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EAN : 9782226396389
304 pages
Albin Michel (03/05/2017)
3.61/5   95 notes
Résumé :
Années 1960, dans une station balnéaire du Sud-Ouest de la France. Le père du petit Jacques, maître-nageur saisonnier, voit arriver sur la plage Jacques Brel et sa famille. Fasciné, il se sent investi d'une mission de protection envers le chanteur et aspire à établir un contact même illusoire avec ce dernier.
Un récit d'inspiration autobiographique entre rêves et réalité.
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Le petit Jacques va passer deux semaines de vacances avec son père et sa soeur Martine à Vieux-Boucau dans les Landes sans sa mère car ses parents sont divorcés.
Jean, le père est garagiste à Bordeaux et passe l'été comme maître nageur sauveteur bénévole sur la plage.
A l'aide de sa longue-vue, il observe surtout les dames et multiplie les conquêtes.
Un jour, il voit arriver le grand Jacques Brel avec sa femme et ses deux enfants. Ils sont venus passer trois jours de vacances au Vieux-Boucau. Jean les a reconnus mais tient à les préserver des curieux. Lui seul a le privilège de devenir leur ami.
Jacques, un garçonnet plutôt solitaire va s'intégrer à cette famille bien sympathique et passer les trois plus beaux jours de vacances de son enfance.
J'avais depuis longtemps envie de faire connaissance avec la plume de Jacques Expert et je n'ai pas du tout regretté ma rencontre.
Quel livre exceptionnel ! Pourquoi?
L'auteur parle de son enfance, des situations difficiles du divorce avec la maturité de l'adulte, avec énormément d'humour.
Il porte sur son père, léger, bavard, un brin affabulateur, un regard mêlé d'ironie, de bienveillance et de détachement.
Le récit nous est livré à la première personne, ce qui rend le livre plus intime.
Le temps du roman s'échelonne sur trois jours racontés au présent avec des projections fréquentes dans le futur, sur les traces que laisseront ces trois jours ( photos, souvenirs...) et parfois sur le passé proche avec les réflexions de la maman sur le père.
J'ai beaucoup souri pendant la lecture, j'ai été émue par les tiraillements qu'éprouvent les enfants du divorce, j'ai été impliquée aussi car des vacances dans les Landes, j'en ai connu avec ma famille et mes enfants et j'ai reconnu bien des situations comme les transistors, les plages des tout nus comme il les nomme...

Un grand merci à Babelio Masse critique et aux éditions Albin Michel pour ce beau cadeau à une lectrice conquise par le style de Jacques Expert.

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J'ai beaucoup hésité avant de me procurer ce livre...
Depuis quelques années, j'attends toujours avec grande impatience le nouveau Jacques Expert.
Cet auteur, j'en suis très fan.
J'ai quasiment lu tous ses livres.
Tous ceux que l'on peut dégoter facilement en tout cas.
J'aime son style, sa façon de narrer ses histoires, d'entretenir le suspense, de faire monter la tension, de me donner des sueurs froides...
Tout ce qui fait un bon thriller.
Mais là, cette année, changement de registre !
Changement d'éditeur aussi, forcément...
Du thriller, on passe au roman autobiographique.
J'ai même pensé au départ, que c'était un roman sur une tranche de vie de Jacques Brel.
Les biographies ne m'ont jamais trop attirées, moi...
Et je ne ressentais pas le besoin d'en connaitre plus sur Jacques Brel, quoi.
Puis, il y a quelques jours, en me penchant un peu plus sur la quatrième de couverture, je me suis rendue compte qu'il pourrait bien me plaire finalement.
Parce que, ce n'est pas de la vie de Brel qu'il s'agit en premier plan, mais plus d'un hommage à Jean Expert, le père de l'auteur.
Le récit de 3 jours d'un été, resté gravés dans sa mémoire à jamais.
Et ça, moi, ça me botte bien plus !
J'aime les jolis souvenirs pleins de nostalgie.
J'aime les petites anecdotes truculentes, amusantes, singulières, d'une époque, de l'enfance...
Les moments de partage mémorables, entre amis, en famille.
Les événements qui marquent et changent une vie. Qu'ils soient joyeux ou tristes même parfois, qu'ils soient bouleversants et émouvants.
Tout ceux qui t'esquissent un sourire, parce que c'était le bon vieux temps, parce que c'était bien quand même, qu'on aimerait les revivre juste un instant...

Comme chaque année, Jacques et sa soeur Martine rejoignent pour quinze jours leur père, Jean, maitre-nageur sauveteur bénévole, pour l'été, à Vieux Boucau dans les Landes.
Quelques rancoeurs subsistent du divorce.
Tandis que Martine, jeune adolescente est plutôt dans le camp de sa mère et ne se laisse plus embobiner par les beaux discours et le comportement de son père, Jacques lui, plus jeune, ne peut s'empêcher de lui trouver des excuses, le défendre, marcher dans son jeu.
Il l'admire, il le respecte, c'est son père et il en impose !
Cette année là, un couple et leurs deux enfants, vont attirer toute l'attention de Jean.
Il les a reconnu du premier coup d'oeil ! Ce sont les Brel !
Pendant trois jours, il fera tout ce qui est en son pouvoir (il en profite même beaucoup de ce pouvoir, de ces privilèges) pour maintenir leur tranquillité et leur intimité. Repousser toute personne qui essaierait de s'approcher d'un peu trop prés de cette famille prestigieuse.
Ils sont là, incognito. C'est Jacques Brel, lui même, qui lui a dit.
Il ne faillira pas à sa "mission" !
Pour "Jacquot" Expert, ces 3 jours resteront pour toujours les plus extraordinaires vacances de sa vie.

J'ai aimé découvrir Jacques Expert sous ce nouveau jour.
Il nous dévoile, ici, une partie de lui, de sa vie, en toute intimité.
Des rapports qu'il entretenait avec son père. Ses secrets, ses vices.
Avec un grand respect et des valeurs, en toute pudeur.
Un joli récit. A la fois drôle et poignant.
Ca sent bon les vacances à la mer !
Ca respire la tendresse et la nostalgie.
Ca transpire l'enfance, l'insouciance et l'affection...

Si vous me cherchez, vous savez où me trouver...
Replonger dans mes souvenirs de vacances avec mes parents, évidemment.
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Comment ne pas être attendri à la lecture de ce roman autobiographique , drôle, simple, à la fois léger et tendre, nostalgique et attachant ?

Nous sommes dans les années 60.

Jacques, 8 ans à l'époque, l'auteur, passe des vacances au Vieux - Boucau, un village du Sud- Ouest , niché au coeur de la forêt landaise, au nord d'Hossegor..

Avec sa soeur Martine, plus âgée , ils passent quinze jours chaque année avec leur père Jean, Maître - Nageur - Sauveteur bénévole , propriétaire d'un garage près de Bordeaux.

Leurs parents sont divorcés .
Les rapports mère- père plutôt caustiques entraînent Martine , à couteaux tirés avec son père à le qualifier de « cochon, minable, rigolo » et j'en passe. ....
Lui, gêné met ses «  humeurs de gamine » sur le compte de l'adolescence...
Dans la chaleur de l'été et l'insouciance de ces années là, le petit Jacques, ô combien naïf et crédule voit débarquer la famille du grand BREL , tous quatre vêtus de bleu , parasols et matelas gonflables sous les bras.


Cette apparition va bouleverser le quotidien de Jacques et de son père pendant trois jours ....et peut - être, bien au delà de ce qu'ils imaginent ....
Je n'en dirai pas plus....
Cette autobiographie respire la nostalgie et le bonheur, la joie de vivre et la tendresse, les vacances à la plage , la naïveté et les croyances de l'enfance , la confiance absolue de Jacques envers son père ...

Ce père qui fait l'important auprès des dames connaît son heure de gloire...

Hâbleur, macho, raconteur de bobards à son fils .... il ferait avaler des couleuvres à qui veut bien les entendre,...

Il fait semblant de lire afin d'impressionner la gent féminine , sait se rendre important , aime se pousser du col....

Fier de lui, sympa et bon vivant , bavard comme pas deux, un poil vantard et pas mal dragueur il est toujours disponible ....

Un tas d'anecdotes truculentes et amusantes , ironiques , naïves , vues à travers les yeux d'un enfant truffent ce récit où l'insouciance, l'affection et la drôlerie l'emportent sur la poignante nostalgie qui anime Jacques Expert à l'évocation de son père,...

Une écriture vive, vraie, agréable et pudique devrait vous convaincre d'emporter ce joli livre à la plage cet été du côté d'Hossegor , en oubliant pas , peut - être , de faire une exploration du côté des «  Tout Nus... » de là-bas ......


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Merci à Babelio et à sa masse critique de mai, ainsi qu'aux éditions Albin Michel de m'avoir fait découvrir ce livre de Jacques Expert.
Ici, l'auteur nous raconte ses souvenirs d'enfance, 3 jours sur la plage de Grand Boucau.
Des chapitres courts, une histoire qui se lit facilement et rapidement.
3 jours d'amitié entre son père et une famille belge, 3 jours d'amitié entre enfants.
Il y est question ici de célébrité, de discrétion, de vérités, de mensonges et peut être surtout de la naïveté d'un enfant face à son père, ce héros. Naïveté, confiance, admiration, amour...
Un beau souvenir d'enfance que l'auteur expose ici, une marque d'amour pour son père.
Un livre qui nous emporte nous aussi, lecteurs, à nos souvenirs de vacances !
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J'imagine qu'on grandit tous en partie bercés par la culture musicale de nos parents.
Pour ma part, je peux encore me remémorer ces trajets en voiture, notamment pendant les vacances d'été nous emmenant visiter différentes régions de France. Et durant ces longues routes, alors que les années 80 étaient déjà bien entamées, le lecteur de cassettes nous imposait des morceaux incarnant plus particulièrement la jeunesse de mon père. Les années 60 étaient à l'honneur avec Richard Anthony, Patricia Carli, Gribouille, Georges Brassens ou encore, bien sûr, Jacques Brel. Des chansons qui irritaient parfois mes oreilles de pré-ado et d'autres qui demeuraient plaisantes, que j'attendais même avec impatience. "Au suivant" faisait partie de celles-là.

Ne nous quittons pas est une histoire qui nous est relatée avec les yeux du petit Jacques Expert, âgé alors de neuf ans. Impossible de déterminer la part d'autobiographie et la part romancée de ces trois jours marquants. A priori trois jours de l'été 1967, qui ont bouleversé la routine des estivants.

Si je devais résumer le livre en un mot, ce serait nostalgie.
Celle de Jacques Expert bien sûr et de son insouciante jeunesse, mais aussi celle du lecteur, quelle que soit sa génération. Pour ma part, en plus des souvenirs musicaux, ça a été des souvenirs de vacances au bord de la mer, de ma soeur blessée au pied emmenée chez les secouristes, de silhouettes féminines fort peu vêtues desquelles mon regard coupable ne se détâchait qu'avec difficulté, de parties de billes ou de petits coureurs auxquels je jouais seul ou en famille. Comme le petit Jacques Expert il fut un temps où j'étais incollable sur le tour de France, même si je m'y suis intéressé bien après les Anquetil, Carlesi, Riviere ou van Looy dont il est ici question. Et ces souvenirs parfois teintés de mélancolie concernent également des moments de complicité avec mon père qui m'avait appris les règles de ces tours de France miniatures. Un père qui n'avait pourtant pas grand chose à voir avec Jean Expert, père de Jacques et maître nageur sauveteur de cette plage de Vieux-Boucau, mais qui comme lui avait ses qualités et ses défauts.
Mais quand on a neuf ou dix ans, les défauts, on n'en n'a pas vraiment conscience.
"J'ai un père extraordinaire. Je l'admirais tellement."
Quel que soit le lecteur, je pense vraiment que c'est le genre de roman qui va faire remonter de bons souvenirs à la surface, sans pour autant appuyer sur la corde sensible, tout en simplicité.

L'évènement déclancheur de ces trois jours mémorables, c'est donc la présence de Jacques Brel qui, accompagné de sa femme et de ses deux enfants, vient fouler la plage landaise. Immédiatement reconnu par Jean, les vacances de la famille Expert et de tous les estivants vont s'en trouver bouleversées.
"Ce "Oh putain !", je ne le savais pas encore, a été le signal de départ des trois jours de vacances les plus extraordinaires de mon enfance."
Jacques Brel tient à préserver son anonymat. A passer des vacances tranquillement au bord de la mer avec son épouse et ses gosses, sans être sans cesse sollicité par la foule. Jean s'improvisera alors comme étant le plus fervent défenseur de la star belge et préservera la célébrité des touristes et des journalistes trop curieux.
"Il en a ras-le-bol d'être reconnu. Il veut qu'on fasse comme si ce n'était pas lui."
"Vous ne savez pas qu'on n'embête pas MONSIEUR Jacques Brel qui nous fait l'honneur de passer quelques jours avec nous ?"
Parce que la présence du chanteur d'Amsterdam sera pour la communauté un secret de polichinelle. Jean, personnalité emblématique de cette plage, y verra aussi un moyen de devenir célèbre par procuration et il en fera des tonnes pour avertir tout le monde de ne pas approcher de la star, se donnant de l'importance, devenant le temps de ces quelques jours un bon ami du chanteur, un privilège dont il souhaitait détenir l'exclusivité. Pathétique ? Noble ? Amusant ? A chacun de se faire son opinion.
"Lui et moi, c'est un peu à la vie à la mort. Copains un jour, amis toujours."
Jacques également se fera des amis et nous racontera ses souvenirs : les crêpes mangées avec la famille Brel, les jeux avec les deux enfants, des amis de plage comme il n'en n'avait jamais eus avant, et comme il n'en n'aura plus jamais ensuite.

Le lecteur lui découvrira derrière le physique chevalin et le fort accent belge du chanteur un homme sympathique, généreux, bon vivant, amusant, adepte des grosses voitures, au rire communicatif. Sans parler d'un choc des cultures, les us et expressions belges tiendront une bonne place dans le récit. Des allusions à ses succès parsèment le roman : Bruxelles, le plat pays, les Flamandes et bien sûr ... Ne me quitte pas.

Mais Jacques Brel n'a au fond que peu d'importance, il est certes très présent mais il est surtout donc un prétexte. Ce qui a motivé l'écriture de ce roman autobiographique c'est le père de Jacques, Jean, auquel l'auteur a probablement voulu rendre hommage. C'est le dernier été que sa soeur Martine a passé avec eux. Une soeur plus âgée qui avait déjà conscience que leur père était un affabulateur de première prêt à inventer tout et n'importe quoi pour le plaisir de se mettre en avant. L'un des derniers étés de Jacques également en compagnie de son paternel, et certainement celui qui se prêtait le mieux à présenter son père tel qu'il était : un coureur de jupon, qui n'hésitait pas à déformer la réalité pour impressionner ses semblables, un type pas forcément parfait mais que Jacques, du haut de ses neuf ans, persistait à voir encore et toujours comme un héros. Ce qui engendre un décalage entre ce que sait le lecteur, transmis par l'adulte auteur du livre, et ce que ne peut pas deviner un enfant : Les siestes crapuleuses, l'identité de la petite Eugénie, les réactions parfois exagérées de cet homme qui n'en demeure pas moins attachant quand le monde cesse de tourner autour de sa personne.
"Il était sympa, rigolo, bon vivant, bavard comme pas deux, un poil vantard ( mais qui ne l'est pas ) et pas mal dragueur, mais toujours disponible."
Malgré ses défauts, l'amour réciproque qu'éprouvent Jacques et son père nous incite à l'indulgence, et ce en dépit du calvaire que Jean a semble-t-il fait endurer à la mère de ses enfants, avant leur séparation.

Que dire d'autre ? Ce livre propose une courte plongée dans les années yéyé, et y sont mentionnés d'autres artistes tels Dalida ou Johnny Hallyday. Ainsi que des références de l'époque comme Salut les copains ou le club des cinq.

C'est un livre dans lequel on rentre facilement passé les premières pages et qui nous fait découvrir Jacques Expert - que ce soit l'écrivain ou le personnage - sous un jour différent. S'il y aura bien des drames qui vont se nouer cet été-là, si le livre réserve quelques petits rebondissements, on est forcément très loin des intrigues d'Hortense ou d'Adieu.
Mais je tenais à découvrir cette autre facette d'un auteur que j'apprécie beaucoup. Je ne le regrette pas : suivre les amitiés et les péripéties de ces familles m'a touché, a fait remonter à la surface de vieux souvenirs, et j'ai tourné les pages avec une impression de charme désuet, de sensibilité dépourvue de mièvrerie.
Mais au-delà de cette écriture pudique et agréable, ce style de roman est tellement différent de ce que je lis d'habitude qu'il est difficile d'émettre un avis dans un sens ou un autre. Je crois que c'est le genre d'oeuvre qui pourra plus particulièrement être appréciée si elle est lue à un moment précis de nos vies, où se remémorer sa propre enfance devient important. Au-delà, je ne peux pas dire que c'est une lecture qui me marquera profondément malgré ses indéniables qualités.

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
La photo a longtemps figuré en bonne place dans le bureau de mon père, au garage...
dans un cadre argenté, elle attirait l'œil des clients...
Le grand chanteur est au milieu, sa femme à gauche, papa, torse nu et muscles bandés à droite. Il passe son bras autour de l'épaule de Brel...
A la mort de Brel, la photo de vacances prendrait des allures tragiques. "Mon grand ami s'en est allé", dirait mon père au bord des larmes.
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A l'époque, il était fréquent d'apporter son transistor ou sa radiocassette à la plage. On ne pouvait pas monter le son trop fort dans la journée, et quand un voisin demandait de baisser, vous obtempériez sans discuter. Poliment.
Ce n'était qu'en fin d'après-midi que les jeunes mettaient leur musique à fond. Ils dansaient, s'amusaient, mais ne gênaient personne. Les familles rentraient chez elles, il fallait bien "que jeunesse se passe", comme disaient les anciens.
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Papa mettait ses «  humeurs de gamine » sur le compte de l’adolecence .
Il savait que ça la foutait en rage.Il ajoutait, histoire de la titiller encore plus: «  Avec le temps tu comprendras que ton papa chéri avait raison, ma grande. »
Elle , pour se venger, me glissait en aparté : «  C’est un rigolo, ton père . »
Elle insistait bien sur «  Ton »........
Elle ne faisait que reprendre ce que disait maman à son propos , dans la bouche de notre mère , «Rigolo » n’etait pas un compliment .......
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Tôt. Le matin, en vacances, mon père se réveillait tôt.

Tôt, pour lui, cela voulait dire sept heures et demie précises. Ce n’était pas la sonnerie du réveil qui nous sortait péniblement, ma sœur et moi, du sommeil. Mais la radio qu’il mettait à fond, après avoir ouvert en grand la porte de notre chambre. « C’est l’heure ! » ordonnait-il en tirant les rideaux vert pomme de l’unique fenêtre. Martine se retournait en bougonnant. Elle prenait son temps, moi, j’étais déjà debout. En pyjama.

Nous dormions dans des lits étroits, aux sommiers en acier qui grinçaient à chaque mouvement. Heureusement nous avions le sommeil profond après une journée entière passée sur la plage. Les jeux, le vent, les embruns, la mer nous épuisaient et nous sombrions vite.

Notre chambre devait être parfaitement rangée, notre père y veillait. Il était interdit de laisser quoi que ce soit sur les deux chaises en paille. Sur l’unique table de nuit qui séparait nos deux lits, Martine posait ses Salut les copains et moi, les trois Club des Cinq de la « Bibliothèque Verte » que j’avais apportés.

Nous partagions les deux étagères de l’armoire en pin clair. Sur la plus basse, j’entassais mes vêtements : quatre shorts, cinq polos, deux slips de bain, trois culottes, une paire de chaussettes, un pantalon court – celui avec lequel j’étais arrivé –, et un pull marin bleu marine avec ses trois boutons sur l’épaule. C’était tout.

Des chaussures en plastique et une paire de sandales de toile crème devaient rester sur le palier.

Quand nous repartions, quinze jours plus tard, notre valise était pleine de linge sale. Ce qui mettrait notre mère en pétard : « Votre père, ce fainéant, n’est même pas capable de faire votre lessive ! »
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Page 238 :

Brel racontait maintenant la passion qu'il partageait avec mon père pour les voitures.
- A ce propos, chez nous, on ne dit pas des clignotants mais des clignoteurs !
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