Mon avis sur "
Le manoir des immortelles" est que, en tant que roman policier, l'intrigue est un peu légère, le déroulement de l'histoire classique ; c'est un roman policier sympathique, sans plus. Par contre, c'est bien écrit, le récit est maitrisé et l'histoire n'est pas exempte de surprises. Les personnages secondaires sont bien pensés, telle la mystérieuse Lola, personnage évanescent, entre la femme éthérée et l'adolescente capricieuse, qu'on ne connait qu'au travers des sentiments d'Hadès, ou le second de l'inspecteur, Rital (non, il n'est pas Italien !), qui apporte un peu d'humour à cette histoire pas très gaie :
- Alors, vous voyez bien… soupira Nadine.
- Oui, reprit Salarnier, le problème, c'est que le seul lien qu'on ait pu établir entre eux quatre…
- Les quatre sans cous ! lança Rital.
- Entre eux quatre, poursuivit Salarnier en secouant la tête, le seul lien, c'est vous…
(ben oui, ça me fait rire…)
Les références à la Mort en tant qu'Art sont intéressantes et apportent un plus à l'ouvrage.
Enfin, ce que je retiendrai de cette lecture, et ce qui en fut la bonne surprise, c'est la mise en parallèle de la vie de l'inspecteur et du meurtrier, leurs points communs plus nombreux que l'on ne pense au départ, leur attitude face à l'inéluctable. C'est aussi le choix divergent que chacun d'entre eux fait pour faire face à l'absence de l'être aimé, et la conclusion inattendue à laquelle nous invite Jonquet.
Dis-moi, ami lecteur, de celui qui espère ou de celui qui se désole, est le plus fou ?