AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,69

sur 1252 notes
Aurore et Ludovic habitent le même immeuble parisien mais dans deux allées différentes. Alors que tout les oppose et notamment leur condition sociale, ils vont faire connaissance et se rapprocher à cause d'un couple de corbeaux qui perturbe la jeune femme. Peu à peu, ils deviennent même très proches et Aurore se confie à Ludovic sur ses problèmes professionnels. A tel point que Ludovic va se laisser emporter pour protéger celle qu'il aime et qu'il veut défendre. Mais la situation s'emballe de façon inattendue...

Je n'imaginais pas la surprise que j'allais avoir à la lecture de Repose-toi sur moi. Alors que le début du roman me semblait un peu déjà vu et ressemblait à un roman précédent de S. Joncourt que j'avais lu, L'amour sans le faire, la suite m'a vraiment étonnée. Il se crée une forte relation entre les deux personnages malgré leurs différences sociales, à tel point que Ludovic, le gentil ex-agriculteur, reconverti en agent de recouvrement, va se laisser entraîner par ses sentiments dans une histoire totalement inattendue et sous-tendue par une tension palpable. Peu à peu, on ressent que la passion entre les deux personnages va mal se terminer, on aimerait tant qu'il en soit autrement mais la fin est quasi inéluctable.
Ce roman met bien en lumière les deux mondes qui se côtoient ici, celui de la ville et celui de la campagne, celui de l'argent et des apparences contre celui de la générosité et de l'écoute.
C'est d'ailleurs le personnage masculin qui m'a le plus touchée, il est désintéressé, toujours là pour les autres sous ses dehors un peu rustiques. J'ai vraiment tremblé pour lui à la fin, je redoutais de lire les dernières lignes du roman.
Ce livre n'est donc pas une simple histoire d'amour conventionnelle et sans surprise mais il contient un souffle puissant et dramatique assez surprenant.
Commenter  J’apprécie          301
Encore une belle réussite de cet auteur que j'apprécie. Il faut dire que l'on se laisse facilement prendre par la petite musique de Serge Joncour...des mots simples, un style très dépouillé, pas de tournures alambiquées, des personnages toujours très attachants, une relation aux autres profonde, un attachement à la terre natale et à la famille et une proximité avec la nature et la campagne toujours très affirmés. L'histoire est une nouvelle fois bien amenée, la psychologie des personnages habillement travaillée laisse souvent un doute sur certaines failles et nous entraîne parfois sur des fausses pistes, on imagine la suite de l'intrigue et généralement on se trompe...je ne mets tout de même pas ce livre comme le meilleur de l'auteur mais pas de déception non plus dans un genre intimiste jamais facile à renouveler.
Commenter  J’apprécie          300
Serge Joncour décrit avec bonheur le vertige amoureux qui s'empare de deux personnes qui n'ont rien à faire ensemble, la rencontre de deux solitudes, deux individus qui se viennent en aide dans un monde gangrené par les dettes, la misère sociale et familiale. Il donne la parole successivement à Aurore et Ludovic, et nous parle de la solitude à la campagne comme dans la grande ville.Un beau roman d'amour écrit avec une plume légère. Une histoire basée sur des oppositions, la ville et sa modernité face à la campagne et ses traditions, la richesse et la pauvreté, la force de l'homme et la la fragilité de la femme .Une très agréable lecture.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          302
un flot d'émotions. Un amour improbable, infini. Un portrait d'homme foudroyant, de la force, de la fragilité. Deux êtres perdus qui se trouvent. Nous sommes touchés au coeur à travers ce roman d'amour qui est plus que cela. Un roman sur les forces et les failles de l'Humanité. Touchée...
Commenter  J’apprécie          300
C'est chouette de temps à autre de se faire lire une histoire.
Je découvre Serge Joncour avec Repose-toi sur moi, en livre audio (merci la médiathèque qui enrichit sans cesse ce rayon).

Paris, de nos jours. Deux êtres, deux mal-être et deux corbeaux. D'un côté il y a Ludovic, grand gaillard issu d'une ferme du Sud-Ouest qui s'est volontairement exilé, après la mort de sa compagne, dans la capitale pour permettre à l'exploitation familiale de survivre. Il s'occupe désormais de recouvrer les dettes pour le compte de créanciers privés.

De l'autre, on a Aurore, styliste, belle, élégante, mariée à un Américain et mère de deux enfants. Quand s'ouvre l'histoire, cette femme qui semble avoir tout pour elle n'en peut plus. Trop de charges lui pèsent sur les épaules : sa boîte montée, avec un ami qui lui bat froid depuis des mois, face à des difficultés croissantes et inexpliquées, sa famille qui exige de son temps, son mari toujours tellement sûr de lui et prêt à partir dans des discours "Vous, les Français...". Et goutte d'eau qui menace de faire déborder ce vase déjà trop plein, deux corbeaux dans la cour de son immeuble qui l'effraient et tournent pour elle à une obsession irrationnelle.

Ludovic et Aurore partage la même cour, le même immeuble. Elle dans l'escalier des vastes et luxueux appartements bourgeois, lui dans la partie des petits deux-pièces bas de gamme. Tout semble les séparer, cette présence de corbeaux va les rapprocher.

Racontée tour à tour du point de vue de Ludovic ou d'Aurore, cette histoire développe une relation forte, à la limite du toxique parfois. On sent qu'à force de tirer chacun de leur côté sur leur propre corde, être ensemble les emmène à devenir bord-cadre. Ludovic, c'est le type sur qui tout le monde se repose. Sa carrure, sa taille, l'impression qu'il dégage de pouvoir tout supporter, font que les autres, à commencer par Aurore d'ailleurs, ne distinguent pas ses failles. Roc inamovible à leurs yeux, il en perd presque son humanité.

Je me suis sentis très touchée par ce beau roman plein de tension et de passion. Les deux personnages sont construits en profondeur, avec finesse. Pour être honnête, Aurore m'a parfois un peu fatiguée avec ses atermoiements, même s'ils se justifient par sa situation. L'écriture est elle-même très belle, chaque mot, chaque phrase sonne juste.

Lu par la belle voix expressive de Bernard Gabay, ce roman fut un réel plaisir à écouter. Je compte lire d'autres ouvrages de Serge Joncour. Si vous avez des suggestions, je suis preneuse.
Commenter  J’apprécie          295
"repose-toi sur moi" est un livre qui ne vous lâche pas... moi que lit toujours plusieurs livres à la fois celui-ci a d'emblée pris sa priorité ! Je l'ai lu presque d'une seule traite !
L'ambiance est tout à fait montée comme sur un décor à la Hitchcock, façon "fenêtres sur cour". Il utilise avec originalité la lumière qui devient une communication silencieuse et secrète. Un code complice qui signifie les présences / absences / allumées ou les absences / présences / éteintes... au rythme de leurs émotions,
selon le pacte de communication qu'ils établissent entre eux.
Le contraste de leurs réalités bien campées, fait monter l'intrigue régulièrement, le suspense nous tient jusqu'à la fin !!! jusqu'aux dernières frayeurs d'un quotidien qui suit son cours.
Commenter  J’apprécie          291
J'ai commencé ce roman sans savoir à quoi m'attendre car je n'avais encore jamais lu de roman de Serge Joncour et il est vrai, avec aussi un peu d'appréhension, peur de ne pas adhérer au style, à l'histoire. Cependant mes craintes se sont vite envolées : ce roman a été un vrai coup de coeur !
Dès les premières pages, j'ai été aspirée par l'histoire d'Aurore et Ludovic. Bravo à Serge Joncour qui décrit je trouve à la perfection les sentiments et ressentis de ces deux personnages qui semblent si différents. Dans cette grande ville qu'est Paris, bruyante, oppressante, stressante, chaque moment qu'ils passent ensemble apparaît comme un moment d'apaisement, de calme, où force et fragilité se mêlent. J'ai vraiment beaucoup aimé l'atmosphère qui s'est dégagée de cette lecture. Alors lorsque la dernière page est arrivée, j'ai ressenti une pointe de nostalgie : j'aurai aimé passer encore un peu plus de temps en compagnie de ce roman et ses personnages...
Commenter  J’apprécie          292
"Il le sent bien, où qu'on aille on est d'ailleurs, et c'est sans fin qu'on n'est pas d'ici."

On pourrait lire ce roman rien que pour cette phrase qui résonne d'une justesse aussi cruelle qu'actuelle. On peut aussi le lire pour les épaules carrées et rassurantes de Ludovic, quand on est une femme active et débordée qui rêve que parfois, peut-être juste une fois, quelqu'un règle les problèmes à sa place. On peut le lire parce qu'il fait du bien ce roman qui rapproche deux êtres qu'a priori tout sépare, et que ce bien, il le fait sans mièvrerie. Enfin, on peut le lire parce qu'il nous parle de notre monde qui va trop vite, de nos solitudes dans la multitude, de nos désarrois face à l'obligation de réussite et que forcément, tout ça, on connaît bien.

L'histoire de Ludovic et d'Aurore aurait pu virer au banal roman à l'eau de rose entre les mains d'un auteur moins ambitieux. Un homme et une femme que tout oppose - lui, provincial à la carrure de rugbyman, exilé à Paris et chargé de recouvrement de dettes, elle, créatrice de mode à la tête de sa marque, mariée à un business angel en pleine réussite, publicité vivante pour la famille idéale de bobos parisiens - se rencontrent, s'irritent puis se rapprochent et s'aiment. Oui, cela aurait pu tourner à la facilité seulement... ma foi, l'auteur sait sacrément bien y faire pour ancrer son histoire d'amour dans un contexte qui le transforme en roman sociétal. Paris versus la campagne, la mondialisation, la course aux profits, la quête de sens... Tout est là et c'est ce qui fait la force de ce roman sur cette trame où se détache le personnage de Ludovic, bienveillant, rassurant, émouvant, si solide en apparence et si fissuré à l'intérieur. Je comprends pourquoi tant de copines blogueuses sont tombées sous le charme.

Autant l'avouer, je me suis laissée séduire moi aussi et je n'ai pas regretté de l'avoir choisi comme compagnon pour faire le grand saut entre 2016 et 2017. Parce que finalement, ce livre nous propose de réfléchir à ce qui compte vraiment dans la vie. L'amour. Quelqu'un sur qui compter. Une présence, une vraie. Être en accord avec soi-même. Une nouvelle année, n'est-ce pas le moment idéal pour se pencher sur soi et sa relation aux autres ?

Mais avant tout, ce roman est un bon roman. de ceux que l'on savoure sous la couette, en empathie totale avec les personnages, pris par l'intrigue au point d'être impatient de continuer après chaque pause. Une lecture fluide qui petit à petit dépose ses petites graines dans l'esprit du lecteur, tout étonné d'y puiser quelques richesses supplémentaires. Ca doit être ça le talent...

J'ai ainsi découvert Serge Joncour avec son onzième roman, mieux vaut tard que jamais. Il se pourrait que je me lance dans une exploration plus approfondie de son oeuvre après ce premier échantillon plutôt convaincant. A suivre, donc.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          292
Ludovic a quitté la ferme familiale pour Paris où il fait du recouvrement de dettes. Aurore est styliste et rencontre des difficultés avec son entreprise et son associé. Ils vivent dans le même immeuble et se croisent parfois dans la cour, sans vraiment se parler. « À Paris, on visite plus facilement l'autre bout du monde que l'escalier d'en face. » (p. 127) Quand Ludovic débarrasse l'immeuble des corbeaux qui terrifiaient Aurore, une relation trouble et enfiévrée se noue entre eux. Face à cette attraction irrépressible, Aurore hésite entre tout lâcher et fuir, elle qui a peur de tout, tout le temps. Et Ludovic, en dépit de sa carrure de géant, ne veut pas s'imposer dans la vie de sa voisine mariée et mère de famille. Et pourtant, leur liaison affolante, interdite et exaltante se déploie à l'approche de Noël. Entre la frêle Aurore et le colosse Ludovic, amants maudits, l'amour explose dans un quotidien terne et tourmenté.

Ce que je retiens de ce roman, outre la solitude des grandes villes, la cruelle absence de la nature et les injustices sociales, c'est la figure de Ludovic. Cette force de la nature cache un coeur très sensible et une fragilité qui semble incongrue. « L'inconvénient de paraître aussi solide, c'est que les autres ne s'étaient jamais inquiétés pour lui, on l'avait toujours cru fort. » (p. 275) Réprimant sans cesse sa force et ses emportements, Ludovic est à l'étroit dans la capitale. Ce serait pourtant si facile de bousculer et d'obtenir par la brutalité un peu plus de place ou de considération. « le seul avantage qu'il y a à dépasser les autres d'une tête et de les survoler d'un quintal, c'est qu'ils ne lui font jamais de remarques, même quand il les mérite. le danger, ce serait que ça devienne comme un passe-droit, de commencer à tout se permettre. » (p. 39) Mais Ludovic est trop conscient des conséquences pour se laisser aller. Quand Aurore force la porte de son existence, en dépit de son petit gabarit, elle bouleverse le monde étroit de son voisin. Elle s'accroche à lui autant qu'elle le porte. Conclusion très émouvante de ce roman très réussi : accepter l'aide de son voisin, c'est lui faire un grand cadeau. On ne donne jamais autant que quand on accepte de recevoir.
Commenter  J’apprécie          290
Fluide et agréable à lire! Sans artifice, l'auteur nous dilue dans la vie plus qu'ordinaire de Ludovic et Aurore, deux personnages dont le quotidien semble très différent, au fond ils ont le même combat intérieur. L'extérieur leur est hostile, ils se rétractent en eux sans s'attendre à un quelconque appui, mais une main va luire quelque part...
Entre lui, un costaud aux entrailles en un peu plus faible et elle, une femme aisée dont l'accomplissement est encore un chemin à faire, Serge Joncour nous surprend avec son style très aisé, un peu relâché, qui alterne le récit de ces deux personnages, qui découvrent que, même dans la quarantaine, la vie peut toujours nous réserver de surprises.
Ca a été un réel moment de plaisir, surtout d'intimité avec Aurore et Ludovic!
Commenter  J’apprécie          280





Lecteurs (2510) Voir plus



Quiz Voir plus

Nature humaine : Serge Joncour

Les événements du roman se déroulent entre 1976 et 1999

VRAI
FAUX

10 questions
29 lecteurs ont répondu
Thème : Nature humaine de Serge JoncourCréer un quiz sur ce livre

{* *}