Et dire que c'est
Michel Houellebecq dans son ouvrage «
La carte et le territoire» qui m'a amené à lire
Thierry Jonquet qu'il cite comme étant l'un des meilleurs auteurs de romans policiers qu'il connaisse!
Ainsi, je me suis jetée sur la première oeuvre de
Thierry Jonquet que je trouvais en bibliothèque: «le manoir des immortels».
Pas spécialement, en tout cas, plus spécialement «folichonne» des romans et films policiers en tout genre (d'autant que la télévision nous sert sans cesse des séries policières qui, à force, finissent par toutes se ressembler et donc n'ont plus trop d'intérêts...), j'ai été légèrement inquiète lorsque j'ai commencé ce livre. Cependant, je me suis rappelée pourquoi je lisais ce livre ainsi que des quelques mots de
Michel Houellebecq sur cet auteur.... C'est alors, que je laissai mon inquiétude de côté pour laisser une place au «manoir des immortels» et à son intrigue policière.
Bon, l'histoire est pas mal. L'intrigue est bien ficelée. Il y a toute une réflexion à développer entre les deux personnages principaux de l'histoire, à savoir le commissaire Salarnier et le criminel «Hadès», qui malgré les apparences ont bien plus en commun que ce qu'il semblerait (une vie triste, une femme morte jeune...). L'acolyte du commissaire, Rital, est un personnage également intéressant de part ses origines et son comportement. Certaines de ses réflexions «humoristiques» arrivent à faire sourire le lecteur lequel se trouve tout au long du roman confronté à une réalité morose, triste et dramatique.
Il convient de rajouter que le thème de la mort est omniprésent dans cet ouvrage. Parallèlement à ce thème, l'auteur exploite d'autres réalités toutes aussi morbides les unes que les autres, telles que: la vie quotidienne de la brigade criminelle (Salarnier, Rital), le sexe (Lola/Nadège), les névroses psychotiques (Hadès), la maladie (Lola/Martine)...
Par ailleurs, on trouve également un certain nombre de références en matière d'art (un peu comme dans l'écriture de
Michel Houellebecq) de part les noms des différents tableaux ainsi que des références mythologiques (nom du criminel Hadès...).
Enfin, outre l'intrigue et les personnages, j'ai bien aimé la fin de ce récit. Une fin intelligente et qui sort des sentiers battus et rebattus à outrance.
Évidemment, j'ai quelques petits points négatifs à souligner. Tout d'abord, on sent un peu trop ce côté film policier français, à mon goût. Ce point est assez subjectif, je l'avoue. Ensuite, j'ai relevé quelques petites incohérences temporelles et textuelles, rien de bien grave mais bon... Enfin, j'ai trouvé que l'histoire se finissait plutôt rapidement. Certes, l'auteur s'en tient à l'essentiel tout au long du récit (il nous épargne de longues descriptions barbantes et parfois inutiles ouf!) mais j'ai trouvé que celui-ci était un peu trop court (là encore il ne s'agit que de mon point de vue).
Enfin, d'une façon générale, ce petit livre vaut le coup d'être lu!