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EAN : 9782020890939
350 pages
Points (05/10/2006)
3.64/5   245 notes
Résumé :
Anabel a vingt cinq ans. Elle travaille dans une boutique où l'on pratique le piercing, ainsi que d'autres techniques d'implants corporels beaucoup plus hard. Elle se lie d'amitié avec Monsieur Jacob, un étrange propriétaire de magasin de pompes funèbres. Au même moment, un vieillard nommé Ruderi va être libéré de prison après quarante années de détention. La fillette qu'il a mutilée est devenue une femme qui, clouée sur son fauteuil roulant, ne rêve que de vengeanc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
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Anabel, ex-taularde et anciennement infirmière jusqu'à son séjour en prison, travaille dans une boutique de piercings, tatouages, branding et autres délires extravagants. Elle n'est pas épanouie dans ce drôle de monde mais Brad, le gérant de la boutique, lui a ouvert gentiment les portes et lui a même prêté un appartement. Tous les midis, elle va manger dans un square, près de là, s'installe sur un banc et regarde autour d'elle. C'est là qu'elle rencontre Monsieur Jacob, un vieil homme, croque-mort de son état, extrêmement cultivé, un brin désuet et curieux. En effet, il décide de l'aborder et l'invite à déjeuner. Tous les midis, cela deviendra un rituel entre eux et Monsieur Jacob va finalement prendre Anabel sous son aile. Il l'aide à prendre son envol, quitter la boutique et finalement l'embaucher à ses côtés et l'héberge chez lui.
Ruderi est en taule depuis quarante ans. Vieil homme, il n'a que faire de toutes ces années perdues en prison et ce sont plus les psys qui s'inquiètent de sa future réinsertion, dont un qui se demande pourquoi cet homme paraît si détaché.
Oleg, lui, est un tueur à gages. Une étrange mission par une femme mystérieuse, à savoir suivre Ruderi dès sa sortie de prison lui est confiée. Même si ce n'est pas vraiment son boulot, il va s'acquitter de cette tâche, il faut dire que la récompense est plus qu'alléchante.
Quatre personnages qui vont se croiser dans bien d'étranges circonstances...

Jonquet ne fait pas, une nouvelle fois, dans la démesure! Avec une panoplie de personnages au passé douteux ou parfois terrifiant et aux moeurs étranges, avec des descriptions largement détaillées sur ce que l'on peut pratiquer sur les corps et avec une ambiance noire, Ad vitam aeternam est un roman qui va bien au-delà de l'étrange. Jonquet a une manière vraiment particulière d'envisager l'avenir et cela peut faire froid dans le dos! Avec une écriture accrocheuse et directe, il nous livre un polar cru, efficace, cruel, fantastique et haletant.

Ad vitam aeternam... et plus si affinités!
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Anabel travaille dans une boutique de tatouages, piercings et implants gothiques. A sa sortie de prison elle n'a pas pu retrouver le travail d'infirmière qu'elle exerçait auparavant. Elle a vingt-cinq ans et ne se voit pas d'avenir.
Monsieur Jacob est le propriétaire d'une entreprise de pompe funèbre. Personnage énigmatique, il déjeune tous les midi chez « Loulou » après avoir lu le journal, jamais dans la même langue, assis sur un banc dans le jardin public du quartier.
Oleg a passé son enfance proche de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Il a perdu toute sa famille après le terrible accident de réacteur. Depuis, il est tueur à gage.
Ruderi finit de purger sa peine de quarante années de prison. Il est libérable. Lorsqu'il s'est fait prendre, ses deux complices, un homme et une femme ont pu s'échapper. Ils étaient tous les trois en train de cambrioler un diamantaire à son domicile. Ce dernier est mort sous les coups destinés à lui extirper le code du coffre. Puis ils s'en étaient pris à sa fille de cinq ans qu'ils ont torturée, massacrée et abandonnée avec de terribles séquelles qui la laisseront défigurée et paralysée pour le restant de ses jours.
Tous ces personnages n'ont apparemment rien qui les relient sinon un terrible secret dont le titre n'est pas étranger.
« Ad vitam aeternam » est un très bon roman noir qui se lit d'une traite. La construction de cette énigme est parfaite et Thierry Jonquet a le talent pour captiver l'attention du lecteur jusqu'au bout de son histoire.
Editions du Seuil, Points, 351 pages.
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Si je vous dis : pompes funèbres, vie éternelle, tueur à gages, piercing et tatouages, Tchernobyl, enlèvements, je suis, je suis, je suis … comme dirait un présentateur de jeux télé : Ad vitam Aeternam. C'est perdu, désolé mais la lecture du roman s'impose.
Troisième incursion dans la bibliographie du regretté T. Jonquet.
Ad vitam aeternam montre une fois encore son talent à nous embarquer dans des univers glauques, étranges, originaux. L'intrigue vous tiens en haleine parce que l'auteur nous entraine constamment sur de fausses pistes. Et l'effet, est fort réussi, maintenant le suspense et le bizarre jusqu'à un final irrationnel. Jonquet joue sur les contrastes avec une malice évidente, chaque personnage à ces zones d'ombres, ces secrets inavouables, ces blessures. S'il ne se fait guère d'illusion sur la nature humaine, il laisse néanmoins un espoir, ne serais-ce qu'infime à ces personnages. Et malgré le malaise qui s'insinue au fil des pages, difficile de lâcher ce puzzle intrigant et morbide.
Même si le roman bascule dans le fantastique et troublera les amateurs de polars purs, il faut bien reconnaitre que Jonquet était à un sacré bon raconteur d'histoires. Ad Vitam Aeternam.
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Un véritable coup de coeur. Un petit bijou qu'il est difficile de reposer une fois commencé ! Je me suis très vite attachée aux personnages : Anabel qui travaille dans l'univers des piercings ; Monsieur Jacob énigmatique et très chevaleresque ; Brad un véritable e******... Non oubliez Brad !

Pourquoi seulement 4 étoiles dans ce cas ? A cause de certaines longueurs, de descriptions trop fournies qui ne servent à rien si ce n'est faire patienter le lecteur... pour rien ?! Ou bien pour disserter sur des sujets divers et variés comme la mort, la recherche génétique ou les catastrophes humaines...

Quoi qu'il en soit, je ne suis pas une fervente partisane des romans policiers, mais celui-ci m'a définitivement réconciliée avec le suspense. A mettre entre les mains des néophytes comme des plus aguerris. Bonne lecture !
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Anabel, ex-taularde paumée, déploie ses compétences de soignante chez « Scar System » une boutique interlope proposant tatouages et scarifications à une clientèle bien particulière. Monsieur Jacob, pour sa part, est un homme d'un « aspect fort commun, assurément », sans âge bien défini (ou définissable). Il exerce la profession de croque-mort depuis des lustres. Ruderi, quant à lui, s'apprête à sortir de prison, à l'issue d'une peine de 40 longues années : presque une éternité… Dans son jeune temps, il avait participé à un crime effroyable, aux côtés d'un homme et d'une jeune sauvageonne qui n'ont jamais été retrouvés. Les routes de ces personnages a priori hétéroclites, mais dont chacun semble déjà receler une bonne dose de sordide, vont pourtant se rejoindre : étincelles garanties !

Thierry Jonquet est un de mes auteurs favoris. Parmi ses oeuvres, ma préférée, pour le moment, est le sublime « Mygale », habilement mis en scène par Pedro Almodovar dans le film « La piel que habito ». « Ad vitam aeternam » m'a un peu déçue, notamment vers la fin.

Dès le départ, j'ai retrouvé ce que j'aime chez Thierry Jonquet : une plume incisive, un humour caustique réjouissant. Puis vient une pointe de suspens, habilement distillée page après page. La première bizarrerie qui alerte le lecteur tient en une description qui se répète. Ainsi, Monsieur Jacob est décrit dans les premières pages :

« Que dire donc de Monsieur Jacob ? Qu'il était d'un aspect fort commun ? Assurément. Petit, très petit même, un mètre soixante à peine, râblé, trapu […] , il n'attirait guère l'attention, et c'était à dessein. […] Son visage ne comportait aucun signe particulier, distinctif – verrue, angiome, cicatrice, barbe ou moustache. Ses traits étaient désespérément réguliers, fins, son nez droit, ses sourcils broussailleux, ses yeux d'un brun sans éclat. Seule sa mâchoire inférieure, massive, anguleuse, prognathe, aurait attiré le regard d'un observateur averti. La rudesse de caractère, la brutalité qu'elle aurait pu suggérer, était aussitôt corrigée par un sourire d'une grande douceur. » (p. 14)

Jusque là rien de trop anormal. Mais quand vient la description de Ruderi, le prisonnier peu amène, on retrouve – mot pour mot – la même description…
De ce suspens savamment distillé au fil des pages, j'attendais une explication, puis un final, particulièrement grandioses et sordides… mais j'ai été particulièrement déçue. Thierry Jonquet verse, en effet, dans le paranormal, brodant sur le sempiternel thème du temps. Ce roman m'a semblé comporter certaines longueurs, au milieu du roman notamment : c'est le côté didactique de certains passages qui m'a déplu (quand Monsieur Jacob, par exemple, fait part à Anabel de ses connaissances savantes sur la mort).

Malgré ces déceptions, j'ai aimé retrouver la plume grinçante de Thierry Jonquet.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Anabel avait fait sa connaissance alors qu'il venait de subir une rupture amoureuse. Il approchait la cinquantaine et sa dulcinée en ayant vingt-cinq de moins, elle ne tenait pas à s'attarder davantage. Déprimé, meurtri dans son ego, Brad avait arrêté le body-building et se consolait au pur malt. En quelques mois, il se mit à grossir, ce qui le rendit encore plus dépressif. Il ne pouvait plus porter les tee-shirts ultra-moulants qu'il affectionnait auparavant et tentait de camoufler la débandade à l'aide de chemises amples. Il n'empêche. Sa belle gueule s'empâtait irrésistiblement, ses fesses et ses cuisses se chargeaient de cellulite. Au-delà des apparences, déjà alarmantes, plus en profondeur, son organisme gorgé de stéroïdes anabolisants, de créatine et d'hormones de croissance commençait à lui réclamer des comptes. La facture risquait d'être salée. Jour après jour, Anabel évaluait le désastre d'un regard dont elle ne cherchait même pas à dissimuler la cruauté.
Elle ne se demandait plus comment elle avait pu aboutir dans un tel cloaque. Il y a une raison à tout, le hasard n'était nullement en cause. Qui se ressemble s'assemble. Lorsqu'elle ouvrait les yeux, à l'aube, dans ces moments fugaces d'intense lucidité qui succèdent au sommeil, même le plus profond, Anabel en convenait volontiers : à tout bien considérer, chez Brad, elle était à sa juste place. Une paumée parmi les déjantés. Elle essayait juste de sauver sa peau. De rétablir un semblant de normalité dans une vie à la dérive.
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La première fois qu'Anabel croisa Monsieur Jacob, ce fut dans le square, à quelques pas de la boutique. Elle s'y rendait souvent, à chaque pause que Brad lui octroyait. Brad était une loque. Six mois consacrés à le côtoyer l'avaient amenée à s'en convaincre. Trois semaines, trois jours, voire trois heures auraient suffi. Un médiocre qui aurait bien voulu en jeter, frimer, et se contentait d'épater toute une galerie de tocards, de barjots. Lesquels payaient ses services au prix fort, cash. Brad était impitoyable avec la clientèle, il ne faisait aucun crédit, quelle que soit la durée ou la nature de la prestation. C'est aux États-Unis – il disait « aux States » - qu'il avait appris les rudiments du métier, dans les années 70. Il ne s'appelait pas réellement Brad, mais plus prosaïquement Fernand. Dans sa branche, mieux valait porter un prénom à consonance exotique, on peut le comprendre. Le marketing a certaines exigences.
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De petits maux en petits maux, la vie s'amenuise, jusqu'a ce qu'il faille en effacer les traces, sans tarder, en urgence.
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Le jour ou, pour la première fois, l'on se met à parler de sa jeunesse en utilisant l'imparfait, on ressent un curieux malaise.
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Que dire de Ruderi ? Qu’il était d’un aspect fort commun ? Assurément. Petit, très petit même, un mètre soixante à peine, râblé, trapu, il n’attirait guère l’attention. […] Son visage couturé de rides ne comportait aucun signe particulier, distinctif : verrue, angiome, cicatrice, barbe ou moustache. […] Ses traits étaient désespérément réguliers, fins, son nez droit, ses sourcils broussailleux, ses yeux d’un brun sans éclat. Seule sa mâchoire inférieure, massive, anguleuse, prognathe, intrigua Goldstayn : la rudesse de caractère, la brutalité qu’elle aurait pu suggérer, était aussitôt corrigée par un sourire d’une grande douceur.
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Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin). Pour la 29ème chronique, le 12 juin 2019, Patrick présente l'auteur Thierry Jonquet. Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com/ Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com/ La page Facebook de l'émission La Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62/
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