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« Je ne voulais pas déterrer le passé, crois-moi ! La problème, c'est que le passé peut très bien se déterrer tout seul. » (p.191)

Alban Jessel a tout pour être heureux : une femme avec laquelle il file le parfait amour, deux enfants déjà grands à l'université, une entreprise prospère d'aménagement de parcs et jardins. Jusqu'au jour où le passé le rattrape : une inconnue le contacte, elle se nomme Virginie et travaille dans un hôpital. Une patiente, prénommée Michelle, décédée récemment d'un cancer, lui a demandé en guise de dernière volonté de remettre à Alban une enveloppe contenant des photographies et un message : toute sa vie, elle n'a aimé que lui. Sauf qu'Alban ne connaît pas de Michelle... Vraiment ? Les souvenirs refont surface petit à petit en même temps que les mensonges s'accumulent…

La sortie d'un roman d'Armel Job, c'est mon petit plaisir annuel. Aussitôt paru, aussitôt lu ! Et « Un père à soi » m'a littéralement happée, je l'ai dévoré.

Impossible de résumer l'intrigue : ce serait la dénaturer tant il y a de petits rebondissements qui ont de grandes conséquences et il faut que le lecteur les découvre et les explore pas à pas, au rythme du personnage principal. On croit tenir le fin mot de l'histoire mais pas du tout : comme dans la vie réelle, les choses sont souvent plus compliquées et plus tortueuses qu'il n'y parait. Il y a les non-dits, les mensonges, les faux-semblants qu'Armel Job décortique patiemment, avec tendresse et sans jugement. L'histoire d'Alban m'a réellement touchée car elle est celle d'un homme « comme tant autres », avec ses doutes et ses certitudes, ses qualités et ses défauts.

Et toujours, ce que j'apprécie le plus dans les romans d'Armel Job : il y a Liège, la Batte et Saint-Pholien, il y a la Bush, les pralines Galler et la jatte de café, il y a la Wallonie picarde avec la bonne petite vieille qui appelle tout le monde « fieu » et déclare « attends une miette » quand elle se souvient tout à coup de quelque chose (un peu à la manière d'une madeleine de Proust, j'ai souri et j'ai repensé à mes grands-parents que j'ai entendu un nombre incalculable de fois me dire « ratind une miette » quand j'étais trop pressée.). Tous ces petits détails réels ancrent l'intrigue dans un cadre très réaliste, le rendant en tout point vraisemblable et donnent du corps à la fiction.

Les romans d'Armel Job me déçoivent rarement et, cette fois encore, « Un père à soi » était une belle plongée dans l'univers de l'auteur, à la découverte de ce qui nous rend humain : nos actes et leurs conséquences.
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Un simple coup de téléphone peut bouleverser votre vie et perturber durablement votre couple, aussi lié soit-il.
Ainsi Alban tombe-t-il des nues quand il apprend d'une jeune femme inconnue qu'une amourette de son adolescence qui vient de mourir d'un cancer n'avait aimé que lui toute sa pauvre vie. Quelques photos jaunies et Alban replonge dans sa jeunesse mais sans mettre son épouse au courant, peut-être pour lui épargner une jalousie posthume. Et parce qu'Alban n'a pas l'exclusivité du mensonge et de la dissimulation, ce secret va peser sur sa propre existence, chambouler toutes ses certitudes et le plonger dans la tourmente.
Le style très plaisant et faussement naïf d'Armel Job sublime cette délicate intrigue sur notre fragilité et nos difficultés à résister à l'émotion face à une situation inattendue.
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Coup de coeur !
Et je commence par un sentiment de fierté "nationale" car, bien qu'il soit édité par une maison française, Armel Job prend la Belgique comme cadre. Et il ne s'en contente par : il décrit la culture des chicons, ses personnages boivent de la Pup' , des jattes de café et dégustent avec gourmandises des spécialités de chez nous . Ces détails font du bien, apportent une note bien personnelle et, pour moi, une sorte de crédibilité.
Ce roman est aussi un excellent thriller psychologique, d'autant plus réaliste que les personnages sont "ordinaires" et je le précise sans aucune connotation péjorative. On aurait pu, on pourra en rencontrer.
Qui dit thriller, dit suspense ! Présent du début à la fin. par petites doses ,sans trop d'éclat, mais qui provoquent chaque fois un effet de surprise !
Les qualités littéraires du récit sont indéniables : l'analyse psychologique des personnages est précise, tout comme l'évolution de leur parcours intérieur.
C'est un récit qui se lit vite , j'ai été happée par les thèmes abordés qui sont interpellants et graves mais grâce à des mots simples, bien choisis, des phrases bien structurées sans aucune lourdeur, l'auteur nous fait partager le quotidien et le cheminement de ses héros. Il se dégage de ce roman une apparente simplicité qui nous permet d'éprouver empathie, émotions et discernement à l'égard des protagonistes.
Cette simplicité est toute relative car, derrière le texte, on ressent le travail de l'auteur, rigoureux, précis qui témoigne avec exactitude du ressenti des personnages et qui interpelle le lecteur .A leur place, qu'aurions-nous fait ?
A lire sans hésiter !
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Quelle surprise pour Alban quand il est contacté par Virginie, une jeune fille de 20 ans employée dans une maison de repos, qui a des révélations à lui faire. Une des résidentes de la maison de repos, décédée depuis peu, a en effet confié une mission à Virginie : retrouver Alban et lui dire que pendant toute sa vie, elle n'a cessé de penser à lui et à leur très brève rencontre. Mais bien entendu, les révélations ne s'arrêtent pas là, et Alban, qui est marié et père de deux grands enfants, est bien vite confronté à un dilemme : que dire et ne pas dire à son épouse et à leurs deux enfants. Sans compter que ce retour dans le passé l'encourage à se poser des questions sur son présent. Un père à soi est un roman à lire absolument pour se laisser emporter avec plaisir dans le flot des révélations et des dissimulations. Dans ce très beau roman, Armel Job revisite les liens parentaux et conjugaux avec bienveillance. J'ai beaucoup aimé.
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Comprendre et ne pas juger. Maxime de Georges Simenon, qui me vient souvent à l'esprit quand je lis un Armel Job. Mon auteur wallon préféré a le don de rendre extrêmement vivantes des histoires simples de gens simples de notre région. Toujours avec une perception aiguë de l'être humain, y compris dans les petites compromissions ou la naïveté qui peut virer à la bêtise. le sens des mots, le choc des images, belle écriture fluide d'un érudit qui ne ressent pas le besoin de le démontrer. Il m'a manqué les traits d'humour parfois sarcastiques qui parsèment souvent ses récits. Bon job quand même.
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Page Facebook: Pascale Bookine
Blog : pascalebookine.eklablog.com

« Lorsque nous rentrons d'une balade en forêt, nous avons sans le savoir dérangé et écrasé des centaines de vies minuscules sous les feuilles du sentier. Dans la vie, c'est pareil. Ce que recouvrent nos traces, nous l'ignorons. le jour où, par hasard, un dégât nous revient que nous avons provoqué, nous sommes tentés de rebrousser chemin pour réparer. le problème, c'est que marcher vers l'arrière cause autant de dommages que de marcher vers l'avant. » ****

Alban Jessel mène une vie bien rangée dans la région liégeoise : une épouse, Lydie, deux grands enfants, une entreprise paysagiste. Rien ne vient troubler cette existence ordinaire jusqu'au coup de téléphone d'une jeune femme, Virginie : elle a un message à lui transmettre. Virginie travaille dans un hôpital et elle y a passé beaucoup de temps avec une patiente en phase terminale, Michelle, qui avait pour dernière volonté la transmission d'un tendre message à Alban : elle n'avait jamais aimé que lui. Alban est d'autant plus troublé qu'il n'a aucun souvenir d'une relation avec cette Michelle. A moins que…

Je n'en dis pas plus sur l'intrigue au risque de spoiler mais « Un père à soi » est un roman très prenant dans lequel les rebondissements se succèdent. Entre mensonges et faux-semblants, l'auteur y dissèque, dans la langue riche et élégante qui caractérise ses oeuvres, les failles de l'âme humaine, la remise en question des certitudes, le désir de réparation, les manques affectifs, les bouleversements qui viennent faire irruption dans nos vies de manière inopinée. J'ai particulièrement aimé la tendresse douce-amère qui s'en dégage, surtout vers la fin, à l'image de ce « temps d'automne doux et fragile, empreint d'une certaine nostalgie qui doit plaire aux résidents des cimetières ».

Un roman tout en finesse, dans la lignée des oeuvres précédentes de cet excellent auteur, et que je vous recommande.
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Mon premier livre d"Armel Job et j'avoue ma légère déception par rapport aux notes de babelio....je mets néanmoins un 4 **** même si j'ai trouvé l'histoire un peu invraisemblable....en fait , rien n'est illogique mais pourtant j'ai eu du mal à trouver cela crédible...bon, il faut passer cela et garder la manière dont le héros, confronté à cette femme qui surgit dans sa vie pour lui rappeler son passé comme un bel exercice et le voir changer sa vision du monde et de la relation avec sa femme, tout cela est interessant....un bel exercice aussi sur le mensonge....
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Ce récit nous fait une brillante démonstration de l'engrenage dans lequel nous tombons quand nous commençons à mentir. Alban paysagiste dans la quarantaine reçoit un tél d'une auxiliaire d'EMS qui doit lui transmettre un message d'une résidente décédée et qui s'avère être une ex-copine. Pourquoi ne dit-il pas à son épouse avec qui il a rendez-vous, pourquoi la jeune fille ment-elle ? rien de prémédité mais un mensonge en entraine un autre et il devient de plus en plus compliqué d'avouer la vérité. Ce livre nous tient en haleine jusqu'à la fin, car les rebondissements sont nombreux. Une fine étude psychologique sur le désir de père, des secrets de famille, le passé qui nous rattrape et bouleverse notre présent. GB
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Alban Jessel a tout pour être heureux : il est marié à Lydie depuis plus de vingt ans, ils ont deux grands enfants étudiant à l'université, et il dirige une entreprise paysagiste prospère.

Un vendredi soir peu avant la fermeture, il reçoit un coup de fil d'une jeune fille qui tient à le rencontrer car elle aurait des révélations à lui faire. Intrigué mais curieux, Alban accepte ce rendez-vous étrange. Pour l'honorer, il profitera de sa balade dominicale sur la Batte à Liège - c'est ainsi qu'on appelle le marché qui déroule tous les dimanches matins le long de la Meuse à Liège-Belgique : c'est le plus ancien et le plus grand marché belge et son nom trouve ses origines vers 1561 : batte signifie quai.

La jeune fille, Virginie, lui annonce qu'elle est la fille d'une certaine Michelle (appelée aussi Carol) , et qu'elle exécute ses dernières volontés édictées avant son décès : Alban serait le père. Il doit fouiller au plus profond de sa mémoire pour se rappeler un amour de jeunesse, bien avant Lydie.

Et voilà que sa vie bascule. La suite de l'histoire est faite de rebondissements, de mensonges, de faux-semblants, de conséquences d'actes du passé qu'il faut assumer, de besoin de réparation.

Chacun doit continuer de vivre avec ses propres vérités, faire la paix avec son passé, remettre en question sa place dans la famille qu'il a construite.

Armel Job, comme à son habitude, plante de décor de ce roman en Belgique et plus précisément à Liège. Il crée des personnages qui pourraient être nos voisins, il dissèque les failles et les sentiments humains. Il ne juge pas, il montre tout simplement l'Homme tel qu'il est.

Bien qu'il y ait pas mal d'ingrédients qui auraient pu m'intéresser, je suis déçue par la "tournure" qu'a choisi Armel Job pour ce roman. J'ai d'ailleurs eu du mal à terminer ce livre, j'avais l'impression qu'il se trainait en longueur. Je n'arrivais qu'à lire que peu de pages à la fois. Mais je voulais connaître la fin.
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Un autre suspense psychologique très prenant que nous propose Armel Job avec cette histoire d'une jeune fille qui apparaît soudain dans la vie d'Alban Jessel et de son épouse Lydie et qui va provoquer un tremblement de terre. Encore une fois, le suspense s'intensifie et se complique au fil des pages avec des fins de chapitre qui nous laissent comme sur le bord d'une falaise et nous attirent irrésistiblement vers le vide car l'envie de découvrir la suite est trop forte.
Surprises, revirements de situation, mystères qui se dévoilent, rebondissements, l'auteur nous entraîne dans les méandres d'une intrigue qui se complexifie et demande toute notre attention. Mais la récompense est grande.
C'est intelligent, écrit avec talent, une fine analyse psychologique de nos envies cachées et de nos contradictions, une sorte de jeu de cache-cache entre les personnages où chacun cherche à se comprendre et comprendre l'autre et découvrir ses motivations profondes. Croire ou ne pas croire ? Qui dit vrai ?...
Un très bon Armel Job.

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