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Citations sur Rois du monde, tome 1 : Même pas mort (86)

Je devrais taire mon enfance. Pour un guerrier celte, il est indigne de parler de l'âge de sa faiblesse. Pour l'homme libre, c'est une honte de croiser ses enfants lorsqu'il porte les armes ou lorsqu'il sacrifie aux dieux ; ces petits roses et fragiles lui rappellent qu'il fut un temps inachevé, qu'il fut un temps incapable de soutenir le regard de l'ennemi, qu'il ne fut un moment qu'une matière brute, minerai à brûler et à fondre. Comme tous mes compagnons, j'ai renié mon enfance, avant même d'avoir atteint l'âge adulte. J'ai lutté contre mon enfance. J'ai passé mon existence à la combattre.
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Mon frère a redoublé ses pleurnicheries. L'arrogance maternelle l'effrayait dans ce climat de catastrophe.
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Sur les traits du seigneur de Neriomagos, j'ai vu se peindre le dilemme entre le succès de l'attaque, qui requérait l'abandon de mon frère, et la parole donné à ma mère, qui mettait en danger tout le groupe d'assaut. Moi, je n'ai pas réfléchi. Le sang seul a parlé ; j'ai ramassé une pique et j'ai couru derrière mon frère.
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Quand commence l'histoire d'un homme ?
Les gens ordinaires se croient souvent l'initiale de leur propre récit. Ils délivrent leur nom, celui de leurs parents, le lieu de leur naissance, du moins quand ils savent tout cela. D'autres inventent, même sans chercher à mentir. En vérité, cela a-t-il le moindre sens ?
Sur le champ de bataille, les héros procèdent différemment. Ils clament le nom de leur père, celui du père de leur père et des aïeux les plus anciens dont ils perpétuent le sang ; ils énumèrent aussi tous les vaincus qu'ils ont tués. Ainsi s'identifient-ils par ceux qui leur ont donné la vie et par ceux à qui ils l'ont ôtée.
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Mon vrai pays, c'est ma jeunesse, perdue au détour d'un col ou d'un méandre, derrière moi. Quand je contemple les collines, les bois, les rivières de cette terre, d'autres images se superposent au paysage, et je ne puis reconnaître la nature de l'ivresse qui se grise. Orgueil, nostalgie ? La frontière n'est pas nette, en moi, entre le conquérant et l'exilé.
La terre que je porte dans mon coeur, c'est une région de champs étroits, où l'ivraie et le chardon se mêlent à l'épeautre et à l'engrain. C'est une région de rivières douces, qui s'languissent dans des lits de cailloux blancs en été, qui roulent des tourbillons sombres sur les berges et les prairies lors des crues d'hiver. C'est un pays de pâtures grasses, de fondrières fleuries, de ruisseaux vagabonds, de forêts enchevêtrées où le jour perce en ondées dorées.
J'ai toujours l'amour du pays d'où je viens. En ce sens, je suis comme tous les déplacés.
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Debout ,a grondé le seigneur de Neriomagos.La souffrance , c'est de la force.
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