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sur 398 notes
L'étoile du Nord de D. B. John est une expérience de lecture en apnée. Une immersion intéressante, parfois douloureuse, cauchemardesque en Corée du Nord.
Trois personnages et trois histoires d'abord différentes émaillent le récit. Par ordre d'apparition, nous avons d'abord Jenna, brillante américaine, issue d'immigrés coréens, traumatisée par la disparition de sa soeur jumelle douze ans plus tôt en Corée du Sud.
Persuadée qu'elle a été enlevée par le régime nord coréen, elle accepte d'intégrer la CIA pour réussir à la retrouver. On suit alors sa formation et ses activités en lien avec la Corée du nord, dont la réception d'un haut dignitaire et un voyage à Pyong-Yang.
Cette partie du roman est un roman d'espionnage classique. Il occupe beaucoup la première partie du livre puis laisse de plus en plus la place aux deux autres protagonistes.
Moon est une vieille dame qui habite dans une région rurale de Corée du Nord, non loin de la frontière chinoise. Elle essaye tant bien que mal de survivre et décide de vendre sa cuisine sur le marché de la ville voisine. A travers ses peurs, ses succès, ses rencontres, ses démêlés avec la police ou les autorités, on est dans un autre roman, apparemment déconnecté de l'histoire de Jenna. Un roman social et quasi documentaire, effrayant et qui nous montre de façon juste et cruelle, la vie quotidienne des habitants de la Corée du Nord.
Son histoire et celle de Jenna vont finir par rencontrer celle du troisième personnage.
Cho est un haut dignitaire du régime de Kim Jong-Il. Il est issu d'une famille privilégiée et se trouve à la tête de la délégation qui se rend à New-York à l'ONU, où il croise Jenna qu'il va revoir ensuite à Pyong-Yang. Or, Pour les dignitaires du régime, être sur la corde raide n'est pas une simple métaphore. le dictateur a sur vous aussi droit de vie et de mort. Cho va en faire l'amère expérience.
L'histoire de Cho prend de plus en plus de place au cours du roman pour en devenir l'intrigue principale de la deuxième moitié.
Le roman démarre très lentement (trop ?). L'histoire de Jenna est sans surprise. En revanche, la plongée dans le monde de Moon est sidérante mais on n'est plus dans un roman d'espionnage. L'histoire de Cho se lit, elle, comme un thriller paranoïaque.
On est donc dans un mélange des genres qui pourrait surprendre. Les amateurs de thriller pur et durs seront déçus mais tous ceux qui veulent découvrir la Corée du Nord par le prisme d'une histoire teinté de suspense et d'espionnage vont adorer.
La découverte du camp 22, goulag où se déroule des expériences terrifiantes va faire frémir, surtout que l'auteur semble s'être extrêmement bien documenté. Il ne faut pas rater les notes de la fin du livre, plus terrifiantes que le roman.
Les 100 dernières pages en version poche de ce pavé de plus de 600 pages retombent toutefois dans les standards anglo saxons du genre avec action, poursuite, etc. le réalisme dans lequel baignait le livre s'evapore avec des doses de jamesbonderies agréables à lire, certes, car ben écrites, mais dont je n'ai pu m'empêche de penser qu'elles venaient comme un cheveu sur la soupe.
D. B. John a écrit un roman hybride mélangeant plusieurs genres pour nous faire découvrir un pays énigmatique et coupé du monde.
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Il est une erreur à ne pas commettre en abordant ce genre de roman , c'est de trop espacer les moments de lecture , au risque de perdre un peu le fil de l'histoire .Voilà , cette erreur je l'ai commise et elle a sans doute un peu altéré le plaisir que j'ai ressenti . Bon , d'accord , si j'ai pris certaines libertés, c'était pour une raison impérative et pour la bonne cause : les petits - enfants et des heures de bonheur !
Bon , venons - en au fait . D'un côté , les Etats - Unis avec la CIA , de l'autre la Corée du Nord avec son " Glorieux Général " et sa terrible et efficace police secrète. Entre les deux , vous l'aurez deviné, une histoire mouvementée de " je t'aime , moi non plus " , un problème d'accord anti - nucléaire ,une bricole , trois fois rien , quoi , ah , oui , il y a aussi quelques histoires de rapts , d'enlèvements de la part des Nord-Coréens ...C'est d'ailleurs en partie pour retrouver sa soeur , kidnappée pour les uns , noyée pour les autres que Jenna va se retrouver dans une situation plus que dangereuse . Très beau personnage que cette jeune femme à qui on s'attache vraiment . Pour bien " équilibrer " les choses , on rencontrera aussi une autre admirable femme coréenne , Moon , et quand on dit " admirable " c'est le minimum..Du reste , son nom , se retrouve dans la...... On ne risque pas de l'oublier, et on ne se débarrasse pas facilement ainsi de son souvenir . Troisième personnage , Cho , un homme étrange qui gagne peu à peu notre sympathie et montre un " aspect " plus courant qu'on ne le croit en Corée du Nord . Ces trois personnages sont essentiels , on suit leurs destinées avec passion .
Concernant la forme du roman , il alterne les situations aux Etats -Unis et en Corée du Nord et j'avoue que si la fin est haletante , j'ai trouvé le début un peu plus ennuyeux d'où ma remarque initiale , au point que j'ai parfois eu envie de mettre " la flèche " comme disent les cyclistes sur le point de renoncer . Néanmoins , je peux le dire , je ne regrette pas d'avoir persévéré !
Le roman s'appuie sur des faits avérés et il faut ABSOLUMENT lire les notes figurant en fin d'ouvrage . Un énorme travail . Le revers de la médaille ? Un roman , par définition , n'est pas un document historique et la fiction est souvent un peu trop exagérée à mon sens , certaines situations manquent un peu de crédibilité. " L'Etoile du Nord" par exemple.....oups...
Le livre est très bien traduit , la seconde moitié est vive , alerte , haletante et on découvre avec intérêt mais non sans une " certaine anxiété " , quelques aspects d'un mode de vie terrible , inhumain ,atroce....Incroyable ..
Les petits - enfants ont rejoint leur domicile , hélas, et je vais reprendre un rythme de croisière un peu plus régulier.
Si j'avais le choix ? Sans hésitation les petits - enfants , bien sûr , et tant - pis , mais vraiment tant - pis pour la régularité de la lecture. La prochaine fois qu'ils viendront , je ferai "pause - lecture" pour moi et ...je leur lirai des histoires .
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Vrai thriller et roman d'espionnage captivant, L'Etoile du nord est de surcroît un documentaire hallucinant et terrifiant sur la Corée du Nord et son « Cher Dirigeant », dans les années 2010 et 2011.

Cher Dirigeant ! Voilà comment son peuple, en dévotion jusqu'aux larmes, s'adressait au Président Kim Jong-il, – aussi célébré comme Guide suprême, Grand Soleil, Glorieux Général ou Président éternel –, qui régnait en maître absolu à Pyongyang sur la République populaire et démocratique de Corée.

L'intrigue du roman est venue à son auteur, un journaliste et écrivain gallois du nom de David B. John, à la suite d'une visite touristique sur place en 2012. Au cours d'enquêtes approfondies menées par la suite, il a pu rassembler des informations précises, mentionnées en fin d'ouvrage, pour justifier la plausibilité des péripéties qu'il a imaginées pour les personnages fictifs du roman.

À Washington, Jenna Williams, jeune trentenaire née d'une mère coréenne et d'un père afro-américain, est restée marquée par la disparition inexpliquée de sa soeur jumelle, douze ans plus tôt, sur une plage d'une île sud-coréenne proche des rivages nord-coréens. Elle ne peut se résoudre à la version officielle d'une noyade accidentelle et penche plutôt pour un rapt. Maître-assistante au département des langues et civilisations étrangères à l'Université de Georgetown, elle a produit une thèse brillante sur la stratégie dynastique des Kim, initiée par Kim Il-sung, « le Grand Leader », et consolidée par son fils, le déjà cité Cher Dirigeant (avant donc que l'actuel Président Kim Jong-un, « le Génie des Génies » ne lui succède après sa mort).

La thèse a retenu l'attention du Département d'Etat et de la CIA, qui s'alarment des essais balistiques dont se glorifie le Cher Dirigeant. Amenée à rejoindre les services spéciaux américains, Jenna participera aux négociations diplomatiques avec une délégation nord-coréenne, à Genève, puis à Pyongyang. Cela lui permettra de mener son enquête jusque sur le terrain.

En parallèle, l'auteur présente un aspect de la vie quotidienne en Corée du Nord, dans une région éloignée de la capitale, par le biais de Moon, une vieille femme qui s'efforce de survivre dans des conditions misérables. Un deuxième personnage complète le panorama. Cho est un jeune officier brillant et élégant appelé à de très hautes fonctions diplomatiques, mais qui devra prendre garde, car à Pyongyang plus encore qu'à Rome, il n'y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne. L'auteur nous introduit ainsi dans les recoins les plus secrets du mystérieux camp 22, un goulag où se mènent des recherches et des expériences qui font froid dans le dos.

L'Etoile du nord se situe dans la tradition des romans d'espionnage vedettes, où l'on fait mine de croire à quelques invraisemblances. Telle un James Bond féminin, Jenna a affaire à une secte criminelle aux pratiques à la fois démoniaques et grotesques, à la solde d'un dictateur psychopathe et mégalomane, parfaitement conscient de la politique intérieure et étrangère qu'il mène.

Mais dans le roman de D.B. John, si les péripéties sont fictives, la secte est réalité. Tout le monde sait que la dictature communiste nord-coréenne est une abomination pour son peuple et qu'en raison de la longévité et de la stabilité de la dynastie des Kim, elle peut présenter un danger pour les démocraties, si elle les considère comme des ennemis à détruire. Pour s'en convaincre, il suffit de lire les notes présentées par l'auteur en fin de volume.

J'entrevois quelques critiques, assorties d'une moue dubitative : « oui, mais les Américains… ! ». Il est vrai qu'entre les soi-disant journalistes d'investigation, les journalistes indépendants autoproclamés, les « vraies » télés et les « vrais » sites d'information, certains peuvent en arriver à croire n'importe quoi et à douter des attraits de la démocratie.

Efforçons-nous de la préserver et que cela ne nous empêche pas de prendre du plaisir à la lecture de ce roman haletant.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Si on a longtemps, et aujourd'hui encore, négligé le rôle joué par les femmes en matière de renseignement. et d'espionnage,

Jenna Williams, une afro-américaine par son père et coréenne par sa mère, est enseignante. Spécialiste de la Corée du Nord et des Kim, Jenna est enrôlée en 2010 par la CIA afin de vérifier ce qu'il en est des intentions militaires de Kim Jong-i
Cette jeune universitaire brillante, ayant une grande connaissance de la péninsule coréenne, et plus précisément de la dictature des Kim va se retrouver embarquée dans une folle histoire aux ramifications immenses .

L'écrivain, D.B.John, un journaliste gallois, livre avec cette Étoile du nord fiction fort réussie et fort documentée qui n'a pas grand chose à envier à ceux du maitre du genre, John le Carré.

Son récit, fluide et extrêment précis, nous en apprend beaucoup sur les dessous pas forcément très reluisants de la Corée du Nord où règne la dynastie des Kim depuis 70 ans.

À la fois roman d'aventure et d'espionnage, " l'étoile du nord " est un roman d'espionnage en mode choral où l'on suit parallèlement trois destinées qui finiront par s'entrecroiser empruntant autant aux codes du thriller qu'à ceux du roman d'espionnage.

Alors certes, les ficelles narratives sont parfois un peu grosses, et certains rebondissements assez prévisibles mais ne boudons pas notre plaisir tant cette « L'étoile du Nord », l'étonnant roman signé D.B John offre un moment de lecture aussi roborative que parfaitement traduite par un Antoine Chainas plus connu pour ses talents de romancier et qui s'en sort ici haut la main.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un thriller dont l'action se déroule en Corée du Nord, voilà qui avait le mérite de sortir des sentiers battus et d'offrir un matériau extraordinaire à l'auteur.

Encore fallait-il que celui-ci soit exploité avec finesse.
Malheureusement ce n'est pas le cas ici. Entre un manichéisme à tout crin et des scènes d'actions irréalistes, l'auteur cède à la facilité. A trop vouloir en faire pour impressionner le lecteur, l'histoire n'est jamais crédible.
Les personnages de ce roman à trois voix peine à prendre de l'épaisseur, un comble au regard des calamités qu'ils doivent surmonter.

L'immersion en Corée du Nord est l'élément le plus intéressant de ce livre, même si insuffisamment exploité à mon goût.
L'Etoile du nord ne brille que d'une faible pâleur dans mon ciel de thrillers.
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Sous la forme d'un thriller, J.B. John ouvre les portes de la très fermée Corée du Nord.
Jenna est professeur d'université. Américaine d'origine coréenne par sa mère, elle souffre de l'absence de sa jumelle, qui a disparu de la surface de la terre un jour dans une île de Corée du Sud. Elle va être recrutée par la CIA, qui manque terriblement d'analystes capable de décrypter les soubresauts du régime de Kim Jong-il.
Au nord-est de la Corée du Nord, Moon, soixantenaire alerte, est une simple paysanne qui, en découvrant de la nourriture attaché à un ballon venant de Corée du Sud, se décide à vendre sa cuisine au marché de la ville voisine. le début des ennuis dans un régime communiste, où tout est surveillé.
Cho est un lieutenant-colonel issu d'une famille de privilégiés du régime nord-coréen. Il va se retrouver chargé des négociations avec les Américains. Une aide alimentaire et la levée de sanctions contre l'arrêt ou le ralentissement du programme nucléaire et balistique.

D.B. John entraîne ces trois personnages dans un thriller de haut-vol L'occasion de montrer les privations qui pèsent sur le peuple nord-coréen, les goulags dont la version locale est effrayante d'inhumanité, les expériences diverses menées par un pouvoir qui règne par la terreur, la vie des privilégiés qui tremblent chaque jour de se laisser aller à un geste ou à un mot mal interprété…
Au passage, John décrit certains programmes secrets menés à l'intérieur et à l'extérieur du pays par les services secrets locaux à la demande du dirigeant suprême.

Le récit se déroule comme un film. Les scènes se succèdent à Pyongyang, dans les hôtels pour étrangers, les appartements des privilégiés, dans les baraques des villes du nord-est du pays, à la Ferme – le site d'entraînement de la CIA -, dans le terrible camp n°22, à la frontière chinoise… le rythme ne faiblit jamais. le lecteur accélère de plus en plus sa lecture pour connaître la fin de l'histoire. Une fin qui d'ailleurs est assez grandiloquente. On sent le souci du final hollywoodien. Un peu malvenu après avoir été aussi prés de la (triste) réalité d'un régime dictatorial resté complètement hermétique au reste du monde, grâce à la coupure totale de toutes les informations non liées à la propagande d'État.
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Jenna, prof au Q.I. remarquable, est abordée par la C.I.A au moment où elle apprend que la disparition de sa soeur jumelle il y a 12 ans sur une plage pourrait être un kidnapping NordCoréen.

Elle participera aux négociations avec les Coréens, démontant les coups de bluff du colonel Cho, et nous donnera l'occasion de vivre une décoiffante infiltration-exfiltration de ce pays admirablement décrit et documenté.

Personnages touchants comme cette vieille Moon, défendant habilement ses compagnes au marché en achetant la police, ou comme ce craintif colonel Cho car trop loin du Président on gèle mais trop près on brûle.
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Ce que j'ai ressenti:
⭐️Cauchemar et Étoile…

Certes, on ne naît pas tous sous la même étoile…Du Nord au sud, elles sont là, dissimulées ou en mouvement…Certaines sont lumineuses et promettent des destins d'aventures et de gloires fabuleuses…Mais il y a aussi fatalement, des trous noirs, des étoiles mortes et des comètes incandescentes d'horreurs, et alors que tous les pires cauchemars se réunissent en ces lieux de non-droits, certains payent le poids d'une destinée trop lourde de larmes et de sang versé…La Corée du Nord est un pays totalitaire et sous le joug de Kim Jong-Il, la population souffre dans un silence pétrifié. À travers les yeux et les états d'âmes de trois personnages-clef, Jenna-Moon-Cho, nous prenons conscience du quotidien harassant et oppressant de la vie entre ses frontières. Un cauchemar infernal qu'on tente à tout prix de cacher au reste du monde. Avec ce roman d'espionnage, D.B. John nous plonge au coeur de l'enfer…Avec un travail de recherche et d'enquête que l'on sent minutieux et collé à cette réalité effarante, cette histoire donne de la matière pour alimenter maintenant, nos propres cauchemars…

Le pays entier n'est que silence et obscurité.

🌙Rouge et lune…

Certes, La Lune est source d'inspiration et les femmes de ce roman deviennent lumières malgré les ténèbres et le rouge qui les entourent…Moon et Jenna sont parvenues à envoyer par-delà les frontières hermétiques, l'amour inconditionnel qui les anime…Peut-être parce que le plafond était ouvert, peut-être parce que la solidarité féminine vibre en moi, toujours est-il que, derrière l'aspect haletant d'un thriller parfaitement maîtrisé, la part belle est donné à ces personnages, et c'était beau à lire. En allant espionner d'un peu plus près, la réalité des conditions de camps de concentrations et le poids écrasant des générations passées, on ressent, (malgré toute la peine qui nous submerge à voir de telles atrocités), une force résilience en ces femmes, une force qui dépasse le mal dans toute son horreur. L'auteur a mis dans ces pages quelque chose de beau, qui raconte le pouvoir de ce dépassement. C'est dramatique mais aussi terriblement émouvant…J'ai été éblouie par Moon, émue par Jenna et touchée par le destin de Cho, c'est des personnages que j'ai du mal à quitter…

Moon n'avait jamais vu pareil tableau. le monde entier tournait à l'envers. L'acier fondait, la pierre se dissolvait, tout semblait possible.

☀️Matin et Calme…

C'est vrai qu'au matin, il va me rester les cauchemars…Mais il va me rester aussi des étoiles dans les yeux…Je garderai en tête que de tout temps, l'homme est capable du pire comme du meilleur, et c'est sans doute, dans cette infime frontière entre fiction et Histoire qui les auteurs écrivent le mieux les travers de l'humanité. D.B John réussit avec brio, une histoire dense en trois temps, qui lève , un peu, le voile sur le mystère de ce pays refermé sur lui-même…C'est une destination-lecture qui me plaît beaucoup en ce moment, mais je ne pensais être aussi bouleversée…On peut imaginer le pire souvent, mais là, de ressentir l'horreur d'une oppression permanente, de voir qu'ils sont coincés dans une idéologie obscurantiste, de les regarder souffrir de la faim, sans compter évidemment les violences qu'ils subissent, c'était très fort émotionnellement…Je ne suis pas prête d'oublier L'Etoile du Nord.

Je serai un témoin. Je survivrai pour rapporter la vérité au monde.
Lien : https://fairystelphique.word..
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L'auteur l'avoue dans une note finale: il a eu l'idée de ce livre après une visite touristique en Corée du Nord. Je vous laisse relire la phrase qui précède. Oui, oui. D.B. John est allé faire du tourisme en Corée du Nord. Alors, après, évidemment, on comprend qu'un type capable de passer ses vacances en Corée du Nord se soit dit qu'il pouvait aussi écrire un livre. Ça se tient. Il est seulement dommage qu'il ait pensé « je vais écrire un thriller » plutôt que « je vais mettre un costume de bunny pour solliciter un emploi d'accordéoniste au Bagad de Lann-Bihoué » dans la catégorie « activité improbable ».
On ne doute pas que, comme pour se promener en Corée du Nord, D.B. John n'ait été pris en charge : cours d'écriture et respect scrupuleux des traditions. Alors: scène d'ouverture angoissante. Check. Présentation alternée des protagonistes venant d'horizons hyper différents qui ne manqueront pas de se rejoindre. Check. Toiles de fond: la CIA vs la Corée du Nord. Ah si, ça c'est pas mal. 400 pages documentées avant que ne fonde la catastrophe, selon la technique dite du collier, chère à Balzac. (En même temps, ce n'est comme auteur de thriller qu'il est passé à la postérité, Honoré). Et donc la catastrophe fond et là, ça devient vraiment n'importe quoi. Cho est envoyé dans un camp de travail, et comme ce n'est pas la moitié d'un imbécile, il « comprit dès le premier jour qu'on ne pouvait creuser un tel dédale qu'à un endroit où l'existence ne valait rien. ». Bien vu. Après, évidemment, il s'échappe. Malgré les gardes rouges qui les tiennent à l'oeil et les caméras qui les cernent, sa vieille mère parvient à lui passer tout ce dont il aura besoin pour mener à bien son évasion. Ensuite y'a Jee-min qui flanque la pâtée aux gardes du corps de Kim Jong-Il et Soo-min qui dissimule un AKSU (c'est un fusil d'assaut mais en plus court) dans son dos et Cho qui larde des policiers chinois à grands coups de seringues même pas stérilisées et tout ça n'est ni haletant ni même un tant soit peu rigolo, c'est juste infiniment fatigant et c'est bien parce qu'il pleut dehors que je me suis efforcée de finir ce fichu bouquin -et aussi parce que c'est mon homme qui me l'a filé mais qu'est-ce qui lui a pris il a bon goût d'habitude j'en suis la preuve.
J'ai beaucoup survolé la fin mais j'ai cru comprendre que l'Occident gagnait. Qui l'eût cru?
Occident 1 - Littérature 0.
Quant à la Corée, elle a commencé les tirs au but, et là, on n'est sûr de rien..
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Ma seconde incursion au pays du matin calme (la 1ère ayant été Rescapé du camps 14 de Blaine Harden) ne fût pas la plus reposante.
Chapitres courts, écriture nerveuse et rythmée, le bouquin se lit incontestablement bien, et nous ballade entre les faubourgs de Ryanggang, les coulisses de Pyongyang et les bases de la CIA.
L'intrigue est multiple et souvent surprenante, offrant des rebondissements inattendus. On a là tous les ingrédients d'un bon thriller d'espionnage.
Mais...
Mais je dois admettre que deux points m'ont profondément gênée. le premier tient au scénario que, pour ma part, j'ai trouvé tellement improbable que j'ai pris le parti d'en sourire plutôt que de fermer le livre. Je ne veux rien divulguer. Disons juste que la jeune prof recrutée au débotté par la CIA avant d'être propulsée presque derechef agente infiltrée dans le pays le plus opaque de la planète m'a semblée un chouïa improbable...
Le second point se niche dans les propos hagiographiques de l'auteur sur le rôle des EU dans la géopolitique planétaire. Les Yankees comme barrières aux dérives aux dérives du monde libre, il y a un certain temps que je n'y croit plus. le drapeau étoilé est plus imbibé de sang que bien des sols des contrées qu'il a pourfendues. Quant aux mérites moraux de la CIA, je passe aussi mon tour dans ce crédo, creuset inépuisable pour les lanceurs d'alertes.
Alors, restent les pages sur la Corée du Nord, ce pays aussi mystérieux qu'impénétrable. Une bibliographie montre que pour le coup, l'auteur a réellement bossé son sujet.
Même si l'on se doute que les conditions de vie à l'ombre du Juche (pensée du corps maître) n'ont rien d'une sinécure, rien ne prépare à l'émotion de cette lecture dont certains passages frôlent l'insoutenable.
Comme dans tout totalitarisme qui se respecte, seules deux classes coexistent. L'immense masse prolétarienne, affamée et biberonnée dès le berceau à la propagande, et les élites serviles de la dynastie Kim dont les sièges sont plus précaires que des tabourets à deux pieds.
Isolement, embargo, mais aussi mafia d'état composent le triste tryptique de cette région du monde dont on se demande comment elle peut encore subsister.
En résumé, beaucoup d'ambivalence pour cette lecture. D.B. John est un journaliste Gallois, et c'est là son second roman que les amateurs de romans d'espionnage ne peuvent qu'apprécier. La note sur Babelio en atteste, et il certain que d'une certaine façon, on sent l'auteur sincèrement "amoureux" de ce pays qu'il a découvert lors d'un voyage touristique.
Pour ma part, je vais poursuivre le périple, aidée en cela par une liste de @palamede intitulée "Escale en Corée du nord".
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