Impatiemment Lise poussa la porte, ouvrit la fenêtre. "Les vitres sont sales", se dit-elle enpassant le doigt sur la poussière accumulée. L'air du dehors entra, l'odeur de moisi se dissipa et toute la forêt pénétra dans la pièce, ses parfums, ses bruits: elle était chez elle.
Le corps lourd, du mal à marcher, chaque pas comme un arrachement; la montée avait té rude et souvent elle s'était demandée si elle arriverait au bout. Mais la rage lui donnait de l'énergie, balayait ses hésitations et les refus de Raphaël, son compagnon. Dans le cocon de la vieille maison, elle se sentait mieux pour affronter les derniers jours de cette grossesse qui n'en finissait pas.
Chaque nouvelle est comme un court roman, tant les personnages s'imposent, dans leur rapport essentiel au monde.
La langue coule, naturelle, passant d'une description à une réflexion, à un dialogue... On a l'impression que l'auteure est là, qu'elle nous parle.
Le fauteuil à bascule.
Cela fait de nombreuses années que les bras de ce fauteuil m'entourent et je m'y sens bien. Si je veux me reposer, réfléchir, partir, délirer un peu; c'est lui d'abord qui m'y invite, avec ses bercements, je voyage sur bien des chemins.
C'est un objet magique, vivant!
A ma connaissance, le seul qui, lorsque vous le quittez, continue lentement son balancement...