Citations sur J'aurais pu devenir millionnaire, j'ai choisi d'être va.. (150)
Démesurés, les arbres géants enfouissaient leurs branches dans le ciel, et les étoiles brillaient comme des diamants accrochés à leurs aiguilles.
On fait de lui un des fondateurs de l'écologie, mais ses représentations, ses méthodes et sa façon de l'exprimer n'ont rien à voir avec l'écologie contemporaine, qui est une science qui s'exprime en articles austères dans des revues spécialisées : s'il est le père de l'écologie, c'est au sens de l'ancêtre mythique, comme dans les légendes indiennes de fondation du monde.
Et voilà, c'est ça : ce dieu des enfants grimpeurs et casse-cou, avec son regard clair et bienveillant, sa barbe douce et son sourire amusé, ce dieu du salto improvisé et du matelas protecteur, qui veille en toutes situations à ce qu'il ne leur arrive rien, c'est lui : John Muir.
John Muir a contribué à ce qu'il y ait encore des séquoias, et que cent ans après on s'en émerveille encore.
Il aime les feux, toutes les occasions sont bonnes pour en faire, il aime les feux de camp comme tout le monde, mais il les aime démesurés, il aime les montagnes de branches d'où jaillissent des flammes plus hautes que lui qui illuminent les lieux et les arbres, qui les transforment en colonnes palpitantes sur le fond très noir de la nuit.
Je ne me soucie de vivre que pour inciter les gens à regarder la beauté de la Nature.
« Le concept de dette écologique est récent, un peu flou, mais très utile, car il vise à mesurer une variable cachée, dont on préfère qu'elle reste cachée : il est des développements économiques spectaculaires qui se font par l'exploitation d'une ressource dont le coût n'est pas comptabilisé. On prend en compte le prix de l'exploitation, mais pas celui du manque, celui-ci constituant une dette écologique, qui se paiera plus tard. Cela concerne l'eau, les forêts, la faune marine, tout ce que l'on prélève sans compter en estimant que c'est inépuisable. »
« Le monde n'est pas fait spécialement pour l'Homme, il croit en occuper le centre, mais il n'est qu'une petite part du Grand Tout, il peut disparaître sans que la planète n'en subisse une bien grande
commotion. »
[Le mulet]... n'en pouvait plus. L'herbe était rare, déjà mangée lors du passage des moutons qui derrière eux ne laissaient rien, la multitude bêlante ravageant les étendues vierges comme des vols de criquets en sabots. Un soir que Muir l'avait lâché au bord d'un marais, il en explora les bords pelés et revint la tête basse vers son maître en train d'allumer un feu, il se blottit contre lui et lança un appel déchirant, un long cri qui hésitait entre le hennissement et le braiement, qui hésitait, mulet qu'il était, entre papa et maman, il ne savait plus, il en avait assez. Assez de la montagne, assez de la forêt, assez de la promenade. Il voulait rentrer, dormir à l'abri, brouter, qu'on le nourrisse et qu'on le porte, qu'on le considère enfin et qu'on cesse de croire qu'il est inépuisable et capable de tout. Muir, ému, lui donna ce qu'il lui restait de pain.
Finalement c'est la peinture qui permet le mieux d'approcher ce que Muir a pu voir. La subjectivité de la peinture est la meilleure façon de saisir l'élan intérieur qui nous porte vers un paysage.