Citations sur J'aurais pu devenir millionnaire, j'ai choisi d'être va.. (150)
C'est la grande bataille entre la justice paysagère et le Diable, entre la naïve beauté du monde et ce mal absolu qu'est l'enrichissement de quelques-uns par la destruction des chefs-d'oeuvre naturels.
Cet homme-là, un peu exalté, jamais fatigué, et d'une extrême humanité, mérite qu'on raconte son histoire. Je ne sais pas s'il en existe d'autres comme lui, je ne sais pas s'il en existe encore, je ne sais pas s'il y en a eu beaucoup, mais de savoir qui lui un jour un John Muir, cela suffit pour rassurer quand à l'humanité.
Monsieur l'alligator, je vous souhaite d'échapper à ces monstres... Profitez bien de vos tendres lits de boue, et de l'eau bourbeuse comme abri, où flotte de beaux nénuphars odorants... Et offrez-vous de temps en temps une petite bouchée d'homme, comme friandise ; car d'hommes il n'en manque pas...
« Dessiner soulage, apaise, canalise le corps qui sinon s'agite en vain; dessiner permet de voir mieux qu'avec les yeux qui sautillent d'un point à l'autre, permet d'attraper le monde et de se savoir dedans. La qualité du résultat n'a pas d'importance, quand on se réveille de ce moment où l'on a mangé le paysage, on peut bien partir en laissant le dessin, il ne manquera pas, tout a été accompli au moment de le faire. »
En l'écoutant, [John] Muir pensait que la région de l'or recelait d'étranges épaves, des hommes rares et étonnants qui méritaient qu'on les écoute, mais qui allaient disparaître sans que personne ne s'en aperçoive. Celui-ci avait arpenté les montagnes à la recherche d'un trésor enfoui, et il s'était trouvé chez lui dans cette forêt où l'or était absent, se contentant pour finir de quelques livres. Seul, il écoutait, il regardait, il reconnaissait les oiseaux, les plantes et les traces des animaux, et quand il se taisait, il montrait une extrême sensibilité à l'influence silencieuse de la forêt. Il souriait aux écureuils, et caressait tendrement les jeunes pousses de séquoias qui lui arrivaient à l'épaule, il les encourageait sans doute et leur souhaitait de pousser jusqu'au ciel, qui est leur vrai pays.
Rien n'est plus loin de la Sauvagerie que Walden, et il ne comprend pas que l'on considère Thoreau comme un ermite. Se retirer à Walden, c'est un peu comme se retirer dans sa chambre, ou bien dans une cabane au bout du jardin, et ses amis venaient le voir par le train dont, de la cabane, on aperçoit la voie.
Mais si la nature que l'on étudie n'a pas besoin d'âme, la nature vécue n'est que ça, et Muir, avec son étrange écologie poétique et biblique n'écrit que ça, la splendide exaltation que procure la simple considération d'un arbre.
J'ai quand même consulté les cartes, les horaires de vols, le trajet précis du John Muir Trail, et puis j'ai lu avidement les récits illustrés que l'on trouve sur les blogs de voyageurs, sans intérêt littéraire ni photographique, mais très informatifs ; et puis je me suis dit que ça n'en vaudrait pas la peine, que cela ne me rapprocherait pas de mon sujet, parce que la tentation touristique est une impasse : le tourisme est un maléfice qui rend faux tout ce qu'il touche.
Avoir peur, ce n'est qu'un manque de foi ; une tempête, ce n'est qu'une violente effusion d'Amour.
Les signes dissimulés dans l'enfance ne se développent pas toujours en destin, mais ils sont les germes d'autres vies qui n'ont pas toutes été vécues, des graines dormantes dont l'immobilité ne signifie pas qu'elles soient mortes.