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Citations sur Quand la nuit devient jour (69)

J’ai toujours été rebutée par l’idée de me contempler dans un miroir. La petite fille aux longs cheveux blonds, timide, réservée et nerveuse qui m’observait fixement était une étrangère que je n’acceptais pas. Je ne la comprenais pas. Elle m’effrayait même. Je l’ai donc évitée le plus longtemps possible.

Elle est revenue à la charge à l’adolescence. Son image me dégoûtait toujours autant. Je crois que c’était même pire. Elle possédait un visage aux joues creuses, mangé par de trop grands yeux, un cou immense, des côtes saillantes, des hanches pointues et des jambes si osseuses, que ses genoux évoquaient deux balles de tennis greffées par erreur. Je n’aimais pas ce que j’étais, ce à quoi je ressemblais. M’observer nue était aussi désagréable que fascinant et faisait naître en moi un profond sentiment d’injustice. Je mangeais comme quatre, sans restriction, mais j’étais maigre comme un clou alors que j’aurais tellement aimé être comme tout le monde.
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Chaque personne devrait avoir le droit de mourir dignement. Quel que soit le mal dont elle souffre, invisible ou pas.
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Sachez que je vous ai aimé, et que depuis vous, la nuit est devenue jour.
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Je ne sais plus s'il faut vivre pour mourir ou mourir pour vivre.
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Il ne s'agit pas d'apprendre à être heureuse, mais d'accepter que je ne le serai jamais.
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- Pourquoi m’aidez-vous à être accueillie par la mort si elle vous effraie ?
Il s’arrête de marcher pour me faire face. Les yeux braqués sur les miens.
- Je ne vous aide pas, Camille, je vous accompagne.
À ce moment précis, je sais que tout ce qui sera dit comptera.
- D’accord. Dans ce cas, pourquoi m’accompagner jusqu’à la mort si vous avez peur qu’elle vous prenne ?
Dans son regard, je lis une sincérité qui me désarme.
- Parce que c’est vous qu’elle prendra, pas moi.
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La mort se lie au repos et rend les gens plus beaux, les montre tels qu'ils sont, sans artifices ni mensonges.
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« Les six derniers mois de sa vie, elle ne communiquait avec moi que par des battements de cils. Une fois pour oui, deux fois pour non. Aucun médicament n'était assez fort pour réduire la douleur. Elle souffrait la nuit, le jour, elle n'avait aucun repos. Elle ne s'alimentait presque plus, ne buvait presque plus, et était raccordée à un tuyau en permanence. Je n'en pouvais plus de la voir ainsi, et je savais ce qu'elle désirait le plus au monde. J'ai alors décidé de plaider sa cause auprès des médecins. Je n'ai pas demandé qu'on allège ses souffrances, mais qu'on les abrège d'un coup. Le service de soins palliatifs dans lequel elle était ne voulait pas en entendre parler. Personne n'aurait pris cette décision sous peine d'être condamné. Rose est morte un matin de décembre, étouffée dans sa propre bile. Cinq mois plus tard, l'euthanasie était légalisée.
- Oh, Marthe...
Mue par une pulsion que je ne sais expliquer, je me lève et je vais m'assoir à côté d'elle pour lui prendre les mains. Elle étouffe un sanglot et me regarde dans les yeux.
- Chaque personne devrait avoir le droit de mourir dignement. Quelque soit le mal dont elle souffre, invisible ou pas. Je suis une mère et j'ai perdu mon unique enfant. Si aujourd'hui c'était à refaire, je n'attendrais pas pour offrir à Rose la libération.
Elle se dégage et enveloppe mon visage dans ses paumes.
- Camille... Je ne connais pas ta souffrance ni ce qui te ronge et te brûle au point de vouloir en finir, mais ne laisse jamais personne décider à ta place. Jamais. Même pas par amour.
Les larmes coulent sur mes joues sans que je puisse les retenir. Du pouce, elle les essuie et me serre contre son coeur. Je respire le parfum rassurant de sa peau, je me gorge de cette étreinte, et je lui dis merci.
Merci. »
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Les maladies incurables sont généralement visibles à la longue, mais la mienne est sournoise. Elle se cache et donne l'illusion de ne pas exister. Elle est pourtant bien là, chaque jour, chaque nuit. Elle court dans mes veines comme un poison et insuffle à mes poumons un air irrespirable..........
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Le problème, c'était moi, mon enveloppe charnelle et tout le mal que j'en pensais. Tous les encouragements du monde n'auraient pas suffi à me faire changer d'avis. Alors, j'ai continué à grandir avec ce malaise, cette dépréciation, cette obsession.
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