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Une femme raconte dans un cahier secret sa vie conjugale en Autriche-Hongrie entre 1888 et 1889 auprès d'un homme qu'elle appelle Oncle. D'abord, à son service, elle devient son épouse après la mort de la précédente, s'occupe d'Alois et d'Angela, les deux premiers enfants d'Oncle, aidée par sa soeur Johanna et Rosalia qui s'occupe des repas. Elle essaie de donner d'autres enfants à son mari mais perd en bas âge Gustav et Ida. de nouveau enceinte, elle se rend presque quotidiennement se confesser auprès du sadique abbé Probst et subit sur le même rythme les assaut charnels de son mari qu'elle vénère profondément. A mesure que son ventre grossit, prise d'une frénésie d'écriture mais débordant de culpabilité, Klara est hantée par des visions prophétiques de camps, de corps mutilés, de fours crématoires, de barbelés et de la mort partout.
C'est le roman saisissant de la gestation d'Adolf Hitler (qui n'est jamais nommé) que nous raconte Régis Jauffret et surtout le portrait de la femme qui mit au monde le symbole du mal absolu, un être tellement mauvais que sa mère était habitée par les visions des horreurs qu'il commettrait cinquante ans plus tard.. Une prouesse littéraire qui sonne toujours juste.
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En juillet 1888, Klara Hitler est de nouveau enceinte, « oncle l'ayant faite grosse » elle va porter en elle l'un des futurs monstres de notre époque.

Durant cette grossesse, elle se sent seule, oncle n'est pas quelqu'un de très prévenant, et son confesseur ne veux plus entendre parler de cette situation du couple issu de la même famille. Elle va alors se tourner vers l'écriture et remplir de nombreux petits carnets qui seront ses confidents.

Au fil des pages de ce roman, ce sont les écrits et ressentit de Klara qui sont imaginés. Il y a très peu de documents officiels sur ce couple et le travail de l'auteur a donc été de garder les éléments réels pour ne pas réécrire l'histoire, et d'inventer un quotidien réaliste pour Klara et son entourage.

Le résultat est à la hauteur de son travail car ce roman est intense et intelligent, entre les inquiétudes, les angoisses, et surtout les flashs sur le futur qu'elle a, on se sent assez « proches » de Klara. Après tout, elle n'est que la mère d'un enfant qui arrive à ne jamais être cité dans aucune page, est-elle vraiment responsable de ce qui s'est passé ensuite ?

Plongez dans une petite partie de l'Histoire et une enfance que l'intéressé ne mettais jamais en avant tant il avait honte de sa famille avec ce livre très intéressant.
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Franchement,je suis entrain de le lire et je ne sais pas si je terminerai ce roman.
Si l'idée de départ ,imaginer la grossesse de la mère d'Hitler,la vie de cette femme,était une idée séduisante,la façon de le faire me laisse assez perplexe.Pour palier à la volonté de ne jamais nommer son patronyme,ni le prénom de l'enfant,l'auteur insère dans le discours de la mère,des phrases se voulant être des “visions”(?) des horreurs dont son fils sera le sinistre instigateur..Pas une virgule,pas un point…Ça apparaît sans crier gare au milieu d'une phrase et se termine noyé au milieu de celle-ci.Ça n'a ni queue,ni tête et le procédé est pour ma part facile,factice et fort dérangeant.Le récit de vie quant à lui,n'est guère intéressant,truffé qu'il est ,de bigoterie,jusqu'à l'agacement.Ce bouquin n'avait d'intéressant,que l'idée du sujet initial, qu'au final,il n'arrive pas à traiter.
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Un enfant peut-il naître mauvais? Peut-il avoir été envoyé sur terre par le Diable pour commettre les pires abominations?


La mère d'Adolf Hitler, Klara, était très croyante, on dirait même bigote allant se confesser quotidiennement auprès de l'abbé Pabst un ecclésiastique dur et ancré dans cette dichotomie entre le Paradis et l'Enfer.


Nous sommes en 1888 dans un village autrichien. Klara vit avec sa soeur Johanna, toutes deux femmes de ménage au service de son oncle et de sa femme Franziska et de leurs deux enfants.


Après avoir vu perdu sa femme, Oncle épouse Klara. Klara appellera toujours son mari Oncle renforçant donc la notion d'inceste et de possible dégénérescence. Oncle est un homme dur, violent, pratiquement sans sentiments et dont les relations intimes avec Klara peuvent être qualifiées de viol car le plus souvent non consenties par elle. Il est aussi radin, la maison est peu chauffée ce qui entraîne la maladie et la mort des deux premiers enfants de Klara. Finalement elle tombera à nouveau enceinte et donnera donc naissance au plus grand criminel du vingtième siècle.


Régis Jauffret nous fait très bien ressentir l'atmosphère anxiogène, étouffante et malsaine de cette famille peu conventionnelle. La peur aussi régit la vie de Klara et elle se réfugie dans la croyance chrétienne même si elle craint sans cesse le châtiment pour ses supposés péchés. le livre est traversé par moments de passages relatifs à la Shoah. Si cela évidemment sert à faire le lien avec ce qu'il adviendra, après plusieurs reprises, ce procédé semble quelque peu artificiel même si on apprécie le fait que l'auteur ait lu de nombreux ouvrages à ce sujet. Ceci dit ce récit est extrêmement bien construit car peu d'informations existent quant à l'existence de Klara, elle même ayant détruit son journal. Une existence rude et glaçante où l'on découvre à de brefs instants des soupçons d'amour et d'humanité dans une vie de survie.
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Klara vit une existence de soumission face à son mari violent, qui est également son oncle.
Après la perte de ses premiers enfants, Klara est de nouveau enceinte. Elle n'imagine pas qu'elle porte en elle le Mal absolu mais d'effroyables visions l'assaillent quant au devenir de sa progéniture.

Un livre qui m'a troublée..
Décédée avant les horreurs qui seront commises par cet enfant jamais nommé dans ce livre, Klara Hitler m'a touchée d'une certaine manière.
J'ai éprouvé de l'empathie pour cette femme qui vit sous l'indifférence et la violence. Sans m'être réellement attachée à Klara, j'ai compatis à sa détresse ..
Il était étrange pour moi de lire à propos de cette naissance à venir, tout en pensant aux faits atroces qui ont marqué L Histoire.
Son nom n'apparaît pas et pourtant je l'avais toujours en tête, déjà adulte, sans imaginer qu'avant cela il a eu une enfance.
J'ai trouvé l'écriture belle et percutante, une lecture difficile mais poignante.
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le roman débute par: « En juillet 1888, aux alentours de la Saint Jacques, Oncle me fit grosse. »
Peu d'archives existent sur l'enfance d' Adolf Hitler. Régis Jauffret utilise la fiction pour raconter les 9 mois de grossesse de Klara, sa mère.
Comme de nombreuses personnes, j'ai toujours été intriguée par la nature des parents de personnes qui se révèlent être des monstres. Régis Jauffret répond à cette question dans ce texte très fort, violent, difficile à lire, mais édifiant.
J'ai lu l'an dernier « L'ange de Munich » de Fabio Massimi et j'y ai trouvé des correspondances , des éclairages.
Deux livres passionnants sur notre Histoire. Klara est la domestique de son oncle. Agent des douanes, il l'épousera après la mort de sa première femme, avec une dispense de l'église catholique, puisqu'elle est sa nièce.
Le texte est à la première personne, écrit par Klara. Issue d'un milieu très modeste, sans instruction, elle raconte un mariage où la femme est soumise aux besoins du mari dans des relations qui relèvent du viol. Cantonnée aux tâches domestiques, elle n'a aucune liberté.
L'auteur ajoute le poids de la religion par le biais d'un curé pervers, obscurantiste qui fait de Klara une dévote insupportable, obsédée par le péché, à la limite de la folie. Elle se confesse quasiment tous les jours et parfois deux fois dans la même journée.
La soeur de Klara, un peu simplette qui vit avec eux, épie sa soeur sur ordre du curé et lui rapporte quotidiennement les péchés de Klara réels ou inventés.
Quant au mari, le personnage est odieux. Il méprise les femmes, rêve d'un empire autrichien puissant et d'une société où seuls subsistent les plus forts.
Régis Jauffret sème les éléments qui fabriqueront le monstre, même s'il ne sera pas le seul.

Le texte m'a surtout frappé par l'entremêlement de scènes de la Shoah aux pensées de Klara, rendant la lecture malaisée. le nom de Hitler n'étant jamais écrit dans le texte, ces visions ressemblent à des prémonitions alors que ce bébé n'est pas encore né, innocent de tout péché.
Klara a déjà perdu deux enfants du Croup. Ce bébé, elle l'aime, craint pour sa vie, rêve d'en faire un saint ou un soldat et espère qu'il lui sera reconnaissant de lui avoir donné la vie.
Le roman se termine à sa naissance. L' Histoire reste à venir.

« Les mères demeureront toujours comptables des péchés commis plus tard par l'enfant qu'elles ont porté. On nous accusera d'avoir concocté neuf mois durant un assassin, un monstre »
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En choisissant ce livre, j'étais intriguée par le thème abordé et curieuse de découvrir comment l'auteur allait le traiter. Dès les premières pages, j'ai été déroutée par la plume singulière de Régis Jauffret. Son écriture, à la fois brutale et poignante, m'a saisie. Au fur et à mesure que je me plongeais dans l'histoire, j'ai été happée par son rythme et je n'ai pas pu le lâcher.

Régis Jauffret explore avec audace la violence sous toutes ses formes, qu'elle soit physique, psychologique, ou même religieuse, nous plongeant au coeur de la noirceur de l'âme humaine. La figure de Klara, avec sa folie ? et sa bigoterie, m'a profondément troublée, bien que je n'aie pu ressentir d'empathie pour elle.

Ce qui m'a le plus marquée, c'est la façon dont l'auteur intercale des visions prémonitoires dans le récit, comme des litanies annonçant l'horreur à venir. Jamais il ne mentionne le nom de famille de Klara, jamais il ne prononce le prénom Adolf. C'est le souvenir de qui est dans le ventre de Klara qui m'a incitée à poursuivre ma lecture malgré mes premières réticences.

Ce roman est sombre, glaçant, mais incroyablement puissant. Régis Jauffret maîtrise à la perfection l'art de créer une ambiance, nous plongeant au coeur de l'obscurité avec une intensité saisissante.

Il prend soin de souligner qu'il s'est appuyé sur des éléments tangibles de l'histoire des parents d'Hitler pour reconstituer leur quotidien pendant la grossesse de Klara, tout en comblant les parties manquantes ou floues par la fiction. C'est une démarche ambitieuse et audacieuse, que je salue avec admiration.

"Dans le ventre de Klara" est une découverte littéraire que je ne regrette absolument pas. Ce roman me marquera longtemps je pense. À lire assurément !
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J'avoue que j'ai lu ce roman par curiosité (malsaine?) mais je n'avais jamais lu, ou entendu de choses qui évoquaient la période de gestation qui précéda sa naissance. On apprend que sa mère Klara, est servante chez celui qu'elle appelle "son oncle" et qu'elle devient sa troisième épouse. (d'ailleurs leur union nécessitera l'autorisation du pape. D'ailleurs la religion est omniprésente et elle est incarnée par l'abbé Prosbt, la mort aussi est omniprésente...La glauquitude....la misère, le désoeuvrement..Klara a pris la place dans le lit nuptiale de la femme qu'elle servait et qui est morte comme sont morts ses deux premier enfants.. avant qu'il naquit et qu'il deviendra tristement célèbre, il incarne encore le mal (alors qu'il a beaucoup de concurrents sérieux). Régis Jauffret ne cite jamais le nom de cet enfant de Klara...c'est une des forces du roman qui marque....Personnellement je recherche de la légèreté après ça...que lire?
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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J' attendais beaucoup de cette lecture, approche pour le moins différente d'Hitler.
Et la déception a été à la hauteur.
Klara ne pouvait pas être une mère attachante ni aimante, évidemment. Elle est présentée ici comme une bigote victime et limite désaxée. Et même devin !
Car oui, elle écrit son histoire et soudain, plus de ponctuation, elle voit l'avenir, les camps, et même le musée.
Personnellement, j' ai trouvé que ça cassait le rythme, en plus de la crédibilité. du coup, et malgré une bibliographie consistante (qui ceci dit parle plus de la Shoah que de maman Hitler), j' ai trouvé que ça sonnait faux.
J' aurais trouvé intéressant que l'auteur pousse un peu plus. Là, malgré le sujet, il est tombé dans la facilité : viols conjugaux à répétition, curé borné...
Même si le monde de l' époque était catastrophique vis à vis des femmes, ici, c'est trop simpliste.
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C'est un drôle de sentiment que j'ai eu en lisant ce roman. Parfois, j'en oubliais même que cet enfant à naître, qui n'est par ailleurs jamais nommé, sera le plus grand monstre du XXe siècle. Parce que c'est finalement plus dans les traits de son père que je le revoyais que dans ce foetus en développement, symbole encore de l'innocence. Ce père, Aloïs, nommé que par « Oncle » dans le roman, et ce n'est pas un surnom, puisqu'il s'agit bien de l'oncle de Klara. À partir de là, on peut se dire que la génétique n'était pas au beau fixe pour le futur enfant, ceci expliquera peut-être cela… ou pas… Ce père au passé trouble qui a porté le nom de sa mère jusqu'à ses 40 ans, jusqu'à ce qu'on lui révèle l'identité de son père. Un nom qu'il transformera pour devenir Hitler. Un nom que vous ne verrez jamais apparaître
dans le roman.

Ainsi de Juillet 1888 à Avril 1889, nous suivons la grossesse de Klara Hitler, née Pölzl. Arrivée dans la maison de son oncle en tant que servante, elle prendra la place de sa tante agonisante dans le lit conjugal. Cela vous donne l'état d'esprit du bonhomme… de cette union malsaine, naîtront deux premiers enfants qui décéderont. Klara nourrit alors beaucoup d'espoir dans cette nouvelle naissance. Elle consigne tout dans un journal, l'écriture comme exutoire. Sa vie, l'Autriche du XIXe, mais également des projections de la Shoah qui semblent transmises par le foetus. Un traitement stylistique qui a dérouté quelques lecteurs. Mais cette activité est dangereuse, et elle fait tout pour la cacher. Pieuse, elle se confesse régulièrement à l'abbé Probst. Un personnage que je n'ai pas du tout aimé d'ailleurs et le rapport de Klara à la religion m'a par contre un peu lassée.
Malgré sa grossesse, et jusqu'au bout, Klara subira les assauts (abus) sexuels de son mari. Des scènes terribles tant la résignation est présente. Un homme méprisable, répugnant, un ogre, qui pouvait parfois, faire preuve d'un soupçon de bonté.

Difficile de dire d'avoir aimé un tel livre et pourtant, malgré ce sentiment malaisant qui m'a habité toute la lecture, les pages ont défilé. La fin est certes sans surprise, mais j'ai aimé ce prisme et l'écriture de l'auteur. Un récit glaçant, un texte puissant, et une chronique que je terminerai par cette citation « Les mères demeureront toujours comptables des péchés commis plus tard par l'enfant qu'elles ont porté. On nous accusera d'avoir concocté neuf mois durant un assassin, un monstre, un être qui fera regretter Dieu d'avoir créé Adam et on nous reprochera d'avoir engendré ces fratries asphyxiées aux cendres dispersées[…]»
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