien. Mais un jour, Dohan se brise la jambe et les séquelles l'empêche de devenir ce guerrier espéré par son père. Et si Tiss remplit à merveille ce rôle grâce à sa combativité et à sa ténacité, elle n'arrive pas à remplir de fierté un coeur de père brisé...
Encore un excellent tome pour la série Nains. Une magnifique histoire de bataille, de sacrifice et d'amour filial. Racontée par Tiss nous suivons avec passion son parcours pour être la première naine dans les guerriers du bouclier. Son combat de tous les jours pour subvenir aux besoins de sa famille, pour apporter l'honneur et pour qu'un jour son père son fière d'elle. Jusqu'au jour où elle devra, avec sa compagnie, se battre pour sauver son royaume.
C'est un scénario qui mêle avec une belle dextérité les émotions et les combats. Une fin digne des plus belles épopées!
Le dessin est à la hauteur. Expressif, dynamique, détaillé, rien ne manque. Et en plus, comme toujours, une belle couverture rien que pour vos yeux ébahis!
Encore! Une nouvelle saison!!

une nouvelle fois Nicolas Jarry nous emmène dans sa réappropriation du mythe du nain, en remaniant la légende, le caractère et même l'histoire, à un point tel qu'il propose avec efficacité une relecture complète du mythe. C'était déjà le cas dans les tomes précédents de cette série où il s'efforçait de trouver l'originalité, ou en tous cas de surprendre son lectorat. Nul ne pourrait contester ni l'ampleur de la tâche, tant la figure traditionnelle du nain a été traitée, ni lui reprocher l'effort fourni.
Et je trouve qu'il y réussit à merveille avec ce tome 5, qui commence aux premiers abord avec une histoire qu'on aurait, semble t'il déjà lu cent fois. Et pourtant, au fil des pages et des cases, Nicolas jarry s'éloigne du sentier battu attendu en proposant sa propre interprétation et en n'oubliant pas qu'il raconte SON histoire de Nains. Il pousse même le bouchon jusqu'à raconter l'histoire d'une naine. Pour le coup, tant qu'à renverser les codes habituels de la fantasy, autant y aller franchement! Et c'est loin d'être déplaisant et même tout à son honneur car au delà du scénario, qui nous conte le parcourt de cette naine, reniée par son père, qui s'élève au même rang que tous les nains pour devenir une guerrière reconnue et respectée, parcours d'autant plus héroïque qu'il est souligné par le fait que cette jeune naine évolue dans la caste guerrière d'excellence du peuple nain, Nicola Jarry nous conte l'histoire d'une femme qui s'élève au même niveau que la gente masculine, sinon plus haut, en s'entraînant, en se battant, en souffrant à leurs côtés, et même en devenant par la force du destin leur capitaine. le récit dépasse de loin la simple histoire de nains batailleurs et nous parle des femmes et de leur combat pour se faire reconnaître et se faire respecter. Alors entendons bien, je ne pense pas que Jarry s'élève en tant que défenseur féministe mais je ne peux m'empêcher de voir dans son histoire, sinon un hommage, du moins un clin d'oeil. Et là où la magie opère, c'est que ce clin d'oeil sert complètement le récit global de la série en s'inscrivant parfaitement et logiquement dans sa volonté de remaniement. Je ne peux que saluer l'auteur qui se creuse la caboche pour tenter d'élever la bd à un niveau autre que la bonne histoire à raconter.
Je finirais avec le sentiment grandissant d'apprécier de plus en plus les illustrations de Pierre Denis Goux, dont le trait convient parfaitement à cet univers.

Si je n'avais pas apprécié plus que ça les tomes précédents, j'ai vraiment adoré celui-ci.
Peut être grâce à Tiss, qui doit sa réussite qu'à elle, à son courage et à son travail. Qui se bat contre les préjugés et ajoute un zeste de féminisme. Comme les personnages secondaires elle est sympathique et complète, pas de stéréotypes et très humains.
L'histoire n'est pas tendre mais comporte une bonne touche d'espoir ce qui fait que le tome n'est pas trop sombre même si il est loin d'être bisounours. La guerre entre nains et orcs est loin d'être au centre de la BD, mais on ne s'ennuie pas un instant.
La fin est à l'image du tome, triste mais pleine d'espoir. Un petit clin d'oeil à la série Elfes qui nous questionne sur les prochains tomes de Nains.
Les dessins sont classiques pour de la fantasy mais très jolis Ils nous entrainent dans ce monde.

Ah ! Put... ! C'est tellement bon que je viens de verser ma petite larme.
Cinquième album de la série "Nains", celui sur l'Ordre du Bouclier c'est à dire les guerriers. On s'attend donc à quelque chose de brutal, de poilu, à des coups de hache, à du sang qui gicle... Quand on regarde la magnifique couverture, on devine que l'on a vu juste puisque l'on y voit une hécatombe d'orcs dont un a le crâne fendu par une hache. Mais, mais, mais.. c'est une naine et pas un nain qui est représentée.
Donc, l'album le plus guerrier aura pour héros une pisseuse. Tiss est la fille de Brahm, un fier capitaine de l'Ordre du Bouclier dont l'épouse meurt en couches en donnant naissance à Dohan un fils. Dès ce jour, Brahm met tous ses espoirs en Dohan en qui il voit un futur guerrier de grand talent, et ignore Tiss sa fille. Mais un accident lors de son enfance va rendre Dohan boiteux à vie et anéantir les espoirs de son père qui devient colérique, dépressif et alcoolique. Tiss décide alors de remplacer son frère et de faire ce qu'aucune naine n'a réalisé auparavant : devenir guerrière de l'Ordre du Bouclier...

Belle histoire d'amour filial, de quête de soi, de féminisme qui, par certains aspects, m'a rappelé le film "Million dollar baby". de l'émotion, un final qui, comme je l'ai écrit plus haut, m'a tiré une chtite larme, des dessins magnifiques, que demander de plus ? Une suite intitulée Dohan du Bouclier.

Suite à un malheureux accident, le fils de Brahm garde des séquelles qui l'empêcheront de devenir le grand guerrier tant espéré par son père.

Qu'à cela ne tienne, sa soeur Tiss compte bien le faire à sa place mais
pour l'ordre du Bouclier et pour son père, la place d'une naine est au foyer.

Déterminée, Tiss prouvera à tous qu'une bavette vaut autant qu'un courtard et ses actes mèneront les nains vers la voie du changement.

Enfin une femme qui tient le premier rôle dans cet univers majoritairement masculin et de plus dans un excellent scénario, une tragédie familliale extrêmement prenante.

Le style du dessinateur est particulier et tranche avec ce que l'on a pu voir depuis le 2nd tome.
Et même s'il est parfois brouillon ou semble vite fait sur certaines cases, il colle davantage au récit que celui du tome précédent.
Un pas en avant.

Une coudée au-dessus de Elfes, la série Nains continue sur sa lancée.