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3,69

sur 1241 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Pour ce premier jour de rentrée des classes, un focus sur ne lecture quasi indispensable qui tranche un peu avec une rentrée littéraire où le sombre et le sérieux règne en maîre : Repose-toi sur moi , le dernier roman en date de l'impeccable Serge Joncour ( L'amour sans le faire, l'écrivain idéal, l'idole) est assurément un roman qui fait du bien à l'âme et au coeur et qui donne envie de lire, sans être un feel good book trop mièvre et à l'eau de rose comme les livres d'Anna Gavalda ou Marc Levy, tant la plume de Joncour est maitrisée et subtile.

Avec le récit de cette rencontre entre deux êtres et, deux mondes amenés à cohabiter sans normalement jamais se croiser, Joncour prend tous les ingrédients de la comédie romantique ou sentimentale, mais en l'encrant dans une réalité sociale profonde et pleine d'acuité..

Repose toi sur moi- une phrase tirée du livre, quasiment à la toute fin, mais pas forcément prononcée comme on l'entendrait logiquement- c'est la rencontre inattendue entre Aurore et Ludovic ces individus qui ne vivent pas sur la même planète. Aurore est une styliste au talent connu et reconnu, qui a monté sa propre maison 8 ans plus tôt avec un associé, Fabian. Un mari qui réussit brillamment dans les affaires, deux enfants, un bel appartement, une entreprise dans les quartiers chics, Aurore affiche tous les codes de la réussite, tant personnelle que professionnelle. Ludovic, veuf, ancien agriculteur, s'est reconverti dans le recouvrement de créances.
Il habite un immeuble en face de celui d'Aurore, mais en nettement moins huppé. Ils se croisent parfois, intrigués l'un par l'autre, mais ne se trouvent pas grand-chose en commun. Quand il se rend compte qu'Aurore est terrifiée par deux corbeaux qui hantent les arbres de la cour, il décide de les "dézinguer" et de lui offrir leur trophée de plumes entouré d'un joli ruban rouge.

Serge Joncour, encore plus que d'habitude sans doute dresse un roman plein d'empathie et de tendresse sur nos petits et grands soucis du quotidien, et sur notre envie parfois de grands espaces et de sérénité, loin de cette frénésie de la vie à Paris que l'auteur décrit avec une belle acuité.

Une très belle histoire d'amour et du désordre que celui ci amène dans nos vie, mais qui aborde également pas mal d'autres grandes thématiques, souvent en utilisant une fine opposition des genres ville contre campagne, la précarité contre la richesse éhontée, les mensonges contre la réalité, famille contre isolement, la fragilité- apparente contre la force-idem.. et décrit une réalité sociale-avec des scènes de mise en recouvrement d'une belle ambivalence et qui évite toujours le manichéisme et la caricature.

« C'est elle qui prit l'initiative, il avait des lèvres tellement charnues et douces qu'elle n'eut même pas le temps de se demander ce qu'elle faisait, elle n'eut pas le moindre mouvement de recul tellement elle les voulait encore ses lèvres, elle se plaqua cotre l'arbre, elle était éperdument exaucée, cette cour qui depuis des années lui donnait de l'énergie, cette enclave de sérénité, voilà qu'elle allait jusqu'au bout de cette promesse, pour une fois elle était au coeur même de ce refuge qui la protégeait du monde, il faisait nuit maintenant, et dans l'obscurité, sous ces feuillages, tout était plus sombre encore, parfaitement caché.

.Mais ce que réussit sans doute encore mieux Joncour c'est la peinture de cette valse des sentiments, cette dichotomie entre ce qu'on pense et ce qu'on dit, et ce désir plus fort que la raison et les craintes d'être rejeté..aussi bien physiquement que moralement, pour essayer de résister dans un monde hostile, cruel et trop souvent égoïste.

.L'amour chez Joncour prend différentes formes, parfois totalement contraires, , ; l'espoir, auquel on a envie de s'ancrer sans totalement oser, la nostalgie d'un passé révolu, qui réconforte mais qui brise aussi les ailes, cette envie de s'appuyer sur l'autre alors que pourtant l'inconnu effraie parfois, tout dans ce beau roman sonne vrai et touche au coeur ..
Ce que nous dit Joncour dans ce livre, c'est qu'au fond, ce qui rapproche les êtres est finalement plus fort que ce qui les sépare.

En brossant deux personnages ceux d'Aurore et de Ludovic'une grande complexité- dommage que les personnages secondaires le soient forcément un peu moins- Repose toi sur moi comme tous les grands romans nous pousse à nous poser des questions sur nos propres vies interroge notre monde et nos choix, ainsi que la vulnérabilité des êtres et la confiance en l'autre..

Un très beau roman, d'une grande pudeur et d'une belle délicatesse à lire impérativement en cette rentrée littéraire..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ce roman – reçu en cadeau – m'a fait le coup du yoyo :

HAUT
(à l'ouverture du dit cadeau)
Chouette et youpi, un Joncour ! (son "Chien-Loup", lu tout récemment, fut pour moi un grand moment).

BAS
Diantre et sapristi, mais quel est donc ce titre à la Marc Harlequin-Levy ?

HAUT
(en cours de lecture)
Ne pas se fier au titre, il est grave bien ce bouquin. Ça se confirme, la plume de Joncour, je l'aime d'amour.

BAS
(toujours en cours de lecture mais un peu plus loin)
Ça partirait pas un peu en quenouille cette histoire ?...
Crédibilité des situations : bof-bof.
Propension de l'héroïne à me taper sur le système : niveau 3/5.
Propension du héros à me donner envie de lui botter le train : niveau 3/5 également.

HAUT
(épilogue)
Décidément, comme dans "Chien-Loup", j'aime cette façon subtile qu'il a, Sergio, de jouer crescendo avec nos nerfs sans pour autant user de violence racoleuse, c'est sympa pour mon petit coeur fragile ça.

Alors bien sûr j'ai préféré "Chien-Loup", mais ma première impression l'emportant, j'ai aimé lire ce roman et sans aucun doute je reviendrai chez Sergio, yoyo ou pas yoyo.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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L'amour n'est pas chose si simple à raconter et il est à parier que bien des auteurs, en s'y essayant, se sont maintes fois brûler les ailes.
Dans les romans, les histoires d'amour sont tantôt trop mièvres, tantôt trop crues. L'amour en littérature se tricote parfois avec des mailles si lâches qu'il en perd toute substance ou parfois avec des mailles si serrées qu'on finit par étouffer par manque de souffle, par manque de crédibilité.

J'avoue que cette histoire de coeur entre une styliste de renom, le genre petite bourgeoise suffisante et un agriculteur reconverti dans le recouvrement, genre costaud tranquille mais un peu rustre, ça m'a fait peur...
Et pourtant...
Je m'y suis laissée prendre. Et je crois savoir pourquoi.
Tout simplement parce que Serge Joncour raconte cette histoire avec authenticité. Il ne ment pas, il n'enjolive rien, il pose les coeurs à nu avec toutes leurs contradictions, toutes leurs hésitations, toutes leurs faiblesses.
L'amour entre deux êtres ,c'est loin d'être une partie de plaisir, surtout lorsqu'il surprend, lorsqu'il amène loin des sentiers battus. Et c'est cela que raconte Serge Joncour, avec intelligence, délicatesse mais surtout avec justesse et honnêteté.
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J'aime l'écriture de Serge Joncour, j'attendais son nouveau roman avec impatience. Ludovic c'est presque Franck de "L'amour sans le faire", l'homme sensible, franc, attaché aux valeurs du monde paysan, avec ce soupçon de fragilité et de vulnérabilité qui le rend si attachant et attirant. La bienveillance naturelle de Ludovic trouve rapidement écho auprès d'Aurore, jeune femme fragile, intelligente et un peu perdue.
Si j'ai complètement adhéré à l'histoire d'amour cachée et à l'analyse très fine des comportements réciproques, j'ai un peu moins apprécié l'intrigue qui m'a parfois semblé rocambolesque. Mais peu m'importe, c'est pour son écriture sensible que j'aime cet auteur, le reste c'est le papier cadeau !
Merci à Babelio et aux éditions Flammarion pour leur confiance.
Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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J'aime beaucoup cette période de rentrée littéraire qui me pousse à sortir de mes lectures habituelles et à découvrir des romans de littérature un peu plus générale.
Lorsque Renod m'a suggéré ce titre, c'est donc avec plaisir et curiosité que j'ai accepté le défi.

J'ai été enchantée par le style de l'auteur.
Une écriture qui "s'écoule" comme une douce poésie, tout en subtilité.

J'ai apprécié cette belle histoire d'amour, entre Ludovic, cet homme, à l'air dur comme un roc, solide, ancien agriculteur, monté sur Paris depuis le décès de sa Mathilde, il travaille dans le recouvrement de dettes, dorénavant, et Aurore, femme d'affaire, styliste de sa propre marque, froide et hautaine semblablement, mariée à un riche américain et mère de famille, pour qui tout semble opposer...
Ils sont voisins et ne font jusque là que se croiser. D'autant plus que le premier habite dans la partie vétuste du bâtiment, tandis que l'autre est propriétaire d'un luxueux appartement, de la partie rénovée.

2 mondes, 2 vies, chacun ses blessures, ses difficultés, son quotidien tourbillonnant...
Cette sensation de survivre, plutôt que d'exister...
Puis un événement ! Un rapprochement, un intérêt certain, une rencontre, une envie irrésistible l'un pour l'autre...
Et Repose toi sur moi prend tout son sens, toute sa dimension !

Une lecture qui réchauffe le coeur.
Touchante, humaine et réconfortante.

Quelques petites situations (concernant le travail d'Aurore) sont venues, tout de même, me perturber... Des petites choses que j'ai trouvé moins crédibles...

Malgré tout, l'ensemble m'a plutôt plu.
J'ai passé un agréable moment en compagnie de ces 2 personnages très attachants.
Et l'épilogue est ... surprenant !

Maintenant ! En route vers la rentrée littéraire thrillers/polars ! Au taquet !

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Il était une fois une princesse qui passait ses journées à dessiner de jolies robes. Elle habitait avec sa famille dans un vaste appartement situé dans un quartier privilégié de Paris. Cette existence bourgeoise, débordée et sans heurts n'était pas sans frayeurs. Chaque soir, quand elle regagnait son palais en pierre de taille, la jolie princesse était effrayée par de vilains oiseaux noirs, deux affreuses corneilles aux croassements stridents. Dans la cour de l'immeuble, il y avait un arbre immense où les bêtes avaient fait leur nid. Derrière cet arbre, face au palais, se trouvaient des logements populaires où nichaient de petites gens. Oh, ils seraient chassés un jour, par la mort ou une hausse continue des loyers, mais en attendant, il fallait supporter de les croiser dans la cour avec leurs cabas et leurs jambes gonflées. Parmi eux, un homme se distinguait par sa taille et par sa carrure ; l'individu dégageait une impression de puissance. Quand elle le croisait devant les boîtes à lettres, la princesse faisait sa Parisienne : froide, distante et hautaine. Mais un jour, la brute lui a offert un étonnant trophée : des plumes du couple de corneilles dont il s'est débarrassé la veille. Hier, il était un importun ; aujourd'hui, elle le voit comme un précieux allié, il l'écoute, il l'aide et la soutient. Et heureusement, car les corneilles n'étaient qu'un terrible présage des événements qui attendaient la princesse. Mais attention, les corps les plus robustes cachent parfois une fragilité indétectable.

« Repose toi sur moi » est une jolie histoire pleine de justesse. A une époque où il ne faut jamais baisser la garde ou dévoiler ses faiblesses, ce roman rappelle l'importance d'une écoute et d'un appui pour affronter les épreuves de la vie. S'il faut savoir donner, il faut aussi apprendre à recevoir. Serge Joncour pose un regard plein de tendresse et d'humanité sur les petites gens, ceux que Ludovic visite pour le recouvrement de dettes et ses voisines de l'escalier C. Il s'arrête aussi sur un monde agricole en souffrance et sur une ville gangrenée par les disparités sociales et l'indifférence. C'est un roman sentimental et social qui ne glisse jamais dans la facilité. A la fin du livre, le lecteur se surprend à fredonner l'air de « juste quelqu'un de bien » (IRIS29, tu peux rajouter le titre dans ta playlist).
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La rencontre improbable entre deux êtres fragilisés pour différentes raisons et leur passion amoureuse est le coeur du roman. Ludovic et Aurore n'ont pourtant à priori rien en commun, mais sous la plume de Serge Joncour, cette idylle devient possible et surtout crédible.
Serge Joncour continue à ausculter ces compatriotes avec ce talent de s'effacer derrière ses personnages, On croit en c'est deux là, Son style est toujours aussi élégant. Il y intègre aussi une tension bienvenue qui renforce son récit. Et même, si la fin me parait un peu décevante, "Repose-toi sur moi" vous fait passer un bien agréable moment. Comme souvent chez Joncour.
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Une chose est acquise, j'ai dévoré mon premier Joncour. A vrai dire, je ne m'attendais à rien de précis, ne connaissant pas l'auteur, mais il a suffit d'une critique élogieuse de ma complice babéliote, SabiSab, pour me lancer dans l'aventure à mon tour.

Avant d'être la mienne, l'aventure c'est celle de Ludovic et d'Aurore, deux êtres que tout oppose mais qui vivent dans le même immeuble. Enfin, pas exactement dans le même, elle est sur rue dans un appartement standing haussmannien ultra-confort, lui est sur cour, dans un logement vétuste à escalier raide et humidité stagnante. Fatalement, un soir, c'est la rencontre. Ça aurait pu se passer dans le local poubelles ou devant les boîtes aux lettres, mais ce fut dans la cour, ce modeste havre de paix retranché du Paris bruyant et stressant. Elle styliste, lui recouvreur de créances ; deux sphères distinctes, deux mondes aux antipodes l'un de l'autre mais aussi deux solitudes qui s'aimantent irrésistiblement jusqu'à imbriquer leurs vies étroitement, avec conséquences irréversibles à la clé.

Malgré ce canevas somme toute assez classique - pour ne pas dire convenu : Paris intra-muros, le voisinage, la Parisienne tout en bourgeoisie, le provincial tout juste descendu de son tracteur, ça fonctionne bien. Difficile de lâcher le roman un fois commencé, on veut connaître la fin, tout en redoutant les clichés, on attend avec une certaine impatience un twist final. Au début, j'ai eu quelques craintes, les stéréotypes semblaient justement tapis dans l'ombre de cette cour d'immeuble où il se passe de drôles de choses, pourtant, la narration efficace a opéré sa magie et l'ancienne-parisienne-frustrée-devenue-provinciale-heureuse que je suis s'est laissée émouvoir avec une pointe de nostalgie par la rencontre fusionnelle entre Aurore et Ludovic.

Il se dégage une réelle intensité de ce récit qui commence comme une bluette et prend des allures de thriller ; le lecteur est pris dans un beau crescendo. Les éléments poétiques - dont quelques uns un peu outranciers comme les tourterelles (c'est quand même du lourd) -, apparaissent néanmoins plein de douceur et de légèreté, comme des bulles d'oxygène salutaires qui s'échapperaient du stress citadin, emportant les personnages dans un ailleurs romanesque, à l'instar de Clémentine dans sa bulle bleue.

Je pense que je retenterai l'aventure Joncour quand elle se présentera à nouveau devant moi. Le style scénaristique de l'auteur m'a conquise, d'ailleurs j'imagine très bien une adaptation ciné avec Matthias Schoenaerts et Bérénice Bejo en tête d'affiche.


Challenge ATOUT PRIX 2016 - 2017
Challenge MULTI-DÉFIS 2017
Challenge Petit Bac 2016 - 2017
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Ludovic est agent de recouvrement ; son physique imposant l'aide beaucoup dans son travail. Aurore co-dirige une entreprise de confection qu'elle a créée avec un ami ; ses talents de styliste sont particulièrement appréciés.
Ludovic est veuf et a quitté sa province pour Paris par nécessité. Aurore est mère de famille, et parisienne depuis toujours.
Les références culturelles de ces deux personnages sont si éloignées que leur rencontre semble a priori improbable. Ils partagent cependant une certaine solitude, chacun à sa façon, et le même immeuble…

J'ai rapidement été séduit par Ludovic, émouvant et entier, mais j'ai eu beaucoup de difficulté à adhérer au personnage d'Aurore, artificielle et autocentrée (à l'image du monde qu'elle représente dans le roman)...
Décrire avec autant de crédibilité la rencontre entre des individus et des univers aussi éloignés est un exploit. L'auteur l'accomplit avec talent, dans le style agréable qu'on lui connaît.
Il introduit dans son récit des événements dramatiques qui font monter la tension, à la manière d'un thriller.
En résumé : un bon moment de lecture.
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La vie à la ferme n'est plus possible pour faire vivre une famille entière, alors Ludovic cède sa place à son beau-frère et après le décès de sa femme s'exile à Paris. On a une opposition entre la ville et la campagne bien mise en évidence.

Quitter la terre pour se reconvertir dans le recouvrement de dettes, qui s'adresse comme toujours aux « petites gens », les riches magouillent, font faillite de façon frauduleuse en trompant tout le monde des juges à l'État.

J'ai bien aimé sa manière de procéder, lors des confrontations avec les familles endettées, en gardant toujours son calme pour amener l'autre à l'entendre et à payer.

Opposition aussi entre leurs deux situations : ils sont aux antipodes l'un de l'autre : elle est riche, possède sa marque de vêtements mais depuis quelques temps, son associé la mène en bateau. Une commande qui se perd, une autre est défectueuse, beaucoup d'argent en jeu. Ce qui les relie, c'est la solitude: qu'on habite dans une grande ville ou dans un village à la campagne, on peut se retrouver seul, dans ce monde égoïste, auto-centré.

Elle habite dans un ensemble où un des immeubles a été refait, avec des appartements immenses, tout le luxe , certains sont même loués à la journée ou à la semaine pour des sommes faramineuses, alors que celui qui est derrière est dans un état quasi déplorable (ça va finir par faire Zola…)

Ludovic habite dans le second, bien-sûr, ils ont en commun la cour avec les arbres, les plantes, un tout petit coin de campagne dans tout le béton et deux corbeaux règnent maîtres après avoir délogé les tourterelles : corbeaux versus tourterelles, les bons les méchants, la ville et la campagne, le charnel et l'intellectuel, c'est l'esprit du livre.

L'auteur nous livre une belle description du malaise des campagnes : on n'est plus paysan, on est exploitant agricole, on ne mange même plus les légumes qu'on vend, car on les fait pousser avec des produits toxiques. La femme de Ludovic est morte d'un cancer vraisemblablement lié à ces produits.

« Quand on est exploitant, on exploite, on ne cultive plus ». P 58

Ludovic serait-il un colosse aux pieds d'argile, posant ainsi une question: la force physique (ancien rugbyman, il mesure 1m95, tout semble couler sur lui mais qu'en est-il vraiment ?) reflète-t-elle vraiment la nature profonde ou n'est-elle qu'un signal envoyé aux autres pour se protéger? En ce sens, le choix du titre est judicieux et réserve des surprises au lecteur.

« Mais, c'est épuisant de passer pour un mec bien. Cet homme qu'il s'efforçait d'être il savait bien qu'il n'existait pas ». P 57

Ces deux-là sont tellement différents dans leur milieu social, leur mode de vie, que cela frôle parfois la caricature, mais j'ai pris du plaisir à lire ce roman, qui reflète bien le monde actuel, mis à part le style un peu trop simple, la ponctuation qui laisse parfois à désirer, mais ce n'est pas un coup de coeur. A force de fréquenter les auteurs du XIXe siècle, je deviens difficile…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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