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Citations sur Rois du monde, tome 1 : Même pas mort (86)

Je veux, pour ma fin, un éclat et une brutalité comparable aux forces qui ont gouverné ma vie. Je veux goûter la volupté jusqu'au bout, jusque sous la morsure des lances et des haches rasennas. Puis je veux ma dépouille exposée sur le champ de guerre, à pourrir au soleil et à la pluie. Je veux être dévoré par les charognards, défiguré par le bec des corbeaux ; ils me porteront, mort, là où je je ne suis jamais allé, vif. Dans le ciel.
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Alors, puisque je ne peux adopter ni la voix de l'homme commun, ni celle du guerrier, ni celle du poète, je créerai ma propre manière. Ainsi mon récit sera mien non seulement par l'histoire, mais aussi par la forme. Puissent les dieux me guider sur ces chemins-là, comme ils l'ont fait sur d'autres voies. J'aurai besoin de leur bienveillance dans cette entreprise ; car, à la vérité, mon histoire commence là où se terminent toutes choses.
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Je suis l'origine.
– Je suis la folie.
– Et je suis la souveraineté.
– Je suis le renoncement.
– Je suis le commencement.
– Et je suis indéfiniment.
– Je suis la mère.
– Je suis la fille.
– Et je suis l'âme du monde.
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- Il voulait conquérir le monde ?
Ma mère est partie d'un grand éclat de rire.
- Conquérir le monde ? s'est elle exclamée. Quelle imagination, Bel ! Les Celtes sont bien trop occupés à se déchirer les uns les autres !
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La douceur d’Attegia, la richesse du Gué d’Avara, je les sais largement embellies par la distance. Y revenir ne serait qu’un nouvel exode, une autre chimère poursuivie dans le tumulte des festins et des mêlées, un simple refrain dans la banalité héroïque. Y revenir, ce serait retrouver des étrangers là où jouaient des enfants, des sépultures là où vivaient des amis. Y revenir, ce serait m’exposer à embrasser moins de lumière que dans la mélancolie ; ce serait me soumettre à la désillusion vulgaire du réel. (p. 146.)
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Certes, je suis roi, je suis victorieux, je suis bâtisseur. Certes, j'ai gagné de haute lutte les contrées occupées par mes tribus. Mais au fond de moi, je ressemble beaucoup aux peuples qui ont fui devant mes guerriers. Je ne suis pas de la terre où m'a mené ma course. Mon vrai pays c'est celui qui m'a formé et que je porte dans le cœur. Ce royaume où j'exerce mon autorité n'est qu'un édifice taillé à la mesure de mon ambition. Ce n'est que le cadre de ma majesté. Mon vrai pays c'est celui où j'ai été faible avant de devenir fort, c'est celui où j'ai rêvé avant de régner, c'est celui où j'ai vécu avant de gagner le royaume où je mourrai. Mon vrai pays c'est ma jeunesse, perdue au détour d'un col ou d'un méandre, derrière moi. Quand je contemple les collines, les bois, les rivières de cette terre, d'autres images se superposent au paysage, et je ne puis reconnaître la nature de l'ivresse qui me grise. Orgueil, nostalgie ? La frontière n'est pas nette, entre le conquérant et l'exilé.
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Dans le jour finissant, sur un isthme de sable et de galets fraîchement lavés, j’avance vers l’île des Vieilles. Je marche seul, pour la première fois depuis des mois, des années, sinon depuis ma naissance.
Le péril, je l’ai déjà affronté, à plusieurs reprises. Mais c’est une chose de voir la mort rôder en tenant la main de ta mère, en se serrant les coudes dans une bande de guerriers, en t’accrochant au compagnon impuissant qui te regarde perdre ton souffle et ton sang. C’en est une tout autre d’avancer seul à la surface du monde, dans le grondement de l’océan et les railleries du vent. Avec moi, il n’y a même plus le halètement d’un chien, le souffle d’un cheval. Je n’ai plus que le chahut des oiseaux et le trottinement des crabes, sur un sol mouvant où s’étalent des fragments de ciel.
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La racaille, elle se croit forte ? Elle imagine qu'elle peut me la mettre bien profond ? On va leur montrer à ces bâtards ! On va leur tomber sur la tronche ! On va leur casser les reins ! Ils veulent jouer à la guerre ? On va les défoncer ! Et quand ce sera fini, je suspendrai leur viande sur mes frontières ! Ils serviront de perchoirs à corbeaux !
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Pour la première fois, j'ai humé ce soleil balsamique, cette promesse d'opulence, de fleurs et d'épices.
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Au bout du harassement, on accédait à des éblouissements. A force de douleur, le corps s'effaçait, se transformait en pur mouvement.
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