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sur 2508 notes
« Je n'ai jamais aimé la mer.
Croyez-moi, les paltoquets qui se gargarisent sur la beauté des flots, ils n'ont jamais posé le pied sur une galère. La mer, ça secoue comme une rosse mal débourrée, ça crache et ça gifle comme une catin acariâtre, ça se soulève et ça retombe comme un tombereau sur une ornière ; et c'est plus gras, c'est plus trouble et plus limoneux que le pot d'aisance de feu ma grand-maman. Beauté des horizons changeants et souffle du grand large ? Foutaises ! La mer, c'est votre cuite la plus calamiteuse, en pire et sans l'ivresse.
Je n'ai jamais aimé la mer, et ce n'était pas près de s'arranger. »

Le début inoubliable de Gagner la guerre, le premier roman mythique de Jean-Philippe Jaworski.
Pour moi Gagner la guerre , c'est du sang, du raffinement, un héros délicieusement insupportable et une écriture de très haut niveau. Bref une grosse tuerie ( et un des romans préférés de mon mari). A offrir aux amateurs de dark fantasy donc. Je le recommande souvent à mes amis militaires qui tournent en rond en opération. Je ne leur dis pas que cette lecture leur permettra d'intégrer l'école de guerre, mais je leur garantis de passer quelques heures de lecture palpitantes !

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Gagner la Guerre est un excellent candidat à ma sélection de livres pour une île déserte. Mon problème est que je ne parviens pas à décider quelle livre de la sélection actuelle sacrifier .... (dur dur ...)

Il y a beaucoup dans ce roman.

Il y a le trio de crapules - pardon - de personnages centraux : le podestat Léonide Ducatore, le Sapientissime Sassanos et le spadassin Benvenuto Gesufal dont les relations complexes sont le ciment du récit. Ce sont des personnages franchement amoraux, conscients de leur turpitude. Ils ne s'en excusent pas, ils ne se justifient pas, ils agissent.

Il y a la ville, Ciudalia, qui est l'objet de leur passion. Il ne vivent que pour elle, pour la posséder, la soumettre. Froidement, rationellement Ils utiliseront tous les moyens pour y parvenir.

Le reste n'est que décors, objet ou personnages à manipuler, à détruire pour arriver à leur fin.

Le lecteur ne sort pas indemne d'une telle confontation. le narrateur, Gestufal Benvento, lui tend régulièrement un mirroir : Et toi, lecteur, qui es-tu pour me juger, toi qui te plais à me lire ...

L'univers de Jaworski est riche, il est superbement documenté et décrit. Beaucoup ont déjà fait le parralèle avec Venise, Florence, Rome. On cite Calligula, les Borgia, Machiavel. La fantasy y est légère, quoique très présente. Elle complète et enrichit la dynamique de l'histoire sans en être l'élément central.

On soulignera enfin la richesse de la langue de Jaworski tant au niveau du vocabulaire que grammatical.
Si son livre est si passionant et si prenant, c'est aussi parce qu'on peut en tirer des citations toutes les trois pages.

On en redemande.

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De la nouvelle au roman, Jean-Philippe Jaworski s'est très vite imposé comme un auteur phare de la fantasy française.

Avec ses 230 000 exemplaires vendus, son roman Gagner la Guerre caracole en tête des classiques du genre.

Il était donc temps que je le lise, d'autant que je l'ai dans son édition limitée, tirée à seulement 3000 exemplaires que les Moutons électriques ont publié en 2020. Or, il fallait bien un si luxueux écrin pour accueillir les récits du Vieux Royaume.

Dans Gagner la Guerre, on retrouve Benvenuto Gesufal chargé d'une mission secrète pour le compte du Podestat auprès du Chah Eurymaxas afin de mettre un terme à la guerre opposant la République à Ressine au profit exclusif de Léonide Ducatore lui-même. Voilà une tâche bien ingrate pour l'homme de main qui va d'ailleurs le conduire à commettre un acte de trahison et finalement lui coûter fort cher, y compris dans sa propre chair. Mais peut-on réellement dire non à l'homme le plus puissant de Ciudalia.

Pour nourrir l'univers qui sert d'écrin à son roman Gagner la Guerre, Jean-Philippe Jaworski s'est inspiré de la Renaissance italienne du XVe siècle. En effet, sa cité Ciudalia qui sert de cadre d'action principal au récit n'est pas sans rappeler Florence sous la coupe des Médicis. D'autant qu'on y retrouve également des familles praticiennes rivales qui luttent pour conserver le pouvoir comme les Médicis le firent pour contrer l'influence des Albizzi, des Alberti et des Strozzi. Ciudalia est donc en but aux mêmes problématiques et voit ses quartiers être aux mains de factions partisanes. de même, les familles praticiennes siégeant au Sénat sont également adeptes du mécénat artistique pour asseoir le prestige social et politique de leur lignée comme cela est de mise depuis la Renaissance.

Le Vieux Royaume pose donc les bases d'un monde miroir à l'Europe de l'époque moderne, habité par un soupçon de magie. Celle-ci se dessine en filigrane de l'histoire lorsque le narrateur y est confronté. Ces manifestations ésotériques tiennent beaucoup à la nécromancie et sont réservées aux initiés. Pour y être le témoin autant que la victime, Benvenuto Gesufal conserve une méfiance à son égard et s'en tient éloigné autant que faire se peut.

Gagner la Guerre repose sur une intrigue tissée de complots politiques au coeur desquels Benvenuto Gesufal tente de mettre son esprit et son épée au service de sa survie. Plus souvent ballotté par les événements que maître d'eux, l'homme de main du Podestat incarne le parfait témoin du jeu de dupes qui anime les puissants de Ciudalia. Entre cabales, trahisons et chausse-trappes, Gagner la Guerre nous dévoile les coulisses d'un pouvoir dévoyé par l'ambition. Sous la plume de Jean-Philippe Jaworski, le récit se déroule comme une partie d'échecs dans laquelle Benvenuto Gesufal n'est pas maître de son jeu promettant ainsi aux lecteurs moult rebondissements très intrigants.

La force de ce texte tient également au caractère fourbe et parfois fort détestable de son personnage principal. Assassin et joueur invétéré, Jean-Philippe Jaworski n'a pas hésité à lui forcer le trait. Qu'on l'aime ou le déteste, on n'y est juste pas indifférent. Rustre, fieffé et gouailleur, Benvenuto Gesufal est tout en coups d'éclats, capable du pire comme du meilleur. On apprend à le découvrir au fil des pages de ce roman, notamment en prenant connaissance de son passé, ce qui fatalement influe sur notre première impression plutôt entachée par ses odieux et inacceptables comportements. Benvenuto Gesufal est un être ambivalent et retors que l'auteur se plaît à malmener. Mais tel le chat avec ses neuf vies, le mercenaire semble toujours retomber sur ses pieds. Je dois avouer que l'on se prend vite au jeu de le suivre dans les aventures qui menacent sa vie à tour de bras et finissent immanquablement par nous attacher à lui.

Bien sûr, je pourrais vous parler également du rusé Podestat et de son insupportable fille, mais je n'en ferais rien, préférant vous laisser le loisir d'apprécier par vous-même ces deux personnalités bien atypiques.

Gagner la Guerre, c'est aussi le charme d'un langage fleuri qui vient enrichir la très belle écriture de Jean-Philippe Jaworski et donne ainsi vie à un récit particulièrement immersif.

Entre la qualité de la plume, l'univers comploteur et la figure de l'antihéros, on comprend vite l'engouement autour des textes de Jean-Philippe Jaworski qui va même jusqu'à susciter l'intérêt des producteurs... suite sur Fantasy à la Carte.




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Publié pour la première fois en 2009, Gagner la guerre a depuis, gagné ses lettres de noblesse. Devenu un des monuments du genre, il prouve que la fantasy française peut offrir des oeuvres d'ampleur. Mais se lancer dans un tel monument, cela peut être intimidant. Et si je n'accrochais pas ? Et si je m'ennuyais pendant ces centaines et ces centaines de pages ?…
Trois semaines de lecture et quasiment 700 pages plus tard, verdict : j'ai A-DO-RÉ !

Gagner la guerre c'est l'histoire de Don Benvenuto Gesufal, un personnage peu fréquentable (c'est le moins que l'on puisse dire), assassin particulier de Leonide Ducatore, un des podestats de la République de Ciudalia.
Benvenuto nous livre son histoire telle qu'elle est, authentique et sans censure. Alors oui, les mémoires d'un méchant sont remplies d'actes odieux et de pensées détestables, mais elles appartiennent à un méchant ; il ne peut en être autrement. le narrateur est un assassin, un tueur de sang froid, un mercenaire, un voleur, un truand, un menteur, un violeur… il agit et pense comme tel. La seule chose qui compte pour lui c'est sa survie dans un monde où les manipulations politiques vont bon train. S'il doit comploter, mentir, violenter, tuer… il le fait et sans aucun remord. Il ne s'embarrasse pas de morale. Non, ce n'est ni politiquement correct ni édulcoré. Alors non, si ce genre de personnages vous dérangent et vous fâchent, ne lisez pas les aventures de Benvenuto car Jean-Philippe Jaworski ne nous épargne aucun détail.

Et c'est là également la force de ce livre : le détail. Les descriptions sont telles que le lecteur est transporté au coeur de l'action, auprès de Benvenuto : sur un bateau, dans des geôles, dans la cité de Ciudalia, au coeur de la forêt, dans une auberge… tout prend vie sous nos yeux, l'expérience est totale.
Je n'oublierai pas de sitôt les quelques jours passés en prison en compagnie du narrateur alors qu'il souffre de nombreuses blessures, notamment au niveau de son visage, boursouflé de pus et de tuméfactions. Yeurk. L'exécution devant un palais de Ciudalia, me laisse également des souvenirs assez vifs du bruit des corps qui s'entrechoquent et tombent lourdement sur les pavés. Que dire des scènes de poursuite sur les toits de Ciudalia, dignes d'un film de capes et d'épées ! Quant à l'angoisse des nuits dans la forêt, visitées par une petite fille un peu trop présente… J'en ai encore des frissons dans le dos !
Vous souhaitez de la dark fantasy avec du sang, de la boue, des humeurs visqueuses et tout le toutim : allez-y. En revanche, si les nombreuses et longues descriptions dans lesquelles rien ne nous est épargné ne vous intéressent pas, Gagner la guerre n'est peut-être pas fait pour vous.

Malgré tout, l'auteur sait mener sa barque. Souvent qualifié de littéraire et dense, le style de Jean-Philippe Jaworski est surtout si bien maîtrisé qu'il s'avère très fluide – mais jamais pompeux ! – malgré le soin qui lui est apporté.
Et puis, même si on n'est d'accord ni avec les agissements ni avec les pensées de Benvenuto, on suit ses aventures jusqu'au bout car c'est un narrateur hors pair qui accroche son lectorat et ne le lâche plus jusqu'à la dernière page ! Tant de verve et de bagout (l'argot de la Guilde… exceptionnel !) chez ce personnage qui mêle ironie et humour aux scènes les plus violentes et difficiles. le court chapitre 11, dans lequel il s'adresse directement à ses lecteurs, vaut son pesant d'or !

En suivant ce salopard, c'est toute la politique du Vieux Royaume que l'on découvre. Finalement, Benvenuto n'est qu'un pion, loyal à son patron qui a des vues certaines sur les royaumes d'à côté. Un pion qui se retrouve sur un échiquier qu'il ne maîtrise finalement pas si bien que ça.
Les politiciens sont des manipulateurs ; Benvenuto évolue dans un vrai panier de crabes ! Il vaut mieux se méfier de tout et de tout le monde, et surtout de ses alliés car au final, chacun fait cavalier seul et peut vous planter un couteau dans le dos… Benvenuto autant que les autres !

Avec Gagner la guerre, Jaworski met en scène un salopard de A à Z et le fait avec brio ! Benvenuto est un narrateur exceptionnel qu'on adore lire, mais un sale type qu'on ne prendrait ni comme ami ni comme modèle !
Ma lecture terminée, je n'ai qu'une envie : m'y replonger en écoutant la version audio et relire l'adaptation en BD et le merveilleux recueil Janua Vera !
Lien : https://bazardelalitterature..
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Un chef d'oeuvre de littérature tout simplement. Une inventivité rare jusque dans la langue qui est utilisée pour façonner le héros ou plutôt le contre héros.

L utilisation de l Histoire et son mélange avec les codes de la fantasy immerge le lecteur dans un univers riche ( ciudalia la belle, vieufé le territoire de tous les dangers et bourg preux la rustique province reculée) parfaitement maîtrisé par l'auteur. Rien ne semble sur joué dans cette aventure même la magie qui n est utilisée qu avec parcimonie.

En plus de nous offrir cette immersion totale, Philippe Jaworsky distille des réflexions sur le sens de la politique dans une république. Un écho bienvenu dans la période sombre que nous traversons. Gagner la guerre oui mais pourquoi ou plutôt pour qui ?

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J'ai pas l'habitude de critiquer les livres sur Babelio. Et encore moins les livres que j'ai détestés.
Mais là, avec toutes les critiques positives, voire dithyrambiques sur ce roman, je me sentais lésé. Quoi ? Personne d'autre n'avait haï ce torchon ?

Bon.

En fait, au début, jusqu'à environ la moitié du roman, j'aimais bien. Pas follement, certes, mais je trouvais l'écriture sympathique, les personnages intéressants, l'intrigue prenante.
Je me sentais bien parti pour apprécier ma lecture.

Finalement, je ne l'ai pas finie.

Cela parce qu'une scène de viol complaisamment décrite vient te donner la gerbe en plein milieu du roman.

Sans compter ce qu'on compte d'yeux crevés dans cette ville !

OK. A la limite, le viol, les yeux crevés, les bouches cousues, on s'en fout. C'est un livre, on peut y parler de tout.

MAIS PAS N'IMPORTE COMMENT.

Et ici, sérieusement, la scène du viol est vraiment traitée n'importe comment.

1) le voyeurisme. On a les moindres détails de ce qui se passe. On se prend la violence de Benvenuto, le perso principal, dans la gueule sans rien pouvoir faire - on n'a plus d'espace pour s'extirper du désir morbide et répugnant du personnage. le lecteur est piégé, forcé à ressentir des choses qu'il ne souhaite pas ressentir. Clémentine Beauvais définit très bien le voyeurisme en littérature (ado dans son cas, mais cela peut s'appliquer à n'importe quelle littérature) sur son blog... http://clementinebleue.blogspot.com/2014/01/sur-le-voyeurisme-en-litterature-ado.html
et l'auteur tombe dans ce travers. Ce qui est d'une gravité non négligeable, particulièrement sur le thème si sensible du viol.

2) la complaisance. Ce point-ci rejoint un peu le précédent. Merde, c'est peut-être qu'une impression, mais on dirait que l'auteur prend plaisir à rédiger cette scène, et on dirait même qu'elle est faite pour que le lecteur lui-même (masculin, probablement) y prenne aussi plaisir. Une critique mentionnait même se souvenir de cette scène "avec délectation". OK, c'est pas mal écrit, youhou ! ÇA NE JUSTIFIE PAS TOUT, AU CONTRAIRE. Parce que l'écriture est imagée, parce que l'écriture est entraînante, et que le narrateur vit un kiff de malade à violer une gamine, cette scène est terriblement violente dans sa "banalité", terriblement "pas grave" dans la joie prise par le narrateur et/ou l'auteur. Ce dernier assouvit ses pulsions comme devant un porno et c'est salement immonde.

3) d'ailleurs, c'est pas grave, que la peste de quinze ans ait été violée. Ce qui compte, c'est qu'elle ait pas perdu sa virginité, comme ça son papa pourra pas botter le derrière à Benvenuto. le viol n'est jamais nommé comme tel dans la suite du roman. le violeur n'est jamais puni - d'ailleurs, il serait puni de quoi ? A part s'être approché de la fille de son patron, il a rien fait de grave...
Super, le message, JP, vraiment, pouce en l'air.

Ce qui nous amène au point quatre...

4) ... la culture du viol (si novice, regarder la vidéo de Demos Kratos --> https://www.youtube.com/watch?v=u1t--qEn1F4, maladroite mais accessible). Ce torchon - et je pèse mes mots, car selon moi un bon style et une bonne intrigue ne sont pas suffisants, je crois sincèrement que l'auteur a une responsabilité morale envers ses lecteurs (genre, c'est ok de nous présenter un personnage immoral, dégoûtant, salaud et tout, c'est ok de nous dire qu'il va jusqu'à violer une adolescente pour se défouler, mais zut, tu présentes pas ça sous un jour positif, tu nous dis pas "ce type avait le droit, la fille n'est qu'une peste capricieuse de toute façon et puis en plus on s'est tapé un sérieux kiff, les gars, non ? " - ce torchon, donc, perpétue la culture du viol dans laquelle on baigne déjà.
Warning : je suis un garçon. Je baigne moi aussi dans cette culture et ne suis pas forcément le mieux placé pour en parler, mais ayant pour d'autres raisons déjà subi les conséquences de cette culture (misogyne s'il en est) j'y suis sensible. de plus il me semble important (voire carrément vital) que des garçons en parlent aussi.

Donc revenons au point qui nous intéresse : ce TORCHON (torchon torchon torchon) perpétue la culture du viol, en ne présentant que des personnages féminins soumis et superficiels, et, surtout (encore une fois, oui) en légitimant par le fait "d'avoir passé une mauvaise journée" que Benvenuto viole une fille.
Bah oui : il revient de la guerre, sa putain préférée était occupée, ça fait trop longtemps qu'il a pas baisé le pov chou ; et puis il est devenu pas beau, il a le cafard, y a cette fille qu'est là, seule...
En gros on nous dit que Benvenuto a le droit de la violer. On nous dit aussi que violer c'est quand même vachement agréable. On nous dit que les hommes savent pas se maîtriser. On nous dit que la fille l'avait bien cherché...

OUI, BRAVO MESDAMES ET MESSIEURS ! vous venez de toucher le jackpot en terme de culture du viol. Presque tous les éléments sont rassemblés ! N'est-ce pas trop cool, ce tout-en-un ?

YERK.


Viennent se rajouter à ce tronc principal rassemblant les raisons de détester (et cracher sur) ce roman d'autres défauts, qui, si moindres en comparaison de la médiocrité vicelarde citée précédemment, méritent leur place dans cette critique.

- des loooooooooooooooooooogueurs. le style est entraînant, d'accord, mais, msieur Jaworsky, trop de description tue la description, vous devriez le savoir, vous qui êtes expert en assassinat. Et puis tellement de noms qui s'enchaînent, c'est chiant. Pas d'autres mots, déso pas déso, si vous voulez trouver des synonymes y a un truc qui s'appelle Gagner la guerre qui en regorge.
Eh ouais. Parfois, c'est chiant. Parfois, on croule sous les descriptions et on saute des passages. C'est pas qu'on est des écervelés, msieur l'agrégé de lettres modernes ; c'est juste que parfois, vous êtes juste chiant.

-hop, on met deux sorciers, trois elfes, et on obtient un ersatz de fantasy (--> vous l'aurez compris, il s'agit du truc dont on parle depuis le début et qui se vante de relever de la dark fantasy... attendez je meurs de rire)


BREF

J'aurais aimé avoir du temps à gâcher pour poursuivre ma lecture. J'aurais peut-être paru plus légitime pour en parler.
Mais l'ambiance malsaine du roman, si elle ne m'avait pas gêné d'un premier abord, a fini par rendre exécrable chaque seconde de plus passée à user mes yeux et ma cervelle sur ce ramassis de vomis et ce parangon de pestilence.
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Benvenuto, le héros qui te fait rêver

Lorsqu'on lit Janua Vera, on ne peut pas passer à côté de Benvenuto, ce personnage aussi effrayant que beau et affable, lorsqu'on lit sa nouvelle. Celle-ci a été tellement aimée que l'éditeur a commandé une histoire complète. Et l'auteur, parce qu'il aime les titres clairs et percutants (Je ne me suis jamais vraiment totalement remise de Même pas morts qui dans ma tête se transforme inévitablement en Même pas mal) nous a sorti celui ci : Gagner la guerre. Rien qu'avec cela, tu peux passer un an à méditer sur le titre. D'ailleurs, j'aimerai un jour qu'un prof de philo fasse au moins un trimestre de son cours avec les titres de Jean Philippe Jaworski. Mais je m'égare, penchons nous plutôt sur l'anti héros qu'est Benvenuto.

Cela doit être une sacrée expérience que d'écrire ce type de héros. ON a un type qui a attendu son père toute sa vie. Il a été peintre mais s'est rebellé contre son mentor parce qu'il a couché avec sa mère. iL s'est engagé dans la phalange et a raccroché parce qu'il a mal digéré son dernier assassinat. Il a du coup intégré les Chuchoteurs. Mais il a eu un complot et il a changé de patron : le podestat Leone Ducatore qui l'a transformé en combattant en espion et en complotiste. Et je ne vous raconte pas le livre, c'est ça le pire. Vous vous doutez donc que Benvenuto est le type dangereux par excellence dans le type violent. Son patron es dangereux mais autrement car c'est un requin politique. Il s'est allié un puissant sorcier qui aime jouer avec les âmes. Abandonnez l'idée d'avoir des gentils et des méchants car ils sont tous méchants en fait.

Ciudalia, un vrai panier de crabe.

Il y a sûrement des gens de bien à Ciudalia, mais ce ne sont pas eux qui dirigent la République. Je n'ai pas trouvé une personne dans ce roman qui n'a pas tenté de comploter contre ses petits camarades. Côté livre, j'avoue que c'est un pur régal car dès qu'un personnage entre en scène, on ne peut pas s'empêcher de se demander si celui-ci veut nous tuer ou alors s'il n'a pas été engagé pour nous détruire. Tu n'as pas une connaissance en qui tu peux avoir confiance. Et comme l'auteur bosse bien, chaque chapitre est une surprise totale et chaque personnage va réagir de manière totalement imprévue.

Que vous dire d'autre ? Ce n'est pas un roman, c'est un puzzle, un truc de fou. Vous la voyez la partie de Candy Crush qui vous attend depuis trois mois ? Vous avez fait toutes les combinaisons possibles, ça ne marche pas, vous ne rouvez pas la solution, vous pensez que le jeu est contre vous. MAis vous testez tous les jours pensant que cette fois-ci c'est la bonne. Et vous en êtes accro. Et bien Ciudalia, c'est un candy Crush littéraire. VOUs avez le sentiment que vous ne pourrez jamais prévoir le prochain coup mais vous essayez quand même. Et là arrive le drame : le livre est terminé et vous devez laisser filer les personnages et vous devez quitter la République. Votre seul espoir est de revenir au pays et d'y recroiser vos personnages préférés.
Lien : https://labibliodekoko.com/2..
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Quelle claque romanesque !!
Nous suivons les aventures sanglantes d'un ancien soldat que l'on peut considérer comme un veritable " enfoiré " sans foi ni loi, ni morale mais dont on s'attache terriblement au fur et à mesure que les pages se tournent.
Pour ceux qui ont lu "Juana Vera ", il s'agit de Benvenuto Gesufal ancien phalangiste devenu assassin qui est le personnage principal de l'une de ces nouvelles.
Dans ce pavé qui est " gagner la guerre ", il est l'un des hommes de main et l'instrument mortel du podestat Leonide Ducatore.
Le début commence directement par une guerre maritime réaliste et palpitante dans laquelle nous allons vite comprendre l'homme qu'incarne ce Benvenuto. Et nous allons bien malgré nous, nous attacher à cet anti-héro fourbe et violent. Il va tellement connaître de situations désespérées dont il va arriver à se dépêtrer grâce à un instinct de survie et une résistance physique incroyables que nous ne pourrons en être qu'admiratifs.
Si vous aimez Game Of Thrones par son côté dark, violent, avec des personnages bien souvent immoraux, ses complots politiques...vous ne pourrez qu'aimer voir adorer ce 1er roman et du coup 1er coup de maître de Jean Philippe Jaworski tant il s'en approche. le style compliqué de l'auteur ainsi que certaines descriptions peuvent en rebuter plus d'un au départ mais on s'habitue rapidement et franchement si vous aimez la dark fantasy teintée d'un peu de magie ( pas très présente mais très puissante ), vous ne pourrez qu'apprécier ce roman.
Cela prouve en tout cas que la fantasy française a vraiment de beaux jours devant elle et n'a rien à envier à certains auteurs américains ou anglais.

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Je ne ferais qu'un reproche à ce livre : m'avoir tenu en haleine et empêché de dormir jusqu'à ce que je le finisse. Que ce soit le premier roman de l'auteur est à peine croyable, tant il est maîtrisé de bout en bout. le premier chapitre est en lui-même une nouvelle... avec beaucoup de tranchant.
Il y a de nombreuses raisons à ce succès, je n'en aborderais que quelques unes. Tout d'abord l'univers est original et très bien dépeint. Il n'est pas étonnant en cela que Jaworski ait réalisé plusieurs jeux de rôles grâce auxquels il a dû se faire la main. "Ciudalia", cette Venise fantasmée où tous les coups sont permis (Machiavel est sans doute l'influence principale du roman) est vivante et a un charme particulier. Même lorsque le récit s'en éloigne pour s'aventurer dans des contrées plus proches d'un univers médiéval fantastique traditionnel, j'ai été frappé par l'aisance avec laquelle l'auteur arrivait à rendre crédible les poncifs du genre (nains, elfes, magie etc.) Ensuite le personnage principal, Benvenuto Gesufal, est un enfoiré de première qu'on ne peut s'empêcher de trouver sympathique. L'histoire qui est racontée par sa voix y gagne en saveur, à travers ses réflexions cyniques et sa gouaille d'assassin. Là encore c'est une véritable leçon d'écriture. Enfin, l'intrigue à tiroirs n'est pas avare de coups de théâtre. le lecteur comme le personnage n'est jamais à l'abri d'un rebondissement qui remettrait tout en question et cela constitue à provoquer une tension pour l'inviter à tourner la page suivante... En définitive un grand roman d'aventure pour ceux qui aiment explorer des univers complexes et des histoires écrites d'une plume trempée dans le sang.
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Un petit bijou de fantasy unique en son genre, avec un personnage principal haut en couleur, à la fois détestable et attachant, et dont on déguste l'humour piquant et les réflexions cyniques même dans les pires situations. Les personnages secondaires sont tout aussi réussis, et j'aimerais beaucoup en voir certains faire l'objet d'un roman ou d'une nouvelle à part, pour continuer à explorer l'univers si vaste du Vieux Royaume !

Le style est dense et très travaillé mais pas du tout indigeste : il colle parfaitement à l'univers et à l'ambiance d'intrigues politiques et de coups bas qui se cache derrière les apparences raffinées de la bonne société de Ciudala. C'est ce qui rend le roman si fascinant et qui m'a rendu admirative, car l'auteur maîtrise parfaitement tous les aspects du récit et nous propose de nombreux rebondissements. le seul petit bémol, ce sont quelques longueurs, mais rien de bien méchant, car malgré tout, les pages défilent toutes seules, et on se retrouve bien vite à la fin de ce pavé, à réclamer une suite :)
Lien : http://lecturestrollesques.b..
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