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3,69

sur 1251 notes
Je ressors de cette lecture légèrement déçue, tout simplement parce que j'en attendais top. J'avais tellement aimé L'amour sans le faire que j'espérais ici une histoire aussi tendre et délicate... Or l'atmosphère est toute autre dans Repose-toi sur moi.
Dans un Paris décrit comme une ville impitoyable où les forts et les ambitieux font leur loi, Aurore et Ludovic, les deux héros, apparaissent comme bousculés par la vie, hantés par leurs peurs, leur solitude même s'ils s'efforcent de sauver les apparences. Et si leur rencontre semble d'abord leur offrir une lueur d'espoir, les problèmes les submergent vite à nouveau.
J'ai beaucoup aimé la première partie où on nous présente les personnages et où on nous raconte leur rencontre. Puis le roman tend vers le drame avec une atmosphère assez angoissante alors qu'à l'image des deux héros on ne sait plus vraiment d'où vient le danger : leur propre amour (qu'eux-mêmes perçoivent parfois comme toxique) semble presque aussi inquiétant que les menaces extérieures.
Je n'ai donc pas été séduite par cette histoire d'amour qui baigne dans une atmosphère trouble et qui semble forcément condamnée tant le gouffre entre les deux personnages est profond... Et même la note d'optimisme dans le dernier chapitre ne ne suffit pas à nous rasséréner tout à fait sur l'avenir d'Aurore et Ludovic.
Par contre l'écriture de Serge Joncour est un vrai plaisir à lire. D'une plume précise et évocatrice, il fait preuve d'un réel talent pour nous faire ressentir les tensions et les peurs de ses personnages et nous entraîner à leur suite dans leurs angoisses et leurs engouements.Repose-toi sur moi aura finalement été une belle lecture, même si ce n'était pas tout à fait l'histoire que j'espérais...
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La rencontre amoureuse, qui plus est entre deux êtres aussi dissemblables que possible : le sujet est éternel et inépuisable, s'il est soumis à une plume alerte et, assurément, celle de Serge Joncour l'est. Les deux protagonistes principaux de Repose-toi sur moi, si l'on se contente d'une présentation sommaire, pourraient être aisément qualifiés de "clichés" : lui, Ludovic, colosse de 1 mètre 95 au coeur d'argile, viril mais correct, comme on dit au rugby, ancien agriculteur reconverti dans le recouvrement de dettes, drôle de profession, soit dit en passant ; elle, Aurore, mariée, deux enfants, styliste de mode et créatrice d'entreprise, superwoman qui commence à se poser des questions sur le sens de sa vie. Aucune chance qu'ils se côtoient, ces deux-là, et encore moins qu'ils ne tombent amoureux l'un de l'autre. Sauf que nous sommes dans un univers romanesque et que Serge Joncour a décidé du contraire. Belle idée au passage que celle de cet immeuble où nos deux héros habitent, l'une dans sa partie cossue, l'autre dans une aile plus délabrée. Mais ce dernier a l'avantage d'avoir vue sur l'appartement de la première, ce qui va jouer un rôle essentiel dans la progression du livre. La référence hitchcockienne n'a échappé à personne : c'est Fenêtre sur Joncour ! En dépit de quelques répétitions et atermoiements, notamment sur la fin, Repose-toi sur moi est admirablement construit, ménageant de l'espace pour son couple en formation, en parallèle ou ensemble, selon les chapitres. le roman est fondé sur les oppositions : de modes de vie et d'environnement, entre Paris et le monde rural, au sein même de l'immeuble. Serge Joncour parle d'Aurore et de Ludovic comme s'ils étaient de ses proches, avec une infinie tendresse mais aussi en révélant leurs failles -elle est souvent naïve, il est parfois violent- et leurs manques, la solitude de l'un faisant écho à l'isolement de l'autre, sachant qu'ils avancent masqués, au moins dans leur vie sociale, en se voulant plus forts qu'ils ne sont en réalité. L'auteur nous parle de leurs contradictions et de leurs peurs, celle de s'engager et de se remettre en question, celle de préférer un cocon moelleux à l'incertitude de l'aventure, fût-elle enivrante. Dans ce couple que leur environnement trouvera mal assorti, la question de qui soutient l'autre se pose et la réponse aussi évidente qu'elle paraisse est joliment prise en défaut par Joncour dans les dernières pages du livre. Repose-toi sur moi montre en tous cas qu'une littérature des sentiments n'est pas nécessairement mièvre quand elle est nourrie par une écriture fluide, un arrière-plan social très solide et un sens de l'ironie et de l'observation fortement aiguisé.
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Un magnifique roman d'amour, inattendu, oppressant, parfaitement maîtrisé. Bravo !
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Grand merci à Babelio et aux Éditions Flammarion de m'avoir permis de découvrir le dernier roman de Serge Joncour.

Je me suis vite laissé embarquer par la tendre romance de Ludovic et Aurore. Lui, homme de la ruralité, échoué à Paris pour permettre à sa famille de vivre du travail de la ferme. Elle, créatrice de mode, marié à un américain homme d'affaires affairé, mère de jumeaux. Ils vivent dans le même immeuble, mais pas dans la même aile, et vont se rapprocher grâce à deux corneilles qui ont élu domicile dans l'arbre de la cour faisant fuir les tourterelles - ce qui cause un grand tourment Aurore.
J'ai retrouvé cette tendresse qui m'avait déjà séduite dans L'amour sans le faire, cette fragilité des personnages qui sont un peu à la dérive affectivement et qui trouvent chez l'autre un ancrage, des racines, un souffle nouveau.
Ce pourrait être un peu mièvre, ça ne l'est pas du tout. D'abord, parce que Ludovic et Aurore vivent chacun à leur façon une forme de violence sociale : lui, doit rompre avec ce qu'il aimait, le travail de la terre pour s'adapter à un nouvel environnement et participer à son tour à cette violence (il est recouvreur de dettes) ; elle, est à un tournant de sa vie professionnelle - d'artiste/artisan, il lui faudrait pour survivre accepter les règles du grand capital. Ils se rencontrent à un moment de leur histoire où, malgré leurs différences sociales, ils ont à opérer des choix.
Puis, les doutes qui les assaillent face à cette histoire d'amour qui les dépasse, mais surtout les doutes qu'ils nourrissent chacun envers les véritables motivations de l'autre nous tiennent en haleine. On craint que la romance tourne mal, qu'elle génère de nouvelles déceptions. Jusqu'au bout, jusqu'au dernières lignes, l'issue n'est jamais certaine. Et je trouve que c'est une belles réussite que de nous tenir ainsi en haleine mais aussi de nous faire espérer que cette histoire ne soit pas qu'un feu follet.
Un joli roman, des personnages attachants (même si j'ai davantage un petit faible pour Ludovic, personnage plus abouti que celui d'Aurore selon moi), un style agréable, avec des dialogues plutôt bien construits. J'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture.
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Cela pourrait être l'histoire du rat des villes et du rat des champs, mais c'est bien plus que ça !
Aurore est presque l'archétype de la citadine : jolie, élégante,styliste de renom, mariée à un homme tout aussi beau et à qui tout réussit. Ils vivent dans un appartement somptueux.
Ludovic n'est parisien qu'à défaut d'avoir pu rester dans la ferme familiale. Sa femme est morte d'un cancer face auquel il a maudit son impuissance. C'est une force de la nature,du moins en apparence et cette apparence lui est bien utile dans son métier de recouvreur de dettes . Son petit appartement se situe juste en face de celui d'Aurore.
Elle vit dans la lumière il vit dans l'ombre .
Alors que tout semble les opposer, l'attraction va être forte,belle, passionnée. Ce qui les relie est invisible pour les yeux car ils ne voient bien qu'avec le coeur ! Des coeurs fragiles qui contiennent des peurs,des blessures et une grande solitude.
Entre romance et thriller, Serge Joncour m'a une fois de plus complètement séduite et émue par la beauté et la profondeur de ses personnages. Il sait révéler les ondes souterraines qui gouvernent les êtres avec une simplicité qui ne peut que faire écho à chacun d'entre nous. Paradoxalement cette simplicité,cette authenticité dévoile toute la complexité des relations humaines, toute la richesse mais aussi le poids des histoires familiales, ainsi que l'impact du contexte social sur nos réactions,nos comportements,nos choix,nos fragilités. Il y a une telle force émotionnelle dans ses portraits masculins que je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a beaucoup de Serge dans ces hommes....
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Repose toi sur moi... Ca pourrait etre le titre d'une chanson... Douce ritournelle au milieu des corbeaux... Paris centre de gravité des ames qui emporte le désir vers l'ailleurs au milieu artistique... Ludovic et Aurore le doux camionneur brut et viril rencontre Dame aurore, dans sa cour intérieur dynamique et angoisée... Deux univers contraires... La magie des corps opère... Douce histoire furtive et romantique sous les toits gris de paris sous Quelques gouttes de pluie humides... Conte moderne et contemporain d'une belle au bois dormant rencontrant l'humanité masculine sa force, sa suave virilité et sa discrétion sensible

Joli roman... Merci Monsieur JONCOUR.
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Sur les pas de Ludovic et d'Aurore, Serge Joncour emmène son lecteur et le passionne avec toujours autant de talent. Si l'essentiel de l'action se passe à Paris, l'auteur n'en oublie pas une ruralité qu'il connaît bien et qu'il dépeint sans concession.

Ludovic mesure 1,95 m et pèse 102 kg. Cette armoire à glace au coeur tendre recouvre des dettes, un métier où il faut allier psychologie et intimidation en évitant, si possible, la violence. de son côté, Aurore est styliste de mode, créant et faisant fabriquer des vêtements à son nom. Tous les deux, ils habitent le même immeuble, l'un la partie ancienne et l'autre la partie rénovée avec des appartements vides la plupart du temps ou loués à des touristes pour de courts séjours parisiens.
Tout sépare ces deux êtres dont l'un déclare, à la fin du roman : « Repose-toi sur moi » Pas évident de deviner lequel. Entre ces deux mondes qui cohabitent, deux corbeaux ont élu domicile. Dans la cour de l'immeuble, ils impressionnent et affolent Aurore qui est sauvée par Ludovic. Commence alors un attachement improbable entre eux deux, sorte d'attraction-répulsion menant à un amour fou.
Ces deux mondes que tout oppose peuvent se voir d'un côté à l'autre et l'impression est très différente lorsqu'Aurore regarde les fenêtres de son appartement depuis celui de Ludovic. C'est une manière de se regarder vivre et de réfléchir sur son mode de vie.
Autre mode de vie, celui de la ferme que Ludovic a quittée après la mort de Mathilde, victime d'un cancer causé par les pesticides, ces produits appelés phytosanitaires pour faire moins peur. Régulièrement, il retourne dans la vallée du Célé, fait 600 km pour voir sa mère, sa soeur, son beau-frère et ses neveux qui ne rêvent que de Paris : « Une famille, c'est comme un jardin, si on n'y fout pas les pieds ça se met à pousser à tire-larigot, ça meurt d'abandon. » Là-bas, il connaît tout alors qu'à Paris, « il distinguait à peine les appartements d'en face, celui de la belle énervée, la brune revêche qu'il voyait fumer, le soir dans la cour… »
Aurore se bat pour produire ses modèles en France, se déplace à Annonay, ville citée à trois reprises, puis à Troyes pour rattraper une fabrication ratée alors que Fabian, son associé fait tout pour augmenter les profits et délocaliser en Asie.
L'action s'emballe peu à peu, la lecture du livre devient haletante et il est très difficile de le fermer.
Serge Joncour ne déçoit jamais son lecteur (L'Amour sans le faire, L'écrivain national) avec un suspense bien mené et toujours des instantanés très judicieux sur cette société qui est la nôtre. Aurore va au bout de son amour : «… elle embrassait l'amour et le diable, la peur et le désir, la mort et la gaîté… »


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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J'ai pu lire ce roman assez surprenant grâce à la Masse Critique de Babelio, que je remercie grandement !

Repose-toi sur moi est l'histoire d'Aurore, qui se retrouve dans une situation compliquée avec sa maison de haute couture, que son associé est en train de foutre en l'air, et de Ludovic, ancien agriculteur qui désormais fait du recouvrement de dettes chez le particulier. Tous deux n'ont fait que se croiser dans la cour cerclée par leurs immeubles, jusqu'au jour où Aurore n'a plus pu supporter les corbeaux nichés en ces lieux. Totalement effrayée par ces volatiles, c'est Ludovic qui va l'en débarrasser. Aucun des deux ne peut imaginer le rapprochement qui va ensuite s'effectuer…

Je vous l'accorde : quand on lit un résumé comme ça, on se dit que vraiment, ils n'ont rien en commun et même avec le coup des corbeaux, ça va être chaud de les unir. Mon impression a été celle de l'incongru, lorsque le rapprochement se fait. J'avais envie de demander comment l'auteur pouvait réellement les mettre ensemble et surtout… comme ça ! Parce que ce qu'on ne dit pas, c'est qu'Aurore est mariée, notamment.

Tout de suite, le roman prend une dose de réflexion qui va nous suivre tout au long du bouquin. Cette relation va quand même la questionner sérieusement : peut-elle abandonner son mariage ? Ses enfants ? Que sont-ils en train de faire ? Tout ça avec un micmac de sentiments, d'attirance confuse mais bien présente…

Quand on a été vraiment dans cet amour naissant, dans ce lien auquel ils ne comprennent rien mais dont ils veulent profiter, j'ai trouvé la lecture plaisante. Serge Joncour a en plus de cela une plume très intéressante, très douce et poétique, avec peu de dialogues qui claquent ou rompent avec son rythme, lorsqu'il laisse ses personnages parler. Ça crée une ambiance feutrée, une histoire à la fois réaliste et dans laquelle on entre en enlevant les chaussures, discrètement.

L'auteur nous présente, en plus de cette histoire d'amour qui va prendre un tournant particulier et assez inattendu, des contextes professionnels totalement différents mais bien renseignés. Je n'avais encore jamais lu de propos sur le recouvrement de dettes, ni de la réalité que cela peut recouvrir. Serge Joncour en a dressé un tableau assez saisissant et qui sonne juste. Difficile, mais juste. On voit que tout ne tient pas de l'évidence, clairement. Quant à Aurore, on explore le monde de la mode, mais le monde de la gestion de la mode et celle du marketing. Un vrai monde de loups !

Ce qui m'amène à parler des personnages. Sincèrement, j'ai trouvé que la psychologie et les caractères de chacun sont très bien construits. C'est assez fascinant et surtout très réaliste, même si, comme je l'ai dit, certains moments paraissent incongrus. Quelque part, vu ce qui pèse sur Ludovic et Aurore, ces « coups de folie », si on peut les nommer ainsi, semblent parfaitement justifiés, même si pour nous, avec du recul, ça paraît moins évident. En plus de cela, nos deux amants font quand même face à de parfaits… de parfaits saligauds, excusez-moi du peu.

J'ai quand même apprécié les caractères des deux héros, puissants mais tellement fragiles. Parce que oui, Serge Joncour joue sur la perception de chacun d'eux, la force, la faiblesse, mais il s'amuse aussi et surtout à les faire tournoyer, à jongler entre eux pour que le lecteur lui-même réestime régulièrement les protagonistes.

Toute l'intrigue nous fait peser les différents points avec plus ou moins de densité, et nous évoluons vraiment dans nos ressentis au fil des pages. On apprécie la romance, mais on éprouve cette sourde culpabilité quand même. Et quand tout commence à partir en miettes, nous aussi, nous nous délitons dans nos sentiments, on ne sait plus quoi penser, on suit le truc et comme c'est toujours si fluide, on se laisse porter. Comment s'en sortir ? le compromis de fin de roman satisfait une partie de mon coeur de lectrice, et pourtant me questionne par rapport à beaucoup de choses, notamment au niveau des valeurs. On finit sur quelque chose d'ouvert, qui nous laisse tout loisir d'imaginer ce que sera l'avenir pour Ludovic et Aurore. Elle ne m'aura pas frustrée, en tout cas, loin de là !

En revanche, comme d'habitude, j'ai encore ma remarque sur les scènes de sexe. Je trouve qu'il y avait beaucoup trop de détails, mais quelque part, la narration ajoutait un plus à ces passages parfois un peu gênants pour moi. Je n'ai pas tout lu, mais je ne doute nullement que Serge Joncour ait là aussi joué sur les ressentis des personnages.

Concernant les valeurs, évidemment, j'ai été questionnée par cette relation adultère. Pour autant, je n'ai pas jugé les personnages, j'ai simplement évolué dans cette histoire avec eux au point de m'attacher, même si je réprouvais les choix d'Aurore ou de Ludovic. Tout est présenté avec simplicité par l'auteur, en plus, donc même si nous on laisse couler (comme tout histoire qui se respecte, sauf si on décide d'avorter sa lecture), on ne peut s'empêcher de se poser des questions. C'est ça que je comprends quand je lis dans le résumé que le roman inclut beaucoup de contradictions. C'est vrai, d'ailleurs, l'auteur dépeint très bien le coeur humain, mais arrive aussi à nous toucher pour que nous fassions le tour aussi !

En conclusion, Repose-toi sur moi est un roman à la fois touchant mais qui peut aussi mettre mal à l'aise parce qu'il questionne. Cela n'empêche pas qu'on puisse s'attacher à Aurore et Ludovic, qui forment un duo assez particulier dans une histoire à laquelle on se laisse prendre. La plume très douce et très fluide et Serge Joncour dépeint une intrigue aux tournants inattendus et aux coeurs humains très réalistes et plein de ressentis contradictoires. de quoi apprécier une histoire d'amour pas comme les autres, avec un contexte professionnel assez rare et surtout bien renseigné, sous un autre angle !
Ce sera donc un 17/20 pour moi !
Lien : http://leden-des-reves.blogs..
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Ludovic, la quarantaine, a quitté la ferme familiale du Sud-Ouest pour s'installer à Paris. Ce n'est pas par choix mais parce que l'exploitation ne pouvait faire vivre tout le monde. Et puis sa femme est morte.
Employé par une société de recouvrement de créances, il en impose aux débiteurs avec son physique hors norme d'ancien rugbyman.
Mal à l'aise dans ce corps trop grand, mal à l'aise dans cette ville qui l'oppresse, il habite un modeste deux-pièces qui donne sur une cour. En face se déploie un vaste appartement où vivent Aurore, son mari, les jumeaux, le beau-fils et la baby-sitter.
Styliste douée, la jeune femme est épuisée par une vie menée à 100 à l'heure et inquiète pour l'avenir de son entreprise qu'elle gère avec un associé pas très net. Et puis il y a deux corbeaux dans la cour. Animal mal aimé, l'oiseau annoncerait de mauvaises nouvelles...
Ludovic, chasseur dans l'âme, va la débarrasser des volatiles. Enfin quelqu'un qui prend soin d'elle ! Et ce qui devait arriver arriva. Ces êtres que tout oppose vont se rapprocher dangereusement. Alors qu'Aurore s'accroche à Ludovic comme une ancre, lui savoure cette nouvelle impression de se rendre utile. Pourtant, au fur et à mesure du récit, Ludovic se pose des questions sur le sens de cette relation. N'est-il pas manipulé par cette femme ? A contrario, cet homme fait parfois peur. Sa gentillesse cache parfois une grande violence.
Malgré le titre un peu nunuche et quelques longueurs, « Repose-toi sur moi » est certes une fiction romantique mais aussi un roman social et un thriller psychologique qui nous glissent avec talent dans les pensées des protagonistes. Avec eux, le lecteur ressent les pesanteurs de la vie et les difficultés de communication entre les êtres qui les empêchent parfois d'accorder leur confiance. On en deviendrait presque parano.
EXTRAIT
Il le sent bien, où qu'on aille, on est d'ailleurs, et c'est sans fin qu'on est pas d'ici.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Une force de la nature, ancien rugbyman rencontre une femme au bord du gouffre. Son entreprise bat de l'aile. Elle se sent insignifiante face à son mari qui réussi tout et ces corbeaux qui rôdent autour de son appartement. Heureusement, son voisin, le colosse se charge d'eux. Une histoire commence entre ces deux-là. Mais le colosse se révèle en fait plutôt sensible et attentif.
Il a des failles lui aussi.
Qui se repose sur qui à la fin ? J'ai encore un petit doute.
Un très beau roman plein de tendresses.
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