Ad vitam aeternam

Jonquet mêle à son habitude différents personnages, comme diverses pièces de puzzles, qui, au fil de la lecture, vont s'emboîter pour construire un récit impossible à lâcher.
Ici, une jeune ex-taularde, qui se réinsère dans la société en travaillant dans une boutique de piercing fréquentée par une clientèle avide de sensations, va croiser le digne Monsieur Jacob, directeur de pompes funébres, qui se lie d'amitié avec elle et la prend sous son aile.
Ailleurs, c'est une femme meurtrie, défigurée par des tortures subies enfant, qui engage un tueur à gages irradié à Tchernobyl, pour retrouver ses bourreaux, après quarante ans.
L'un d'eux, Gennaro, est maintenant un vieillard de septante ans, fraîchement sorti de prison. En quelques jours, il rajeunit de manière spectaculaire, pour redevenir celui qu'il était avant sa capture.
C'est une course contre la montre, contre la maladie aussi, qui affaiblit notre tueur, qui va révéler les interractions entre tous ces inconnus, une course qui débute...à l'aube de l'humanité.
Comme toujours, Jonquet a l'art et la manière de camper ses personnages, j'ai été emportée par le chassé-croisé entre ceux-ci, décrits de manière réaliste, sans états d'âme inutiles.
Pour moi, c'est un des rares auteurs de polars français qui n' use pas de stéréotypes, et a l'art d'une écriture assez noire.

En lisant ce livre, je ne pensais pas tomber sur une histoire de ce genre-là pour être honnête. Je ne m'attendais pas du tout à ça. le côté fantastique du roman est assez surprenant face à la réalité de l'histoire : tout semble si réel, jusqu'à cette fin irrationnelle, irréelle. L'auteur nous a mis sur de fausses pistes tout au long du roman, à tel point qu'on se demande vraiment à quoi va ressembler le final.
Les intrigues sont bien menées, le livre se lit très vite, on est vite absorbé par cette lecture malgré quelques longueurs dans les descriptions notamment lors de l'épisode du branding qui m'a personnellement assez rebuté ou encore le descriptif du savoir de Monsieur Jacob sur la mort...
Les personnages sont assez attachants même ceux qui ne sont pas censés l'être.

Pour finir, je dirais que j'ai passé un bon moment en lisant ce livre même si ce n'est pas forcément mon genre de lecture.
Je retiendrais de ce livre deux citations :
- la première qui revient souvent " Ses traits étaient désespérément réguliers, fins, son nez droit, ses sourcils broussailleux, ses yeux d'un brun sans éclat. Seule sa mâchoire inférieure, massive, anguleuse, prognathe, [...]: la rudesse de caractère, la brutalité qu'elle aurait pu suggérer, était aussitôt corrigée par un sourire d'une grande douceur."
- la seconde ayant attrait à la vieillesse : "Le jour ou, pour la première fois, l'on se met à parler de sa jeunesse en utilisant l'imparfait, on ressent un curieux malaise."
Lien : http://lalecturedeslivres.bl..

Ouvrage étrange, à la fois thriller et fantastique.
Le thème hélas a déjà été traité et traité au cinéma. le roman y perd un peu de son originalité.
Il y reste cependant cette obsession de la mort et des corps qui s'infligent des souffrances, thème que l'on retrouve souvent chez Jonquet.
Les dernières pages rattrapent heureusement t les quelques longueurs du roman

Excellent roman qui tient plus de la science fiction que du polar classique.la psychologie des personnages et le milieu sont bien décrit.L'histoire est passionnante.

Alors que j'étais happée par l'histoire et ses personnages, je termine le roman un peu déçue, d'une part, par l'aspect surnaturel du récit et d'autre part, la fin que j'ai trouvée « capillotractée ». La relation des héros Annabel et Monsieur Jacob est attachante malgré tout.

J'ai beaucoup aimé cette histoire entre polar traditionnel et fantastique . Des personnages certes un peu caricaturaux mais attachants dans leurs déboires . Même les "méchants" sont par instant sympathique . C'est très bien écrit sans surenchère dans le morbide ou le surnaturel . Simple , terriblement efficace Thierry Jonquet est une valeur sûre du roman dit noir actuel en France .

A vrai dire, je ne suis pas spécialiste de polar, et pas du tout fan de fantastique - c'est un genre littéraire que je n'ai jamais su apprécier. Me voilà gâté avec ce roman, qui mêle allégrement les deux ! Et comme l'écriture de Jonquet est plutôt du style viril, sans beaucoup de nuance, je n'ai pas trouvé mon compte dans ce roman. Ce n'est pas mauvais, mais simplement pas pour moi.

Malgré un déco­rum tha­na­to­lo­gique sur mesure, le sujet de la fas­ci­na­tion et de la peur de la mort ver­sus l'insoupçonnable légè­reté de l'immortalité (mais aussi la quête d'une jeu­nesse arti­fi­ciel­le­ment recon­duite) échappe en défi­ni­tive au père de Moloch. Que nul n'entre ici s'il est dési­reux d'en savoir plus.
Lien : http://www.lelitteraire.com/..

Trois histoires tissées par une seule narrative avec quatre personnages principaux : Anabel, ancienne infirmière; monsieur Jacob, quinquagénaire entrepreneur de pompes funèbres; Ruderi, qui vient de purger une peine de quarante ans et va sortir de prison, et Oleg, tueur à gages originaire d'Ukraine. le plaisir de la lecture vient de la découvert des liens entre les personages.

[2002] Jonquet Thierry - "Ad vitam aeternam" – Seuil, 2006 (ISBN 978-2020890939) (cop. 2002)

Ce roman s'inscrit plus ou moins dans le genre "science-fiction" que je n'apprécie pas particulièrement, mais que le style de Jonquet parvient à faire passer.
Une jeune-femme, infirmière radiée de l'ordre suite à l'aide apportée à son copain toxicomane, travaille dans une de ces "boutiques" pratiquant le tatouage outrancier, très à la mode dans les années 2000 dans les milieux qui se voudraient "branchés". Elle est peu à peu approchée puis recrutée par un vieux monsieur dans la soixantaine, qui est entrepreneur de pompes funèbres et thanatopracteur, spécialiste de la préparation des défunts en attente de cérémonie funéraire. Dans le même temps, un tueur à gages d'origine russe, fils de l'un des pompiers sacrifiés lors de l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, se voit confier un contrat sur la tête d'un détenu qui va être libéré prochainement, après quarante années passées en prison pour un meurtre particulièrement horrible. Ce détenu de plus de soixante-dix ans, bandit de grands chemins, se met à rajeunir à vue d'oeil... Vient s'ajouter un jeune révolutionnaire idéaliste intervenant dans tous les conflits possibles sur la planète.

Jonquet aborde ici quasi élégamment et en tout cas de façon originale les thèmes de la mort, du traitement réservé aux cadavres, des cérémonies funéraires…